LES REWMISTES DEZINGUENT LE JUGE DEME
Les accusations de prédation foncière formulées par le collectif des organisations politiques de la société civile contre la Ville de Thiès et les maires rewmistes ont fait sortir ces derniers de leurs gonds.

La ville et les maires rewmistes des trois communes de Thiès ont apporté hier une réponse salée au collectif des organisations politiques de la société civile, présidé par l’ancien juge Ibrahima Hamidou Dème, président du mouvement «Ensemble». Ils réagissent ainsi aux accusations de prédation foncière dont ils font l’objet de la part du collectif qui avait annoncé la saisine de la Cour suprême.
Les accusations de prédation foncière formulées par le collectif des organisations politiques de la société civile contre la Ville de Thiès et les maires rewmistes ont fait sortir ces derniers de leurs gonds. Et c’est ainsi qu’ils ont rencontré séparément la presse hier pour apporter la réplique. Au nom de la Ville, c’est Dénéba Sall, officier d’état civil, qui est monté au créneau pour balayer d’un revers de main ces accusations qui, selon lui, n’ont aucun fondement. « Ces accusations viennent de politiciens encagoulés, usés, périmés et dépassés, en prétextant des irrégularités par rapport à la désaffectation et la réaffectation de parcelles. »
Et s’agissant des désaffectations, il estime qu’il s’agit d’une procédure légale. «D’ailleurs, des communiqués ont été faits pendant 6 mois pour demander aux attributaires de parcelles de se rapprocher des services des domaines, du cadastre, de l’urbanisme, pour la mise en valeur des parcelles», indique Dénéba Sall.
Après cette première phase, il y a eu également un autre rappel qui a duré encore 6 mois. C’est après qu’une commission a été déployée sur le terrain pour procéder au recensement. Et après le recensement des parcelles non encore mises en valeur, d’autres communiqués ont été faits dans les radios et organes de presse locaux, mais aussi au niveau national, pour rappeler encore la nécessité de se rapprocher des services techniques. C’est après toute cette procédure que la commission de désaffectation s’est réunie en bonne et due forme, pour réaffecter les parcelles désaffectées, sur la base de demandes des citoyens.
Pour lui, la désaffectation ne souffre d’aucune illégalité. La vérité, dit-il, c’est qu’au niveau de beaucoup de quartiers de Thiès, en l’occurrence Grand Standing, Mbour 1, 2 et 3, Nguinth, Médina Fall Extension, certaines parcelles délaissées étaient finalement devenues des dépotoirs d’ordures, pour raison de non mise en valeur par les attributaires. Les autorités administratives et locales ont pris leurs responsabilités pour les désaffecter et les réaffecter à d’autres personnes qui avaient déposé des demandes de parcelles. En ce qui concerne le site qui devait abriter le bois de ville à l’entrée de Thiès, Dénéba Sall affirme que le juge Dème n’a pas la bonne information ou il a sciemment distillé ses accusations, pour des raisons purement politiciennes.
Selon lui, il s’agit de deux titres fonciers, un de près de 12 hectares immatriculé le 29 juin 1960 par Ndiaga Guèye né en 1902 à Thiès. Il l’a ensuite cédé à ElHadji Ahmadou Mbacké né à Touba en 1913. Le deuxième titre foncier fait 3 hectares et immatriculé le 11 décembre 1961 par Abédine Kounta né en 1919, qui l’a ensuite vendu à un certain Antoine en 1963, qui l’a à son tour cédé en 1966, avant que le titre foncier ne soit la propriété de Mamadou Ciss en 1972. Ce dernier l’a ensuite vendu à Cheikh Mbacké né à Touba.
Donc, dit-il, c’est deux titres fonciers privés, qui appartiennent à des familles. Pour lui, c’est faire de l’amalgame que de vouloir mêler le Maire de la Ville et les autorités à une affaire qui concerne des titres fonciers privés. Les maires rewmistes de Thiès ont également apporté leur réplique. Maire de Thiès-Nord, Lamine Diallo affirme que les accusations viennent d’un collectif de politiciens qui ont été des demandeurs de parcelles, mais n’ont pas été satisfaits et qui se transforment en donneurs de leçons. «Dire que ce sont les maires rewmistes qui sont au cœur d’un supposé bradage foncier à Thiès relève de l’ignorance, de la lâcheté et de la malhonnêteté intellectuelle.
Dans la Ville, c’est une commission instituée par l’Etat, qui est compétente sur le foncier et elle est présidée par le Maire Talla Sylla.» Depuis que les maires rewmistes sont à la tête des trois communes de Thiès en 2014, affirme Lamine Diallo, il n’y a pas eu de lotissement, mais des opérations de désaffectation et de réaffectation.
A l’en croire, il est bien indiqué sur toutes les lettres d’attribution que le bénéficiaire doit mettre en valeur sa parcelle dans un délai de deux ans et dans le cas contraire, l’administration peut la retirer sans préavis. «Nous nous sentons diffamés et l’idée de porter l’affaire devant la justice n’est pas écartée», informe-t-il.