CHARLES EMILE ABDOU CISS QUITTE LA COALITION DIOMAYE PRESIDENT
Il accuse Ousmane Sonko de vouloir imposer le parti Pastef au détriment de la coalition, évoquant une "manque de respect" envers les alliés qui ont soutenu l'élection de Bassirou Diomaye Faye
A quelques semaines des élections législatives, l’ancien directeur de la Solde, par ailleurs président du mouvement Ëlëgu Sénégal, Émile Charles Abdou Ciss a décidé de quitter la Coalition Diomaye Président. Selon lui, Sonko justifie ce coup de force par le risque de trahison en cours de législature des membres de la coalition Diomaye Président vis-à-vis de Pastef.
Le président du mouvement Ëlëgu Sénégal a claqué la porte de la coalition Diomaye Président, à quelques semaines des législatives. L'ancien, directeur de la Solde a énergiquement déploré dans une note parvenue à «L’As», la démarche de Ousmane Sonko par rapport à la décision de proposer la liste du Parti Pastef aux législatives et de coopter des leaders de la coalition Diomaye Président. «Je voudrais rejeter cette offre et décliner tout choix sur ma personne pour figurer sur une liste de Pastef».
En effet, selon lui, cette démarche violerait les dispositions de la charte de gouvernance commune signée le 1er février 2024 qui dispose que les partis, mouvements et structures alliés conviennent de participer à l'élection présidentielle de 2024 ensemble et les autres élections législatives et locales sous la bannière de la coalition Diomaye Président. Pour justifier ce coup de force, dit-il, Sonko évoque le risque de trahison en cours de législature des membres de la coalition Diomaye Président vis à vis de Pastef. «Il s'agit d'un manque de respect et de considération vis-à-vis de responsables qui ont fait don de leur personne et consenti de nombreux sacrifices pour l'élection du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui en avait fait la demande et que nous avons soutenu sans conditions et sans négociations», a-t-il affirmé dans la note. De plus, le leader du mouvement Ëlëgu Sénégal fustige la promesse faite par Ousmane Sonko de procéder à de nombreuses nominations dans des postes clés à la coalition Diomaye Président. «Personnellement, je décline toutes nominations et autres propositions de postes, parce qu'elles trahiraient l'engagement pris envers le peuple par la coalition Diomaye Président de rationaliser les ressources budgétaires en supprimant un certain nombre d'organismes publics. Le Sénégal n'est pas un gâteau à partager, disait-on dans la coalition : après quelques mois d'exercice du pouvoir le discours a changé», souligne-t-il, avant d’ajouter : «la seule préoccupation qui m'a toujours animé dans ce pays : c'est la qualité de la vision et sa capacité à transformer le Sénégal avec une démarche inclusive, malheureusement le processus d'élaboration de ce nouveau référentiel des politiques publiques n'a pas été communiqué aux membres de la coalition Diomaye Président qui n'ont pas été associés aux travaux», se désole-t-il.
« Instauration du système du parti unique »
D’après Charles Emile Ciss, pendant des décennies «les Sénégalais ont lutté contre le système du parti unique dont les tenants distribuaient des prébendes et des strapontins à leurs affiliés : aujourd'hui, M. Ousmane Sonko a décidé de le perpétuer en imposant son Parti Pastef dont on ne doute pas du mérite et de l'engagement mais qui ne saurait être représentatif de toutes ces volontés de changements exprimées le 24 mars 2024». Ce procédé inélégant et discourtois viole le pacte décisif qui a scellé le départ du Président Macky Sall et trahit plusieurs engagements envers le Peuple dont je ne saurais être complice : «je suis administrateur civil, ma promesse de corps, c'est de servir la République du Sénégal, pas un parti, l'appartenance à ce corps et ma nationalité sénégalaise me suffisent pour servir le Peuple Sénégalais. Cette préoccupation chevillée au corps m'a fait rejeter catégoriquement une demande des anciennes autorités du ministère des Finances qui voulaient, en 2021, diminuer le montant des rappels des enseignants payés aux enseignants au seul motif qu'ils votaient pour le Pastef». A l’en croire, lorsqu'on exerce une mission de service public, on met en avant la République, pas le parti. «Vous avez choisi votre Parti, moi j'ai choisi la République : la seule entité regroupant tous les Sénégalais parce que je reste fort soucieux de son avenir et de notre commun vouloir de vivre ensemble. plutôt mourir que de subir le déshonneur du non-respect des engagements vis-à-vis du Peuple Sénégalais», conclut-il.