LE PALUDISME FAIT DES RAVAGES DANS LA BANLIEUE
La lutte contre le paludisme est freinée par l’hivernage. D’où la recrudescence des cas notés dans la banlieue dakaroise à cause des inondations.
La lutte contre le paludisme est freinée par l’hivernage. D’où la recrudescence des cas notés dans la banlieue dakaroise à cause des inondations. La révélation a été faite hier par le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), Dr Doudou Sène, lors du lancement du projet «Pmi Evolve». C’est plus de 14 milliards qui sont injectés chaque année au Sénégal par l’Usaid.
Malgré les avancées notées dans la lutte contre le paludisme, la maladie continue de faire des ravages au Sénégal. D’où la mise en place du projet «Pmi Evolve». Il consiste à intensifier les efforts dans la lutte anti-vectorielle pour l’atteinte des objectifs du programme.
Selon le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), Dr Doudou Sène, notre pays est bien placé pour éliminer le paludisme à l’horizon 2030. Cependant, il y a des freins à la lutte, comme l’hivernage. «C’est une maladie qui est beaucoup présente pendant la saison des pluies. Et j’attire l’attention des populations urbaines de Dakar qu’il y a une tendance d’augmentation de cas de paludisme surtout dans la banlieue. Aujourd’hui, les inondations contribuent au développement du vecteur de paludisme», révèle Dr Sène. Il est important, à ses yeux, de se doter de moustiquaires mais c’est mieux de l’utiliser à bon escient. «Il faut éviter de les utiliser dans les jardins, sur les toits des maisons», explique-t-il. Une campagne ciblant les daara a été lancée depuis 2 ans parce que les talibés sont très vulnérables. «Dans la région de Kaolack plus de 30 mille daara et de personnel ont été couverts», soutient-il.
Dr Doudou Sène souligne que dans la lutte contre le paludisme, le Sénégal a des partenaires techniques et financiers comme l’Usaid qui injecte chaque année 14,5 milliards de FCFA à travers l’achat et la distribution des intrants. Selon la représentante de l’Usaid Naura Madrigal, la lutte anti-vectorielle est une intervention incontournable pour atteindre et maintenir le statut d’élimination du paludisme au Sénégal. «L’Usaid a attribué le contrat de prévention du paludisme par la lutte anti vectorielle à Pmi Evolve. Le projet Pmi Evolve accompagne le programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) dans la mise en œuvre de la distribution en routine des moustiquaires imprégnées d’insecticide», affirme-t-elle. En outre, elle promet que l’Usaid va continuer à appuyer les acquis communs pour l’atteinte des objectifs d’élimination du paludisme au Sénégal à l’horizon 2030.
LES BASSINS DE RETENTION D’EAU FREINENT LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME
Représentant du service d’hygiène, l’adjudant Abdou Aziz Diémé estime que la création de bassin un peu partout n’aide pas à la lutte contre le paludisme. «Il faut que le ministère de la Santé pilote ce programme sinon nous ferons beaucoup d’efforts mais les autres ministères ou services vont ralentir la lutte. Aujourd’hui, à Dakar, il y a beaucoup de bassins de rétention qui sont en train d'être créés un peu partout et qui ne respectent pas les normes», regrette-t-il. Il renseigne que ces bassins de rétention d’eau constituent des nids pour les moustiques. «Par exemple à Kédougou il y a beaucoup de carrières qui sont ouvertes pour l'extraction des ressources minières et qui, après exploitation des ressources, ne sont pas refermées. Ces carrières sont devenues aujourd’hui des lieux de refuge et de reproduction pour les moustiques», annonce-t-il. Sur l'hygiène publique, il y a des efforts à faire, selon lui, si on veut éliminer le paludisme définitivement au Sénégal.