MACKY ÉTEINT LE FEU
Le président de l’APR s’est livré à une séance d’explications sur le comment du pourquoi il a décidé d’inscrire toutes les actions de l’État en mode «Fast-Track», invitant l’administration à s’adapter avec la suppression du poste de Premier ministre
Macky Sall a fait face à ses camarades de parti hier, lundi 15 avril. Le président de l’Alliance pour la République (APR) s’est livré à une séance d’explications sur le comment du pourquoi il a décidé d’inscrire toutes les actions de l’État en mode «fast-track» (voie rapide), invitant l’administration à «épouser les réalités de son temps» avec la suppression du poste de Premier ministre. Ses camarades de parti, sans piper mot, à cause d’une motion récusant tout débat, ont religieusement écouté leur «maitre» avant de vaquer à leurs occupations.
Ceux qui s’attendaient à un secrétariat exécutif de feu, après un remaniement ministériel au forceps, le 7 avril dernier, n’ont qu’à déchanter. Après s’être barricadé à Abu-Dhabi (13 au 15 mars) et à Marrakech (15 au 24 mars), le président de la République, Macky Sall, a rencontré hier, lundi 15 avril, pour la première fois, depuis sa réélection à la magistrature suprême, les membres du secrétariat exécutif de son parti, l’APR.
Face à des ministres remerciés, des responsables déçus de n’avoir pas été promus, le Chef de l’Etat a tenu à exprimer ce qui a motivé le sens de sa démarche. D’emblée, selon des sources ayant pris part à la réunion, le président de l’Alliance de la République (APR) a tenu «à remercier et à féliciter tous les camarades chaleureusement. D’abord, pour les résultats qu’il a obtenus dès le premier tour (58,26 %) pour un président sortant».
LE SENS DE FAST TRACK
Après les remerciements, le président de la République s’est engagé dans une séance d’explications de son « fast-track». Un nouveau modèle de gouvernance qu’il veut imprimer pour son second mandat. “Dans bien des cas, trop de routine, trop de lenteur, de procédures et de formalités indues continuent d’enterrer l’efficacité du service public et la compétitivité de notre économie. Dans la nouvelle dynamique que je compte imprimer à la conduite des affaires publiques, j’ai la ferme intention d’inscrire toutes les actions de l’État en mode fast-track”, avait-il déclaré lors de la cérémonie de son investiture le 2 avril dernier. Mais face à ses camarades, Macky Sall a fait savoir qu’il compte aller plus loin. «Il veut une administration moderne, prompte et citoyenne. Ce changement était donc nécessaire pour une organisation appelée à évoluer et à changer», ont confié nos sources qui ajoutent que le Chef de l’Etat est aussi revenu sur la mise en œuvre de ses programmes, notamment le PAP.
APPEL A L’UNITE DE L’APR
Le président de la République a aussi demandé à ses camarades de rester «unis», en perspective des échéances à venir. Nos sources renseignent aussi que le Président Sall est revenu sur la nécessité de l’animation de l’APR. Aussi a-t-il interpellé ses camarades de parti en ces mots : « Nous avons obtenu de bons résultats. Mais, il faut faire une analyse sans complaisance de nos forces et de nos faiblesses pour savoir pourquoi nous n’avons pas gagné dans certaines zones». Et d’ajouter : «Analysons donc froidement les résultats en perspective des élections locales. Le maître mot doit donc être l’unité pour tous».
«Le changement ne signifie pas que vous êtes incompétents»
S’adressant plus spécifiquement à certains responsables qui n’ont pas été reconduits à la tête de leurs départements ministériels respectifs, Macky Sall a tenu à rassurer. «Le changement ne signifie pas que vous êtes incompétents. A commencer par le Premier ministre dont le poste va être supprimé. Il y a juste une nécessité d’un second souffle», a-t-il indiqué, devant des responsables de son parti qui se sont contentés d’écouter. Sans poser la moindre question, encore moins faire part de leur frustration. Et pour cause, une mention avait été soulevée par certains camarades pour qu’il n’y pas de débat.
A.T