IL FAUT METTRE DEHORS LES PERTURBATRICES !
Après avoir foutu en l’air leur pays qui fut la Suisse du Moyen-Orient, ces Chiites libanais de Dakar voudraient dynamiter le fragile équilibre qui maintient le Sénégal stable depuis bientôt 60 ans - Ce qui intéresse ces fanatiques c’est d’allumer le feu
On le savait depuis Mathusalem et les événements de ces derniers jours viennent de le confirmer avec éclat : les tonneaux vides font toujours (beaucoup) plus de bruit que les tonneaux pleins. Surtout s’ils sont poussés par des minorités agissantes ! N’est-ce pas nos amis trotskistes ? Sauf que, dans le cas qui nous intéresse, il s’agit d’un tout autre type de minorité agissante. A entendre le bruit et voir se déchaîner la fureur autour de ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire des voilées de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar, on aurait l’impression que le Sénégal serait à deux doigts de basculer dans une guerre des religions, le sabre et le goupillon d’un côté, le Coran et le cimeterre de l’autre. Et d’aucuns rêveraient déjà, à partir d’une banale histoire d’application du règlement intérieur d’une institution scolaire privée, qui plus est confessionnelle, de rejouer, sur cette partie le plus occidentale du continent africain, la bataille de Poitiers qui vit Charles Martel mettre fin, en 732 à Poitiers, aux campagnes d’islamisation arabes en France. On exagère à peine !
A l’origine, pourtant, rien que de très banal. Une institution scolaire très prestigieuse, établie au Sénégal depuis plus d’un siècle et appartenant à une congrégation religieuse, décide de modifier son règlement intérieur dans le but en particulier d’adopter un code vestimentaire « ouvert », en tout cas dans lequel les élèves pourraient tous se fondre en un melting-pot réducteur des replis communautaires. Longtemps à l’avance, les parents d’élèves sont prévenus de ces nouvelles dispositions. A la fin de la dernière année sco-laire, au moment des réinscriptions, à plus de 95 %, ces parents signent le nouveau règlement intérieur et s’engagent à s’y conformer. De fait, la semaine dernière, au moment de la rentrée des classes, 1714 élèves ont effectué la rentrée échelonnée selon les classes et les niveaux d’enseignement. Tout se passe très bien comme d’habitude, et cela fera une semaine aujourd’hui que les élèves de « Sainte Jeanne d’Arc » font les cours normalement.
C’est-à-dire sans aucun problème. Il se trouve seulement hélas que les familles de 26 d’entre eux, refusant d’appliquer le nouveau règlement intérieur, font un tapage médiatique et un raffut de tous les diables pour crier à la persécution « religieuse » de leurs enfants. Lesquels se verraient imposer d’ôter leurs voiles « religieux » par les « catholiques » propriétaires de l’école qui prendraient ainsi un malin plaisir à humilier des musulmans ! Ainsi présenté, dans un pays musulman à plus de 90 %, on voit la guerre que ces agités du bocal, voire ces grenouilles de bénitier version islamiste, veulent al- lumer dans notre pays où les différentes communautés religieuses, confrériques, ethniques, voire étrangères et nationales ont toujours vécu en parfaite harmonie. Si ce n’est en osmose. Les agitateurs qui se présentent comme des persécutés « oublient » seulement de dire que parmi les plus de 1700 élèves qui ont accepté sans rechigner de se plier aux exigences du nouveau règlement intérieur de l’institution Sainte Jeanne d’Arc, l’écrasante majorité est constituée de musulmans qui n’ont vu à travers le nouveau règlement intérieur de l’ISJA que ce qu’il contient : de nouvelles règles d’orga- nisation mises en œuvre par la congrégation propriétaire de l’institution, dans tous les pays du monde où elle est présente. Et, à notre connaissance, dans aucun autre de ces pays où le nouveau règlement est entré en vigueur, il n’y a eu de levée de boucliers.
La réalité c’est que, tout le monde l’aura remarqué, parmi les 27 familles qui poussent des cris d’orfraie, voire de bêtes égorgées, les 24 sont libanaises. Autant donc dire, une minorité infinitésimale. Pour faire bonne mesure, trois familles sénégalaises se sont jointes à un combat qui n’est véritablement pas le leur. Car non seulement des familles musulmanes sénégalaises dans leur écrasante majorité, mais aussi des familles libanaises sunnites, parfois maronites, des familles catholiques sénégalaises, africaines, voire du pays du Cède, ne voient pas où se situe le problème et tiennent leurs enfants bien loin de cette guerre des religions que certains irresponsables — une infime minorité — veulent provoquer. Dans le rôle des pyromanes, des fédayins du Cheikh Abdel Moneïm El Zeïn, le chef spirituel de la communauté chiite libanaise de Dakar. Un « Cheikh » qui a d’ailleurs lancé un appel au boycott de l’institution Sainte Jeanne d’Arc. Autant dire qu’il a prêché dans le désert puisque son appel a été très peu suivi y compris par ses propres ouailles. Sauf parmi les plus ultras d’entre elles qui rêvent de « Hezbollahiser » nos écoles ! Autrement dit, après avoir foutu en l’air leur pays qui fut la Suisse du Moyen-Orient, ces Chiites libanais de Dakar voudraient dynamiter le fragile équilibre qui maintient le Sénégal stable depuis bientôt 60 ans qu’il existe en tant que pays indépendant !
Dans cette affaire, les autorités — ministère de l’Education en tête — auraient tort de voler au secours d’une minorité perturbatrice et pyromane. Une minorité qui a le choix entre deux choses : accepter le nouveau règlement et voir ses enfants continuer normalement leurs cours à Sainte Jeanne d’Arc. Ou alors refuser ce règlement et aller chercher d’autres écoles. Le problème c’est que, ce qui intéresse ces fanatiques Chiites, c’est d’allumer le feu de la guerre religieuse là où il n’est pourtant question, encore une fois, que du règlement intérieur d’une école privée catholique. Preuve de leur envie d’en découdre coûte que coûte : 60 places ont été mises à la disposition des familles « persécutées » aux cours Sainte Marie de Hann. Les familles Darwich, Badr (tiens, comme la fameuse bataille !), Chams, Badaoui et autres n’en ont pas voulu. Pour elles, c’est Sainte Jeanne d’Arc et à leurs conditions ou rien. Etant donné qu’il est impossible de s’entendre avec ces fanatiques, la seule chose qu’il importe de faire finalement — et que la direction de l’institution a sans doute trop tardé çà faire —, c’est de foutre dehors toutes ces filles voilées perturbatrices et qu’on n’en parle plus ! Après, libre à Abdel Moneïm El Zeïn de les intégrer dans ses « médersas » et autres instituts Al Zahra où elles auront tout le loisir de se mettre en burqas si elles le veulent !