Une salle de classe de l’école 3 du village-marché de Diaobé est incendiée dans la journée de samedi passé. L’information est donnée par le directeur de l’école, Yéro Mballo, qui a apporté les précisions suivantes : «Lorsque j’ai reçu la mauvaise nouvelle, j’ai informé la gendarmerie qui a mis des éléments à ma disposition. Les enquêtes menées ont indiqué qu’un élève de ladite école est auteur de l’incendie. Il manipulait des pétards qui, par inadvertance, sont tombés sur la salle en paillotte qui est totalement brûlée.»
Inquiet pour la rentrée toute proche du nouvel an, il a ajouté : «16 des 19 tables-bancs sont hors d’usage. 9 sont totalement calcinées, 7 sont cassées par les gens qui montaient dessus pour éteindre l’incendie. Les krintings sont entièrement en cendre.»
Dans cette salle de classe, étudiaient 63 élèves qui s’asseyaient à 4, rarement à 3 par table, selon le directeur Mballo. Malheu¬reusement, le déficit chro-nique en tables-bancs dans les écoles environnantes ne permet pas de croire que d’ici la rentrée de début janvier, la situation pourrait trouver solution.
«Nous avons discuté avec les parents de l’enfant coupable qui sont décidés à reconstruire la hutte. Reste à cogiter sur la question des tables-bancs», a conclu le directeur de l’établissement.
55% DE FILLES RATENT DES COURS EN PÉRIODE DE MENSTRUATION À L’IA DE THIES
8,9% de filles sont déscolarisés dans la région de Thiès à cause de plusieurs facteurs dont la menstruation
Par Ndèye Fatou NIANG(Correspondante) |
Publication 28/12/2021
Lors de l’atelier d’évaluation du projet Gestion de l’hygiène menstruelle (Ghm), piloté par la fédération «Kajoor Jankeen» et l’Inspection d’académie de Thiès sur financement de Child fund, le taux très élevé de déscolarisation des filles à cause de la menstruation a été dénoncé par les acteurs, qui militent pour la promotion de l’éducation des filles à travers une bonne Ghm.
8,9% de filles sont déscolarisés dans la région de Thiès à cause de plusieurs facteurs dont la menstruation. Mieux, selon une étude réalisée par Speak Africa en 2017, 45,1% des filles se sont absentés de l’école à cause des règles. Ce n’est pas tout. Une évaluation réalisée en 2021 par l’Inspection d’académie (Ia) de Thiès montre que 55% des écolières disent avoir peur, honte ou être gênées d’aller à l’école durant leurs menstrues. D’où la mise en œuvre du projet Gestion de l’hygiène menstruelle (Ghm), piloté par la fédération Kajoor Jankeen et l’Ia de Thiès sur financement de Child fund. Ceci pour promouvoir l’éducation des filles et leur maintien à l’école. «Les menstruations sont, en effet, la cause de retard ou d’absence au niveau des écoles chez les filles.
Il s’agissait donc d’améliorer l’environnement scolaire à travers la réhabilitation et l’équipement de blocs sanitaires pour que la fille, qui est en période de menstruation, puisse les utiliser afin qu’elle soit à l’aise et qu’elle n’est pas besoin de sortir pour aller chez elle ou chez le voisinage ou arrêter tout court d’aller à l’école», explique Maïmouna Sow, experte en santé de la reproduction et facilitatrice du projet Ghm en milieu scolaire. Elle prenait part hier à l’atelier d’évaluation du projet Ghm avec leurs partenaires des ministères de l’Education et de la Santé.
Aussi poursuit-elle : «La menstruation est souvent accompagnée de douleurs et la fille n’est pas tellement à l’aise pour suivre les cours, le projet donc a mis à leur disposition des kits d’hygiène ou on a mis des antalgiques et des serviettes hygiéniques pour qu’au moment de la menstruation qu’elle puisse en bénéficier.»
En plus de ces kits, «la communauté scolaire a été également sensibilisée sur les bonnes pratiques en matière de gestion des menstrues». Ceci, «pour permettre aux élèves, non seulement d’avoir un niveau de connaissance assez élevé mais également pour améliorer les pratiques. Et les résultats montrent qu’il y a une
amélioration dans les fréquentations au niveau scolaire».
