CES PATHOLOGIES MECONNUES, MAIS QUI FONT DES RAVAGES
L’hypothyroïdie, ou thyroïde sous-active est une maladie qui se manifeste par le fait que la thyroïde produit moins d'hormones que ce qui est nécessaire pour une fonction normale de l'organisme. L’effet contraire se produit quand il s'agit de l'hyperthyro
Comme chaque 25 mai, le Sénégal a célébré samedi la journée mondiale des maladies de la thyroïde. il s’agit de pathologies dont la plus connue est le goitre. seulement ces maladies sournoises, méconnues par la population, font des ravages.
L’hypothyroïdie, ou thyroïde sous-active est une maladie qui se manifeste par le fait que la thyroïde produit moins d'hormones que ce qui est nécessaire pour une fonction normale de l'organisme. L’effet contraire se produit quand il s'agit de l'hyperthyroïdie.
Au Sénégal, la maladie thyroïdienne la plus connue est le goitre. Plusieurs personnes souffrent de ces maladies, les femmes en particulier.
D’où la mise en place d’une association pour aider les malades. Présidente de l’association sénégalaise des malades de la thyroïde, Mame Ndèye Sène estime que beaucoup de malades se stabilisent difficilement à cause des analyses et examens interminables. «Les malades de la thyroïde sont souvent épuisés, ils sont à bout de souffle. A force de dépenser pour ce traitement qui est coûteux, ils se lâchent et abandonnent. Cela quand ils sont souvent proches de l'objectif. Conséquence : la maladie continue de gagner du terrain et peut être fatale», indique-t-elle. Cependant, elle déplore une rupture fréquente des médicaments. «Les malades de la thyroïde prennent beaucoup de médicaments pour leur traitement. Souvent pour toute la vie. Seulement le médicament est souvent en rupture dans les pharmacies au niveau national», dénonce-t-elle. A cet effet, Mme Sène invite l’État à travers la pharmacie nationale d'approvisionnement à veiller à la disponibilité des médicaments, mais aussi et surtout à la subvention pour qu'ils soient beaucoup plus accessibles aux malades, surtout les femmes parce qu'il faut savoir que sur 10 malades, les 09 sont des femmes. «Il faut être psychologiquement fort pour faire face. C'est une maladie qui, à la longue, te déforme. Pour éviter ces circonstances, nous demandons aux médecins d’inclure les bilans thyroïdiens pour un diagnostic précoce», suggère Mme Sène.
Pour sa part, le Pr Abdoulaye Lèye, endocrinologue, diabétologue, chef du service d'endocrinologie, diabétologie, nutrition de l’hôpital de Pikine indique que parler des maladies de la thyroïde, c'est parler de tous les dysfonctionnements qui intéressent cet organe qui est unique, médian, situé à la base du cou, qui est à l'origine d'une sécrétion d'hormones. Les thyroïdiennes occupent une place très importante dans le fonctionnement de tout l'organisme au quotidien. «La thyroïde en tant qu'organe peut être affectée dans sa structure, dans sa taille, mais également dans son fonctionnement par divers mécanismes. Si on parle d'anomalies structurales ou morphologiques, l'anomalie la plus commune, c'est l'augmentation de la taille, ce qu'on appelle le goitre», explique-t-il. Donc, une augmentation de volume de la glande thyroïde, selon lui, qui normalement n'est ni visible ni palpable chez l'individu, fait parler de goitre. «Alors le terme goitre ne renvoie qu'au volume, qu'à l'augmentation de taille. Maintenant, au plan structurel, on peut avoir un goitre associé à des nodules, c'està-dire qu'à l'intérieur de la thyroïde, il y a des boules. Ce qu'on appelle des nodules qui sont des formations arrondies généralement pouvant être bénignes ou malignes.
Interpellé sur les causes, Pr Lèye soutient que la cause du goitre, est liée à l'augmentation de volume. «Dépendant de l'étude, ça s'appelle de l'hypo ou de l'hyperthyroïdie. Quand on dit la cause du nodule, les nodules comme toutes les tumeurs, on n'en connaît pas la cause. On n'en connaît même pas le facteur favorisant. On sait peut-être que ça existe dans des familles plus fréquemment que dans d'autres. Maintenant, si on prend l'hypothyroïdie, c’est le défaut de fonctionnement de la glande thyroïde où les hormones thyroïdiennes sont insuffisantes. Et où on constate chez l'individu qu'il y a de la constipation, de la fatigabilité, une paresse, de l'hypersomnie ; il dort beaucoup, la peau qui est épaisse, les cheveux qui chutent, etc. Tous ces signes d'hypothyroïdie, d'hypométabolisme associés ou non à un goitre peuvent être liés à trois causes essentiellement. La première qui est la plus fréquente, c'est après qu'on a opéré un individu et qu'on lui a enlevé toute la thyroïde, si on ne lui donne pas les hormones thyroïdiennes», renseigne-t-il
Il fait une hypothyroïdie parce qu'il n'y a plus d'organe. « Donc, c'est cela la cause iatrogène qui est malheureusement la plus fréquente, mais qu'on peut prévenir facilement : après avoir opéré, on donne les hormones», confie Pr Lèye.
LES SIGNES D'HYPERTHYROÏDIE
Le Pr Lèye alerte sur les signes qui montrent qu’une personne a l'hyperthyroïdie. «Certaines hypothyroïdies sont passagères ; on a une inflammation aiguë, on a pris certains médicaments et donc on a une hypothyroïdie qui est transitoire, quelques jours, quelques semaines, quelques mois et tout rentre dans l'ordre», soutient-il. Il ajoute que si on prend l'hyperthyroïdie qui est cette situation où on a un excès d'hormones thyroïdiennes, dont le diagnostic est suspecté ou fait à la clinique, c’est un individu qui maigrit. «Il est très nerveux, il ne dort pas bien. C’est quelqu’un qui tremble, qui a tout le temps des sueurs, qui a aussi des chutes de cheveux, qui a de l'insomnie, qui a de la diarrhée motrice, qui a des palpitations, qui se fatigue très vite. Il peut perdre jusqu'à 25 kilos en l'espace d'un mois, deux mois, trois mois. Et chez qui on fait des analyses sans se retrouver avec des hormones thyroïdiennes qui sont élevées ; cette hyperthyroïdie admet aussi plusieurs causes. La cause la plus fréquente est la maladie de basedow du nom de celui qui l'a décrit pour la première fois et qui est caractérisée par la fabrication par l'organisme d'anticorps qui sont ici stimulants, d'anticorps anti-récepteurs de la TSH».
«QUAND ON FAIT UNE COMMANDE HYPOTHYROÏDIE OU UNE COMMANDE MIXTE DES «MENTEUX», ON PEUT EN MOURIR»
Voulant savoir si elle est mortelle, Pr Lèye affirme que si la maladie n'est pas prise en charge tôt, elle va engendrer des complications. Si c’est l'hypothyroïdie, quand on fait une commande hypothyroïdienne ou une commande mixte des «menteux», on peut en mourir. «Quand on ne traite pas l'hyperthyroïdie et qu'on fait des complications cardiaques, ce qu'on appelle la cardiothyréose, le cœur qui bat la chamade, une défaillance cardiaque, on peut en mourir, comme pour toutes les attentes cardiaques», souligne-t-il. A l’en croire, la mortalité est très faible parce qu'en général, il y a des signes qui font que les patients sont obligés d'aller se faire consulter. «Et même les complications, quand c'est vu tôt, on peut les juguler. Rarement, elle est à l'origine d'un décès directement», a-t-il dit.