OÙ VA LE PIT-SÉNÉGAL ?
La commission centrale de contrôle doit sortir de sa très longue et profonde hibernation, pour nous expliquer en quoi la ligne adoptée actuellement par le secrétariat est bien la nôtre. Samba Sy peut toujours s’employer à laver blanc

Il n'y a pas longtemps le secrétariat du Pit–Sénégal titrait une de ses déclarations « où va Sénégal ‘». Moi militant de ce parti me pose à contrario la question où va le PIT de nos jours ? Le large rassemblement proclamé lors de la dernière élection présidentielle a vécu avec les résultats qu’on sait. Sa variante aux législatives, itou mais en pire. Des nèfles ! Leur clone dit FDR en piste depuis quelques temps a dans son code génétique des tares qui ne lui feront aboutir qu’à un avorton. La notion de large rassemblement n’est donc plus une panacée. Le fétiche du label ne prospère plus.
Il ne peut en être autrement quand on a fini d’apprendre après le Petit Larousse la définition de l’expression rassembler un cheval : « le tenir dans la main et dans les jambes de façon à le préparer aux mouvements, qu’on veut lui faire imprimer », exactement la compréhension et la finalité du rassemblement pour Macky Sall. L’illustration parfaite en a été donnée lors de la rencontre de Diamniadio aux dépends du secrétaire général du PIT-Sénégal.
Par ailleurs, ce que nous avons voulu être une constante dans notre démarche (le rassemblement) est dorénavant dérivé par la coalition Diomaye Président. Mathématiquement parlant, le dérivé d’une constante est nul. Arithmétiquement, le FDR c’est du zéro + zéro + zéro, donc du zéro pointé.
Le déroulé de nos jours quant à la reddition des comptes offre un spectacle proprement affligeant. Comment un parti au pouvoir a-t-il pu être dans l’ignorance des données institutionnelles ? En attendant peut-être que le secrétariat nous présente la véritable situation. Comment notre perspicacité a pu nous échapper pour ne pas appréhender l’Etat profond sous Macky Sall ?
Macky Sall le travailleur, le très grand travailleur. Sauf que, divine surprise, le bosseur est viré comme un malpropre par ses compatriotes aux yeux desquels ses résultats sont particulièrement insuffisants voire négatifs.
Mathématiquement parlant là aussi un produit est nul quand l’un des facteurs au moins est nul. Pédagogiquement, l’échec renvoie à un travail insuffisant et l’ampleur de l’échec ne peut, en général, faire mériter aucune indulgence. Les contorsions ne feront rien changer à cette réalité.
Pour moins que ce bilan particulièrement délétère, dénoncé par nous, on a été viré du gouvernement de la majorité présidentielle élargie de Abdou Diouf en 1996.
Avons-nous désappris à ce point ? Étions-nous enivrés par les effluves et bonnes senteurs du pouvoir, aveuglés par les lambris dorés ? Pour faire ringard, revenant à l’œuvre majeure de Lénine « le gauchisme ou maladie infantile du communisme dont la dissection met à jour dans un mouvement de gauche :
- une aile droite : opportuniste, réformiste, souvent dirigée par des leaders dérivant vers la droite, sous prétexte de pragmatisme, mais dont le danger est l’aliénation idéologique, au point de faire oublier notre conscience de classe.
- une aile gauche : dont les adeptes clairvoyants considèrent bien que la politique n’est qu’un rapport de force et que l’expérience du concret fait la réalité du concret, mais aussi les puristes allergiques à tout compromis et faisant surtout passer le principe avant la réalité …
D’autre part, on peut également avoir quelques réminiscences de Marx quant à l’accumulation primitive du capital. Notre bourgeoisie nationale qui a accumulé sou par sou, est à la peine, à toutes les peines. En lieu et place c’est plutôt à une accumulation (à une vitesse supersonique d’une extrême sauvagerie de milliards de nos pauvres sous par des individus venant de nulle part), à laquelle nous assistons, sous le regard amusé de celui qu’on peut dorénavant considérer comme le président le plus corrompu de l’histoire politique du Sénégal et certainement le plus sanguinaire et criminel de notre pays : Macky Sall.
Que faire maintenant ?
D’abord sortir de ces coalitions et surtout celles qui n’ont aucunement l’onction du parti. Procéder à notre autocritique courageuse pour avoir donné quitus à des responsables peu vertueux et peu patriotes comme Macky Sall.
Ensuite arrêter sans délai cette fuite en avant du secrétariat du parti, dont les déclarations successives récentes ne font que vendanger toutes les sympathies engrangées par le parti du fait du labeur glorieux de nos leaders historiques.
Quand on a été rejeté massivement par les Sénégalais, il y a mieux à faire que de donner des leçons, en évitant des appels au dialogue dont la finalité par expérience au Sénégal recouvre deux objectifs :
- arrêter ce qui est en cours : la reddition des comptes par exemple
- recycler des acteurs politiques particulièrement indélicats , prêts à refaire la sale besogne au détriment du peuple.
Samba Sy peut donc toujours s’employer à laver blanc. A laver plus blanc. Il demeure que BBY s’est avérée être une coalition des plus nocives pour le pays.
Un impératif catégorique : la commission centrale de contrôle doit sortir de sa très longue et profonde hibernation, pour nous expliquer en quoi la ligne adoptée actuellement par le secrétariat est bien la nôtre.
En quoi est sincère l’appel au dialogue national de Samba Sy quand lui-même est incapable de discuter avec son opposition interne. La mésentente dure déjà depuis quelques années et certainement pas au profit du parti.
En un mot comme en mille, il urge d’abandonner la ligne de compromission, tant il est vrai qu’elle jure étrangement avec une ligne marxiste-léniniste.
La bonne fonction qui est nôtre, à savoir la capacité d’orientation et de réorientation de nos luttes pour la retrouver passera nécessairement par là.