LE MONDIAL DE TATA
Tata ne cessait de tempêter devant le siège de la Fédération Sénégalaise de Foot.
Tata ne cessait de tempêter devant le siège de la Fédération Sénégalaise de Foot. Elle avait contraint sa petite fille à participer au concert de casseroles qu’elle organisait devant cette institution du foot national. Elle avait fait tellement de boucan que les voisins étaient sortis croyant que c’était sur recommandation de Sonko.
Pour refroidir le charivari, Augustin le patron du foot avait entrainé Tata dans son bureau, histoire de partager avec elle le quinquéliba de la Paix et s’enquérir de sa doléance. Devant une table si bien garnie, Tata se pourléchait les babines. L’arôme du café faisait danser ses narines la lambada. Ses yeux pétillaient de joie à la vue des croissants, du Paris-Brest, du Baba au rhum, des Madeleines, des clafoutis et autres viennoiseries. C’était à quatre voire cinq mains qu’elle enfournait sa bouche.
C’est le ventre ballonné qu’elle exigea de mettre le reste dans son sac pour sa soi-disant petite fille. Tata avait si bien mangé qu’elle en oublia l’objet de sa visite tintamarresque. Au moment de refermer la porte du bureau de Augustin Senghor, elle lui demanda de tendre la main pour une bénédiction et tous les employés de FSF de s’agglutiner autour de Tata qui dans une posture digne d’un grand marabout psalmodiait à voix basse 2 buts à 1, 2-1, 2-1 Senegal tia kanam Pays Bas tia guinaw qu’elle termina par rabil alamina. Une clameur de Amin inonda le bâtiment. Et Tata d’exiger le Hadiya pour son retour.