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6 février 2025
QUAND LES OUTSIDERS S'IMPOSENT
A la suite des neuf candidats admis, depuis le premier tour, EnQuête revient sur les secrets de la réussite des 11 candidats qui ont validé, hier, leurs parrainages.
Sur la liste des 21 candidats ayant réussi leurs parrainages, elle est sans doute la moins attendue. Elle, c’est Rose Wardini, gynécologue obstétricienne, engagée en politique depuis quelques années. La sœur de l’ancienne maire de Dakar Soham El Wardini a surpris tout le monde d’abord en passant au deuxième tour, mais encore plus en validant les plus de 31 000 parrains qui lui restaient pour valider son parrainage. Ils sont nombreux les observateurs à se demander par où elle est passée. Il faut souligner que la présidente de Médisol International s’active dans le social, depuis plusieurs années. Et forte de cette riche œuvre dans le social, elle a créé en 2009 le Mouvement citoyen pour le développement qu’elle présente souvent comme un mouvement actif dans la politique de développement. Candidate malheureuse à la mairie de Kaolack en 2022, elle vise pour 2024 la présidence de la République.
Boubacar Camara : le pont entre le système et l’anti-système
Ancien Directeur Général de la Douane, Kamah comme l’appellent affectueusement ses militants est un des ponts entre le système et l’anti-système. Pilier de la coalition Sonko Président en 2019, ancien proche collaborateur de Karim Wade au ministère du Ciel et de la Terre (il était son secrétaire général), le leader du Parti de la construction et de la solidarité a été au cœur des négociations ayant abouti à la mise en place de l’inter-coalition Yewwi Wallu, lors des dernières élections législatives, étant l’un des rares acteurs directs qui échangeait avec Karim Wade depuis Doha. Peu attendu lors des parrainages, Kamah a également été une belle surprise. Certains n’ont d’ailleurs pas manqué de désigner Pastef comme étant son principal pourvoyeur de parrains ; des accusations qui ne sont pas encore prouvées. Pour rappel, l’inspecteur général d’Etat a été recalé en 2019 au stade des parrainages, avant de rejoindre le candidat de Sonko Président.
Déthié Fall : L’ancien gardien des données électorales de Yewwi et de Rewmi
Il a la double chance d’être ancien mandataire d’Idrissa Seck et ancien mandataire de la grande coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi. A ce titre, Déthié connait non seulement les rouages du parrainage qu’il titille depuis 2019, mais il dispose également d’une bonne maitrise des bases de données électorales, aussi bien de Yewwi Askan Wi que de Rewmi. Polytechnicien, méthodique et fin manœuvrier, le président du PRP s’est en plus très tôt lancé dans la course à la Présidentielle pour convaincre les parrains. Pour la Présidentielle, il devra compter sur lui-même et ses militants pour espérer faire une percée électorale.
Cheikh Tidiane Dièye : La proximité avec Sonko constitue sa principale force
Sa force, c’est surtout d’être un proche parmi les proches d’Ousmane Sonko. Non seulement, il partage avec lui le même fief à Ziguinchor, mais Dr a aussi un parcours presque similaire avec le maire de Ziguinchor. Tous deux ont en effet fréquenté le lycée Djignabo, tous deux ont par la suite rejoint l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Alors que le patriote en chef optait pour le Droit pour ensuite devenir inspecteur des Impôts, le leader de Sénégal Bi Nu Begg a fait Sociologie avant de passer une bonne partie de sa carrière dans la société civile, d’abord au Forum Civil, ensuite à Enda/Cacid. Mais le candidat de la coalition président Bi Nu Begg est surtout connu pour ses qualités d’expert international, connu à travers le monde pour ses prises de position dans la défense des pays du Continent. Il a joué un rôle clé lors des assises nationales sous la houlette du président Amadou Makhtar Mbow. Sa réussite à la présidentielle, si sa candidature est validée, dépend de la caution de Ousmane Sonko. Mais son plus grand adversaire, c’est l’autre candidat de Pastef Bassirou Diomaye Faye.
Bassirou Diomaye Faye : Le Plan B plébiscité par Pastef
Si ce n’était Ousmane Sonko, ce serait sans doute lui. Dans la galaxie Pastef, difficile de trouver quelqu’un qui ressemble autant au leader, quelqu’un qui est aussi adulé que lui au niveau de la base affective. Pour beaucoup, BDF est le clone d’Ousmane Sonko. Même fougue. Même verve. Même tempérament. Même amour pour les arts martiaux. Même look : souvent crâne rasé, barbe bien taillée. Aujourd’hui, tous les deux sont en prison, mais lui a la chance de garder intactes ses chances d’être éligible. D’ailleurs, à ce jour, il est le seul candidat assumé par Pastef, en dehors de celui du plan A Ousmane Sonko. Si le parti a parrainé Habib Sy, il aura du mal à défendre une telle candidature auprès de ses électeurs. Plusieurs observateurs avertis y voient un parrainage de diversion, et une simple reconnaissance envers quelqu’un qui s’est souvent battu à leurs côtés. Son seul rival sérieux, s’il en est, reste Dr Cheikh Tidiane Dièye. A moins que ce dernier n’ait été désigné juste pour parer à une éventuelle invalidation. Issu d’une famille socialiste, Bassirou a été un candidat malheureux dans son fief à Ndiaganiao, mais pour la présidentielle c’est une autre réalité.
