L'OPPOSITION REFUSE LE CHANTAGE AU COUP D'ÉTAT DU POUVOIR
Alors que la société civile tente de rapprocher les positions, certains médiateurs préconisent la libération de Sonko et Diomaye Faye. Mais pour Amadou Ba, "nous ne sommes pas prêts à négocier leur sortie contre la forfaiture de Macky Sall"
Alors que la tension politique monte au Sénégal après le report des élections par le président Macky Sall, l'opposition dénonce les avertissements du chef de l'État sur de prétendues "forces organisées" qui menaceraient la stabilité du pays. Selon elle, le pouvoir cherche à "contraindre ses rivaux à accepter un dialogue jugé insincère" en utilisant "le chantage au coup d'État".
Le président Macky Sall a en effet mis en garde dans une interview à l'agence AP contre "d'autres forces organisées" susceptibles de "déstabiliser le pays" si l'opposition ne participe pas à un "dialogue national". Une sortie jugée "troublante" alors que circulent des rumeurs d'une intervention militaire si la crise politique devait s'aggraver après la fin du mandat présidentiel le 2 avril.
Pour Amadou Ba, mandataire du candidat emprisonné Bassirou Diomaye Faye cité par Le Monde, "le pouvoir sénégalais use du chantage au coup d'État pour contraindre ses rivaux". "Macky Sall a créé le chaos avec cette crise institutionnelle artificielle et meurtrière. Parler d'un potentiel coup d'État est totalement irresponsable et dangereux", dénonce-t-il. La coalition issue de l'ex-parti Pastef rejette aussi toute offre de concertation tant que le calendrier électoral n'est pas rétabli.
Alors que la société civile tente de rapprocher les positions, certains médiateurs préconisent la libération d'Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Mais pour Amadou Ba, "nous ne sommes pas prêts à négocier leur sortie contre la forfaiture de Macky Sall". Dans ce contexte explosif, les imams appellent à la mobilisation pour le retour au calendrier initial, tandis que l'opposition à l'étranger manifeste également son mécontentement.