NE NOUS DEPLUMEZ PAS !
Les contrefacteurs sévissant dans le secteur du livre ignorent sans doute que s’ils continuent de s’enrichir en reproduisant de manière frauduleuse les œuvres des créateurs
Reproduire des textes ou des images sans l’autorisation des ayants droits ni celle de la société en charge de la gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins, en l’occurrence la SODAV, au Sénégal, c’est commettre un acte illicite et porter préjudice aux auteurs, aux illustrateurs et aux éditeurs. C’est pourquoi le droit de reproduction par reprographie s’avère une compensation équitable due, d’une part, aux écrivains dont les œuvres inscrites au programme d’enseignement sont partiellement ou intégralement photocopiées voire grossièrement contrefaites et vendues à bon marché sur les parterres et, d’autre part, aux gérants de maisons de publication d’ouvrages littéraires et scientifiques qui investissent à perte dans l’édition.
Les contrefacteurs sévissant dans le secteur du livre ignorent sans doute que s’ils continuent de s’enrichir en reproduisant de manière frauduleuse les œuvres des créateurs, ils contribuent au tarissement lent, mais inéluctable de la créativité nationale et à la paupérisation de celles et de ceux qui produisent les textes et les images qui entretiennent les rêves de paix, de beauté et de mieux-être de leurs concitoyens. Moi, auteur de la pièce de théâtre Adja, militante du G.R.A.S et du roman La collégienne, deux ouvrages publiés, le premier en 1985, le second en 1990, par les Nouvelles Éditions Africaines du Sénégal (NEAS), et inscrits au programme officiel d’enseignement du français, comment avouer aux miens qui m’imaginent plusieurs fois millionnaire la déception que je dissimule pudiquement les rares fois que je perçois une avance sur les droits relatifs à ces œuvres largement diffusées ? Pourtant je découvre, sur les parterres et dans les librairies de fortune des marchés de la Médina et de Guédiawaye, ces œuvres illicitement reproduites par d’impénitents faussaires
J’ASPIRE TOUJOURS DE POUVOIR VIVRE DE MA PLUME POURVU QUE LES CONTREFACTEURS DE TOUS BORDS, IMPUNÉMENT, NE ME DEPLUMENT !
Marouba FALL, écrivain