Idrissa Seck : Une mort évitée de justesse
Deuxième à la dernière élection présidentielle organisée dans le pays, Idrissa Seck a fait peur à son électorat, lors de ces parrainages. Envoyé au deuxième tour, Idy a démontré qu’il ne faudrait peut-être pas l’enterrer trop vite. Son mandataire Ass Babacar Gueye ne manque pas de répondre aux détracteurs de son candidat. ‘’Vous savez, le Rewmi a un appareil fort. Notre parrainage nous l’avons réussi en moins d’un mois. Nos fiches nous proviennent de 417 communes différentes du Sénégal. Là, en trois jours, nous avons pu mobiliser plus de 50 000 parrains…’’, souligne Monsieur Gueye qui insiste sur le statut de Rewmi. Aujourd’hui, force est de constater qu’Idy n’est plus maitre incontesté de son fief de Thiès. Il ne pèse pas non plus grand-chose ni à l’Assemblée nationale ni au niveau des collectivités territoriales. Il faudra travailler dur pour faire partie de ceux qui vont jouer les premiers rôles à la prochaine présidentielle.
Aliou Mamadou Dia : Quand le PUR mise sur un technocrate
C’est l’un des rares technocrates dans la course pour la prochaine présidentielle. Candidat du Parti de l’unité et du rassemblement, Aliou Mamadou Dia était jusque-là le représentant résident du PNUD au Cameroun. Fonctionnaire international, il avait servi auparavant au Togo et appuyé plusieurs pays dans leurs politiques de développement. ‘’Au cours des dernières années, Aliou Mamadou Dia a travaillé et soutenu plus de 30 bureaux pays du PNUD en Afrique dans la mise en œuvre de leurs programmes pays (CPD) et des résultats et produits du Cadre de Coopération notamment sur les produits et résultats liés à la durabilité de l'environnement, au renforcement de la résilience et à la lutte contre le changement climatique’’, note Dakaractu. C’est donc un AS des politiques de développement que le guide moral des Moustarchidine wal Moustarchidates est allé débaucher pour faire mieux qu’en 2019, en conduisant le Mouvement vers une victoire en 2024. Pour le parrainage, il a su profiter de l’appareil redoutable du PUR.
El hadji Malick Gakou, Mamadou Lamine Diallo, Thierno Alassane Sall : La revanche des éternels outsiders
Enfin ! Malick Gakou pourrait participer à une élection majeure en tant que tête de file. Souvent présenté comme un outsider, l’homme a rarement accepté de jouer les premiers rôles dans une grande compétition électorale. En 2014, alors que tout le monde le présenté comme le maitre incontesté de Guédiawaye, il avait refusé de se battre, préférant laisser un boulevard au frère du président Aliou Sall, dans le cadre du compagnonnage entre l’AFP son ex parti et l’Alliance pour la République.
En 2017, lors des législatives, il avait accepté de se ranger sérieusement derrière Khalifa Sall et Idrissa Seck. Lors des dernières locales et législatives, il a encore préféré se cacher derrière Ameth Aidara. Ce dernier lui rend d’ailleurs bien cette grande générosité en le soutenant activement pour la prochaine présidentielle. Depuis son départ de l’AFP, Gakou n’a jamais aspiré à autre chose qu’à la présidentielle de la République. Empêché en 2019 de participer à la compétition, il a réussi cette fois à dépasser ce cap et peut bien continuer sa course. Le candidat mise beaucoup sur l’électorat de Yewwi pour s’imposer à la prochaine présidentielle.
Leurs trajectoires sont certes opposées. Mais ils ont le même rêve depuis 2019. Recalés à l’époque à cause du parrainage, ils ont pris cette fois une sérieuse option de participer à la compétition. Alors que Diallo a jusque-là été un allié fidèle du Parti démocratique sénégalais, Thierno Alassane Sall, lui, est issu de l’Alliance pour la République qu’il s’est juré de combattre depuis 2017.
En ce qui les concerne, Mamadou Lamine Diallo et Thierno Alassane Sall prennent leur revanche sur l’histoire. Souvent attendus, rarement au rendez-vous, ils ont enfin des chances de faire valoir leurs statuts. Leurs trajectoires sont certes différentes. Mais ils ont le même rêve depuis 2019. Recalés à l’époque à cause du parrainage, ils ont pris cette fois une sérieuse option de participer à la compétition. Alors que Diallo a jusque-là été un allié fidèle du Parti démocratique sénégalais qui l’a souvent mené à l’Assemblée nationale, Sall, lui, est issu de l’Alliance pour la République qu’il s’est juré de combattre depuis 2017. Tous les deux ont pu apprendre de leurs erreurs de 2019.
Serigne Mboup et Papa Djibril Fall : Les candidats de la confirmation
L’un est homme d’affaires, l’autre journaliste. Mais ils ont la particularité d’être tous les deux nouveaux dans l’arène politique et jouent déjà les premiers rôles. Alors que le premier (Serigne Mboup) a réussi son entrée en matière aux élections locales, en remportant haut la main la mairie de Kaolack devant des ténors de la majorité présidentielle, le second a fait sensation lors de son baptême de feu aux élections législatives de 2022. Aujourd’hui, ils ont la particularité de ne s’identifier ni à la majorité présidentielle ni à l’opposition. En réussissant au parrainage là où beaucoup de ténors, y compris d’anciens premiers ministres ont échoué, ils confirment qu’ils ne sont pas dans la politique pour jouer les seconds rôles.
