LES HEMORRAGIES CONSTITUENT LA PREMIERE CAUSE DE MORTALITE MATERNELLE AVEC 40% DES DECES
Dr Amadou Doucoure, directeur de la santé de la mère et de l’enfant, est formel Les décès maternels constituent un réel problème ; pourtant la plupart de ces décès sont évitables.
Les décès maternels constituent un réel problème ; pourtant la plupart de ces décès sont évitables. Les hémorragies causent 40% des décès maternels, d’après le directeur de la santé de la mère et de l’enfant qui présentait hier le plan stratégique de la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile de l’adolescent et de la nutrition, et du plan d’action national budgétisé de planification familiale 2024-2028.
Pour réduire les décès maternels, néonataux et infanto-juvéniles, la direction de la santé de la mère a mis en place un plan stratégique qui va durer 5 ans. Selon le directeur de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme), Dr Amadou Doucouré, plusieurs axes stratégiques ont été identifiés et si les activités sont mises en œuvre, elles contribueront à la réduction de cette mortalité maternelle infantile et de l'adolescent. « D'après les dernières enquêtes démographiques de santé, la mortalité maternelle est estimée à 153 pour 1 000 naissances vivantes. La mortalité néonatale est à 23 pour 1000 naissances vivantes. Et la mortalité infanto-juvénile, c'est la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans et de 40 pour 1 000 naissances vivantes. Ça veut dire qu'il y a encore des efforts à faire si on veut atteindre les objectifs du développement durable en 2030», indique-t-il.
A l’en croire, en 2030, le Sénégal doit atteindre un taux de décès maternel à 110 pour 1000 naissances vivantes, un taux de décès néonatal à 12 pour 1000 naissances vivantes et un taux de décès infanto-juvénile à 20 pour 1000 naissances vivantes. «D'après la surveillance des décès maternels et périnataux que nous avons réalisée cette année, les hémorragies constituent la première cause de mortalité maternelle avec 40% des causes de décès maternels», révèle-t-il avant d’ajouter que cette mortalité liée aux hémorragies est suivie par ce qu'on appelle la prééclampsie et l'éclampsie. «Ça veut dire que ce sont des causes évitables. Si on renforce nos services sanitaires, si les femmes ont le pouvoir de décision de se rendre précocement dans les services sanitaires, je pense que ces décès-là pourraient être évités», pense Dr Doucouré.
324 MILLIARDS POUR LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN STRATEGIQUE
Le plan qui a été présenté hier a été budgétisé. «Le budget pour la mise en œuvre de ce plan stratégique est estimé à 324 milliards pour 5 ans. Nous comptons beaucoup sur la mobilisation des ressources domestiques. Les ressources domestiques, c'est le budget de l'État, des collectivités territoriales, des ménages à travers ce qu'on appelle le comité de développement sanitaire, mais aussi des partenaires techniques et financiers», soutient-il. Sur ce budget, selon lui, sa direction peut mettre en œuvre ses activités et le Sénégal pourra être encore leader dans le cadre de la santé de la mère de son enfant. A cet effet, il souligne que la problématique de la mortalité maternelle et néonatale est un combat de tous les jours. «Par rapport à l'abandon, nous avons connu une petite régression. Nous passons de 17,9 à 17,5 avec des régions critiques comme Kédougou, Tambacounda, Matam et Saint-Louis», dit-il. Pour ce qui des décès néonataux, Dr Doucouré estime que c’est la prématurité suivie par l'asphyxie qui est la cause des décès. «Par rapport aux décès infantiles juvéniles, la pneumonie et la diarrhée, d'après l'Eds 2023, constituent les principales causes de mortalité infantile. Il faut que dans nos circuits sanitaires, il y ait des blocs», déclare Dr Doucouré. «Il faut qu'il y ait la disponibilité des produits.
L'autre défi, c'est la fidélisation du personnel spécialiste dans les régions de l'intérieur. La disponibilité des médicaments d'importance vitale, le sang, mais aussi les produits dérivés. La disponibilité et le partage des données de qualité pour une utilisation et améliorer la prise de décision», souligne le directeur de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme). Dr Ibrahima Sy : «Les progrès enregistrés ne doivent pas occulter la réalité de la persistance de défis au niveau de la santé néonatale» Pour sa part, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy, a souligné que les dernières enquêtes démographiques et de Santé au Sénégal ont montré une tendance à la baisse du taux de mortalité maternelle et une amélioration sensible de certains d’indicateurs d’impact. «Les progrès enregistrés ne doivent pas occulter la réalité de la persistance de défis au niveau de la santé néonatale. Les efforts doivent être poursuivis et intensifiés afin de mettre en place des pratiques et des interventions efficaces en faveur de la santé maternelle et néonatale», explique-t-il. Cependant, il est d’avis que la vision guidant ces plans promet, d’ici 2028, un Sénégal où chaque femme, chaque enfant, chaque adolescente et jeune jouit de son droit à la santé et au bien-être de façon équitable dans une optique de Couverture Santé Universelle et participe pleinement à l’édification d’un État juste, prospère et souverain. «Ma conviction est faite qu’avec ces documents stratégiques, un pas de plus est franchi dans la bonne direction pour relever le défi d’éliminer les décès évitables des mères, des nouveau-nés et enfants», a soutenu le ministre de la Santé.