CONFIRMATION
C’est maintenant que les choses sérieuses démarrent. Après la brillante élection, avec 54% des suffrages exprimés, de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle de février 2024, il fallait confirmer cette tendance.
C’est maintenant que les choses sérieuses démarrent. Après la brillante élection, avec 54% des suffrages exprimés, de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle de février 2024, il fallait confirmer cette tendance. Huit mois, en effet, après l’installation du nouveau pouvoir, des critiques avaient commencé de fuser de partout, sur les capacités réelles du Gouvernement mis en place à prendre à bras le corps les mille et un problèmes des Sénégalais. Dans un contexte de crise économique, la même rengaine avait été reprise, lorsque Macky Sall avait pris les rênes du pouvoir ; à savoir que le citoyen lambda continue de tirer le Diable par la queue. Ils sont d’ailleurs nombreux, les candidats à la députation, à l’image de Barthelemy Dias, à tirer la sonnette d’alarme, sur les risques à donner la majorité à Pastef, alors que huit mois seulement après son installation au pouvoir, il peine à donner les bonnes impulsions au pays.
D’où l’enjeu de ces élections dont les résultats encore à confirmer, sont une validation de la volonté de rupture d’avec une certaine façon de faire de la politique. Visiblement le pays n’a pas écouté ces voix car, les nettes tendances qui se dessinent confirment la suprématie du parti au pouvoir. Au niveau de l’opposition classique, nul doute qu’une nouvelle lecture des réalités politiques au Sénégal s’impose. Une génération devra faire le deuil de ses ambitions et accepter une retraite politique, même si, dans ce domaine au Sénégal, on a du mal à tirer les conséquences de ses échecs et tourner la page.
Les tendances qui se dessinent de façon implacable sont aussi la confirmation d’une dynamique observée ces dernières années. Le Président Abdoulaye Wade n’a eu aucun problème à confirmer sa légitimité lorsqu’il a sollicité la confiance des Sénégalais lors des élections législatives d’avril 2001. La coalition "Sopi’’, avec 49,59% des voix, obtenait 89 sièges de députés sur 120 dans la future Assemblée. On avait parlé de ‘’vague bleue’’ à l’époque, devant un Parti socialiste déboussolé.
Aux élections législatives de 2012, les premières sous l’ère Macky Sall, la Coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) n’a eu aucun problème pour écraser le Parti démocratique sénégalais. Ironie de l’histoire ou bégaiement de celle-ci, la campagne, ouverte le 10 juin, avait été marquée par les premières mesures de la défunte Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) avec les audits sur la gestion du régime d'Abdoulaye Wade, les convocations et arrestations d'anciens hauts fonctionnaires et ministres. Pape Diop et. Mamadou Seck, deux fortes personnalités qui avaient eu à occuper de hautes fonctions de l’Etat, quittaient la barque ‘’bleue’’ et se positionnaient comme des ‘’cœurs’’ à prendre. On connaît la suite…
C’est dire que les élections législatives de ce 17 novembre 2024, qui viennent de livrer leur verdict, à confirmer par les institutions habilitées, ne sont une surprise que pour ceux qui méconnaissent les lignes de force qui caractérisent le comportement électoral des Sénégalais qui ont toujours confirmé la présidentielle pour les Législatives. Reste maintenant à voir la suite. Car, le piège pour les actuels tenants du pouvoir serait d’interpréter ce score comme une licence à tout faire. Bien décrypter ce message, c’est de comprendre que le peuple souverain donne toutes les clefs à Diomaye et Sonko, en se donnant les moyens de les sanctionner, s’ils ne se hissent pas à la hauteur des attentes et des enjeux de l’heure.