RSF PROPOSE AUX CANDIDATS UN PROGRAMME EN DIX POINTS
Au moment où les 19 candidats à l’élection présidentielle du 24 mars se lançaient à la conquête de l’électorat, l’organisation Reporters sans frontières (Rsf) leur a lancé un appel crucial afin qu’ils intègrent la défense du droit à l’information...
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La campagne électorale pour la Présidentielle 2024 s’est ouverte ce 9 mars. A cet effet, Reporters sans frontières (Rsf) appelle les 19 candidats à reprendre un programme en dix points pour que le pays redevienne un fleuron de la liberté de la presse.
Au moment où les 19 candidats à l’élection présidentielle du 24 mars se lançaient à la conquête de l’électorat, l’organisation Reporters sans frontières (Rsf) a lancé un appel crucial à ces personnalités retenues par le Conseil constitutionnel afin qu’elles intègrent la défense du droit à l’information parmi les priorités de leur programme électoral. Le pays, autrefois considéré comme un modèle de liberté de la presse, fait face à une dégradation inquiétante de ce droit depuis les remous socio-politiques de 2021. Alors, pour remédier à cette situation préoccupante, Rsf présente un programme en dix points, destiné à rétablir le Sénégal en tant que fleuron de la liberté de la presse. «La presse sénégalaise vit ses années les plus sombres depuis 2021 avec des arrestations de journalistes, des suspensions de médias, des blocages d’accès au réseau internet. Rsf demande au futur Président de s’engager à procéder sans délai à des réformes majeures pour que le Sénégal redevienne un exemple et un promoteur de la liberté de la presse dans la région», souligne Sadibou Marong, expliquant que le Sénégal est situé à la 104e place sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse.
Le directeur du bureau Afrique subsaharienne de Rsf, Sadibou Marong, dira, à cet effet, que le programme en dix points, proposé par son organisation, permettra au nouveau chef de l’Etat de lutter contre l’insécurité grandissante des journalistes, contre les stratégies de désinformation et de propagande et ainsi en faveur du droit à l’information de ses citoyens.
Le programme en dix points de Rsf met l’accent sur plusieurs axes essentiels. Tout d’abord, il préconise l’adoption et la promulgation de lois garantissant l’accès à l’information d’intérêt public, ainsi que la préservation de l’indépendance du service public de l’information. Rsf insiste également sur la nécessité d’une régulation efficace de la publicité dans les médias, ainsi que sur la certification des médias selon les critères de la Journalism Trust Initiative (Jti).
En outre, Rsf exhorte les autorités sénégalaises à supprimer les peines de prison et les amendes exorbitantes pour les délits de presse, et à assurer la sécurité des journalistes en mettant en place des dispositifs nationaux de protection et de formation des Forces de sécurité. L’organisation demande également que des enquêtes systématiques soient ouvertes en cas de menaces ou de violences à l’encontre des journalistes, afin d’assurer que les coupables soient poursuivis en justice. «En l’état actuel du droit, assurer qu’aucun journaliste ne sera privé de sa liberté pour l’exercice du journalisme.
Et en premier lieu, abandonner les charges qui pèsent sur les journalistes ayant été inculpés, y compris Pape Alé Niang, Pape Ndiaye et Serigne Saliou Guèye, tous en liberté provisoire actuellement», précise Rsf dans son communiqué. Ce programme ambitieux de Rsf permettra au futur Président de mettre un terme au rétrécissement de la liberté de la presse au Sénégal, aussi bien sur le terrain qu’en ligne. Depuis 2021, se souvient Sadibou Marong, les journalistes sont régulièrement pris pour cibles, tant par les Forces de sécurité que par des acteurs politiques ou leurs partisans. «Des abus de pouvoir se sont également multipliés, avec notamment la suspension de signaux de télévision et des restrictions de l’accès à internet et aux réseaux sociaux», déplore M. Marong.