Mahammed Boun Abdallah Dionne, Aly Ngouille Ndiaye, Mame Boye Diao : les principales menaces pour Amadou Ba
Ils sont les plus grandes menaces pour le candidat de la majorité Amadou Ba. En effet, jusque-là, le camp présidentiel a été le maitre incontesté dans les zones de Linguère, dans le Fouladou et dans le Saloum. Si pour Boun Dionne il est difficile d’évaluer le poids politique, pour Aly Ngouille Ndiaye et Mame Boye Diao, respectivement maire de Lingère et de Kolda, ils pourraient faire mal dans le Djolof et le Fouladou. Pour Boun Dionne, pendant longtemps, il a non seulement été premier ministre de Macky Sall, bras droit, mais aussi ancien tête de liste de la majorité présidentielle aux législatives de 2017. A ce titre, il connait très bien les forces et faiblesses du camp présidentiel qu’il espère vaincre à la prochaine présidentielle.
Pourquoi les recours ont peu de chance d’aboutir
C'est la fin de la phase de contrôle des parrainages. La prochaine étape, c'est la publication de la liste des candidats retenus après l'examen de leurs dossiers dans le fond.
Selon la loi électorale, cette liste doit être publiée au plus tard le 20 janvier. C'est par la suite seulement que les délais de recours seront ouverts. "Le droit de réclamation contre la liste est ouvert à tout candidat", dispose le Code électoral à son article L127 al 1er.
Quel est donc le sort des recours déjà déposés devant le greffe du Conseil constitutionnel ? De l'avis de certains spécialistes, le Conseil pourrait les déclarer irrecevables pour méconnaissance de la disposition précitée. Ils pourront toutefois revenir à la charge après la publication.
A noter qu’à l’issue de ce second tour des parrainages, douze candidats ont validé leur parrainage. Par contre, Bougane Gueye Dani, Dr Abdourahmane Diouf, le maire de Sandiara Serigne Gueye Diop, l’ancienne Première ministre Aminata Touré seront, entre autres, les grands absents de la prochaine présidentielle, éliminées à l’issue de ce deuxième tour.
RESULTATS DES CANDIDATS AYANT REUSSI AU 2e TOUR
Rose Wardini : 45 031 parrains validés ;
Idrissa Seck : 45 768 parrains validés ;
Aliou Mamadou Dia : 48 362 parrains validés ;
Serigne Mboup : 53 553 parrains validés ;
Papa Djibril Fall : 47 223 parrains validés ;
Mamadou Lamine Diallo : 48 961 parrains validés ;
Mahammed Boun Abdallah Dionne a validé avec 47 778 parrains ;
Elh Malick Gakou a validé avec 54 520 ;
Aly Ngouille Ndiaye a validé avec 55 185 parrains ;
Mame Boye Diao a validé avec 53 022 ;
Bassirou Diomaye Faye a validé avec 45 729 ;
Thierno Alassane Sall a validé avec 49 821 parrains.
BÉNÉFICES DU PÉTROLE SÉNÉGALAIS, LES ENGAGEMENTS DE LA PDG DE WOODSIDE
Meg O’Neill s’est engagée à faire en sorte que les bénéfices de ce tout premier projet pétrolier sénégalais, impactent véritablement les populations locales.
iGFM - (Dakar) À quelques mois de la production des premiers barils de pétrole sénégalais, Meg O’Neill, la patronne de Woodside a donné des engagements quant aux bénéfices futures du pétrole sénégalais
L’année 2024 devra marquer le début de la production de pétrole et de gaz au Sénégal. Déjà, les compagnies sont sur la dernière ligne Droite. Présidente et Directrice générale de Woodside, la compagnie opératrice de Sangomar, Meg O’Neill s’est engagée à faire en sorte que les bénéfices de ce tout premier projet pétrolier sénégalais, impactent véritablement les populations locales.
«Sangomar est le premier développement pétrolier offshore du Sénégal et nous restons déterminés à travailler avec le gouvernement du Sénégal et les communautés locales pour garantir que les bénéfices de nos investissements se font largement sentir dans tout le pays», a-t-elle indiqué dans une communiqué de presse de sa compagnie.
Meg O'Neill maintient les prévisions pour la production du premier baril de pétrole de Sangomar à la mi-2024. Elle déclare que le départ du Fpso (Le bateau flottant de production, de stockage et de déchargement du pétrole) montre «l’engagement de Woodside envers le Sénégal, son développement et sa prospérité futurs». Et ledit Fpso est doté d’une infrastructure sous-marine et d’une capacité de production d’environ 100 000 barils par jour.
LA DOUBLURE INATTENDUE DE SONKO
Symbole vivant du système qu’Ousmane Sonko s’est toujours juré de combattre, Habib Sy a réussi, par la ruse et par l’initiative politique, à convaincre les chantres de l’antisystème. Il lui reste maintenant à convaincre les électeurs de Pastef
Symbole vivant du système qu’Ousmane Sonko s’est toujours juré de combattre, Habib Sy a réussi, par la ruse et par l’initiative politique, à convaincre les chantres de l’antisystème. Il lui reste maintenant à convaincre les électeurs de Pastef pour espérer une participation honorable à la prochaine présidentielle.
