LE CUDIS MONTRE LES «SEPT VOIES» POUR PRESERVER LE MODELE SENEGALAIS
Le Cadre Unitaire de l'Islam a mis à la disposition des candidats à l'élection présidentielle un mémorandum de sept points pour préserver le vivre-ensemble et l'inclusion au Sénégal.
Le Cadre Unitaire de l'Islam a mis à la disposition des candidats à l'élection présidentielle un mémorandum de sept points pour préserver le vivre-ensemble et l'inclusion au Sénégal. Présenté hier devant le ministre conseiller Pr Abdou Aziz Kébé et devant plusieurs personnalités religieuses, le CUDIS compte, à travers ce document, répondre « aux appels maintes fois réitérés des principaux acteurs religieux et des citoyens pour la sauvegarde du modèle sénégalais».
Toutes les diversités et les sensibilités doivent manifestement être prises en charge par les candidats durant cette élection présidentielle. Après les signatures de plusieurs candidats qui promettent de mettre en œuvre les conclusions des assises nationales, le CUDIS a aussi invité les 20 prétendants à la magistrature suprême à s'approprier leur mémorandum qui promeut la préservation du modèle sénégalais. Ainsi, devant les représentants des familles et des associations religieuses et plusieurs membres de la société civile, le mémorandum a été présenté par le secrétaire général dudit cadre, Dr Cheikh Guèye. Mettant en exergue les points saillants de ce document intitulé «Yobàlu candidats yi», Dr Guèye, citant le mémorandum, soutient : «Le principal problème du système d’éducation est qu’il ne s’adosse pas à un projet de société clairement défini et n’est pas articulé à nos systèmes de pensée et de valeurs».
Rappelant ainsi qu'il doit être conçu et défini en rapport avec une société de synthèse à la croisée des traditions africaines endogènes et des influences arabe et française. «Et faire l’objet d’un consensus national», renseigne le mémorandum lu par le prospectiviste. Un tel projet de société, d'après lui, doit élaborer une offre d’éducation qui permet d’atteindre des performances importantes dans la formation du citoyen, son épanouissement économique, culturel, social. «Mais l’offre serait désincarnée si elle ne prenait pas le temps de cerner les diverses demandes d’éducation et de leur trouver une réponse commune garantie par l’État, gardien de la réalisation du projet de société», remarque-t-il non sans indiquer que le Cadre Unitaire propose à l’État du Sénégal et à tous les acteurs de l’Éducation un consensus sur une refonte et une refondation du système éducatif. Dans le même ordre d'idées, Dr Cheikh Guèye a relevé aussi un autre point du mémorandum qui est la prise en charge réelle des Daara, soulignant leur rôle d'instruction, d'éducation et de socialisation des sénégalais. «Mais malgré ce rôle historique des daara dans notre pays, force est de constater qu'ils continuent de faire face à de nombreuses problématiques telles que l'absence de cadre organisationnel et institutionnel formalisé, l'inexistence d'appui conséquent de l'Etat, l’absence de curriculums harmonisés et de débouchés, de conditions socio-économiques souvent difficiles, de l’immixtion dans ce secteur de faux daara exploitant des jeunes talibés exposés à la mendicité dans les zones urbaines ou même à l'utilisation par des réseaux terroristes», se désole-t-il.
PLAN SPECIAL DE 300 MILLIARDS
Pour pallier ces fléaux, surtout celui de la mendicité des jeunes «talibés», le CUDIS note : «Les initiatives de l’Etat depuis une vingtaine d’années (bac arabe, loi sur les daara, Direction des daara, projet daara moderne, ouverture aux concours, subvention annuelle de 6 milliards, etc.) vont dans cette direction mais une mobilisation plus importante de ces ressources, de celles de la Haute autorité du WAQF, des zakaat des musulmans, des ONG, des parents d’apprenants, des institutions religieuses comme les confréries et les associations islamiques, etc. peuvent permettre de lancer un PLAN SPÉCIAL de 300 milliards de 5 à 7 ans pour sortir les daara et les enfants de la précarité et de l’inorganisation». De l'avis du Cadre Unitaire, cela permettra de combattre rigoureusement les daara dit «voyous» et la mendicité. Parmi les sept points soumis aux candidats, il y a aussi la mise en place d’un Observatoire d'anticipation et de gestion des sources de conflits avec des procédures d'intervention bien définies. «Comme la coopération avec Facebook notamment», affirme le CUDIS avant d'ajouter : «Ce mécanisme servira également d’instrument de médiation entre toutes les parties prenantes de conflits menaçant le vivre ensemble sénégalais et la cohésion sociale, qui doivent être consolidés dans un contexte où les organisations terroristes cherchent des terrains favorables et des fissures sociales pour s’y engouffrer et y prospérer». «Le chercheur signale aussi que le CUDIS propose également aux candidats de trouver des solutions pour la préservation du respect légendaire aux chefs religieux que nous avons élevés au rang de régulateurs de notre société», invite-il dans le mémorandum.
CHEIKH TIDIANE SY : «LES POLITICIENS ONT UNE RESPONSABILITE HISTORIQUE A PRESERVER LA PAIX»
Pour sa part, le président du CUDIS Cheikh Tidiane Sy trouve que le Sénégal est une exception en matière de préservation de la paix et du vivre-ensemble. «Il ne sera pas permis que le Sénégal puisse basculer dans des violences que nous ne comprenons pas», alerte le petit-fils d'El hadji Malick Sy. Il trouve que les politiciens ont une responsabilité historique pour préserver la paix. «La politique, c'est le rapport des forces mais c'est les forces des arguments, des idées et non pas des forces physiques», renseigne l'entrepreneur.