«IL N'Y A JAMAIS EU DE RELATIONS CONFLICTUELLES ENTRE MACKY SALL ET MOI»
Modou Diagne Fada parle de cet entretien de : son exclusion du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) en 2015, ses échappées solitaires pendant quatre ans dans le landerneau politique et sa gestion à la tête de la Sonacos

Son exclusion du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) en 2015, ses échappées solitaires pendant quatre ans dans le landerneau politique, sa gestion à la tête de la Sonacos…Dans cette interview qu’il a accordée à «L’As», le leader de Ldr/Yessal Modou Diagne Fada rembobine le film de la mémorable journée du 23 juin 2011, retrace les péripéties de sa dernière séparation avec Me Abdoulaye Wade et explique son rapprochement avec le Président Macky Sall. Le président du Conseil départemental de Kébémer qui se définit toujours comme l’un des fils spirituels du pape du Sopi donne une bonne note au régime actuel pour sa gestion de la pandémie de la Covid-19.
L’As : Aujourd’hui, est célébré le 9e anniversaire du 23 juin. Avec le recul, comment avez vous vécu cette journée en tant que acteur politique de premier plan ?
Modou Diagne Fada : C’est une journée qui nous rappelle bien des souvenirs. J'étais encore membre du gouvernement du Président Abdoulaye Wade et nous étions en conseil des ministres ce jour là et suivions de très près ce qui se passait à l'Assemblée nationale. Il s’agit notamment du vote de ce fameux projet de loi instituant le quart bloquant et qui a été fortement transformé sur proposition du gouvernement, avant d'être retiré par le gouvernement luimême. À l'époque, le Président Abdoulaye Wade disait qu'il a décidé d'autoriser les deux manifestations à savoir celle qui était pour l'adoption du projet et celle qui était contre. Et quand les deux manifestations se sont croisées à l'Assemblée Nationale, il y a eu des affrontements et finalement le 23 juin était resté dans les mémoires pour un projet de loi qui avait été déjà retiré. Mais, je crois que le gens avaient aussi d'autres revendications et ont profité de la situation pour davantage affaiblir le régime. Ils ont réussi leur coup, parce qu'après le 23 juin, le régime était davantage affaibli.
Etiez-vous favorable ou contre ce projet de loi?
Je pense qu’il ne sert à rien de rappeler les postures que nous avions occupées. Des gens qui étaient avec moi en Conseil des ministres vont relire certainement ces lignes. Ils vont se rappeler ceux qui avaient pris position pour et ceux qui étaient contre. De même, d'anciens députés, qui vont lire ces lignes, vont se rappeler des gens qui avaient pris position pour en commission technique ou en plénière et des députés de la majorité qui étaient contre. Au niveau de la majorité, tout le monde n'avait pas le même point de vue, ni les mêmes positions. Je dois rappeler aussi qu'il y a un ex-allié du Président Wade et d'autres membres du gouvernement qui ont émis des avis contraires. Tandis que d'autres avaient des avis mitigés. Le jour où je ferais mes mémoires, je dirais exactement les phrases que j'avais utilisées au moment où cette question qui constituait un tournoi dans la vie sénégalaise se débattait.
Comment s'est créé le rapprochement entre Macky Sall et vous? Car, il se disait que sous le règne de Me Wade, vos relations étaient si conflictuelles que vous avez été obligé de créer la liste «Waar Wi» pour participer aux législatives de 2007.
