L’ALERTE DE L’AFP
Reddition des comptes, respect de la liberté d’expression... l’Alliance des forces de progrès (Afp) exprime ses inquiétudes

L’Alliance des forces de progrès (Afp) exprime ses inquiétudes par rapport à la situation relative aux libertés citoyennes et à la démocratie. Le parti dirigé par Moustapha Niasse met en garde contre toute tentative de mettre en avant «la pensée unique», en déclarant que cela n’aura pas l’effet escompté.
Dix mois de gouvernance du duo Diomaye-Sonko et de leurs alliés ne laissent pas indifférents des opposants comme les «Progressistes». Restés pendant un bon moment silencieux sur la marche du pays, depuis l’arrivée aux affaires des tenants actuels du pouvoir, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, et ses camarades de parti ont jugé utile de se faire entendre. C’est ainsi, avec une «profonde préoccupation», que l’Alliance des forces de progrès (Afp) exprime son opinion au sujet des libertés citoyennes et du modèle démocratique. La formation politique dirigée par Moustapha Niasse considère que des menaces pèsent sur ces domaines de la vie nationale. Par le canal d’un communiqué publié à l’issue de la réunion de son Secrétariat politique exécutif (Spe), le parti politique créé le 16 juin 1999 par Moustapha Niasse estime que la reddition des comptes est une nécessité républicaine, mais qu’elle «ne saurait servir de programme de gouvernement, encore moins d’instrument de musellement de la pensée et de la liberté». C’est ainsi que l’Afp met en garde contre toute velléité d’«instauration de la pensée unique», en affirmant que cela est «voué à l’échec» dans un Sénégal construit sur des valeurs démocratiques solides.
Face aux défis économiques et sociaux, les «Progressistes» exhortent «le gouvernement à œuvrer pour l’apaisement et à prendre des mesures concrètes pour l’emploi des jeunes, dans un contexte marqué par un déficit budgétaire, une dette croissante et une inflation galopante».
L’Afp rappelle les enjeux sécuritaires et géopolitiques actuels des dirigeants du Sénégal, notamment le terrorisme, les tensions internationales et la crise migratoire. Aussi Moustapha Niasse et ses camarades mettent-ils le curseur sur l’obligation du Sénégal de maintenir son engagement diplomatique sur ces questions.
Le congrès du parti en avril prochain
Sur un autre registre, on note que l’heure du renouvellement des instances de direction de l’Alliance des forces de progrès a sonné. Ainsi, le parti dirigé par l’ancien président de l’Assemblée nationale annonce la tenue de son prochain congrès. Le Secrétariat politique exécutif (Spe) de l’Afp informe, en effet, que cet événement marquant, qui se tiendra le 12 avril prochain, sera une occasion privilégiée de favoriser le rajeunissement au sein du parti.
Ce sera aussi un moment solennel pour rendre hommage au président Moustapha Niasse. Il a été le fondateur de ce parti issu d’une scission d’avec le Parti socialiste et qui a reçu sa reconnaissance légale le 13 août 1999. L’Afp obtint alors 11 sièges sur les 120 députés que comptait l’Hémicycle aux élections législatives de 2001. C’est l’un des partis qui avaient choisi de boycotter les élections législatives de 2007.
L’Afp cheminera, au second tour de l’élection présidentielle de 2012, avec le candidat Macky Sall. Une alliance payante puisque ce dernier remportera le scrutin et travaillera avec Moustapha Niasse et compagnie pendant les 12 ans de son règne, au niveau de l’Etat et au sein de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby).