SECRET MEDICAL ET LOIS OPPOSABLE , CE QU’IL FAUT EN SAVOIR
Les magistrats, les médecins légistes, les avocats et tous les acteurs du système de santé se sont réunis ce samedi pour parler des problèmes qui gangrènent le secteur de la santé, notamment les nombreuses arrestations de praticiens dans l’exercice
Il y a quelque temps, le secteur de la santé était secoué par de nombreuses arrestations de médecins dans l’exercice de leurs fonctions. C’est dans ce sens que l’Ordre national des médecins du Sénégal (Onms) a organisé hier une journée ordinale sur le thème «Les médecins : droits et obligations dans l’exercice de leur profession».
Les magistrats, les médecins légistes, les avocats et tous les acteurs du système de santé se sont réunis ce samedi pour parler des problèmes qui gangrènent le secteur de la santé, notamment les nombreuses arrestations de praticiens dans l’exercice de leurs fonctions. Il s’agit de voir entre acteurs du système de la santé et ceux de la justice comment dissiper cette situation. Elle a été une occasion de rappeler aux médecins les principes élémentaires des droits et des obligations de la profession, les relations entre le médecin et le patient mais aussi de bien discuter avec le secteur de la justice.
Selon le président de l’Ordre, Dr Boly Diop, le médecin qui exerce est sujet à certaines difficultés. Il faut qu'on accorde nos violons et qu'on puisse se comprendre. A l’en croire, cette journée ordinale vient dans un contexte un peu particulier. « Le secteur de la santé a été secoué par des évènements malheureux ou des scandales ces derniers temps. Il est du rôle de l'Ordre de se lancer sur la problématique. Il s'agit de voir entre acteurs du système de la santé et ceux du judiciaire comment se parler et se comprendre», affirme-t-il.
Poursuivant son propos, Dr Boly Diop indique qu’il faut rappeler que pendant ces événements malheureux, il n’y avait pas cette discussion et donc pas une compréhension. «C'est dans le programme de l'Ordre des médecins de travailler avec l'ensemble des secteurs qui gravitent autour de la santé pour améliorer les conditions de travail des praticiens», dit-il. Il faut que la communication, selon lui, se fasse avant, pendant et après la relation médecin-patient. « Il ne doit y avoir aucun déséquilibre entre les deux en termes d'information. Le médecin doit pouvoir discuter avec son patient tout le long de la prise en charge par rapport au diagnostic. Il faut donc une communication avec le patient et l'entourage du patient. Mais attention ! Cette communication se heurte à la limite du secret médical et le secret médical n'est pas opposable aux patients », explique Dr Boly Diop qui ajoute que tout ce qu'on doit faire en dehors du patient doit revêtir le sceau du secret médical. « Ce qu'on a vu, su ou entendu pendant la consultation doit rester entre les deux parties. Il y a des textes qui réglementent les droits des malades et les obligations des médecins. Il s'agit des textes supranationaux, des lois de l'éthique et de la déontologie mais aussi de la charte du malade». Pour ce qui est de la numérisation du système de santé, Dr Boly Diop soutient que l’on numérise pour avoir des informations, «et elle obéit à un certain nombre de critères et le secret médical sera respecté», promet-il.
Pour sa part, le S.G du ministère de la Santé, Abibou Ndiaye, souligne que l'Ordre, pour son rôle de veille pour le respect des devoirs professionnels et des règles d'éthique et de déontologie, a toujours œuvré aux côtés du ministère de la Santé pour le développement de la politique nationale de santé dans le pays. «Le thème permet des échanges sur les questions d'actualité des évènements malheureux récemment vécus qui ont mis au-devant de la scène le débat sur la responsabilité du médecin dans les procédures judiciaires. Il s'agira d'aborder en profondeur, avec des responsables du secteur de la justice, de l'enseignement supérieur et des acteurs de la santé, ces sujets ».
ABIBOU NDIAYE : «DES REFORMES CONSOLIDANTES ONT ETE ENGAGEES PAR L’ETAT»
M. Ndiaye rappelle que le métier de médecin demeure une référence en matière d'humanisme et nécessite des qualités exceptionnelles et un code de conduite remarquable. «C'est pourquoi l'État a engagé des réformes consolidantes comme le renforcement du capital humain et le relèvement du plateau médical, l'appui à la recherche et l'augmentation des spécialisations entre autres. Le succès requiert une mobilisation permanente. L'élan de solidarité et les efforts constants des médecins qui exercent leur métier avec un dévouement total n'est plus à démontrer».