ME EL HADJI DIOUF MENACE DE SAISIR LA CEDEAO POUR NON-RESPECT DU CALENDRIER ELCTORAL
Il s’insurge contre l’attitude du chef de l’Etat qui demande une rationalisation du calendrier électoral pour organiser toutes les élections le même jour
Candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024, Me El Hadj Diouf menace de saisir les instances communautaires de la Cedeao si l’Etat du Sénégal ne respecte pas le calendrier électoral. Il en a fait l’annonce, hier, face à la presse.
Le président Macky Sall est averti ! Il doit organiser les élections locales cette année, s’il ne veut pas que l’Etat du Sénégal fasse l’objet de poursuites devant des juridictions internationales. «Nous réclamons l’organisation rapide en 2021 comme prévu par l’Assemblée Nationale des élections locales, faute de quoi nous allons saisir les instances de la Cedeao». Ces menaces sont du secrétaire général du Parti des Travailleurs et du Peuple ( Ptp). Me El hadj Diouf qui animait hier une conférence de presse a tiré à boulets rouges sur le Président Macky Sall et son régime pour la non-tenue des élections locales à date échue. Cela, après un premier report en 2014, puis en 2019. Me El Hadji Diouf qui parle de violation de la loi menace de porter l’affaire devant les instances de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui refuse toute modification des textes régissant les élections 6 mois avant les délais fixés. Au Sénégal, les délais étant fixés au mois de mars 2021, «tout report des élections viole le protocole additionnel de la Cedeao», a rappelé le tonitruant avocat. A l’en croire, Macky Sall ne veut pas organiser d’élection présidentielle en 2024, et lui ne va pas accepter cela.
Très en verve, il s’insurge contre l’attitude du chef de l’Etat qui demande une rationalisation du calendrier électoral pour organiser toutes les élections le même jour. Une chose que l’avocat juge anormale d’autant que, rappelle-t-il, les élections obéissent à un calendrier électoral républicain qu’il faut absolument respecter. «Si on suit la logique du pouvoir, les maires vont bénéficier d’un mandat supplémentaire illégal de 10 ans, dans la mesure où le mandat normal est de 5 ans», signale le leader du Ptp. Il estime que depuis 2019, les élus locaux du Sénégal baignent dans la plus parfaite irrégularité, parce qu’ils ne sont plus mandatés par le peuple. D’où son appel au chef de l’Etat de donner aux populations leur droit de sanctionner les élus positivement ou négativement et non de leur imposer des maires après l’expiration de leur mandat. «Car cela devient illégal et anticonstitutionnel», tranche Me El Hadji Diouf qui, par ailleurs, invite les membres de l’opposition à orienter leur combat vers la suppression du parrainage qui demeure la seule urgence. «Le vrai combat, ce n’est pas le fichier, l’opposition devrait se battre sur le parrainage, parce que sans le parrainage, Macky Sall ne serait pas aujourd’hui Président», a indiqué le leader du Ptp. Il considère que le Dialogue National et la question relative au fichier électoral constituent de faux débats mis en place par le régime pour divertir l’opposition.
L’ETAT D’URGENCE DECRETE PAR LE CHEF DE L’ETAT EST INJUSTE
Abordant la question relative à l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu décrété par le chef de l’Etat dans les régions de Dakar et Thiès, Me El Hadj Diouf crie à l’injustice. D’autant que, dit-il, certaines régions telles que Touba et Kaolack sont aussi touchées que celles mises en semi-confinement. «Macky Sall a peur de Touba et des autres régions qui, apparemment, sont plus touchées que Dakar et Thiès», a déclaré l’ancien député du peuple. Et de rappeler que le pays est un et indivisible. Par conséquent, il pense que le Président Macky Sall doit étendre le couvre-feu sur l’ensemble du territoire national. «Si sa seule volonté, c’est de protéger les Sénégalais, il doit élargir ces mesures sur tout le pays», clame-t-il. Quid de la seconde vague de Covid-19 ? Me El Hadj Diouf tient l’Etat du Sénégal comme seul responsable de cette situation. «L’Etat est seul responsable de ce relâchement en s’avouant vainqueur à mi-combat contre la Covid-19», tonne-t-il. A l’en croire, le gouvernement ne devait pas laisser le transport interurbain. Dans la même veine, il invite Macky Sall à mettre tout le monde au même pied, s’il veut combattre cette pandémie.
«OUSMANE SONKO DOIT ETRE MIS EN PRISON ET SON PARTI DISSOUS»
Me El Hadji Diouf exige la dissolution pure et simple de Pastef et l’emprisonnement d’Ousmane Sonko qui a appelé à une levée de fonds internationale. «Que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur, pour que nul n’en n’ignore !» a martelé l’avocat. Prenant la défense du ministre de l’Intérieur qui a menacé de dissoudre Pastef, Me Diouf souligne qu’«Antoine Félix Diome a rappelé à quelqu’un qui a appelé à une campagne internationale de financement les règles qui régissent le fonctionnement des partis politiques, et on parle d’acharnement ou de bras armé». Pour lui, la loi de 81 vise la souveraineté des partis politiques et de la nation sénégalaise. Ainsi, il accuse Ousmane Sonko d’être à la solde des djihadistes. «Sonko a eu l’imprudence de dire qu’il va résilier tous les contrats pétroliers une fois au pouvoir, dans le but de donner des contrats à d’autres compagnies. Ce qui va lui permettre d’avoir des financements pour battre campagne et être Président», a-t-il soutenu avant d’accuser le leader de Pastef d’être un escroc financier.