Pendant que certains candidats faisaient le tour du Sénégal à la quête d’hypothétiques parrains, alors que certains ont dépensé des millions de francs CFA pour être recalés, dès le premier tour des parrainages, lui (Habib Sy) a fait peu d'efforts pour valider son parrainage. Aujourd’hui, le voilà bien placé parmi les potentiels candidats à l’élection présidentielle de février 2024. Un véritable coup de maître pour cet ancien compagnon de Maître Abdoulaye Wade, celui-là même qui était surnommé ‘’ndiombor’’ (lièvre en wolof) pour son talent, en tant que fin manœuvrier politique. Aussi a-t-il réussi une partie indispensable, il lui reste maintenant la plus difficile, c’est-à-dire convaincre ses alliés d’en faire le véritable candidat de substitution, au cas où Sonko ne serait pas éligible.
Cette fois, Habib Sy a bien réussi son coup. Tel le renard, il a rusé, il a flatté sa cible, et aujourd’hui, il trinque, alors même que son principal bienfaiteur, l’ex-Pastef, est loin de sortir de l’ornière avec ses deux candidats officiels pris dans le piège du parrainage. Pourquoi donc Pastef, malgré les nombreuses appréhensions sur le parrainage citoyen, a préféré donner son reliquat de députés à Habib Sy plutôt qu’à son véritable Plan B, Bassirou Diomaye Faye ? Pourquoi Habib Sy et non le Parti de l’unité et du rassemblement qui en avait déjà 11 et qui n’avait besoin que de deux autres députés ? Pourquoi Habib Sy et non Déthié Fall ou Boubacar Camara ? Pour beaucoup, Habib a tout simplement mieux manœuvré que tous les autres.
Dans sa grande offensive pour obtenir le parrainage du reste des députés de Pastef, l’ancien directeur de cabinet d’Abdoulaye Wade n’a pas lésiné sur les initiatives. Alors qu’il avait déclaré sa candidature, il avait surpris tout le monde en annonçant à grand renfort médiatique qu’il parraine le plan B désigné par Sonko. Un acte qui en avait touché plus d’un dans la galaxie des patriotes, suscité les moqueries de plusieurs observateurs. Mais Habib savait bien là où il allait. Il ne s’est pas limité à parrainer Diomaye, il a aussi mis sur la table un argument que ni Diomaye ni aucun autre candidat à la candidature ne pouvait mettre sur la table. Il s’agit de son âge qui ne lui permettrait pas, à moins que la Constitution ne change, de briguer un nouveau mandat en 2029. Scénario idéal pour la survie politique d’Ousmane Sonko.
Sa candidature une moindre menace pour la survie politique de Sonko
Cet atout, l’ancien maire de Linguère a su l’exploiter à merveille pour convaincre les plus sceptiques. En effet, en sus d’avoir pris fait et cause pour Sonko dans son duel à mort avec Khalifa Ababacar Sall au sein de Yewwi Askan Wi, il s’est engagé à faire un seul mandat de transition, au cas où il serait élu par les Sénégalais, pour remettre le pays sur les rails, aime-t-il à préciser. Certains se rappelleront sans doute que Macky Sall avait promis de réduire son mandat en 2012 et que de telles promesses n’engagent que ceux qui y croient. Quant à l’obstacle lié à l’âge-plafond (75 ans), rien ne l’empêche, si jamais il en a les moyens juridiques (une majorité confortable), d’enclencher une révision de la Constitution pour revenir à la situation ante, d’avant limitation.
Mais Ousmane Sonko et ses amis sont loin d’être naïfs, ils savent bien tout cela. Ce qui n’a pas empêché l’opposant radical de ‘’voter’’ Habib. C’est que le disciple de Wade pourrait être un moindre mal par rapport à ses concurrents. Des différents profils issus de Yewwi Askan Wi et même de Pastef, il est celui dont l’élection pourrait n’avoir aucun impact sur la trajectoire politique du chantre de l’antisystème. Si par extraordinaire il passe, il aura besoin de Sonko. S’il échoue, le leader du Pastef va continuer d’occuper la tête de l’opposition radicale. En revanche, si c’est Diomaye qui passe. Soit il réussit un bon mandat ? il va en demander un autre en 2029. Soit il échoue et il emporte dans sa chute son mentor et tout le discours antisystème.
Le choix s’avère ainsi cornélien. Pour le moment, la seule certitude est que Sonko a choisi de donner son reliquat de députés à Habib et non aux autres. Ce qui ne signifie nullement, comme certains l’ont prétendu, que l’ancien ministre de Wade est le plan B de l’ex-Pastef. D’ailleurs, on voit mal le maire de Ziguinchor assumer un tel choix. En effet, Habib est un pur produit du système que Sonko s’est toujours juré de combattre, un combat qui lui vaut énormément de soutiens dans les milieux de la gauche radicale et chez une bonne partie de la jeunesse. Tout rapprochement avec les symboles de ce système pourrait donc lui coûter très cher.
Diomaye et Cheikh Tidiane Dièye ? le syndrome de la dispersion de l’électorat
En lieu et place d’un Habib, ils sont nombreux les observateurs à parier sur Dr Cheikh Tidiane Dièye (qui a aussi la chance de militer à Ziguinchor et d’être très proche de Sonko), à défaut de la qualification de Bassirou Diomaye Faye. Si jamais les deux candidats passent comme cela semble se dessiner, cela pourrait être un grand obstacle pour les rêves de l’organisation d’accéder au deuxième tour, avec les risques de dispersion de l’électorat.
