SANTE SEXUELLE ET REPRODUCTIVE EN AFRIQUE
Les jeunes filles sont les plus touchées par la mortalité maternelle, selon Mabingué Ngom, directeur régional de l’Unfpa pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre
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« La situation des jeunes en Afrique n’est pas tout à fait reluisante, même si d’importants progrès sont notés ». Telle est la conviction de Mabingué Ngom, directeur régional de l’Unfpa pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Le directeur régional du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mabingué Ngom, a prononcé, le 29 janvier 2018, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le discours de la conférence inaugurale du colloque international de la Chaire Unesco éducation et santé (Dakar, 29-30 janvier 2018).
Le thème de cette conférence a porté sur « Les jeunes, la santé et le dividende démographique dans le Sahel ». A cette occasion, Mabingué Ngom a peint un tableau presque sombre de la jeunesse africaine, en particulier les adolescents et jeunes filles. Il a ainsi fourni à un parterre d’universitaires, d’étudiants et d’acteurs de la société civile un certain nombre d’informations sur la situation actuelle des jeunes. Il se dit amer et triste de voir que la majorité des cas de mortalité maternelle frappe des jeunes filles, souvent victimes de grossesses précoces. Lesquelles engendrent des risques de complications.
« A cela s’ajoute la fistule obstétricale qui aboutit à des conséquences sociales et des séquelles terribles. Ces grossesses font souvent suite à un mariage précoce qu’elles n’ont d’ailleurs pas voulu », a précisé M. Ngom. Il a informé que la région africaine a l’un des taux de grossesse chez les adolescentes les plus élevés au monde. « Il est de deux fois supérieur à la moyenne mondiale avec plus d’une fille sur dix âgées de 15 à 19 ans qui donne naissance ». Ces grossesses précoces sont liées à la non maîtrise de l’information des victimes à cause du bas niveau d’éducation en Afrique au Sud du Sahara.
Pour aider les jeunes, en particulier les filles, le Sénégal, avec l’appui de l’Unfpa, a mis en place une ligne appelée « Gindima ». Il s’agit d’une plateforme d’informations gratuites sur la santé sexuelle et reproductive. « Plus de 200.000 appels ont été reçus en une année, preuve que les besoins d’information sont immenses », a soutenu Mabingué Ngom. D’après le conférencier, les évidences montrent que si les jeunes filles bénéficient d’un programme d’éducation complète à la sexualité, elles seront en possession d’une information juste qui leur permettra de réduire les risques.