APRES LE VERDICT DES URNES, PLACE AU TRAVAIL
Le peuple s’est prononcé il n’y a guère longtemps. Il a élu les uns en sanctionnant les autres comme il en a le pouvoir. Il est temps de reprendre le cours normal des choses en se mettant au travail
Le peuple s’est prononcé il n’y a guère longtemps. Il a élu les uns en sanctionnant les autres comme il en a le pouvoir. Il est temps de reprendre le cours normal des choses en se mettant au travail. Laissons-les travailler pour dire tout simplement: travailler et laisser travailler..
Respecter le choix du peuple.
Que tous les sénégalais, sans exception, respectent ce choix mais pas seulement du bout des lèvres. Chacun a le droit d’avoir ses préférences, ce qui ne saurait être un délit. Depuis la nuit des temps, dans tout pouvoir et dans toute opposition il y aura du bon et du moins bon, c’est une question de conduite qui relève de la responsabilité de chacun pris individuellement. Quel fonctionnaire n’a pas reçu et appliqué les directives de l’État et ses représentants ? Quel travailleur indépendant n’a pas respecté et appliqué la loi votée par l’État ainsi que les règlements dont l’application est confiée à ses démembrements ? Les meilleurs critères qui vaillent pour juger les individus sont l’honnêteté, la compétence et le mérite.
Savoir écouter d’autres voix.
Cela dit, les journalistes et les politiques, surtout ceux qui s’adonnent à la politique dite politicienne ont beaucoup parlé pendant longtemps tandis que les autres se contentaient d’écouter. Les autres, largement plus nombreux, ont beaucoup écouté et beaucoup subi alors qu’ils ont la majorité, donc la représentativité. Ce peuple s’est prononcé et tout démocrate, gagnant ou perdant, doit respecter son verdict. Il est venu le temps d’entendre les autres, la grande masse silencieuse. Politiciens et media (journalistes et chroniqueurs autoproclamés), on vous a écoutés, écoutez les autres maintenant, au besoin faites les parler. «Mën wax dafa neex, waaye degga ko raw»,s’il est bon de parler il est encore mieux d’écouter car ce qu’on ne sait pas encore est beaucoup plus important que ce que l’on sait. Faisons preuve d’humilité.
Rester objectif et faire preuve de bon sens
Pour qui veut dresser un état des lieux objectif à partir de l’année 2012, il est loisible de constater que le pouvoir a d’abord été donné à un camp pour l’exercer pendant sept (07) ans, suivi d’un renouvellement de la confiance du peuple pour cinq (05) ans, soit un total de douze (12) longues années. Le peuple ne doit rien à ce camp qui lui doit beaucoup en retour. C’est le moment de faire le bilan de cet exercice passé du pouvoir, sans complaisance ni parti pris. Pour les sortants on peut parler de bilan, mais seulement de programmes et projets pour les entrants. Le bon sens est-il en train de déserter notre pays ? Il voudrait que l’on laisse au nouveau pouvoir le temps de gouverner et de présenter un bilan le moment venu, pas avant. Il est élu pour cinq (05) ans et non point pour trois (03) mois ou cent (100) jours. On présente un bilan après avoir exécuté un programme, ce qui n’interdit pas un bilan de mi-parcours laissé à la latitude de l’exécutant. Les attaques personnelles et sans fondement objectif doivent cesser. On ne doit pas chercher systématiquement à empêcher ceux qui tiennent le gouvernail d’arriver à bon port. Si ce triste dessein réussit, tout le monde y perd (ki la boot boo yéenee mu deeteelu sa cuukel toj). De grâce, que ceux qui se taisent parlent enfin pour pas qu’on parle à leur nom. «Je me méfie des partis, ils deviennent vite des parti pris», disait l’autre.
La police de notre conscience comme dernier recours
Pour notre part, nous nous sentons à l’aise pour dire que trop c’est trop. Nous l’avons pensé et défendu publiquement entre 2012 et 2014 quand un politicien local (de Saint-Louis), beau-frère de Monsieur le Président de la République, du haut de sa grandeur d’antan, a voulu nous intimider en vain, nous dicter un comportement que ni l’orthodoxie ni les règles de bonne gestion ne pouvaient justifier. Un détracteur (Birima Ndiaye soi-disant chroniqueur, armé pour exécuter la sale besogne, se souviendra encore longtemps du mauvais quart d’heure passé entre les mains de la justice). C’est le moment de rendre hommage à Monsieur Mary Teuw Niane alors ministre de l’enseignement supérieur pour son honnêteté, son courage et son objectivité, à Monsieur le Procureur de la République, au gendarme chargé de l’affaire qui a été déplacé hors de la ville par la suite, à Maître Alioune Badara Cissé qui a dénoncé la position partisane de Mansour Faye qui, sans être le Ministre de tutelle, avait la prérogative indue d’exiger le remplacement d’un Directeur par un militant plus enclin à exécuter ses ordres. L’enjeu étant la Mairie, le CROUS était perçu comme la vache laitière et le réceptacle pour l’emploi de militants. Le refus de l’inacceptable nous a coûté notre poste de Directeur même si nous avons redressé cet établissement public qui nous a été confié (passé d’un déficit de près d’un milliard de francs CFA à moins de 10 millions, les arriérés en instance de paiement et les caisses remplies à notre départ. Qu’a-t-on fait de tout cela après ? Bien entendu, les convictions profondes qui mettent en avant Dieu et notre cher pays l’emportent sur un poste, quel qu’il soit. Il est loisible d’aller discrètement faire une enquête sur place et sur pièces, d’interroger les travailleurs honnêtes et les étudiants de l’époque, jusqu’aux imams et habitants des villages environnants. Cette même attitude, nous l’avons adoptée mordicus quand il s’est agi d’un troisième mandat au moment où pouvaient se sentir menacés ceux qui s’aventuraient à défendre une telle position. Nous avons écrit dans la presse locale que tous les concurrents pour le fauteuil présidentiel devaient être traités sur un pied d’égalité. Et si d’aventure ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui se risquaient demain à prendre le chemin que leur devancier (à sa décharge, il a su freiner des quatre fers à temps pour nous épargner des troubles dangereux et inutiles), nous aurons la même attitude de défiance, sans toutefois penser une seule seconde qu’ils le feraient, eux qui prônent le jub, jubal, jubanti et qui bénéficient d’un préjugé favorable. Quel administré n’aimerait pas entendre un dirigeant politique parler de morale, de respect du droit et de reddition des comptes dans les affaires publiques ? Telle est la volonté du peuple et il faut la respecter nonobstant nos positions personnelles passées, présentes et à venir.
Place au travail
A la place de l’injure, principale arme des faibles, Il est temps pour les politiques de tous bords et certains pseudo-journalistes de se prononcer en priorité, pour ne pas dire exclusivement, sur les sujets afférents à notre développement avec des arguments objectifs et bien renseignés: l’industrialisation, l’emploi, la santé, l’éducation, l’agriculture, la justice, l’équité, le sport, la culture, une fiscalité incitative, le cadre de vie, la discipline, la pollution sonore et le tapage nocturne qui empêchent la concentration, la réflexion, les recherches au service du progrès, l’occupation anarchique de l’espace public, la corruption.
Journalistes, hommes et femmes politiques, intellectuels de toutes obédiences, religieux, artistes, universitaires, voilà le vrai débat, celui-là qui concerne tout un pays sans exclusive. A vos plumes, micros et caméras ! Au travail, citoyens, en attendant le prochain verdict qui va confirmer ou infirmer celui-ci. Il y a un temps pour chaque chose.