AU SÉNÉGAL, 1510 MALADES EN ATTENTE DE DIALYSE
Selon le directeur de cabinet du ministère de la Santé, Alphonse Ousmane Thiaw, l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) prévoit une augmentation de la prévalence de la maladie rénale chronique de 17% dans les dix ans à venir.
A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré hier la Journée mondiale du rein sous le thème : «La santé rénale pour tous : améliorer les connaissances pour un meilleur traitement des maladies rénales». Le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Alphonse Ousmane thiaw, qui présidait la cérémonie, a indiqué qu’en 2021, plus de 740 personnes sont suivies et 1510 sont sur la liste d’attente pour la dialyse.
L’affection rénale est un réel problème de santé publique pour tous les pays du monde, avec un taux de mortalité élevé, surtout dans les pays en voie de développement. La pathologie rénale est souvent le passage de certaines maladies chroniques, de par leurs complications graves.
Selon le directeur de cabinet du ministère de la Santé, Alphonse Ousmane Thiaw, l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) prévoit une augmentation de la prévalence de la maladie rénale chronique de 17% dans les dix ans à venir. «Chaque année, en raison d’un diagnostic tardif, des millions de personnes décèdent prématurément d’insuffisance rénale chronique et des complications cardiovasculaires qui lui sont associées. Au Sénégal, les données hospitalières de 2021 font état d’une cohorte de 742 patients suivis avec un taux d’enrôlement de 10% et une létalité de 12%. Cependant, le problème reste entier avec 1510 patients en attente de dialyse», souligne-t-il.
A l’en croire, les affections rénales peuvent être détectées et leur évolution ralentie, voire stoppée par des médicaments et des règles hygiéno-diététiques simples, même si elles sont le plus souvent silencieuses. «La problématique de la transplantation rénale en Afrique subsaharienne mérite une attention particulière. Il s’agit d’un véritable défi pour la sous-région. La loi sur le don d’organes a permis d’encadrer les défis éthiques et réglementaires de cette activité très prometteuse, seul vrai traitement à long terme de l’insuffisance rénale terminale. C’est aussi l’assurance d’un don libre, éclairé, gratuit et sans contraintes», affirme le directeur de cabinet du ministre de la Santé qui estime qu’en plus des efforts dans le domaine de la dialyse, la transplantation rénale est en cours de mise en place. «L’arrêté portant sur l’octroi, la suspension et le retrait d’agrément des établissements publics de santé pour la transplantation rénale avec donneur vivant, élaboré par l’organe de régulation qu’est le Conseil National de Don et Transplantation (Cndt), en cours de signature, va permettre d’impulser la rapide fonctionnalité de cette activité», annonce-t-il.
La société sénégalaise de néphrologie dialyse réclame la mise en place d’un programme Le président de la Société Sénégalaise de Néphrologie Dialyse et Transplantation (Sosendt), Pr Abdou Niang, souligne que le déficit de connaissances freine la lutte contre les maladies rénales et augmente la mortalité qui leur est associée. «Au Sénégal, Près de 850.000 personnes souffrent de maladie rénale avec plus de 1200 malades qui vivent en dialyse. Ce déficit de connaissances des populations est persistant et continu, concernant l’IRC, et est surtout perceptible à tous les niveaux du système de santé», se désole-t-il. Il estime qu’il y a des obstacles à une meilleure compréhension de la santé rénale, notamment une faible sensibilisation de la population, des connaissances limitées en matière de santé, le déficit de formation du personnel de santé.
A cet effet, il prône de connaître la tension artérielle, le taux de sucre dans le sang et les traitements à suivre. En outre, il plaide pour la mise en place d’un programme national de lutte contre la maladie rénale qui prendrait en charge tous les aspects de la prévention au traitement. «Il faut augmenter l’offre de formation du personnel de santé pour le dépistage et la prise en charge de la maladie rénale, et aussi d’adopter une alimentation et des modes de vie sains afin de garantir une bonne santé rénale, de préserver plus longtemps les fonctions rénales chez les personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique».