LES PHARMACIENS VEULENT SOIGNER LES MAUX DES OFFICINES
La question de l’accès aux médicaments et celle des médicaments illégaux ont été, entre autres questions, au centre des Journées du médicament, organisées par le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal, le week-end à Saly.
La question de l’accès aux médicaments et celle des médicaments illégaux ont été, entre autres questions, au centre des Journées du médicament, organisées par le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal, le week-end à Saly.
Le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal (Spps) a clôturé, ce week-end à Pointe Sarène, la 4ème édition des Journées du médicament. Cette rencontre, présidée par Ibrahima Sy, ministre de la Santé et de l’action sociale, a permis aux acteurs de la santé d’échanger, de débattre et de dessiner ensemble les contours d’une évolution constructive du domaine pharmaceutique au Sénégal. D’ailleurs, cette année, le thème central était : «L’économie du médicament : le Sénégal face aux mutations du système sanitaire.»
Au terme de cette édition, Dr Serigne Ahmadou Bamba Ndour, président du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal (Spps), est revenu largement sur la réglementation pharmaceutique, notamment l’inspection en officine et l’impact de la nouvelle loi 2023-06 sur l’exercice de leur métier. «Cette nouvelle législation vise à moderniser et à renforcer la régulation du secteur pharmaceutique, afin de répondre aux exigences de sécurité sanitaire, d’efficacité des traitements et de bonnes pratiques professionnelles adaptées aux réalités locales. Nous avons aussi examiné les implications de cette loi sur notre quotidien, notamment dans le cadre des inspections en officine, et plaidé pour une meilleure intégration des compétences des pharmaciens d’officine dans leurs missions de santé publique. Il est indispensable que nous redéfinissions ensemble nos rôles pour optimiser la prise en charge des patients, tout en garantissant l’accès à des médicaments sûrs et efficaces», a déclaré Dr Ndour.
D’autres défis, liés au marché parallèle et à la vente illicite de médicaments qui nuisent non seulement à la santé publique, mais aussi à la survie économique des officines légalement installées, ont été abordés. Il n’a pas fait dans la langue de bois. «Il est urgent de renforcer la lutte contre ces pratiques illégales qui compromettent la confiance dans notre profession. Il y a aussi le renchérissement du prix du médicament. Donc, vous conviendrez avec moi que l’officine traverse des difficultés et 40% des pharmacies sont actuellement en difficulté alors qu’on tend vers une souveraineté pharmaceutique», rappelle le président du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal (Spps).
La cherté des médicaments était aussi au cœur des débats et à ce sujet, Dr Ahmadou Bamba Ndour est convaincu que les médicaments sont chers «parce que nous dépendons à 95% de l’étranger. Les médicaments ne sont pas produits ici au Sénégal, d’où le thème qu’on a choisi : «La relance de l’industrie pharmaceutique, la souveraineté pharmaceutique»». Dr Ndour va d’ailleurs expliquer : «Quand on aura atteint nos objectifs de produire au minimum 80% de nos officines ici localement, je pense qu’on aura la mainmise sur le coût du médicament. La matière première et l’électricité coûtent cher, et je pense qu’avec un bon accompagnement de nos autorités de tutelle, nous pourrons atteindre nos objectifs. Ce seront des médicaments plus accessibles, de qualité et de moindre coût. Et c’est de ça que l’on a besoin pour mettre ainsi fin à ces ruptures récurrentes que nous connaissons. Donc d’ici 2035, on a comme objectif la production de 50% de nos besoins ici. Je pense qu’on va y arriver avec l’appui de nos autorités», se dit convaincu Dr Ndour.
Le responsable des pharmaciens du Sénégal avertit : «Il y a deux semaines, on a déposé des plaintes contre des grossistes qui se sont installés de manière illégale et illicite à Touba, et nous comptons poursuivre ce mécanisme de dénonciation pour que ce marché parallèle qui porte atteinte à la santé de la population puisse définitivement disparaître de l’échiquier sanitaire sénégalais.»
En écho à ces défis, Ibrahima Sy, ministre de la Santé et de l’action sociale, qui présidait la cérémonie de clôture de ces 4èmes journées du médicament, s’est réjoui de la tenue de ces journées en déclarant que le médicament est un maillon important dans le dispositif de santé publique et aussi dans l’économie sénégalaise. «Ce que nous voulons, c’est que les Sénégalais puissent avoir accès à des médicaments de qualité et à moindre coût, et je pense que les Journées du médicament vont permettre de réfléchir sur toutes ces questions et d’avoir des solutions qui peuvent aider à satisfaire cette demande. Il faut dire que les médicaments, surtout la pharmacie, sont la priorité du gouvernement, parce qu’on a parlé de voir comment faire pour relancer la production locale, tout en gardant l’agenda de transformation de 2050.»