LES JURISTES DÉNONCENT LE REPORT DE L’ÉLECTION
Selon l'AJS, cette décision "constitue un précédent dangereux pour l'état de droit et la bonne gouvernance". Elle "met à mal la Charte fondamentale de même que les lois et règlements du Sénégal"
L'Association des Juristes Sénégalaises (AJS) a publié un communiqué le 10 février 2024 dénonçant fermement le report de l'élection présidentielle initialement prévue le 25 février au mois de décembre 2024.
Selon l'AJS, cette décision "constitue un précédent dangereux pour l'état de droit et la bonne gouvernance". Elle "met à mal la Charte fondamentale de même que les lois et règlements du Sénégal". Cette décision "empêche les populations d'exercer leur citoyenneté en choisissant souverainement, et conformément à l'agenda républicain, la personne qui doit conduire les destinées du pays", a déploré l'association dans son communiqué.
L'AJS a également condamné "la répression, non pas légitime et encadrée, mais violente et aveugle exercée sur les populations dans leur liberté d'expression et leur droit à manifester ainsi qu'à l'égard des journalistes, notamment des femmes, dans l'exercice de leur métier". Pour l'association, cette décision est "à l'origine du climat délétère et de violence qui règne sur le pays depuis son annonce".
"Forte de 50 ans de défense des droits humains, en particulier ceux des femmes et des enfants, l'AJS condamne vivement cette violence et réaffirme son attachement indéfectible pour la préservation de la dignité humaine", a déclaré l'organisation dans son communiqué.
Devant "la gravité de l'heure, qui marque un tournant majeur et critique dans la vie de notre pays", l'AJS a appelé "les autorités et institutions compétentes à veiller au respect de la constitution dans sa lettre et son esprit, ainsi que du calendrier électoral, pour des élections inclusives, transparentes, régulières et crédibles". Elle a également invité "les acteurs de la vie politique à sauvegarder les valeurs traditionnelles d'éthique, de démocratie et de dialogue".