Il n'y a jamais eu de relations conflictuelles entre le Premier ministre d'alors, Macky Sall, et moi. Par la force des choses et par la volonté du Président Wade, Macky Sall était devenu le numéro 2 du Pds. Et sur instruction du Président Wade, il devait restructurer le parti à travers le territoire national. Quand la délégation qu'il dirigeait est arrivée à Kébémer, il a constaté sur le terrain qui était le leader politique le plus populaire. Selon ce qu'on m'a dit, le Premier ministre Macky Sall avait appelé le Président Wade pour lui dire : «si on se base sur les mobilisations des différents responsables de Kébémer, Modou Diagne Fada est de loin le plus populaire et celui qui a rassemblé le plus de monde». Donc son intention était de consacrer le plus populaire. Mais, tel n'a pas été la volonté du secrétaire général national du parti, qui voulait coûte que coûte montrer à la face des militants de Kébémer que c'est lui qui détenait le pouvoir. C'est ainsi qu'il avait répondu aux interpellations du Premier ministre Macky Sall et aux autres membres de la délégation en leur disant que s’ils ont peur de Modou Diagne Fada, ils n’ont qu’à le lui dire. Me Wade disait que si Modou Diagne Fada continue à mobiliser tout le monde, c'est parce-que les gens n'ont pas compris qu’il l’a lâché. Mais quand ils le comprendront, ils vont, à leur tour, le lâcher. Donc, Macky Sall ne faisait qu'exécuter des ordres. Par conséquent, je ne pouvais pas lui en vouloir parce qu'il n'était pas responsable de la situation qui s'est créée. À sa place, si on me demande de faire un travail, je le ferai sans état d'âme. Tout cela, c’est pour dire qu’il n'y a jamais eu de rapports conflictuels ou quoi que ce soit. Il s'est posé un problème au sein du Pds, sur lequel nous n'avions pas adopté les mêmes positions. Et lorsque j’ai créé la liste «Waar wi», on m’a exclu du parti pour la première fois.
Vous accusez donc Me Wade d’avoir été à l’origine de votre mise en écart du Pds
Le Pds tel qu'il était structuré et tel qu'il l'est encore, il n’y a que Me Wade qui y fait et défait des carrières. Aucun autre leader n'avait le pouvoir de se débarrasser de moi. Me Wade était le chef incontesté du Pds et s’il ne voulait pas que je sois mis à l'écart, cela ne serait jamais arrivé. Je ne suis pas assez dupe pour comprendre autre chose.
Votre trajectoire au sein du Pds a été on ne peut plus tumultueuse. Car, trois ans après le départ de Me Wade du pouvoir, on vous a accusé de vouloir déstabiliser le Pds à travers le courant réformateur que vous vouliez créer. Quel sentiment vous anime aujourd’hui avec la déliquescence que connaît ce parti ?
Moi, je suis un fils spirituel de Me Abdoulaye Wade qui est d'un certain tempérament. Il nous a éduqué ainsi : «quand on n’est pas d'accord on le dit, quand on doit se battre aussi, on le fait, et quand on doit faire la paix, on la fait». Quand je pense que ma dignité est bafouée, je me rebelle. Je me suis toujours comporté ainsi. Lorsque j'ai décidé de mettre en chantier «Waar Wi», le Président Wade était le seul habilité à signer des décrets. Il était le patron de la Police et de la Gendarmerie. Nos relations avec le Pds ont toujours été honnêtes. Après notre départ du pouvoir, lors des élections législatives de la même année, j'étais sur les listes du Pds, à la 9e place sur la nationale. Ce qui était une position lointaine compte tenu de ma légitimité, de mon parcours dans le Pds et de mes responsabilités puisque j'étais le chargé des élections du parti. Mais, j'ai accepté quand même de me retrouver à la 9e position sur la liste nationale. Et il a fallu de peu, pour que je ne passe pas. J'étais le dernier à passer, parce qu’à l’époque, le Pds n'avait obtenu que 09 députés sur la liste nationale. A l'Assemblée Nationale, j’ai été choisi comme président du groupe parlementaire des libéraux. J'ai occupé ce poste de 2012 à 2014. Si je voulais la facilité, je n'allais pas soulever la question de la création d’un courant réformateur au sein du Pds. En ce sens que j'étais déjà président d'un groupe parlementaire. Et c'était le poste le plus prestigieux pour un parti de l'opposition. Mais, je me suis dit qu'il était venu le temps de réformer le Pds, de changer les textes qui datent de 1974, de refaire le programme fondamental du parti qui date de 1976, de renouveler le parti de la base au sommet pour avoir du sang neuf, de nouvelles structures et redynamiser davantage le parti. Pour moi, cette démarche revenait aux jeunes du parti. Dieu sait qu'il n'y avait que cette volonté qui m'animait au départ. En 2015, on a présenté au public un mémorandum pour dire comment nous voyons l'avenir du Pds. En 2012, quand le Président Wade avait accepté sa défaite, avant de quitter le Palais, il m'a parlé ainsi qu’à d'autres gens de ce qui était ses intentions en tant ancien président de la République et secrétaire général du Pds. Mais malheureusement, tout ce qu'il avait pris comme résolution a été mis de côté. Des gens sont intervenus après pour le dissuader et lui faire croire que s'il part, le Pds va tomber en décrépitude. Ainsi, il est ainsi resté tout en promettant d'organiser un congrès au mois d'août 2015. C’est pourquoi, à partir de 2014, nous avons commencé à nous préparer en perspectives du Congrès.
