HOMMAGE A MON AMI SANOU MBAYE
Nous inclinons le futur drapeau de l’Afrique unie à sa mémoire, à celle de Osendé Afana, Joseph Pouemi, Samir Amin parce que comme le dit le poète africain « les morts ne sont pas morts », ils vivent dans l’action et la pensée des vivants
C’est avec grande tristesse que nous avons appris le décès de Sanou Mbaye, économiste, consultant en développement à Londres et ancien haut fonctionnaire de la Banque Africaine de Développement (BAD)
Auteur de plusieurs articles, notamment dans Le Monde Diplomatique en plus des journaux économiques anglais et de nombreux ouvrages économiques, il avait été invité par l’Union des travailleurs Sénégalais en France/Action Revendicative – section Nord (UTSF/AR département 59) à plusieurs reprises à Lille comme conférencier.
En 2002, dans le cadre de la traditionnelle Journée Afrique Noire dédiée au savant Égyptologue Cheikh Anta Diop, il nous avait gratifié d’une magistrale présentation de son ouvrage intitulé « L’Afrique au secours de l’Afrique ».
Nous avions aussi lu avec beaucoup d’intérêts ses multiples écrits sur « l’Afrique noire face au piège du libéralisme », « l’Afrique francophone piégée par sa monnaie unique » sur le CFA, « Métamorphose de la dette africaine », « Fausse embellie économique en Afrique subsaharienne », « l’Afrique noire happée par le marché mondial », « Décollage africain, marasme sénégalais », « Souhaitable union des économies africaines », « Un continent entre croissance et inégalités », etc.
Avec Sanou, nous avions un vrai échange sur les caractéristiques et problématiques des économies néo-coloniales africaines dans une perspective de libération nationale panafricaine souverainiste.
C’est ainsi qu’il avait été témoin dans sa position de fonctionnaire de la BAD de l’élaboration des projets et programmes d’ajustement structurel libéraux imposés et financés par les institutions de Bretton woods (FMI et Banque Mondiale) consécutifs du « consensus de Washington » qui sont les vraies causes dévastatrices de l’endettement exponentiel, de la détérioration des finances publiques, de l’aggravation de la pauvreté et des conflits inter-ethniques en Afrique.
Le patriote expert des questions économiques démissionna de ses fonctions à la BAD pour s’armer de sa plume et se lancer dans une critique épistolaire des diktats libéraux du FMI, de la Banque Mondiale et de l’OMC comme chroniqueur aux journaux anglais Guardian, Project Syndicate et français Monde Diplomatique.
Parallèlement, Sanou a poursuivi sa croisade en tant que conférencier invité des universités de Columbia, Oxford, LSE, SOAS, Berlin, Frankfurt, Montréal, Cheikh Anta Diop de Dakar, Pékin en Chine et intervenant dans les forums organisés par des organisations altermondialistes de la société civile.
Sanou Mbaye a été dans la lignée des économistes critiques du colonialisme monétaire comme Osendé Afana de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) - « L’économie de l’Ouest-africain : Perspectives de développement », Joseph Tchundjang Pouemi - « Servitude et Liberté, la répression monétaire de l’Afrique », Nicolas Agbohou - « Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique », Samir Amin - « l’Impérialisme et le développement inégal », Moussa Dembelé - « le Franc CFA est une monnaie de la servitude », N’Dongo Samba Sylla - « L’arme invisible de la Françafrique : une histoire du franc CFA », pour ne citer que quelques uns.
Membre retraité du bureau national de l’UTSF/AR et de sa section du nord de la France, et au nom de l’ensemble des adhérents historiques défunts et vivants de cette association nationale en France, nous disons mercià Sanou Mbaye d’avoir fait le choix de mettre ses connaissances apprises sur les bancs de l’école au service de la transmission de son savoir aux travailleurs, notamment de la diaspora immigrée et aux peuples africains.
Nous inclinons le futur drapeau de l’Afrique unie à sa mémoire, à celle de Osendé Afana, Joseph Pouemi, Samir Amin parce que comme le dit le poète africain « les morts ne sont pas morts », ils vivent dans l’action et la pensée des vivants qui poursuivent le combat pour l’Afrique nationalement et panafricainement libérée et l’émancipation sociale des masses africaines.
A sa famille éplorée, nous présentons nos condoléances attristées. Repose en paix cher Sanou, nous ne t’oublierons pas