UNE NATUROPATHE APPELLE LES SÉNÉGALAIS À REVENIR À UNE ALIMENTATION NATURELLE
Perpétue Robert observe qu'au Sénégal, contrairement à la perception générale de l'Afrique comme un continent consommant des produits naturels, les habitudes alimentaires ressemblent de plus en plus à celles des pays industrialisés.
Thiès, 29 juil (APS) – La naturopathe haïtienne basée au Canada, Perpétue Robert, a invité les Sénégalais et les Africains de manière générale à retourner autant que possible à une alimentation à base de produits naturels, non transformés, gage de l’équilibre du corps humain et d’une bonne santé.
Dans un entretien accordé à l’APS, elle s’est ”étonnée” d’observer au Sénégal, où il séjourne depuis plus d’une semaine, une tendance à une grande consommation de produits transformés, à l’origine de beaucoup de problèmes de santé dans les grands pays industrialisés.
Selon elle, contrairement à l’idée que beaucoup se font de l’Afrique comme un continent où les gens consomment des produits naturels non transformés, son deuxième séjour au Sénégal lui a permis de voir des habitudes alimentaires qui se rapprochent de celles des pays industrialisés.
Perpétue Robert, une Haïtienne qui vit au Canada depuis une vingtaine d’années, était venue prendre part à un évènement dénommé ”The return”, une rencontre qui a réuni du 19 au 21 juillet sur l’île de Gorée, des Afro descendants, des Caribéens et des représentants de la diaspora africaine. Les Haïtiens étaient les invités d’honneur.
Mme Robert était de passage à Thiès, après avoir visité ”Mbine Diogoye”, la maison familiale de Léopold Sédar Senghor à Joal, en compagnie du promoteur touristique Thiéssois Doudou Gnagna Diop.
”Au Sénégal, en tant que naturopathe, j’ai pu découvrir certaines choses: souvent, on a l’idée que l’Afrique, ce sont les choses naturelles, la nourriture fraîche, c’est tout ce qui sort de la terre”, a-t-elle dit. D’ailleurs, elle dit avoir l’habitude d’appeler le peuple noir, les ”enfants de la nature”.
”A mon arrivée, j’étais un peu étonnée de voir que la même chose qui se passe en Occident commence à se passer ici, en Afrique, (à savoir) une grande consommation de produits hautement transformés”, a-t-elle témoigné.
Ces aliments sont responsables de beaucoup de problèmes de santé, tels que les maladies chroniques, comme le diabète, l’hypertension artérielle ou le cancer, a-t-elle fait valoir.
”La naturopathie est comme une médecine alternative qui aide les gens à retourner à la nature, a-t-elle expliqué, c’est le chemin vers ce qui n’est pas transformé”.
Cette médecine s’intéresse à la fois à l’alimentation, à l’hygiène de vie et à la spiritualité bref, tout ce qui permet de “rétablir l’équilibre de la personne“.
Perpétue Robert note que dans toute consommation, il faut chercher à savoir si l’aliment conserve son énergie vitale. Un jus de citron, par exemple, ”contient à l’état naturel l’énergie et la vitalité nécessaires car, tous les éléments sont en place pour aider à construire et réparer les cellules”.
”Une fois qu’il est transformé ou exposé à la chaleur, il perd certains éléments et, dans certains cas, si ce citron est hautement transformé, il peut même devenir un poison pour la santé”, a-t-elle ajouté.
En plus de la perte d’énergie, l’aliment transformé peut devenir un poison pour la santé, au lieu d’être réparateur, a insisté la naturopathe.
Il y a trois types d’aliments, a-t-elle détaillé. Les aliments réparateurs et générateurs, comme les plantes qui poussent ou les fruits et les légumes qui donnent la vitalité et l’énergie nécessaires au corps.
La deuxième catégorie est composée d’”aliments neutres”. Ce sont les légumes bouillis qui perdent certaines vitamines volatiles comme la vitamine C et certains minéraux. Chauffés à 40 degrés, les aliments deviennent neutres. ”Certes on (le) mange, mais le produit ne fait pas le travail nécessaire”, relève-t-elle.
La troisième catégorie d’aliments est considérée comme des ”poisons”. Il s’agit d’aliments en conserve, dénaturés, pleins de produits chimiques et d’agents de conservation et autres additifs qui, dans beaucoup de cas, sont nocifs pour la santé. Les aliments ‘réchauffés à plus de 100 degrés” font partie aussi de ceux-là qui ”tuent petit à petit, parce qu’ils font perdre au corps sa vitalité”.
Ces aliments sont difficiles à digérer et font endormir le corps. Ce qui fait qu’après les avoir ingérés, le corps est lourd et la personne a du mal à reprendre le travail et a besoin d’un thé pour se booster. Si bien que ”90 à 95% de ton énergie sera utilisé pour la digestion”.
”Lorsque j’étais venue en Afrique l’année passée, j’étais choquée de voir que les gens utilisent le bouillon partout”, a dit la naturopathe qui relève que ”ce sont des neurotoxiques qui, en plus des risques de troubles d’inattention, exposent aussi au diabète et à l’hypertension artérielle”.
”On appelle à un retour autant que possible (à ce mode consommation d’antan), c’est un cri d’alarme pour la santé”, a lancé l’experte.
”Retournez autant que possible aux produits frais de la nature, (faites-en) 80% de (votre) alimentation”, a plaidé Mme Robert, qui invite les Sénégalais et les Africains de manière générale à ”ne pas tomber dans le train des pays industrialisés qui consomment majoritairement des aliments transformés”.
Tout en admettant qu’”on ne peut pas choisir pour les gens” leur mode de consommation, elle estime que l’éducation, la formation et l’information peuvent aider la population à faire un ”choix éclairé” dans ce domaine.