LE FILM D’UN SCRUTIN COMPROMIS
Ce dimanche, jour de l’élection présidentielle, Aar sunu élection entend effectuer un vote symbolique
Aar sunu élection entend effectuer un vote symbolique ce dimanche. Devant se tenir ce 25 février, la Présidentielle tant attendue va consacrer l’élection d’un 5ème homme (ou femme) à la tête de l’Etat. Parmi 19 candidats en lice, les électeurs étaient attendus dans quelques heures devant les bureaux de vote. Bés bi trace le scenario du jour-J !
C’est le jour-j. Pas de hic majeur… Un peu partout sur le territoire national, les Sénégalais se sont réveillés tôt pour accomplir leur droit civique. Dans les foyers et appartements, les habituelles grâces matinées des dimanches n’ont pas été observées. Les établissements scolaires, qui font office de centres de vote, sont pris d’assaut. Aux devantures des bureaux de vote, les électeurs se sont massés en fil indienne. Le matériel électoral est sur place. Observateurs et représentants de candidats ont fini de s’installer. Assis, ils font face aux tables sur lesquelles sont dressés une panoplie de bulletins de vote des 19 candidats et d’enveloppes aux côtés des tubes d’encre indélébile. Dans ce rush, même les personnes du 3ème âge ne sont pas en reste. L’un d’entre eux, fixé sur sa canne, titube jusqu’à se hisser devant un groupe de jeunes. Aux alentours, rodent des équipes de candidats venues s’assurer du bon démarrage des opérations de vote. C’est le rêve pour le 25 février. Avant le cauchemar du 3 février.
Comme le mythe de Sisyphe !
Seulement, il s’agit là d’une vue de l’esprit ! Mais ce décor, meublé de scènes fictives, allait constituer les péripéties de ce dimanche 25 février 2024. Les vociférations autour du processus de contrôle des parrainages sont passées par là. Les candidats recalés crient au scandale jusqu’à l’intérieur du Palais où quelques-uns sont reçus par le chef de l’Etat. Et comme une goutte de trop, l’invalidation de la candidature de Karim Wade a corsé les choses. Dans la foulée, tombent des accusations de corruption contre deux magistrats du Conseil constitutionnel. Candidat du pouvoir, le Premier ministre Amadou Ba est aussi cité par l’héritier du Pds calfeutré à Doha. Président sortant, Macky Sall sort de son silence et annonce le report du scrutin. Pendant ce cafouillage, une mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire se trame. Sous la bénédiction de la majorité au pouvoir, les députés libéraux passent à l’acte. Le 5 février, au terme d’un vote sans débat, le projet de loi, portant report de la Présidentielle est adopté. Le scrutin est renvoyé au 15 décembre. Saisi par une pluie de recours, le Conseil constitutionnel entre en scène. Jeudi 15 février, «le décret n° 2024-106 du 3 février 2024, portant abrogation du décret convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, est annulé» par les sages, six à l’occasion. 48 heures plus tard, dans un communiqué de la Présidence, Macky consent «à faire pleinement exécuter» la décision qui invite «les autorités compétentes» à organiser la Présidentielle «dans les meilleurs délais». Même s’il tient d’abord à son appel au dialogue. «Si on trouve le consensus, je prendrai le décret immédiatement pour fixer la date. Si le consensus n’est pas trouvé, je renverrai l’ensemble au niveau du Conseil constitutionnel», at-il dit, ce jeudi, face aux journalistes qui l’interpellaient au Palais. Et, comme le mythe de Sisyphe, ça craint alors un éternel parcours !
Ci-gît le jour-j, 25 février.