VIDEOAUCUN PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ÉLU N'A ÉTÉ DÉSAVOUÉ...
Selon El Hadj Oumar Diop, la coalition au pouvoir qui a décidé d’aller à ces législatives sous le nom du parti Pastef est partie pour obtenir une majorité des sièges. Le CNRA ne doit pas s’enfermer dans une lecture hermétique des textes
Selon le professeur El Hadj Oumar Diop, Enseignant en Droit public à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, les Législatives anticipées du 17 novembre prochain dont la campagne électorale vient d’être lancée pourrait se terminer en faveur du régime en place. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 27 octobre 2024, El Hadj Oumar Diop a par ailleurs déploré la position de l’organe de régulation sur le débat proposé par Ousmane Sonko à Amadou Ba en indiquant que le « CNRA ne doit pas s’enfermer dans une lecture hermétique des textes ».
Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche, le professeur de Droit public à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, El Hadj Oumar Diop a indiqué que les joutes entre les 41 listes de candidats pourraient se jouer sur la confiance que les Sénégalais ont accordée au nouveau président de la République, au soir du 24 mars dernier. Autrement dit, la coalition au pouvoir qui a décidé d’aller à ces législatives sous le nom du parti Pastef est parti pour obtenir une majorité des sièges dans la future Assemblée nationale qui sera élue au soir du 17 novembre prochain. Pour justifier sa position, l’enseignant chercheur spécialiste du Droit constitutionnel a rappelé que les Sénégalais ont toujours été cohérents dans leur vote vis-àvis de leur président de la République. « Ce qui risque de faire la différence lors de ces législatives est qu’il y a un président de la République qui vient d'être élu, il y a quelques mois. Or, lorsqu'on observe la trajectoire historique du pays depuis l'indépendance, les Sénégalais ont été cohérents et conséquents avec eux-mêmes. Aucun président de la République élu n'a été désavoué quelques mois plus tard à l'Assemblée nationale », a-t-il soutenu avant d’ajouter. « Cela veut dire que le peuple lui a donné ce qu'on appelle une majorité lui permettant d'appliquer sa politique. Tout ce qui renvoie à la cohabitation doit relever de la vue de l’esprit et non de la réalité des choses ».
Poursuivant son analyse, le professeur El Hadj Oumar Diop a tenu à alerter sur le contexte actuel difficile qui pourrait non seulement influencer négativement cette trajectoire électoraliste du peuple sénégalais mais aussi impacter sur le taux de participation. « Il y a certainement certains qui applaudissent ou bien qui veulent ce qu’on appellera la réalisation d'une cohabitation. Personnellement, si vous voulez mon point de vue, je ne souhaite pas ça pour mon pays. Compte tenu du contexte dans lequel nous évoluons, nous avons besoin d'une majorité claire et affirmée, qui applique son programme, que l'opposition s'oppose et que le peuple va apprécier lors des prochaines élections », a-t-il souligné avant de faire remarquer qu’avec les inondations dans les régions nord du pays, on se pose même la question de savoir comment l'élection va être organisée dans cette partie du pays en plus du défi de l'éparpillement de l'électorat que la multiplicité des listes peut entraîner.
« Le CNRA ne doit pas s’enfermer dans une lecture hermétique des textes »
Interpellé par notre confrère Baye Oumar Gueye sur le refus opposé par le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA) d’autoriser le débat entre Ousmane Sonko, tête de liste du parti au pouvoir, et son adversaire et prédécesseur à la Primature, Amadou Ba, tête de liste de la coalition « Jamm ak Njariñe », le professeur El Hadj Oumar Diop s’est démarqué de la décision de l’organe de régulation des médias au Sénégal. Selon lui, « Le CNRA ne doit pas s’enfermer dans une lecture hermétique des textes. Il ne faut priver les Sénégalais d’avoir un débat ». Poursuivant son analyse, l’enseignant chercheur à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar renseigne que « l'organisation d'un débat dans une démocratie participe à l'information des populations, à la qualification des choix politiques et à la vitalité démocratique ».
« La démocratie, c'est le débat, la contradiction des programmes, des projets et des points de vue des acteurs politiques contribue à la clarification des choix. Elle est aussi l'affrontement des idées dans le respect des convictions des uns et des autres. Donc, si nous sommes d'accord sur le principe, les modalités pouvaient être discutées et qu'on trouve des plages de convergence et dans ce cadre-là, l'intervention du CNRA est attendu au-delà de cette fermeture et d'une interprétation hermétique des textes », a-t-il indiqué avant d’insister. « Je pense qu’on pouvait avoir ce que j'appellerais une lecture dynamique des textes pour permettre aux Sénégalais de voir ces deux grandes leaders politiques qui s'expliquent mais également qui s'engagent à s'ouvrir, dans d'autres débats à d'autres leaders ».