LE SENEGAL VIT UNE SITUATION POLITIQUE INEDITE.
Toutes les forces vives doivent prendre en compte le besoin de paix exprimé par le peuple et accepter que la concertation est une nécessité urgente.
A neuf mois de l’élection présidentiel c’est l’incertitude totale pour l’éligibilité de beaucoup de candidats: Karim Meissa Wade, Khalifa Babacar Sall, Ousmane Sonko (KKO) et Macky Sall:
- Les trois premiers pour des dispositions du code électoral qui valent à notre pays d'être critiqué depuis 1987 à cause de leur violation flagrante des normes internationales.
- Le quatrième, du fait de divergences sérieuses des constitutionnalistes sur la lettre de l’article 27 de la Constitution qui dispose que « Le Président de la République est élu pour un mandat de cinq ans. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs »
Le cadre de concertation sur le processus électoral de 2018 avait retenu dans les TDR sur proposition du pôle des Non alignés un thème intitulé « propositions de précision sur certaines dispositions légales et constitutionnelles ( le mandat présidentiel..) »;
Les longs débats autour de la question n’avaient pas permis de trouver un consensus.
Si le cas de l’éventuelle candidature de Macky Sall peut ne pas faire l’objet de concertation
du fait qu’il s’est prononcé à plusieurs reprises sur la question, il n’en est pas de même pour les autres: KKO.
Pour modifier les articles L29 et L30, il faut nécessairement une concertation pour convenir des limites de la déchéance électorale suivant les délits et crimes concernés, faute de quoi on donnerait carte blanche à l'autorité pour fixer les conditions.
La classe politique qui a pris part aux travaux de la commission politique du dialogue national et qui est engagée par les consensus obtenus doit rester cohérente et conséquente en participant au suivi de la mise en œuvre des dits consensus.
Il est compréhensible que chacun veuille bien gérer sa carrière politique, mais pas au point de refuser le dialogue parce que simplement le statu quo permet d'éliminer des concurrents gênants même si on partage la même coalition ou intercoalition.
Les adeptes de cette posture ne se soucient pas de la consolidation de la démocratie mais plutôt de moyens même inélégants pour combler un retard.
Ceux qui ont opté pour le non dialogue ont choisi l’élimination de KKO par L29 et L 30 et leur propre élimination par le parrainage.
Ceux qui refuseront l’examen des questions qui conditionnent une élection libre, démocratique, transparente et apaisée devront avoir l’élégance d’accepter d’aller allonger la liste des recalés sans avoir besoin de tympaniser les sénégalais par des points de presse.
Toutes les forces vives doivent prendre en compte le besoin de paix exprimé par le peuple et accepter que la concertation est une nécessité urgente.
DETHIE FAYE
Président CDR/Fonk sa kaddu
Coordonnateur du pôle des Non-alignés