DÉBATS EN PLÉNIÈRE POUR L'EXAMEN DU BUDGET DES ARMÉES
Depuis l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, soit 62 ans d’indépendance, c’est la première fois que le vote budget du ministre des Forces Armées fait l’objet d’un débat, à l’Assemblée nationale
La rupture tant attendue viendrait-elle de l’examen du projet de budget du ministère des Forces Armées ? Depuis l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, soit 62 ans d’indépendance, c’est la première fois que le vote budget du ministre des Forces Armées fait l’objet d’un débat, à l’Assemblée nationale. Ayant annoncé la couleur depuis le passage du ministre Sidiki Kaba en Commission, les parlementaires de l’opposition ont forcé au débat en plénière hier, jeudi 8 décembre 2022, lors du vote du budget alloué au ministère des Forces Armées, pour l’exercice 2023, arrêté à 513.377.040.441 FCFA.
Lors des échanges, Me Sidiki Kaba a été interpellé sur plusieurs sujets intéressant la défense et la sécurité nationale, la sous-région et le Sahel, entre autres. Abordant la crise en Casamance, Thierno Alassane Sall a interpellé le ministre des Forces Armées sur la question des «messieurs Casamance» qui, à son avis, «ont beaucoup retardé l’installation de la paix» dans la région méridionale du pays en proie à un conflit armée depuis plus de quatre décennie (depuis 1982). «Les messieurs Casamance ont beaucoup retardé l’installation de la paix, car ils faisaient du n’importe quoi et ce qu’ils voulaient. Alors que si l’Etat laissait l’Armée régler ce problème, on n’en arriverait pas là», déclare le député non inscrit.
Mieux, Thierno Alassane Sall a tressé des lauriers aux «Jambars» de l’Armée sénégalaise dont les compétences sont reconnues hors de nos frontières. «Dans une mission au Comores, les éléments en faction attendaient l’arrivée des officiers sénégalais pour pouvoir aller au front. C’est pour montrer que la réputation de nos officiers est tant chantée en Afrique», évoque-t-il avec fierté. Autre intervenant, autre sujet ! Le député Chérif Ahmed Dicko lui regrette «l’instrumentalisation» des Forces de Défense et de Sécurité dans la politique. «Notre sentiment et conviction, c’est que nos Forces de Défense et de Sécurité sont en train d’être instrumentalisées dans la politique, au bénéfice du plus petit politicien qui gère ce pays. Nous lui lançons ce message, qu’il le veuille ou pas, le Néméku Tour aura lieu», lance le parlementaire.
Aussi le député du département de Goudomp réclame-t-il un cantonnement militaire dans la commune de Yarang, abritant un marché hebdomadaire sous régional, où, à l’en croire les vols de bétail sont récurrents. «Le département de Goudomp sollicite le maillage sécuritaire, le long de la frontière avec la Guinée-Bissau. La preuve, le vol de bétail est très fréquent dans la zone de Yarang où aucun cantonnement militaire n’existe», relève l’élu du Balantacounda. Quant à Farba Ngom, il n’a pas été tendre avec ses collègues de l’opposition. Ainsi le député de la majorité, Bennoo Bokk Yaakaar dira-t-il au ministre des Forces Armées, Sidiki Kaba, s’agissant du groupe adverse : «On a affaire à des gens qui n’ont pas le niveau et le vécu politique».
BARTHELEMY DIAS AU MINISTRE DES FORCES ARMEES : «La mort de Fulbert Sambou et de Didier Badji est un assassinat qui ne se justifie pas»
Barthélémy Dias a interpellé le ministre des Forces Armées, Sidiki Kaba, sur la disparition de Fulbert Sambou et de Didier Badji. Il demande des comptes sur la déclaration du parquet disant que le corps de Fulbert Sambou, retrouvé au large des côtes, ne peut être autopsié. Pour Barthélémy Dias, leur mort est un «assassinat qui ne se justifie pas» et que l’unique cause est la troisième candidature du président Macky Sall. Barthélémy Dias a aussi demandé des comptes sur la présence de la Gendarmerie, lors de la cérémonie d’installation du président de l’Assemblée nationale. La Gendarmerie ne doit plus être présente à l’hémicycle. Il demande que cela ne se reproduise plus.
GUY MARIUS SAGNA INTERPELLE ME SIDIKI KABA : «Tout le monde sait que c’est l’Armée Française qui soutient les Jihadistes»
«Je vous avais demandé l’utilité de la présence de l’Armée Française au Sénégal, en commission. On continue de faire des exercices, depuis 1960, avec cette Armée. C’est comme si l’élève sénégalais est nul. Et pourquoi on le fait au Sénégal ? Et pourquoi pas en France ?... Les accords signés, bien avant les indépendances, avec les Français demeurent toujours. L’Armée Française devrait quitter le territoire, pour la souveraineté du Sénégal. Armée française, allez-vous en ! Vous n’avez pas confiance en notre Armée, sans quoi vous demanderez à l’Armée Française de quitter nos terres. La France n’a rien à faire au Sénégal, sauf pour protéger les présidents qui sont à sa solde. C’est l’Armée Française qui soutient les Jihadistes. On n’a rien à faire avec une Armée qui bombarde d’autres pays de la sous-région et des autres continents», assène l’activiste Guy Marius Sagna, député de Yewwi Askan Wi, par ailleurs secrétaire exécutif de Frapp/France Dégage, au ministre des Forces Armées.