Pour le moment, le Ziguinchorois Dièye a une bonne longueur d’avance sur son principal concurrent, à savoir le fils de Ndiaganiao, Bassirou Diomaye Faye, qui devra se battre pour passer l’étape du parrainage. Réputé parti très organisé, sérieux et méthodique, Pastef a surpris son monde en loupant le parrainage du second de Sonko avec plus de 12 000 parrains non reconnus. Pour les partisans de l’ex-Pastef, il ne faut pas chercher de midi à quatorze heures. Le coupable, c’est le Conseil constitutionnel qui aurait altéré son dossier, modifié les données de certains de ses électeurs.
‘’Sincèrement, on fait au Conseil un mauvais procès ; les gens n’ont même pas ce temps d’entrer dans des fichiers pour colporter des choses’’, rétorque ce proche de la Commission chargée de la vérification. Notre interlocuteur d’ajouter : ‘’Je pense que la question que doivent se poser les Sénégalais, c’est pourquoi le Conseil ne l’a pas tout bonnement écarté de la course, comme cela a été fait pour certains candidats, si tant est qu’il a les moyens et la volonté de falsifier des dossiers ? Pourquoi le faire à moitié ? Je leur aurais suggéré de s’appliquer un peu plus pour valider leurs parrainages.’’
TROIS QUESTIONS À DR MOUSSA DIOP, ANALYSTE POLITIQUE
‘’La seule option qui reste à Sonko, c’est la négociation et les compromis, c’est-à-dire faire système…’’
Quelle leçon peut-on tirer de la prouesse d’Habib Sy qui a réussi à convaincre l’antisystème de parrainer sa candidature ?
A mon avis, Habib Sy qui obtient le parrainage des élus de l’ex-pastef n'est pas une prouesse. Au contraire, c'est à s'interroger si ça ne fait pas partie d'une stratégie d'enfumage, pour occulter le véritable candidat effectivement choisi. Car, en réalité, Habib Sy n'a rien d'un "patriote" au sens de l'ex-pastef. Il est sans charisme, sans hauts faits, impopulaire à souhait… C'est en plus un pur produit du système que l'ex-parti, en bon Don Quichotte, a prétendu vouloir combattre.
Parrainer quelqu’un reste quand même un acte politique assez symbolique, beaucoup aspiraient à ce reliquat des députés de Pastef. Pourquoi Habib et non les autres ? Pourquoi pas Déthié Fall ou Boubacar Camara, par exemple ?
Depuis un bon moment, on peut s'interroger sur les choix stratégiques de l'ex-pastef. D'un ex-mouvement tribun, farouchement anti-système, nous sommes passés à un mouvement sans démocratie interne (pas de Congrès et de renouvellement des instances), sans idéologie claire et principal recycleur des produits du système. Ça fait effectivement désordre et vous avez raison de demander pourquoi Habib Sy et non les autres qui, idéologiquement, peuvent paraître plus proches.
Finalement, quelle posture de Pastef pour la prochaine présidentielle ?
Je soupçonne surtout que le Pastef ait été un mouvement avec en son sein, plusieurs courants divergents, avec pour seul dénominateur commun : la figure de Sonko. Ce qui explique le choix suicidaire : Sonko ou rien ! En outre, si l'ex- pastef était si majoritaire, qu'est-ce qui explique que Bassirou Diomaye soit recalé au parrainage citoyen? En réalité, le système tant combattu par Ousmane, l'oblige aujourd'hui à la négociation, pour sauver Sonko. Car si toutes les condamnations sont confirmées, Ousmane Sonko peut oublier la politique et sa liberté par la même occasion. Dès lors, la seule option qui lui resterait (même si un des alliés serait élu), c'est la négociation et des compromis. Donc, faire système.
ACCAPAREMENT DES ACTIONS DES TRAVAILLEURS, LE SATES MET EN GARDE LA DIRECTION GÉNÉRALE DE SEN’EAU
C’est via un communiqué que le SATES SEN’EAU s’est indigné «des basses manœuvres», orchestré, à l’en croire, par la direction générale de SEN’EAU dont «l’objectif est de mettre la main sur les 11% des actions de la société détenus par les travailleurs»
C’est via un communiqué que le Syndicat Autonome des Travailleurs des Eaux du Sénégal (SATES SEN’EAU) s’est indigné «des basses manœuvres», orchestré, à l’en croire, par la direction générale de SEN’EAU dont «l’objectif est de mettre la main sur les 11% des actions de la société détenus par les travailleurs du secteur de l’eau qui sont répartis comme suit : SEN’EAU 8%, ONAS 1,5%, SONES 1,5%.
Omar Ba, secrétaire général dudit Syndicat, accuse la direction de faire du forcing pour leur imposer un représentant du syndicat des travailleurs qui ne fait guère l’unanimité auprès de ses collègues. « En effet, un groupe de secrétaires généraux tente d’imposer, contre la volonté de l’écrasante majorité des travailleurs, M. Momar Sy comme représentant des travailleurs du secteur de l’eau au conseil d’administration de SEN’EAU sans élections et avec l’apparente bénédiction de la direction générale de SEN’EAU», insiste-t-il.
Le secrétaire général du SATES tire la sonnette d’alarme sur un éventuel danger qui guète le Sénégal si une telle «forfaiture» venait à passer sous le nez des autorités étatiques. «Cette collision entre travailleurs et le Groupe SUEZ, détenteur de 45% des actions de SEN’EAU, mettrait de facto l’Etat du Sénégal en minorité dans le capital de la société, avec comme conséquence, la perte du contrôle d’un secteur aussi stratégique pour notre pays».
