JE NE PENSAIS VRAIMENT PAS QU'IL ALLAIT REVENIR A LA CHARGE
Il, c'est naturellement Bachir Fofana qui, non content de me traiter de nit ku tekki wul dara dans une vidéo, a poussé le ridicule jusqu’à m’envoyer 10.000 francs par Orange Money « pour acheter de la boisson », précisait-il.

Il, c'est naturellement Bachir Fofana qui, non content de me traiter de nit ku tekki wul dara dans une vidéo, a poussé le ridicule jusqu’à m’envoyer 10.000 francs par Orange Money « pour acheter de la boisson », précisait-il. Ce grand journaliste me fait penser à l’adage walaf selon lequel « boo xamul nit, éey nga koy wooye ». Oui, ce brillant journaliste, cet excellent analyste politique que se disputent les différents médias ne me connaît sûrement pas.
Profitant de ce qu’il appelle son démenti au quotidien national Le Soleil, il m’écorche (encore) en ces termes : « Je sais aussi que Mody Niang, Pca du Soleil, m’a consacré deux contributions pour justifier sa sucette. Il préfère me rappeler les dérives de Macky Sall plutôt que de prendre sa plume et parler de la mal gouvernance de ceux qui sont au pouvoir. » Et il ajoute, sûr de lui ou en en donnant l’impression : « Aux premières années de la gouvernance Macky Sall aussi, quand il avait sa sucette de l’Ofnac, il était muet comme une carpe. »
Je supplie le lecteur de bien prendre note de ce discours. Auparavant, je lui rappelle ce qu’est une sucette : « Bonbon en sucre cuit aromatisé, fixé à l’extrémité d’un bâtonnet ». Ou encore : « Petite tétine de caoutchouc que l’on donne à sucer aux enfants ». C’est donc, toujours selon lui, pour justifier ma sucette de Pca de la Société sénégalaise de Presse et de Publicités – Le Soleil –, que je lui consacre deux contributions, trois exactement, une troisième s’y étant ajoutée, qu’il n’avait probablement pas encore lue. Avant de passer à ma « sucette » de l’Ofnac, je supplie encore le lecteur de bien retenir ce qu’il prétend de ma « sucette » du quotidien national. Je lui demande, à lui Bachir comme à tous ses confrères intéressés, d’en faire autant.
Venons-en maintenant à ma « sucette » de l’Ofnac, qu’il situe aux premières années de la gouvernance de Macky Sall ! Il veut faire croire déjà aux gens que c’est à Macky Sall que je devais cette « sucette ». Maradaïtaali ! Dieu m’en garde ! Pour faciliter la tâche au lecteur intéressé, je le renvoie à ma contribution du 6 mai 2020, publiée ce jour-là par WalfQuotidien et Le Témoin, et avec pour titre : « Je ne lui dois rien, et ne lui devrai jamais rien ». Il, c’était naturellement le président-politicien qui ne savait d’ailleurs même pas que j’étais à l’Ofnac. Je répondais ainsi à un quotidien de la place qui, dans son édition du 2 mai 2020, avait proposé à ses lecteurs et à ses lectrices une réflexion sur des hommes et des femmes de la société civile présentés comme des privilégiés ayant bénéficié de la confiance du Président de la République, « qui les a nommé-es comme membres à certains organes de contrôle du pays ». Pour le quotidien, j’étais de ces privilégiés. Je précise qu’il n’avait même pas osé publier ma réponse.
Bachir, comme je le précisais dans ma réponse du 6 mai 2020, le président Macky Sall ne m’a jamais nommé à quelque poste que ce soit. Je ne lui dois rien, absolument rien et j’en remercie infiniment notre SEIGNEUR. Après notre Seigneur, je remercie de façon insigne une grande dame, une dame de valeurs : Mme Nafy Ngom Keïta, inspectrice générale d‘État, ancienne Vérificatrice générale de l’Inspection générale d’État, ancienne Présidente de l’Ofnac. C’est elle qui m’a fait le grand honneur de m’appeler à ses côtés pour me nommer son conseiller spécial chargé des problèmes de lutte contre la corruption dans le système éducatif sénégalais, alors que nous ne nous connaissions même pas auparavant. Elle justifiait sa confiance par ce qu’elle appelait le combat que je menais régulièrement et depuis de nombreuses années contre la mal gouvernance. Elle me nomma donc le 4 août 2014. Macky Sall n’était même pas au courant. Il en sera informé plus tard et entrera dans une grosse colère. Ce jour-là, j’avais publié une contribution qui, en plus de ma présence à l’Ofnac, en avait ajouté à sa colère. La contribution avait pour titre « Les fonds politiques, sources de controverses et d’enrichissement illicite », et était publiée par Walfadjri et Le Quotidien du 4 janvier 2015.
