LE DÉNI FRANÇAIS FACE AU DÉCLIN DE SON INFLUENCE EN AFRIQUE
En prétendant que Paris n'est "absolument pas chassée d'Afrique", le ministre français délégué au Commerce extérieur Olivier Becht cherche à détourner le regard du Sahel souverainiste où les revers diplomatiques se sont multipliés ces dernières années
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Alors que le modèle français de partenariats avec l'Afrique suscite le débat en France, le ministre du Commerce Olivier Becht s'est livré à un exercice de déni selon l'éditorialiste Damien Glez. Interpellé sur l'érosion de la place de la France sur le continent, le ministre a catégoriquement nié tout déclin.
Pourtant, souligne Damien Glez dans sa chronique, cette posture relève davantage de "la méthode Coué" que de l'analyse lucide. En prétendant que la France n'est "absolument pas chassée d'Afrique", Olivier Becht cherche avant tout à "détourner le regard du Sahel souverainiste" où les revers diplomatiques se sont multipliés ces dernières années.
Plus qu'une réorientation assumée des partenariats, c'est un déni persistant que relève l'éditorialiste. En mettant l'accent sur sa visite économique au Nigeria plutôt que sur les crises politiques, le ministre esquive le cœur du problème selon Damien Glez: le rejet croissant de l'ingérence perçue de la France dans de nombreux pays africains.
Ce déni du déclin de l'influence politique s'accompagne d'un simple glissement vers le commerce, jugé plus consensuel. Mais comme le souligne la chronique, cela suffira-t-il à redorer durablement le blason de la France sur le continent, alors que sa parole y est de plus en plus contestée? Le gouvernement continue de faire mine de ne pas voir les faits.