KARIM WADE BOUSCULE LA PRÉSIDENTIELLE, MALGRÉ L'EXIL
Depuis sa base qatarie, l'ancien ministre a lancé une offensive diplomatique et politique qui lui a permis d'influer sur les élections à distance. Portrait d'un opposant toujours influent en dépit de l'éloignement
Écarté de la présidentielle au Sénégal, Karim Wade est parvenu, depuis son exil au Qatar, à bousculer le processus électoral dans son pays. S'appuyant sur "plusieurs responsables acquis à sa cause", aussi bien à Dakar que depuis Doha, l'opposant a fait adopter la création d'une commission d'enquête et le report de la présidentielle.
Selon l'hebdomadaire Jeune Afrique, les relations entre Karim Wade et le président Macky Sall seraient même "de nouveau au beau fixe", après les tensions liées à la condamnation de Wade en 2015. "Ils se parlent régulièrement", affirme un proche du chef de l'État cité par Jeune Afrique. Un rapprochement "facilité par le gouvernement qatari", où Karim Wade réside depuis sa libération de prison en 2016.
Au sein du PDS, Karim Wade s'appuie sur des figures comme Saliou Dieng, secrétaire général adjoint, et Maguette Sy, secrétaire national chargé des élections. Il peut également compter sur des alliés politiques tels que le député Moustapha Cissé Lô, qui a joué un rôle dans l'adoption de la commission d'enquête.
Depuis Doha, l'opposant bénéficie de l'appui du gouvernement qatari. Il a aussi conservé son statut de conseiller de l'émir du Qatar, lui offrant une influence régionale. Ses conseillers de longue date, comme Abdoulaye Racine Kane ou Alioune Aïdara Sylla, l'ont également rejoint dans son exil.
Cité par Jeune Afrique, un "proche" de Karim Wade analyse: "Karim ne peut laisser de place à la rancune, quand la conquête du pouvoir est à l'ordre du jour". Révélant la capacité de l'opposant à mobiliser un large réseau au service de ses ambitions politiques, malgré son exil forcé.