Si on comprend bien, le poste de secrétaire général vous intéressait donc?
Au mois de juillet 2014, nous avons lancé le Mémorandum qui, au départ, était bien accueilli par le Président Wade. Malheureusement après, d'autres responsables se sont levés pour fustiger notre démarche et nous accuser d’être à la solde de quelqu’un. Or, nous étions sincères et ambitieux sur ce que nous voulions faire. Après la publication du Mémorandum, une réunion houleuse s'est tenue au domicile du secrétaire général national. Lors de cette rencontre, des accusations nauséabondes ont été portées sur les réformateurs. Après cela, nous avons décidé de poursuivre le combat ; nous étions au mois de juin. Au mois d'octobre, on a voulu m'enlever de mon poste de président de Groupe parlementaire pour le confier à quelqu'un d'autre. J'ai refusé, parce que j'ai senti que c'était injuste. Je me suis donc rebellé en refusant. Au lendemain de mon refus de céder le poste de Groupe parlementaire, j'ai été exclu une deuxième fois du Pds. J'ai refusé de partir, et ce pendant 6 mois. J'ai envoyé, par voie d'huissier, des correspondances à Oumar Sarr qui était le coordonnateur national du parti, mais il n'a pas répondu. Nous continuions de nous réclamer du Pds, mais en face les gens ne nous considéraient plus comme des membres du Pds. Ainsi, à la veille des élections législatives de 2017, conscients qu’on risquait d'être écartés des listes, nous avons été obligés de prendre acte de notre exclusion du Pds. Au mois de mai, nous avons tenu l'assemblée générale de Ldr/Yessal et nous avons pris part, sous notre propre bannière, aux élections législatives de 2017. Aujourd’hui, nous pouvons dire que le temps nous a donné raison. Si nous avions été suivis en 2014-2015, le Pds ne connaitrait pas cette situation.
Vous vous considérez comme l’un des fils spirituels du Président Wade. Peut-on savoir à quand remonte votre dernière entrevue avec lui et Karim Wade?
Je préfère parler de Me Abdoulaye Wade que de son fils. Me Wade reste un père et une source d'inspiration pour moi. Quand nous avons eu cette réunion houleuse, nous nous sommes revus en 2017, après les élections législatives. Je suis parti à sa rencontre et nous avons beaucoup échangé. Ce jour-là, j'ai retrouvé le même homme généreux dans ses idées, travailleur et qui garde toujours ce côté paternaliste. Et j'espère que j’aurais l’occasion de le revoir bientôt en tant que fils sur le plan purement personnel et humain pour lui témoigner tout ce que je sais de bien de lui. D’ailleurs, dans notre parti Ldr/Yessal, on s’interdit de dire du mal de Me Wade. Nous ne pouvons que dire du bien de lui ou alors nous taire. C’est cela le crédo de notre parti qui est composé pour la plupart d’anciens membres du Pds.
La Sonacos dont vous êtes le Directeur Général a reçu une autorisation spéciale du ministre de l’Agriculture pour exporter de l’arachide. Cela signifie-t-il que vos usines sont obsolètes ?
Obsolète, ce n’est pas le bon terme. Cette année, la campagne a été difficile pour la Sonacos. On n’a pu collecter que 29.000 tonnes d’arachide et cette quantité ne suffit pas pour démarrer une entité. Donc, comme on ne peut pas triturer ce que nous avons collecté, il faut le transformer sommairement, c’est-à-dire le décortiquer et l’écouler pour faire face à nos obligations. Etant entendu que la Sonacos a des obligations financières vis-à-vis de certains partenaires financiers qui lui prêtent de l’argent pour faire la campagne de collecte d’arachide. Mais je rappelle que les graines que nous exportons sont d’origine Sonacos, cela veut dire qu’elles ne sont pas des semences. Elles sont destinées soit à la trituration pour faire de l’huile végétale ou de table, soit à l’exportation pour faire des HPS qu’on appelle les graines de bouche. Effectivement, nous avons bénéficié de cette autorisation et nous sommes en train de l’exécuter. Je dois préciser d’ailleurs que l’exécution de ce quota a démarré vendredi passé.