Poursuivant, le Syndicat autonome des travailleurs des eaux du Sénégal avertit et met en garde les différentes parties prenantes devant les faits en leur rappelant la dangerosité d’un tel accord. «Par ce communiqué, le SATES attire l’attention de l’assemble des parties prenantes et plus particulièrement, celle de ministre de l’Eau et de l’assainissement, du Directeur général du FONSIS sur les risques de reconnaître ou de cautionner cette désignation sans passer par le vote des porteurs de parts qui, seuls sont légitimes à élire leur représentant au conseil d’administration, comme le stipule le protocole d’accord du 14 janvier 2021 en vigueur et signé entre les différentes parties à la direction générale du travail et de la sécurité sociale DGTSS)», explique-t-il.
Omar BA et ses camarades exhortent les autorités de la société en charge de la distribution de l ‘eau de faire machine arrière. «Le SATES appelle la direction générale de SEN’EAU au respect du protocole d’accord en vigueur et à l’organisation d’élections pour un choix libre et démocratique du représentant des travailleurs du secteur de l’eau au conseil d’administration de SEN’EAU», martèlent-ils.
LE SÉNÉGAL DÉSIGNÉ COMME ÉPOUVANTAIL DE LA CAN 2023
Dès samedi, 24 nations vont se disputer la couronne africaine en Côte d'Ivoire. Mais qui sont les principaux prétendants selon les predictions ? Les Lions conservent le statut de favori mais cinq autres prétendants n'ont pas dit leur dernier mot
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 10/01/2024
Alors que le tournoi continental le plus prestigieux du football africain s'apprête à débuter en Côte d'Ivoire samedi prochain, les pronostics sur le futur vainqueur vont bon train. Selon le supercalculateur d'Opta, qui a effectué des simulations du déroulement de la compétition, les tenants du titre sénégalais partent favoris.
En effet, le Sénégal obtient une cote de 12,8% de conserver leur couronne africaine. Finalistes malheureux lors de l'édition 2021 remportée par les Lions de la Teranga aux tirs au but, l'Égypte et le Maroc complètent le podium avec respectivement 8,5% et 11,1% de chances de sacre selon les projections du supercalculateur.
Les Lions de la Teranga partent donc avec un statut de favoris logiques. Portés par leur capitaine et homme providentiel Sadio Mané, auteur du penalty décisif lors de la finale 2021, ils devront néanmoins se méfier de grognards comme l'Algérie (9,7%), quintuple vainqueurs avec le Cameroun, ou le Nigeria (8,1%) dans le groupe C très relevé qui les opposera également au Cameroun et à la Gambie.
"On ne sent pas cette équipe rassasiée, elle a encore faim de titres" a déclaré Aliou Cissé, le sélectionneur du Sénégal, qui voit dans le parcours de finaliste des Lions à la dernière Coupe du Monde un tremplin supplémentaire. Le groupe sénégalais a ainsi une probabilité de 47,4% de finir en tête de sa poule et de 57,2% d'atteindre le dernier carré selon les projections.
Les Eléphants de Côte d'Ivoire, qui évolueront à domicile, sont crédités de 12,1% de chances de devenir les premiers hôtes vainqueurs depuis l'Égypte en 2006. Forts de joueurs expérimentés comme Sébastien Haller ou Max Gradel et de talents émergeants comme Ousmane Diomande, les Ivoiriens espèrent s'appuyer sur leur public pour triompher. Selon Opta, leur probabilité de sortir en tête du groupe A est de 38,5%.
Derrière le Maroc, forts de leur parcours historique en quart de finale du dernier Mondial, l'Algérie de Riyad Mahrez se pose en outsider sérieux (9,7% de chances de victoire finale). Les Fennecs, qui auront la pression de leur statut de deuxièmes têtes de série, partent largement favoris pour terminer premiers de leur poule (57,5% de probabilités).
L'Égypte de Mohamed Salah, meilleur buteur de l'histoire des Pharaons, espère elle effacer la désillusion de sa défaite en finale 2021 aux tirs au but face au Sénégal. Avec 8,5% de probabilité de sacre, les septuples champions d'Afrique devront faire face à la concurrence du Ghana dans le groupe B.
Reste à savoir si l'une de ces grandes nations parviendra à détrôner le Sénégal, ou si une surprise sera au rendez-vous à l'image du sacre camerounais en 2017. Quoiqu'il en soit, le spectacle devrait être au rendez-vous durant ce mois de compétition qui s'annonce palpitant.
PRISON DE REBEUSS, FRAPP DÉNONCE LES PRIX EXAGÉRÉS DES DENRÉES
La situation carcérale à Rebeuss inquiète la société civile sénégalaise. Particulièrement l’organisation FRAPP qui s’insurge contre l’exploitation des détenus à des fins commerciales.
Dans un texte qui nous est parvenu, les membres de cette organisation informent que le coût de la vie des détenus est exagéré à la prison centrale de Dakar. «L’appel téléphonique du réseau Orange de 12 minutes coûte 1000 FCFA et 5 minutes à 500 FCFA entre numéro expresso», note le communiqué de FRAPP.
Le pire, c’est quand la ligne coupe au bout de 3 minutes de communication où que la personne à qui l’on souhaite parler est injoignable. Belle occasion pour le détenu de perdre son argent. «Dans la semaine, les détenus ont droit seulement à un appel et exceptionnellement deux pour certains», indique le document.
