LE MANQUE D’EAU À L’ORIGINE DE L’AUGMENTATION DES CAS CE COVID AU SENEGAL
Les difficultés d’approvisionnement correct en eau des communautés et structures de santé sénégalaises ont, en partie, été à l’origine de l’augmentation du nombre de contaminations au nouveau coronavirus au plus fort de la crise sanitaire
Diamniadio, 22 mars (APS) – Les difficultés d’approvisionnement correct en eau des communautés et structures de santé sénégalaises ont, en partie, été à l’origine de l’augmentation du nombre de contaminations au nouveau coronavirus au plus fort de la crise sanitaire, a soutenu, mardi, le docteur Babacar Ndoye, un consultant à l’Organisation mondial de la santé (OMS).
"Dans les structures sanitaires, il y a un manque d’eau en quantité et en qualité mais aussi au niveau de la communauté, ce manque d’eau a été constaté lors de la crise sanitaire et a expliqué l’explosion des cas’’, a-notamment déclaré le médecin.
Le consultant pour le programme Prévention et contrôle des infections (PCI) de l’OMS pour la Santé dans le cadre de la réponse à la pandémie de la Covid-19 intervenait à un panel organisé dans le cadre du Forum mondial de l’eau ouvert lundi à Diamniadio, dans la région de Dakar.
Le panel était axé sur le thème : ’’"Contrôler les épidémies : Coordonner au mieux Eau et Santé".
Partant du constat relatif aux difficultés d’accès à l’eau, le docteur Ndoye a souligné la nécessité de partir des leçons apprises de la pandémie afin de préparer l’avenir.
"Il faut certes de l’eau mais le plus essentiel, c’est la gestion de l’eau", a estimé le professeur Ndoye, ancien responsable du Programme national de lavage des mains (Pronalin) du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
"Le rôle de l’OMS, ce n’est pas d’aller chercher l’eau, mais, c’est surtout sa gestion, pour avoir une eau de qualité qui va dépendre des institutions mais surtout des communautés", a dit le consultant.
En effet, a-t-il souligné, "l’eau dont on a besoin au niveau des structures sanitaires est différente de l’eau dont on a besoin dans les ménages. Donc, c’est tout un ensemble de normalisation et de standardisation qui entre dans le cadre de la gestion de l’eau’’.
Il a insisté sur l’importance de diffénrencier l’eau pour le lavage des mains, l’eau pour la cuisine et l’eau pour les soins.
Le Forum a, dans le même temps, été l’occasion pour l’OMS de lancer un nouveau programme conjoint avec l’UNICEF pour l’amélioration de l’hygiène des mains.
Selon Guy Mbayo de l’OMS, il s’agit d’identifier les déficits constatés durant les épidémies pour apporter des réponses avec tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement en eau
L’idée à travers ce programme est de "transformer les données en informations et les informations en actions en établissant également un dialogue entre les acteurs pour une prise en question de cette dimension eau en santé dans les politiques publiques".
Le Forum mondial de l’eau ouvert lundi par le chef de l’Etat se poursuit jusqu’à vendredi au Centre international Abdou Diouf de Diamniadio avec comme principal thématique "la sécurité de l’Eau pour la paix et le développement".
Plusieurs sessions liées à la santé sont au programme de ce Forum, une opportunité d’améliorer les connaissances en la matière et de changer les comportements liés aux questions d’eau et d’assainissement et aussi aux solutions qui existent ailleurs dans le monde.