A combien de tonnes s’élève le gap, puisque la Sonacos n’a pas atteint ses objectifs de collecte de graines ?
L’objectif de départ, c’était 150.000 tonnes, mais quand on a observé le profil de la campagne arachidière 2019-2020, le Comité de direction a revu ses ambitions en les fixant à 50.000 tonnes. Et au bout du compte, nous nous sommes retrouvés avec 29.000 tonnes, soit un gap de 21.000 tonnes. C’est pourquoi, nous nous tournons vers l’importation pour pouvoir tenir l’année 2020. Nous avons repris l’importation d’huile et prévoyons d’importer 26.000 tonnes d’huile pour pouvoir raffiner, conditionner et vendre dans le marché et maintenir l’activité de la société ainsi que les emplois. Surtout que le chef de l’Etat nous instruit de tout faire pour maintenir les emplois. Nous nous sommes lancés dans cette activité depuis le mois de mars. Depuis lors, nous avons fait venir trois bateaux, deux de 3000 T qui sont déjà sur place et un autre bateau de 3000 T est en cours. C’est une activité palliative pour combler le manque de graines, mais aussi permettre à la Sonacos de maintenir à un niveau correct son chiffre d’affaire de 2020. Dans le cadre précis de l’aide alimentaire octroyée par l’Etat aux populations impactées par la Covid-19, la Sonaos a bénéficié d’un contrat avec le ministère du Développement communautaire et de l’Equité sociale. Elle a vendu au moins mille tonnes d’huile au ministère du Développement communautaire à hauteur d’un milliard Fcfa. Le processus de ce marché a été transparent de bout en bout. Les gendarmes sont présents au moment du chargement des produits dans nos usines. Ils dirigent le convoi jusqu’à la collectivité locale, jusqu’au maire ou le responsable qui doit le décharger. Et quelques jours après la livraison, nous avons été payés sans difficulté.
Ne faudrait-il pas revoir à la hausse le prix du kilo d’arachide pour permettre à la Sonacos d’avoir assez de graines afin de faire tourner les usines toute l’année ?
Nous ne fixons les prix aux producteurs. C’est plutôt le Comité National Interprofessionnel de l’Arachide (Cnia) dont est membre la Sonacos. Lors de la dernière réunion du Cnia pour fixer les prix, la Sonacos était la seule entité qui avait défendu le prix de 210 au moment où toutes les autres entités avaient défendu un prix bien inférieur. Et nous avons été en première ligne pour défendre les agriculteurs. D’ailleurs, nous avons été obligés pour la première fois dans cette campagne 2019-2020 d’acheter le kg d’arachide à 300 FCFA. En moyenne, le prix des 29.000 tonnes que nous avons achetées est de 295 FCFA. C’est quand même une première.
Où en est la Sonacos avec le projet de vente d’une partie de son foncier pour se refaire une santé financière ?
Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est qu’aucun terrain n’est vendu et il n’existe aucun projet de vente non plus. Maintenant, compte tenu de la situation de la Sonacos, il est possible que nous soyons amenés demain à l’envisager. Car, il y a beaucoup d’hectares inexploités qui existent à Louga, Dakar, Kaolack et Ziguinchor… Mais, tout dépendra du Conseil d’administration de la Sonacos et de l’évolution de la situation. Aujourd’hui, nous travaillons sur comment faire pour amener la Sonacos à maîtriser sa matière première qui est l’arachide. Et au moment où nous parlons, la Sonacos est en discussion avec la Saed autour d’une stratégie d’encadrement de producteurs de la vallée pour faire de l’arachide pendant toute l’année sur des superficies importantes. Ce qui devrait nous permettre de maitriser une partie de notre matière première pour éviter le marché très concurrentiel vers lequel nous allons de plus en plus, surtout que maintenant les exportations sont ouvertes à tout monde. Si l’expérience avec la Saed marche, nous allons la multiplier avec d’autres entités vers l’Anambé et d’autres zones où il y a de l’eau pour avoir la possibilité de maîtriser la matière première. Depuis que j’ai été nommé Dg de la Sonacos, il n’y a pas eu de défaut de payement. Nous respectons nos échéances avec nos partenaires. Nous avons réussi à restructurer la Sonacos et à stabiliser nos relations avec les banques et avec les fournisseurs. Ce qui n’était pas le cas avant mon arrivée. Nous avons presque triplé le chiffre d’affaires de l’usine, en passant de 14 milliards Fcfa en 2018 à près de 40 milliards Fcfa en 2019. Malheureusement, la Covid-19 est arrivée, mais si la tendance continue, il n’y a pas de raison que la boite ne se redresse pas ou qu’elle ne soit pas relancée dans les années à venir.