Revenant sur les pis appliqués à la boutique de Rebeuss, Guy Marius Sagna et ses camarades informent que le sachet du sucre de 50 FCFA à l’extérieur y est vendu à 150 FCFA. La boîte de sardines coûte 450 FCFA au lieu de 400 FCFA. De même que la bouteille d’eau minérale de 10 litres est vendu à 2200 FCFA au lieu de 1000 FCFA. Mais aussi l’abonnement pour le petit déjeuner devient obligatoire pour les pensionnaires. De quoi pousser FRAPP à interpeller les autorités judiciaires, avec au premier chef le directeur général de l’Administration pénitentiaire ainsi que le ministre de la Justice.
AFFAIRE NDELLA MADIOR, LE VIGILE DE KEUR YEURMANDE CONDAMNÉ
Poursuivis pour complicité, le vigile et la dame, qui a acquis un bébé, ont été reconnus coupables d’enlèvement, complicité et recel de bébé. Ils ont été condamnés à 2 ans de prison dont 6 mois ferme.
Le scandale de la pouponnière Keur Yeurmandé connait un nouveau tournant. Placés sous mandat de dépôt, Jean N. Ndour et Aminata W. Diallo ont été attraits à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, ce 9 janvier, pour répondre de leurs actes dans cette affaire qui a tenu en haleine les Sénégalais.
Poursuivis pour complicité, le vigile et la dame, qui a acquis un bébé, ont été reconnus coupable d’enlèvement, complicité et recel de bébé. Ils ont été condamnés à 2 ans de prison dont 6 mois ferme et à payer chacun une amende de 200 000 F CFA.
Aminata W. Diallo, dont le mari vit à l’étranger, a acheté un bébé, de connivence avec le vigile au prix de 65.000F CFA. Victime de fausse couche, elle aurait fait croire à son mari qu’elle était toujours enceinte.
TAS POUR LA MISE EN PLACE D’UN CADRE DE L’OPPOSITION POUR LA RECONSTRUCTION NATIONALE
Thierno Alassane Sall suggère « une réforme pour les prochaines élections présidentielles, afin de restaurer l’équité et la confiance dans notre processus démocratique».
Après la validation de ses parrainages par le Conseil Constitutionnel, le leader de la République des Valeurs n’a pas pris le temps de savourer. Il se projette déjà vers l’élection et appelle l’opposition à s’unir. «Je propose la mise en place d’un cadre de l’opposition pour la reconstruction nationale», lance-t-il.
L’ex Ministre de l’Énergie et du Développement des Energies renouvelables pointe le doigt sur la procédure du parrainage qu’il juge non-transparente au vu de la panoplie de candidats qui ont été recalé. «Il est indéniable que le système de parrainages actuel manque de transparence et de sincérité. Je n’ai jamais été d’accord avec ce procédé, ce qui m’a d’ailleurs valu une garde à vue en 2018», a fait savoir l’ingénieur en télécommunications et en aviation civile.
Ainsi, Thierno Alassane Sall suggère « une réforme pour les prochaines élections présidentielles, afin de restaurer l’équité et la confiance dans notre processus démocratique».
Le député n’a pas manqué de faire un arrêt sur image sur les institutions de la République qui ont fait l’objet de beaucoup de critiques ces derniers temps du fait du manque de clarté dans leur démarche politico-judiciaire. «Les institutions de notre pays sont affaiblies. La République est presque à terre. Les citoyens son désespérés par les micmacs du régime. Les candidats de l’opposition qui sont sortis de ce système de parrainages, doivent endiguer, en février, la décadence».
Thierno Alassane SALL semble catégorique : «le mot d’ordre, pour cette élection présidentielle doit être : à bas la mauvaise gouvernance !» et de conclure : « il est grand temps de réenchanter le Sénégal».
PRÉSIDENTIELLE 2024, LE PLAIDOYER DE LA PLATEFORME ETU JAMM
La plateforme milite en faveur de la tenue d’une élection transparente, apaisée, inclusive, démocratique et appelle à la participation de toutes les populations notamment les communautés de base, les femmes et les jeunes.
La Plateforme de Veille des femmes pour la Paix et la Sécurité, notamment pour des élections apaisées au Sénégal « ETU JAMM » a démarré ses activités, ce mercredi, avec une conférence de presse. Lancée quelques jours seulement avant l’élection présidentielle de février 2024, ladite plateforme est partie prenante aux différentes étapes du processus électoral pour la préservation de la paix et de la cohésion sociale.
Selon Mme Penda Seck Diouf, présidente nationale de ladite plateforme, elle milite en faveur de la tenue d’une élection transparente, apaisée, inclusive, démocratique et appelle à la participation de toutes les populations notamment les communautés de base, les femmes et les jeunes. ETU JAMM, dit-elle, met en œuvre à ce titre, un programme d’actions qui démarre par le lancement de ses activités comprenant : une campagne de sensibilisation, de dialogue et de plaidoyer sous forme de caravanes dans les quatorze régions du Sénégal et l’installation de sa salle de veille; des rencontres avec les autorités religieuses, traditionnelles, culturelles, politiques et administratives ; des consultations avec les jeunes et les journalistes.