Maintenant, chers compatriotes, revenons sur ce que notre cher Bachir Fofana raconte sur moi : « « Aux premières années de la gouvernance Macky Sall aussi, quand il avait sa sucette de l’Ofnac, il était muet comme une carpe. » Vous avez bien compris chers compatriotes et vous ses confrères : donc, avec ce qu’il appelle ma sucette de l’Ofnac, je suis resté muet comme une carpe. Cela veut dire que pendant tout le temps que je suçais mon « bonbon en sucre cuit aromatisé » à l’Ofnac, personne n’a lu de moi une seule contribution. Aka mana wax laca ganaw dëgg ! La preuve – moi j’en donne et d’indiscutables –, entre le 4 août 2014, date de ma nomination et le 11 mars 2016 celle de ma démission, j’ai publié au moins treize (13) contributions. Les voici, celles que j’ai pu trouver dans mes archives :
Année 2014 :
1 – « Messieurs les juges, ne ratez jamais ce grand rendez-vous avec l’histoire ! », Enquête, 21 janvier,
2 – « Et s’il est établi que le frère et la sœur sont des voleurs ! », Sud quotidien, 12 février,
3 – « S’acharner sur les traces du cobra Wade, après l’avoir laissé passer tranquillement son chemin ! », Le Quotidien, 15 mai,
4 – « Rendez-nous notre Casamance nationale ! », Le Soleil du 9 avril, Enquête, 20 mai,
5 – « Fraudes aux examens et concours scolaires », Le Quotidien, 28 juillet,
7 – « Un bon bilan, bien plus convaincant que mille artifices politiciens », Enquête, 14 octobre.
Année 2015 :
1 - « Les fonds politiques au Sénégal : source de controverses et d’enrichissement illicite », Le Quotidien du 4 et Walfadjri du 6 janvier,
2 - « Mouhamadou Massaly, ce héros pilleur de deniers publics », Le Quotidien, 28 août (J’ai pris ici ce Masssaly comme prétexte pour montrer à quel point nos agences nationales sont mal gérées),
3 – « Encore lui, l’homme de ce mardi noir du 14 mars 2000 », Le Quotidien, 4 septembre,
4 – « Mal gouvernance et impunité : deux plaies béantes qui laissent de marbre nos « Assisards » de la mouvance présidentielle », Le Quotidien, 4 décembre.
5 – « Dix-neuf (19) mars 2000, 25 mars 2012 : deux alternances sœurs ‘’siamoises’’ », Le Quotidien, 23 décembre.
Année 2016 :
1 – « Une administration meurtrie. La rupture promise toujours attendue », L’AS et Le Quotidien, 5 janvier,
2 – « Tout ça pour ça, quatre longues années après », Le Quotidien, 22 février.
Voilà, mon cher Bachir, comment je suis resté muet comme une carpe, en publiant au moins treize (13) contributions pendant toute cette période ! Et « la sucette », quelle que fût sa douceur, n’avait pas pu me retenir à l’Ofnac jusqu’à la fin de mes trois années alors susceptibles d’être renouvelées. En effet, j’ai démissionné le 11 mars 2016. Pourquoi ? Mme Nafy Ngom Kéïta n’a pas mis beaucoup de temps pour se rendre compte qu’on lui glissait des peaux de banane, surtout quand l’Office a commencé à ouvrir des dossiers qui allaient mettre gravement en cause des proches du président-politicien. Les difficultés se sont accumulées surtout quand elle a refusé catégoriquement les pressions qui s’exerçaient sur elle.
Je ne pouvais donc pas me permettre d’en rajouter à ses problèmes, en continuant de publier mes contributions. Or, avec la situation de très mal gouvernance que nous continuions de vivre, avec les nombreuses dénonciations et plaintes que recevait presque quotidiennement la Présidente de l’Ofnac, je ne pouvais vraiment pas me taire et continuer d’écrire, c’était donner des arguments au président-politicien qui la supportait de moins en moins à la tête de l’Ofnac. La seule solution qui me restait donc, c’était la porte, c’est-à-dire la démission. Ainsi, le 9 février 2016, je lui adressai, le cœur gros, vraiment gros, une lettre dans ce sens. Évidemment, elle a pratiquement tout mis en œuvre pour me faire changer de décision. Finalement, elle m’adressa une lettre émouvante pour accepter ma démission. La lettre de cette grande dame, qui est devenue depuis lors mon amie, ma sœur, ma confidente, je la garde avec la mienne dans un endroit connu de moi seul.
Je signale à Bachir Fofana et à ceux qui penseraient comme lui, que mon salaire à l’Ofnac faisait au moins cinq fois ma maigre pension d’inspecteur de l’enseignent élémentaire à la retraite. C’est dire qu’une quelconque sucette ne m’empêchera jamais de dormir. Je ne m’emploierai surtout pas, rien que pour continuer à sucer le doux bonbon, à défendre une cause à laquelle je ne crois pas. Je pense que cette fois-ci, notre cher Bachir national ne reviendra pas à la charge. Peut-être même, devrait-il s’éloigner un peu des plateaux de télévisions jusqu’au moment où sa conscience retrouve sa tranquillité. Oui, il en a besoin après son faux pas qui, de mon maigre point de vue, est indigne du célèbre professionnel de la communication qu’il est, du moins pour qui il se prend.