Le Sénégal est touché de plein fouet par la pandémie de la Covid-19. En tant qu’ancien ministre de la Santé, comment jugez-vous la gestion de cette crise par les autorités gouvernementales ?
La Covid-19 est parfaitement bien gérée au Sénégal par le Comité National de Gestion des Epidémies (Cnge) qui se réunit régulièrement et est composé de personnalités d’horizons divers. Le Président Macky Sall a pris très au sérieux cette pandémie et cherché à anticiper. Au moment où aucun gouvernement de la sous-région ne s’était réuni sur la question, le Président Macky Sall a convoqué une réunion pour prendre des mesures et anticiper sur ce qui, certainement, va arriver au Sénégal. Et c’est le jour même de sa première réunion que le premier cas a été déclaré.
Mais ce n’est pas l’avis de bon nombre d’observateurs qui reprochent au Président Macky Sall d’avoir mal géré cette crise en s’illustrant par des tâtonnements et autres revirements spectaculaires.
Quand tous les Sénégalais ont compris l’importance des cas importés venant de l’Aibd, le Sénégal a fermé ses frontières à temps. Quand il a senti qu’il fallait fermer les écoles et universités, le président de la République a pris des mesures dans ce sens. Quand il a fallu aussi restreindre les libertés par un couvre-feu et un état d’urgence, le chef de l’Etat a encore pris les devants. Donc du point de vue de la gestion de la pandémie, il est difficile de reprocher quoi que ce soit au Président et à son gouvernement. Je ne le dis pas, parce que je suis son partisan, mais plutôt en connaissance de cause. Il faut se féliciter du fait que le Sénégal ait une population très jeune, que la plupart des cas sont asymptomatiques, que le climat intervient dans la virulence du virus en la diminuant en plus du fait que les professionnels de santé du pays ont une grande expérience de la gestion des épidémies. Avec tous ces atouts, on peut dire que la pandémie est sous contrôle malgré le fait que nous soyons autour de 6000 cas avec 4000 guéris. Le Sénégal n’a jamais été dans le confinement total. Le Président savait que le pays ne peut pas supporter un confinement. Au départ de la maladie, tout le monde avait peur. Maintenant qu’on a fait trois mois avec la maladie, les gens s’y habituent et maitrisent tous les gestes barrières, même s’il y en a qui ne les respectent pas. Donc, je crois que le Président Macky Sall a écouté son peuple. Il prend une mesure pour fermer les marchés, les gares routières et autres lieux publics. Les gens commencent à perdre patience, donc il est obligé de se plier à la volonté de la population. On est dans un Etat de droit, et un chef d’Etat aussi puissant qu’il puisse être, ne pas faire ce qu’il veut. Qui plus est, un chef responsable doit écouter son peuple. C’est pourquoi, le Président Macky Sall a réajusté sa politique de gestion de la pandémie et cela a abouti à un assouplissement des mesures. Maintenant, il appartient à la population de respecter les gestes barrières, car c’est ce confinement individuel qui devrait nous permettre de redémarrer la machine économique du pays.
Comment se porte Ldr/Yessal?
Ldr/Yessal se porte bien. C’est le parti le plus dynamique du Sénégal qui réunit régulièrement ses structures. Nous ne faisons pas beaucoup de bruit quand ce n’est pas nécessaire, mais le parti se positionne comme l’une des principales forces de la mouvance présidentielle. Depuis sa création, notre parti participe à toutes les élections d’une façon ou d’une autre. Avant même d’être parti, on a participé à l’élection des Hauts Conseillers pour les Collectivités Territoriales et a l’époque nous avions 650 grands électeurs.