YANKHOBA DIATTARA DÉSAVOUÉ PAR IDY À THIÈS ?
Selon des observateurs de la vie politique dans la capitale du Rail, Yankhoba Diattara serait désormais « relégué à la périphérie de l’appareil politique du président Idrissa Seck »

«Depuis quelques temps le ministre des Télécommunications et de l’Economie numérique n’est plus au-devant de la scène par rapport à la vie du parti Rewmi à Thiès ». Selon des observateurs de la vie politique dans la capitale du Rail, Yankhoba Diattara serait désormais « relégué à la périphérie de l’appareil politique du président Idrissa Seck ». En effet, le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) se serait résolu à reprendre les commandes pour tenir la situation en main. De multiples raisons sont évoquées par ces observateurs pour expliquer la disgrâce politique du ministre des Télécommunications et de l’Economie numérique. En particulier, « la bataille de Thiès lors des élections locales de janvier 2022, où le candidat de la coalition Benno à la ville, le ministre Yankhoba Diattara, a joué sur deux fronts, entre le président Macky Sall et son mentor Idrissa Seck, et perdu, mettant fin sa carrière politique ».
A en croire ces analystes, « les élections territoriales du dimanche 23 janvier dernier ont surtout eu pour effet de diviser la mouvance présidentielle à Thiès. » Lors de ces élections, des leaders de la mouvance présidentielle auraient choisi de « ramer contre les intérêts du ‘’Mburu ak Soow’’ parce que conscients du fait que la victoire de Yankhoba Diattara équivaudrait à scier définitivement la branche sur laquelle ils sont assis, donc à signer leur liquidation politique à Thiès ». De fait, le ministre de l’Économie numérique et des Télécommunications, candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar à la mairie de la Ville de Thiès, n’avait investi que ses proches au détriment souvent de responsables plus populaires qu’ils soient de l’Apr ou de Rewmi. « On a fait des investitures dont le plus grand bénéficiaire était Yankhoba Diattara, parce que placé à la tête de la liste de Ville, il a d’abord pensé solder ses comptes avec le maire sortant Talla Sylla. En plus, il a placé ses éléments têtes de listes dans les trois communes de l’Est, de l’Ouest et du Nord, en remplacement des maires sortants de Thiès-Est, Pape Bassirou Diop, et de Thiès-Ouest, Alioune Sow, avec qui il ne s’entendait plus. Au Nord, par contre, c’est un de ses inconditionnels, en l’occurrence le maire sortant Lamine Diallo, qui était maintenu en guise de récompense à sa loyauté au ministre de l’Economie numérique. Sans compter qu’au niveau départemental également, Diattara avait réclamé 40 conseillers sur 100, pour avoir une mainmise sur le conseil départemental, même étant maire de Ville. Pour dire donc que le plus grand gagnant dans ces investitures, c’était bien lui ».
Hélas pour Yankhoba Diattara, ses plans ont foiré puis que « les populations ont refusé de suivre, de voter pour lui ». Les listes de Benno Bokk Yaakar ayant été laminées aussi bien pour la ville qu’au niveau des trois communes d’arrondissement, cela a eu comme conséquence « sa disparition du champ politique ». Modou Pouye, analyste politique, de remarquer : « il y a un ‘’grand pas’’ entre les investitures et les élections. S’il avait gagné il serait devenu maitre du jeu, malheureusement il a perdu et ferait mieux de ranger ses bagages, parce que là, il est fini ». À l’en croire, « ces locales qui étaient donc ses élections étaient un pari hautement risqué pour lui. Les Thiessois ne l’ayant pas choisi pour diriger leur ville, alors là, il est condamné à arrêter prématurément sa carrière politique ».
Fabriquer Diattara pour qu’il prépare l’« après Idy »
Cachant mal leur joie, les adversaires du ministre de l’Économie numérique et des Télécommunications lui reprochent d’avoir délibérément « délaissé à tort les têtes de pont de la jeunesse du parti Rewmi à Thiès » pour se « bâtir sa propre dynastie ». Mieux, expliquent-ils, « la bataille de Thiès a été rude et fatale lors des locales parce que c’est la relève de Idrissa Seck qui se jouait ». Parlant de Yankhoba Diattara, ils disent qu’« on lui a donné les moyens d’emprunter à l’aise le ‘’boulevard politique’’ qu’on lui a ouvert, des moyens colossaux politiques et étatiques, pour réussir son élection. Mais il a victime du choix populaire ».
