ARBITRER DEUX FORCES PARTISANES: APR ET PASTEF
En politique ou dans les organisations, ceux qui ne sont pas d'accord et ont où aller sortent du groupe s'ils ne peuvent pas exprimer leur désaccord en interne et ne peuvent être loyaux à un certain consensus
A la veille des législatives de 2022 nous disions que le champ politique sénégalais partisan bipolarisé Yewwi-Benno était une bonne chose pour notre démocratie à la croisée des chemins en 2024. Une bonne chose car il permettait un arbitrage citoyen non partisan engagé puisque les deux camps nous disent que le pouvoir appartient au peuple.
De ce fait, il fallait construire une force citoyenne non partisane pour arbitrer la bipolarisation. Le F24 ayant incorporé des forces partisanes d’opposition aux intérêts divergents, notamment Yewwi, a fait la même erreur congénitale que Yewwi: Absence de projet commun et d’objectivité, mais volonté d’unité d’action. Sa manifestation a donc de facto démontré que le leader des forces partisanes d’opposition est bien Ousmane Sonko, l’absent le plus présent de leur manifestation de vendredi.
Nous rappelions les principes du “Exit, Voice, and Loyalty" comme disait l'autre "Partir, S'exprimer, et Loyauté ". En politique ou dans les organisations, ceux qui ne sont pas d'accord et ont où aller sortent du groupe s'ils ne peuvent pas exprimer leur désaccord en interne et ne peuvent être loyaux à un certain consensus. Nous l'avons observé dans Yewwi (Barthélémy Dias, Maire de Dakar) dans Benno (Idrissa Seck, Candidat Obligatoire).
S'ils n'ont pas où aller, dans notre champ politique partisan bipolarisé, ils restent loyaux et n'expriment pas leur désaccord ou l'expriment tendrement (Khalifa Sall). S'ils peuvent exprimer leur désaccord et ont où aller, ils peuvent rester pour bâtir un consensus démocratiquement acceptable auquel ils pourraient en retour être loyaux (Ousmane Sonko). Sans Macky Sall (APR) Benno n’est rien et sans Ousmane Sonko (PASTEF) Yewwi n’est rien. Ils sont les seuls à pouvoir quitter leur groupe sans y perdre des plumes. La classe politique sénégalaise au pouvoir et dans l'opposition est donc prise en otage par deux leaderships dans un "mortal combat" dont l’épilogue pourrait bien être cette semaine: il y aura procès avec prise de corps ou pas?
Le problème du Sénégal de 2024 ne devrait pas être une compétition électorale électoraliste et un rapport de forces violentes (État et Citoyens) mais de visions. A l’heure où nous parlons seul PASTEF a une vision différente du statu quo à arbitrer.
Une force citoyenne non partisane unifiée est toujours nécessaire, à défaut, la majorité silencieuse devra se résigner à la partisanerie électoraliste.
Librement
Abdourahmane Sarr
Président CEFDEL
Moom Sa Bopp Menel Sa Bopp