NOUS N’ACCEPTERONS PAS D’ÊTRE LES AGNEAUX DU SACRIFICE AU SEIN DE BBY
Birahim Camara, secrétaire général de la coordination du PS en France, estime que les investitures ne doivent pas être faites en catimini sans que le parti y mette les formes

Très remontés contre le secrétariat exécutif de leur formation politique, les cadres et responsables du Parti Socialiste (Ps) ont lancé hier l’Initiative de Réflexion et d’Action Socialiste (Iras) pour étendre la réflexion et poser des actes concrets. Selon le secrétaire général chargé de la coordination du Ps en France, Birahim Camara, les socialistes n‘accepteront pas d’être les agneaux du sacrifice au sein de Benno Bokk Yaakaar (Bby).
Après la sortie musclée des socialistes de Thiès pour tirer la sonnette d’alarme sur la léthargie notée au sein de la formation verte depuis le rappel à Dieu de leur secrétaire général, c’est au tour des cadres et responsables du Ps établis à Dakar de lancer l’Initiative de Réflexion et d’Action Socialiste (Iras). Selon le secrétaire général de la coordination socialiste en France, le PS doit retrouver pleinement son choix, loin des accords d’appareils. En effet, Birahim Camara estime que les investitures ne doivent pas être faites en catimini sans que le parti y mette les formes.
Ainsi, il insiste sur le fait que le Ps publie les noms des candidats qu’il doit investir pour qu’ils soient connus des militants même s’ils sont sur la liste proportionnelle. «II ne faut pas que le Ps impose ses candidats au sein de Benno, mais au moins que les candidats qui doivent être investis soient connus des militants et qu’on les formalise même s’ils sont sur la liste proportionnelle. L’important, c’est que le choix émane des militants». Pour ce faire, il estime qu’une rencontre entre le secrétariat exécutif et la base est nécessaire pour décider de la conduite à tenir, c’est-à-dire aller dans Benno ou sous les couleurs socialistes. «Nous demandons que les choses soient clarifiées au sein des instances du parti, car nous n’accepterons pas d’être les agneaux du sacrifice au sein de Benno», avertit-il.
Et d’ajouter que l’Apr se taille la grande part sous le regard impuissant des partis qui la composent et qui ont donné carte blanche au Président Macky Sall d’élire qui il veut, quand il veut. «Cela était valable en 2012 en 2017, mais ça ne peut pas l’être pour toujours. Et on a besoin de représentants du Parti Socialiste comme les figures de l’Apr. Nous n’accepterons pas la gourmandise de l’Apr», fulmine toujours le responsable socialiste. Il annonce dans la foulée que si le Bureau politique n’organise pas le parti, cela va affaiblir Bby, parce que les frustrés vont voter contre les candidats de Bby. «Cette fois, en terme de boycott des partisans du conformisme et des militants nostalgiques du Parti Socialiste des années 80, nous fermons, parce que nous ne serons pas avec une nouvelle majorité qui ne serait unie que sous la bannière des renouvellements d’instances sans une vraie cohérence», tranchent-ils.
UNE RÉUNION D’URGENCE CONVOQUÉE, CE SAMEDI
Selon Birahim Camara, toutes les instances du Ps sont amorphes depuis le décès de Ousmane Tanor Dieng. Du comité villageois jusqu’au secrétariat exécutif national, il révèle qu’aucune instance ne respecte le calendrier socialiste, les réunions ne se font pas en temps normal. Et de poursuivre : «Le comité central qui est le parlement du parti et où toutes les décisions sont prises ne tient plus ses rencontres trimestrielles. Idem pour le bureau politique qui doit se réunir une fois par mois».
En outre, il renseigne que Aminata Mbengue Ndiaye a convoqué une réunion d’urgence samedi dernier, quand elle a senti que le coup venait. «C’est elle qui a le droit de vie ou de mort sur le parti ; nous ne pouvons pas l’accepter. Nous allons descendre dans les coordinations et partager notre offre politique aux militants et sympathisants du parti. Nous allons exiger un congrès extraordinaire avant les Législatives. Parce que nous avions élu Tanor et Dieu l’a arraché à notre affection. Il faut que notre secrétaire général soit légitime. Nous voulons aussi sortir de cette situation d’intérim et aller vers la légitimation», affirme-t-il.