Selon eux, « la finalité de l’investiture de Diattara à la Ville, n’’était rien d’autre que de préparer la relève de Idrissa Seck. Malheureusement, les Thiessois en ont décidé autrement, mettant fin à sa carrière politique ». Le ministre Yankhoba Diattara, que le leader des Forces démocratiques du Sénégal, le nouveau maire de la Ville Dr Babacar Diop, taxe de « nouveau chambellan désigné de Macky Sall poussé au suicide politique par les délices du pouvoir, avec un discours de honte, de larbinisme et de soumission », est donc allé tout droit vers un « carnage électoral ». Et s’il en a été ainsi, pensent certains habitants de la ville-aux-deux-gares, c’est parce qu’ « Idrissa Seck n’est pas venu à la rescousse de Benno Bokk Yakaar durant la campagne ». Lui aussi observateur de la scène politique locale, Mbaye Tine renchérit : « le jour de l’inauguration de l’Isep, à Thiès, le président de la République, dans son discours, lui avait dit : « Ministre Yankhoba Diattara, je vous félicite, vous avez réussi votre test ». À ses yeux, « ce message plein de sens du président de la République, faisant allusion à la mobilisation, justifie amplement les investitures opérées au niveau de Thiès aux élections locales. On allait vers une phase de transition, pour voir si Idrissa Seck peut être remplacé ou pas. Il s’agissait, à travers ces élections, de préparer l’après-Idy ».
Poursuivant, Tine ajoute que « dans cet ‘’après-Idy’’, Yankhoba Diattara était testé lors de l’inauguration de l’Isep, l’organisation de la mobilisation lui a été confiée et il a été déclaré admis à son test par le président de la République qui ne parlait pas aux responsables de Benno Bokk Yakaar. Tout est parti de là, donc l’enjeu des élections locales, c’était de ‘’fabriquer’’ Diattara pour qu’il prépare ‘’l’après Idy‘’ ». Malheureusement, l’amer constat sera que l’ex 1er vice-président du Conseil départemental de Thiès, pour qui ces locales constituaient un « référendum », ne pourra pas assurer une telle relève. Hélas, avec des investitures à sa guise, marquées par la mise hors circuit de toutes les personnes qui le dérangent, une manière de lui déblayer le boulevard, le ministre de l’Economie numérique « n’a malheureusement pas su convaincre les Thiessois ». Conséquence : « la carrière politique de Diattara est finie et il doit en tirer toutes les conséquences qui s’imposent. Ces élections ont été un référendum pour la relève de Idrissa Seck. Hélas, le ministre de l’Economie numérique l’a perdu ».
Yankhoba Diattara n’a jamais rien prouvé dans sa vie
Selon toujours ses adversaires, qui sot décidément des langues pendues, « Yankhoba Diattara n’a jamais rien prouvé dans sa vie. Il était là sous l’ombre d’un être majestueux à qui la chance avait souri, qui déléguait tout ce qu’on lui donnait ». Aussi de relever : « pour la première fois, avec les locales de janvier 2022, le ministre Diattara allait au charbon lui-même et il est tombé de la façon la moins glorieuse. Il n’a jamais rien eu, il a toujours été délégataire de pouvoir aux cotés d’Idrissa Seck à qui les gens donnaient et qui redistribuait. Nulle part Diattara n’a jamais été un bon premier, peut-être un second ». Ils rappellent avec perfidie que, il n’y a trois ans à peine, « le ministre des Télécommunications était dans la bande aux Khalifa Sall, Ousmane Sonko et consorts, pour attaquer le TER, la gestion du président de la République Macky Sall. Il a suffi qu’il franchisse le portail du Conseil des ministres, pour se métamorphoser sans aucune forme de retenue. Il insulte à tout vent, plus que les gens de l’Apr eux-mêmes, il attaque à outrance les Barthélémy, Sonko et tout le monde, il est même allé jusqu’à parler de les allumer, donc aujourd’hui, il est tombé de son piédestal ».