DONNE SON FEU VERT À LA MISE EN OEUVRE DES RECOMMANDATIONS POUR LA MODERNISATION DE LA JUSTICE
Allant de la réforme du Conseil supérieur de la magistrature à l'instauration d'un juge des libertés, en passant par l'africanisation des symboles ou la refonte des codes pénal et de procédure, les propositions présentées ouvrent la voie à une refondation
A part les réformes qui méritent une prise en charge financière et la conciliation nécessaire sur le retrait de l’Exécutif du Conseil Supérieur de la magistrature (CSM), le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, est d’accord pour que toutes les recommandations issues du Dialogue nationale sur Réforme et la Modernisation de la justice soient appliquées.
«L’exigence de réforme et de modernisation est largement mise en exergue dans les travaux. Cela conforte notre souhait d’adapter notre cadre juridique, en corrigeant ses imperfections et ses lacunes», a dit le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui s’engage d’ores et déjà à appliquer toutes les recommandations des assises de la justice. «Les réformes sur le Conseil supérieur de la magistrature, l’ouverture des professions libérales, la mise aux normes des lieux de détention, l’africanisation des symboles de la justice, l’encadrement des pratiques illégales comme le retour de parquet, la refonte du Code pénal et du Code de procédure pénale afin d’en extraire les dispositions abusives et arbitraires seront au cœur de mes préoccupations». Il est aussi prévu, «l’amélioration du service de l’Administration pénitentiaire à travers l’amélioration des conditions de détention et la restauration de la dignité des détenus».
Le Chef de l’Etat annonce aussi que «la rupture sera également opérée par la création de nouvelles institutions comme la Haute autorité de la justice, la Cour constitutionnelle ainsi que l’instauration d’un Juge des libertés et de la détention». En prenant tous ces engagements, Bassirou Diomaye Diakhar Faye reste convaincu que, «l’heure des transformations systémiques de notre justice a sonné et qu’il est impératif de donner un contenu clair à ces différentes propositions afin de rétablir la relation de confiance et de respect mutuels entre la justice et les justiciables ». Dès lors, selon lui, «toutes les réformes qui n’ont pas d’incidence financière sur lesquelles les acteurs se sont accordés lors des assises de la justice, on peut dès demain voir les voies et moyens pour les matérialiser».
Le président de la République ne doute pas de l’importance du Dialogue national sur la justice. «Les assises ont contribué, assurément, à réconcilier le pays avec ses traditions lointaines de délibérations collectives et de concertations citoyennes. L’idéal de la Justice ne saurait être une œuvre achevée. La Justice doit toujours être arrimée à l’évolution du temps ; elle doit toujours être questionnée, critiquée, renouvelée et refondée. Un État de droit ne se résume pas seulement à l’existence d’Institutions. L’État de droit exige, en outre, un renouvellement permanent, une refondation et des réformes systémiques lorsque les Institutions, à l’image de la Justice, souffrent de maux qui en affectent la crédibilité».
«Le système politique, le système de rémunération, etc.» feront l’objet d’Assises
Après la justice, l’Etat s’attaquera à d’autres problématiques. «Des assisses seront menées dans d’autres domaines notamment le système politique, le système de rémunération, etc.» Pour Bassirou Diomaye Faye, «il est temps que l’on s’arrête pour voir si la façon de procéder depuis 1960 jusqu’à présent mérite d’être changée ou pas. Le peuple sénégalais peut, dans le futur, sentir le besoin de changer toutes ces réformes engagées parce que les objectifs visés n’ont pas été atteints et les changer dans le cadre d’une démarche inclusive, constructive et consciencieux».