SONKO APPELLE À UN NOUVEAU MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT MADE IN AFRICA
Lors d'une conférence à l'Ucad aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, le Premier ministre a lancé un vibrant plaidoyer pour une rupture radicale avec les schémas traditionnels basés sur la dette et la dépendance aux investissements étrangers
Ousmane Sonko a lancé un vibrant plaidoyer pour un modèle de développement entièrement repensé pour l'Afrique, lors de sa conférence publique à l'UCAD aux côtés de Jean-Luc Mélenchon ce jeudi 16 mai 2024. Résolument tourné vers la mobilisation des ressources endogènes, ce projet vise à briser les schémas paternalistes hérités du passé.
"Je n'implique pas tous ces maux qui nous gangrènent à des responsabilités extérieures", a tonné le leader de Pastef. Selon lui, l'ensemble des problèmes qui rongent le continent - détournements de fonds publics, mauvaises politiques - ne peuvent plus être imputés aux partenaires étrangers mais incombent à "l'irresponsabilité des élites" africaines.
Sonko rejette avec force le modèle actuel imposé par "le libéralisme ambiant" qui a relégué les Africains au rang de "marginaux sur leur propre continent". Une croissance extravertie, dépendante des investissements étrangers et d'une dette libellée en devises, qui n'a fait qu'accroître pauvreté et chômage selon ses termes.
Face à ce constat amer, le leader de Pastef prône une rupture radicale : "L'Afrique peut et doit être sa propre locomotive de croissance mondiale". Un développement endogène, tiré par le secteur privé national et les PME dans un cadre juridique stabilisé, avec le soutien d'investissements et de transferts de technologies ciblés des partenaires internationaux.
"Nous avons été élus sur un programme, un projet, une vision", a insisté Sonko, martelant que son équipe appliquera ce "modèle opposé" au système actuel qui n'a fait que perpétuer la marginalisation du continent.