LES EX-CONTRACTUELS DU CTE ASSIÈGENT LE BUREAU DU DIRECTEUR
La direction du centre hospitalier régional de Ziguinchor a été assiégée hier par les agents de santé qui étaient affectés au centre de traitement des épidémies de Ziguinchor, durant la percée de la pandémie de covid-19 dans le sud du pays.
Pour réclamer leurs arriérés de salaires et de primes, les ex-contractuels du centre de traitement des épidémies de Ziguinchor ont manifesté, hier (mardi), leur colère devant la direction du centre hospitalier régional de Ziguinchor. Ces agents qui accusent le directeur de la structure hospitalière menacent d’assiéger tous les jours son bureau jusqu’à ce qu’ils rentrent dans leurs fonds. Des accusations battues en brèche par le directeur qui dégage toutes ses responsabilités.
La direction du centre hospitalier régional de Ziguinchor a été assiégée hier par les agents de santé qui étaient affectés au centre de traitement des épidémies de Ziguinchor, durant la percée de la pandémie de covid-19 dans le sud du pays. Ces derniers, qui sont une quarantaine, réclament des arriérés de salaires et de primes à la structure hospitalière. « Depuis le 14 octobre 2021, médecins, infirmiers, hygiénistes et techniciens de surface qui avaient fait le sacrifice de travailler au centre de traitement des épidémies pendant la crise sanitaire, courent derrière leur argent. L’hôpital doit 7 mois d’arriérés aux infirmiers et techniciens de surface, 4 mois aux médecins et 2 mois pour l’ensemble des agents qui ont participé à la prise en charge des malades du coronavirus », fulmine Ahmed Coly, infirmier et porte-parole du jour.
Ces contractuels du CTE de Ziguinchor jugent inconcevable que tous les autres centres de traitement des épidémies du pays soldent leurs comptes à l’exception de celui de Ziguinchor. « Cette situation très éprouvante n’a qu’un seul responsable, et qui n’est personne d’autre que le directeur du centre hospitalier régional de Ziguinchor, M. Ndiamé Diop. Les agents des CTE des hôpitaux Principal et Fann ont reçu il n’y a pas longtemps leur argent, tout comme ceux de Thiès, Louga et autres. Ceux de Kolda ont été payés la semaine dernière. Pourquoi donc à Ziguinchor le directeur nous manifeste un manque de volonté de nous payer notre argent ? » a ajouté M. Coly qui accuse le directeur de l’hôpital régional de Ziguinchor d’avoir fait un détournement d’objectif avec l’argent qui leur est dû.
A l’en croire, M. Ndiamé Diop a avoué, lors d’une audience tenue avec les plaignants, avoir reçu 50 millions de francs CFA du ministère de la Santé et de l’Action sociale destinés à la prise en charge des contractuels du centre de traitement des épidémies de Ziguinchor. Mais, poursuit le porte-parole des agents, il a fait le contraire des directives de la tutelle. « C’est ce que nous appelons purement et simplement un détournement d’objectif », dénonce Ahmed Coly. Après la déclaration du porte-parole, les agents de santé, qui ont arboré des brassards rouges, se sont dispersés, non sans promettre de remettre ça si l’administration de l’hôpital ne satisfait pas leur exigence. « Qu’il pleuve ou qu’il neige, il va nous payer notre argent ! Nous fixons un ultimatum de 48 heures au directeur de l’hôpital régional de Ziguinchor. Passé ce délai, nous comptons assiéger tous les jours son bureau jusqu’à obtenir notre argent », menace M. Coly.
LE DIRECTEUR BOTTE EN TOUCHE
Ces accusations ont été battues en brèche par le directeur de la structure hospitalière qui est sorti de son bureau pour apporter sa version des faits. « Je tiens à préciser que je n’ai reçu aucun sou venant du ministère de la Santé et de l’Action sociale pour la prise en charge des contractuels du centre de traitement des épidémies. L’Etat ne m’a pas versé de l’argent. Je ne suis pas responsable de cette situation. Je trouve déplorable qu’ils aient essayé de défoncer la porte de mon bureau », a réagi Ndiamé Diop qui promet de reverser les sommes dues dès que l’Etat les versera. Mais, précise-t-il, il n’entend pas utiliser l’argent de l’hôpital pour payer cette dette.