DEUX PÊCHEURS DÉFÉRÉS ET LES DOIGTS DE L’INSPECTEUR BRISÉS
Le bilan de cet accrochage qui est intervenu en haute mer a été lourd.
Le bilan de cet accrochage qui est intervenu en haute mer a été lourd. Deux individus, dont l’inspecteur ont été blessés ; la pirogue des pêcheurs a été fracassée et leur machine a disparu. En effet l’un des pêcheurs pointe un doigt accusateur à l’endroit des gardes. A l’en croire, ces derniers ont aperçu les pêcheurs qui traversaient la zone interdite. «Ils ont donc suivi la pirogue pour nous sommer de nous arrêter, mais nous avons refusé d’obtempérer parce que nous n’avions rien à nous reprocher».
Cette version est confortée par un autre témoin qui soutient mordicus que l’équipage avait dans la pirogue les filets et tout le matériel. A cause de ce refus de suivre les ordres des éléments de la garde de la zone marine protégée, des propos aigres-doux ont été échangés de part et d’autre, poussant les hommes de tenue à passer à la vitesse supérieure. Poursuivant sa narration, l’un des pêcheurs, témoin de l’incident, raconte: «Les gardes marines ont lancé des pierres sur nous et une bagarre a éclaté ». Deux individus seront blessés, dont l’inspecteur Ndao qui a eu les deux doigts cassés ; et le capitaine répondant du nom d’Issa kha aura quant à lui le bras cassé. Par ailleurs les gardes- marines sont accusés d’avoir fracassé la pirogue des pêcheurs, en arrêtant ainsi deux parmi eux, en l’occurrence le capitaine et son lieutenant du nom de Mandir.
Cependant même si du côté des pêcheurs on brandit des photos montrant une pirogue fracassée, la réalité serait tout autre. Les gardes ont trouvé les pêcheurs la main dans le sac. Les autres photos détenues par l’autre camp prouvent que les pêcheurs étaient en train de chercher du poisson avec leurs filets dans ladite zone. Un fait qui y est habituel depuis que cette espace a été classée parmi les zones marines protégées. Ils soutiennent que ce sont les pêcheurs qui, en plus de violer sciemment le code de la pêche, se sont montrés téméraires en attaquant les gardes pour se sauver. C’est pour cette raison que les gardes ont mis leur vatout pour les stopper et les arrêter.
Du côté du service des pêches, on a préféré garder le silence sous prétexte que l’action est pendante devant la justice. De plus, c’est la même position qu’a adoptée la gendarmerie qui ne veut pas se prononcer sur cette affaire.
D’ailleurs, ce phénomène de spoliation des ressources est récurrent dans la zone. Pour la plupart, le « modus opérande » consiste à organiser un déplacement de 10 pirogues, au moins chacune ayant à son bord un équipage de 10 personnes armées de pierres, de bâtons et de couteaux. Nuitamment ou à l’aube, ils s’introduisent dans la zone pour pêcher et repartir tranquillement, s’ils ne rencontrent pas de gardes, sinon c’est la bataille. Cet incident est donc le énième qui vient d’éclater à Ngaparou.