Ce programme inclut la rencontre avec les candidats de partis et coalitions; un atelier hybride, de renforcement des capacités des femmes sur la prévention des conflits, le dialogue, la participation citoyenne des femmes et la médiation; la formation des observatrices qui seront déployées dans toutes les régions, des jeunes opératrices et journalistes monitors sur l’observation électorale, la digitalisation et le monitoring des élections.
Par ailleurs, ETU JAMM condamne toutes les formes de violences électorales ainsi que la violation des droits humains. Elle lance un appel au sens de la responsabilité, du civisme et de la citoyenneté des populations, des administrateurs des élections, des acteurs et actrices du jeu politique sénégalais. « Ensemble pour des élections transparentes, démocratiques, inclusives et apaisées par la prévention de toutes formes de violences notamment celles basées sur le genre, le respect des droits humains, la préservation de notre pays contre toute forme d’instabilité, pour le triomphe de la paix, de la sécurité, de la citoyenneté et de la démocratie », indique-t-elle. Il faut dire que la plateforme ETU JAMM est mise sur pied par 60 organisations féminines de la société civile sénégalaise et panafricaine.
Elle est coordonnée par l’ONG Africaine Femmes Africa Solidarité, sous le leadership de l’Envoyée Spéciale auprès de l’Union Africaine sur Femme, Paix et Sécurité. ETU JAMM a participé depuis sa création en 2012, à toutes les élections : présidentielles et législatives de 2012, locales de 2014, législatives de 2017, présidentielle de 2019, locales de janvier 2022 et législatives de juillet 2022, par la sensibilisation et la formation des acteurs sur les questions électorales, la prévention des conflits, la veille et l’observation électorale.
UN FILM HOMMAGE À BOCANDÉ SERA PROJETÉ À DAKAR ET YAMOUSSOUKRO
Le film ‘’Essamay : Bocandé, La Panthère’’, réalisé en hommage au défunt footballeur sénégalais Jules François Bocandé, sera projeté ce jeudi à l’institut français de Dakar, puis le 16 janvier à Yamoussoukro, la ville ivoirienne qui accueillera les Lions
Dakar, 10 jan (APS) – Le film ‘’Essamay : Bocandé, La Panthère’’, réalisé en hommage au défunt footballeur sénégalais Jules François Bocandé, sera projeté ce jeudi à l’institut français de Dakar, puis le 16 janvier à Yamoussoukro, la ville ivoirienne qui accueillera les Lions durant la Coupe d’Afrique des Nations, annonce un de ses réalisateurs, Maky Madiba Sylla.
‘’Diffuser ce film à Dakar, à quelques jours du coup d’envoi de la 34 ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations puis à Yamoussoukro le 16 janvier, en Côte d’Ivoire, est une façon de se remémorer la belle époque de la génération Caire 86, dont Jules François Boncadé faisait partie’’, a déclaré M. Sylla.
S’exprimant lors d’un point de presse organisé mardi à l’institut français de Dakar, Sylla pense que ‘’ce n’est pas parce que cette génération de Caire 86 n’a pas gagné la Coupe d’Afrique des Nations qu’on doit les oublier ou faire abstraction du travail qu’ils ont accompli’’.
‘’A travers le film, je voulais montrer que gagner la Coupe d’Afrique des Nations a été un long processus et cette génération-là y a joué un grand rôle. Ils ont tout donné pour que le Sénégal puisse avoir cette première étoile’’, témoigne-t-il.
Ce documentaire de 60 minutes est adapté du livre du journaliste Abdoulatif Diop, ‘’Bocandé, l’éternelle légende’’. Un ouvrage qui revisite la vie et la carrière ‘’exceptionnelle’’ de Jules François Bertrand Bocandé.
‘’Quand j’ai commencé à réaliser ce film, je n’avais pas encore eu connaissance du livre d’Abdoulatif Diop. C’est par le biais d’un ami que j’ai su son existence, alors qu’il a été publié depuis 2012. Cet ouvrage m’a beaucoup aidé, parce qu’il m’a permis de mieux comprendre la carrière et le personnage de Jules francois Bonandé’’, a-t-il fait valoir.
Ce film documentaire, en plus d’être un hommage à Jules François Bocandé, est également une façon de rendre un hommage à toute la génération de Caire 86, dit-il.
‘’Jules François Bocandé, c’est quelqu’un qui a marqué l’histoire du football sénégalais. C’est quelqu’un qui nous a tous rendu notre fierté après dix-huit ans d’absence en Coupe d’Afrique des Nations. Et voilà que cette génération qualifie de nouveau le Sénégal’’, insiste-t-il.
‘’Jules Francois Bocandé, c’est une icône du football sénégalais. Donc, il est très important de rendre hommage à ces grandes figures pour montrer au peuple sénégalais mais aussi à la Diaspora tout ce qu’ils ont fait, parce qu’ils font partie de notre histoire’’, souligne à son tour Mama Anne, coproductrice du film.
S’agissant de la disponibilité des archives, Maky Madiba Sylla explique qu’il a été très difficile pour lui de trouver des photos de Jules François Bocandé durant son adolescence. ‘’La seule photo que j’ai pu avoir, c’était lorsqu’il avait 16 ans’’, a-t-il confié.
Il relève que ‘’le véritable problème, c’étaient les archives visuelles, comme par exemple une vidéo où on voit Bocandé ‘’en action’’. ‘’Finalement, c’est en Belgique que j’ai pu avoir une vidéo qui date de 1981. Et dans mon cinéma, sans archives, je ne pourrais pas travailler’’, déclare-t-il.