LE SENEGAL TRES LOIN DE LA NORME
Selon Intrahealth, au Sénégal, la densité de prestataires de santé est de 4,3 pour 10 000 habitants (Hbts). Un ratio loin de celui préconisé par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), qui est de 23 prestataires de soins
Selon Intrahealth, au Sénégal, la densité de prestataires de santé est de 4,3 pour 10 000 habitants (Hbts), en en croire les statistiques. Un ratio loin de celui préconisé par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), qui est de 23 prestataires de soins pour 10 000 habitants. Pour réduire le gap, Intrahealth a renforcé hier, jeudi 23 novembre, quatre écoles de formations en santé en matériels et en acquisition pédagogique. Une démarche qui entre dans le cadre de promouvoir des personnels de qualité pour des soins adaptés. La cérémonie a eu lieu au Centre de formation en santé Monseigneur Dione de Thiès.
Dans le contexte de son plan d’action stratégique pour les années 2021- 2027, Intrahealth a pris l’initiative d’appuyer, à travers le projet «Classroom to care» mis en œuvre depuis 2022, les pays du partenariat de Ouagadougou tels que le Mali, le Niger et le Sénégal afin de renforcer l’éducation et la formation professionnelle de la santé. Un choix qui se fait en promouvant un curriculum standardisé, en collaboration avec le système d’accréditation de l‘OOAS et en intensifiant les collaborations entre les secteurs publics et privés. Selon les acteurs du projet «Classroom to care», l’une des principales difficultés en Afrique subsaharienne se situe dans la mise à disposition des soins de santé primaire de qualité pour les citoyens. Il y va, dans le domaine de la santé, du problème de ressources humaines avec des défis tels que le manque de professionnels qualifiés, quelques inégalités au niveau de la réglementation des métiers ainsi que des problèmes de reconnaissance mutuelle des qualifications
Pour ces acteurs, les écoles de formation font aussi face à des limitations en termes d’enseignants qualifiés, d’équipements et de matériaux ainsi qu’à un manque de collaboration entre les différentes institutions académiques. «Au Mali, au Niger et au Sénégal, la pénurie de personnels de santé qualifiés est sévère et ils sont loin d’atteindre les normes de l’OMS de 23 prestataires de soins pour 10 000 hbts. La densité de prestataires de santé est de 6,1 pour 10 000 hbts au Mali, 3,9 au Niger et 4,3 au Sénégal, selon les statistiques», a révélé la directrice du projet «Classroom to care», Dr Jeanne Tessougué. De l’avis de cette dernière le projet vise à améliorer la formation initiale des infirmiers et infirmières et sage-femmes en Afrique de l’Ouest. «Financé par la firme pharmaceutique japonaise Takeda pharmaceutical company limited (C2C), elle s’étend sur cinq ans et se focalise sur 12 écoles privés de santé au Mali, au Niger mais aussi au Sénégal, avec comme objectif de multiplier le nombre de professionnels de santé qualifiés prêt à servir les communautés marginalisées dans les zones sous-desservies».
En collaboration avec le secteur public, ces écoles bénéficiaires, dont l’école des infirmiers et infirmières Mgr Dione de Thiès, s’engagent à transformer la qualité de l’éducation, avec des programmes centrés sur les compétences, des méthodes d’apprentissage efficaces et en obtenant leur accréditation, s’est félicité le président du Collectif sénégalais des chefs d’établissements privés de formation en santé (COSEPS) Abdoulaye Gaye. Et d’ajouter : «nous invitons nos collègues chefs d'établissement et les enseignants pour une consolidation et une pérennisation des acquis, pour le développement de la formation en santé, au profit des populations sénégalaises. Nous exhortons tous les acteurs du COSEPS récipiendaires à s'engager véritablement pour la réussite du projet, à veiller sur l'utilisation efficiente et rationnelle du matériel qu'ils recevront, sa préservation, sa maintenance afin que plusieurs générations d'apprenants puissent en bénéficier».
Du côté du ministère de la Santé et l’Action sociale, la directrice des Ressources humaine, venue représenter la ministre Marie Khemesse Ngom Ndiaye, a relevé que la cérémonie «constitue un événement de grande portée pédagogique puisque ces laboratoires sont indispensables pour l'application de l'Approche par compétences (APC), préconisée comme méthode d'enseignement par l'Organisation Ouest Africaine (OOAS) dans le cadre de l'application du curriculum harmonisé». Pour Awa Fall Diagne, l'analyse situationnelle réalisée au démarrage du projet en vue d'identifier les besoins des quatre écoles privées de formation en santé d'infirmiers et de sages-femmes dans les régions de Thiès, de Saint-Louis, de Kaolack et de Kolda, avait révélé, entre autres contraintes, une insuffisance notoire de matériel de démonstration clinique dans ces écoles ainsi que sur les sites de stages devant accueillir leurs étudiants, a-t-elle fait comprendre. Pour rappel, le matériel de démonstration clinique est composé de mannequins de démonstration, d'équipements médicaux et de matériels informatiques.