LES DEPUTES LIBERAUX EXPOSENT LES MOTIFS D’UN REPORT
Dans leurs motifs, les députés libéraux ont mis sur la table des arguments qui se rapprochent de ceux de l’article 52 qui donne au chef de l’Etat les pleins pouvoirs
Le Pds est vent debout contre une Présidentielle sans son leader. Il a demandé et obtenu la mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire qui sera installée ce mercredi. Dans leurs motifs, les députés libéraux ont mis sur la table des arguments qui se rapprochent de ceux de l’article 52 qui donne au chef de l’Etat les pleins pouvoirs. Le président Sall va-t-il sauter sur cette occasion ?
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) a exposé ses motifs hier pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire contre l’invalidation de la candidature de Karim Wade. Et la plénière est convoquée ce mercredi. En attendant, les députés libéraux disent détenir des preuves «sur la base d’un faisceau d’indices concordants» que les deux magistrats, Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye, «ont des connexions douteuses avec certains candidats et se trouvent manifestement dans une situation de conflits d’intérêts». Ils disent constater «les conflits d’intérêts, les parentés et amitiés entre certains magistrats du Conseil constitutionnel et des membres influents de Benno bokk yaakaar», mais aussi «la volonté manifeste d’écarter tous candidats susceptibles d’entraver le projet de confiscation du pouvoir par Amadou Ba, le Premier ministre en fonction». C’est pourquoi, estiment Lamine Thiam et Cie, la mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire est «nécessaire pour faire la lumière sur cette décision, afin d’enquêter particulièrement sur les conflits d’intérêts, les avantages et les soupçons de corruption et collusion de certains membres de cette juridiction avec des candidats en lice».
Le Pds «offre» à Macky des éléments de l’article 52
Macky Sall va-t-il recourir à ses pouvoirs exceptionnels et repousser l’élection présidentielle ? La question est agitée surtout en cette période où la juridiction chargée des élections est mise à rude épreuve. L’article 52 de la Constitution dispose : «Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national ou l’exécution des engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le président de la République dispose de pouvoirs exceptionnels. Il peut, après en avoir informé la Nation par un message, prendre toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions et à assurer la sauvegarde de la Nation...» Justement, dans ses motifs, les parlementaires du Pds vise cet article 52 redouté par ces temps qui courent, ce qui semble se justifier par le «plaisir» curieux du pouvoir de soutenir cette initiative des Libéraux. «Cette situation, au-delà de constituer une entorse grave au processus électoral, est de nature à écorner gravement l’image de notre pays, à mettre en danger la nation, la démocratie sénégalaise et l’intégrité de l’élection présidentielle, source d’une instabilité politique et institutionnelle graves de nature à compromettre le fonctionnement régulier des institutions de la République et de caractériser une menace grave et immédiate sur nos institutions», soutiennent les Libéraux.