NDÉNÉ, MÉDIOCRE POLITICIEN
EXCLUSIF SENEPLUS - Pour quelqu'un qui, faute d’un avenir prometteur au barreau ou en politique, survit grâce à sa nouvelle planque à Air Sénégal, son conseil va-t-en-guerre à Macky Sall vaut son pesant de voix
« Un État ne recule pas, il doit rester fort et mater ces rebellions… L'arrêté Ousmane Ngom est en vigueur. Si ces gens-là insistent pour manifester sur la Place de l'Indépendance, cela veut dire qu'ils choisissent d'être hors-la-loi et s'ils sont hors-la-loi, la loi est là pour se faire respecter. L'État ne doit pas faiblir... Une reculade de l’État serait d’une extrême gravité et ouvrirait un boulevard à toutes sortes de dérives qui feraient perdre à l’État sa face ». Voilà le florilège de propos tragi-comiques que l’ex-Premier ministre de Wade, Souleymane Ndéné Ndiaye (SNN), a vomi rageusement dans le canard de Youssou Ndour ce jeudi 19 décembre. Selon le Larousse, « mater » signifie « Soumettre, éventuellement par la violence, un être humain, une collectivité qui manifeste sa volonté d’indépendance ou qui se révolte ». Ainsi, Souleymane Ndéné Ndiaye sort tristement de son état d’hibernation intellectuelle pour recommander haineusement à son ami l’utilisation de la manière forte contre tous les jeunes, vieux et adultes qui auront le toupet de violer l’arrêté anticonstitutionnel d’Ousmane Ngom. Maintenant, est-ce un instinct de se ressusciter à travers les sorties médiatiques puisque la messe de requiem de sa mort politique a été prononcée depuis le jour où son ex-compagnon de la fac, par ailleurs président de la République, l’a placardisé au Conseil d’administration d’Air Sénégal ? Ou une bouffée de rage de n’avoir pas pu mater ce peuple qui les a empêchés, lui et son mentor Wade, de commettre le 23 juin 2011, la pire ignominie de l’histoire politique de notre pays ? Ou la simple preuve d’un mode de pensée désuet qui serait typique d’un homme en déchéance politique et intellectuelle ? En tout cas, Souleymane Ndéné Ndiaye multiplie les inepties abjectes. Pour un politicien débile qui, faute d’un avenir prometteur au barreau ou en politique, survit grâce à sa nouvelle planque à Air Sénégal, ce conseil va-t-en-guerre vaut son pesant de voix.
Il m’est difficile de croire que cet ex-Premier ministre qui a fait un cursus honorum à la faculté juridique où l’on enseigne la pyramide des normes puisse parler de l’arrêté Ousmane Ngom comme d’une tête de linotte évaltonnée. Dans la hiérarchie des normes, un arrêté ne peut pas avoir une préséance sur une loi constitutionnelle même si notre Cour suprême refuse de s’y prononcer sans ambages. Mais en cette période de surenchère politique où chaque transhumant verse concurremment dans l’imbécilité discursive, il n’est pas étonnant que des renégats de la trempe d’un Souleymane Ndéné ou d’un Serigne Mbacké Ndiaye s’adonnent ostensiblement à toutes les immoralités pour rester dans les bonnes grâces du Prince, distributeur de strapontins. Par conséquent, avec les postures radicales de l’ex-Premier ministre de Wade, du ministre-conseiller Seydou Guèye et du préfet Alioune Badara Samb sur l’exercice de la liberté de manifester, l’on se rend compte que, dans la tête de ces égarés, le gouverneur-colon Auguste-Léopold Protêt n’a pas encore quitté cette place centrale de Dakar débaptisée symboliquement «Place de l’Indépendance».
Quand SNN demande au président Sall, son sauveur de la dèche, son nouveau sustenteur, de mater les insurgés de l’électricité, il créer un casus belli pouvant plonger le pays dans une longue période d’instabilité. Comme on hésite à penser qu’un ex-Premier ministre puisse descendre dans les abysses de l’imbécilité discursive, on se contentera de voir à travers sa malencontreuse sortie médiatique, une regrettable perte de nerfs qui, si besoin était, le disqualifie pour les hautes fonctions qu’il a eu à exercer malheureusement sous la gouvernance wadienne. Mais à l’heure des comptes, il n’est pas certain que tous ces hors-la-loi qui s’opposent systématiquement à la volonté populaire dans le seul but de plaire au président, puissent être protégés par leur bellicisme. Abdou Diouf a été perdu par ses courtisans de même qu’Abdoulaye Wade ; aujourd’hui, ils sont passés tous à la trappe. Macky avec ses génuflecteurs est sur le même itinéraire.