Sur les 12 établissements scolaires ciblés dans les départements de Thiès, Tivaouane et Mbour, 4887 filles âgées de 9 à 19 ans ont bénéficié du projet.
272 enseignants, administrateurs et 180 membres de la communauté dont des techniciennes de surface ont été également formés et sensibilisés.
Se réjouissant de l’impact «positif» du projet au sein des établissements scolaires ciblés dans la région, Mme Ndèye Nar Bèye Djiba, chargée de la question genre au niveau de l’Ia de Thiès, a sollicité sa pérennisation pour en faire bénéficier le maximum de filles.
MISE EN PLACE D’UNE AGENCE DE GESTION DES DAARAS : LA DOLEANCE DES MAITRES CORANIQUES
C’est la principale revendication des Serigne daaras, lors de la Journée dédiée aux écoles coraniques, célébrée ce samedi au village Diémoul Peul, à Kaolack
Par Laïty NDIAYE – Correspondant |
Publication 27/12/2021
La création d’une Agence nationale de gestion des daaras et l’ouverture d’un Musée national pour les écoles coraniques.
C’est la principale revendication des Serigne daaras, lors de la Journée dédiée aux écoles coraniques, célébrée ce samedi au village Diémoul Peul, à Kaolack.
Lors de ce rendez-vous, les maîtres coraniques, à l’image de Oustaz Aliou Ndao, ont fait un diagnostic sans complaisance du secteur. «Il est temps que nous qui sommes dans le secteur, nous nous organisions davantage pour faire face aux nombreux défis auxquels nous sommes confrontés…
Nous souhaitons la mise en place d’une Agence nationale de gestion des daaras, un appui financier aux écoles coraniques sans conditions contraignantes, la création de diplômes d’Etat pour les écoles coraniques, de la mémorisation jusqu’aux étapes supérieures, la construction d’un Musée national des écoles coraniques et de faire du Coran et de l’enseignement religieux, les deux socles de l’éducation préscolaire au Sénégal», liste imam Cheikh Diop, porte-parole des Serigne daaras. Il demande plus de considération de la part de l’Etat et la prise en compte de leurs doléances, rajoutant que la carte éducative du Sénégal est marquée par la présence de deux offres différentes, qui devraient être harmonisées. Car, dit-il, «aucune éducation ne serait pertinente, si elle ne prend pas en compte les croyances des cibles».
MARCHE DE CARBONE 14 : POUR LA REHABILITATION DE LA PENSEE DE CHEIKH ANTA DIOP
Les étudiants de l’Université de Dakar veulent que la pensée de Cheikh Anta Diop, le parrain de leur université, soit restaurée
Les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop réclament que les enseignements et productions littéraires de leur parrain, servent à l‘actuelle génération. Selon le Mouvement Carbone 14 et Campus 2 H, Cheikh Anta Diop a restauré la dignité de l’homme noir, mais est encore peint sous des traits pas du tout reluisants, par certains penseurs. La 2ème édition de la Marche «5000 jeunes pour apaiser les espaces universitaires», organisée à l’Ucad, a été l’occasion de réclamer la réhabilitation de sa pensée.
Les étudiants de l’Université de Dakar veulent que la pensée de Cheikh Anta Diop, le parrain de leur université, soit restaurée. Ils l’ont fait savoir ce mardi, au cours d’une marche initiée dans l’espace universitaire par le Mouvement Carbone 14 et Campus 2 H, pour apaiser les espaces universitaires. «La marche, on l’a ficelée sur le thème : «L‘université parle au Peuple pour la réhabilitation de la pensée de Cheikh Anta Diop». Hors du cadre institutionnel, Cheikh Anta est connu et on a eu à faire le tour du pays avec des conférences. Les gens connaissent le nom mais maintenant, le nom c’est une chose. La production intellectuelle de Cheikh Anta Diop, c’est carrément autre chose», a fait savoir Saliou Papa Diop, chercheur, chargé de communication du Mouvement Carbone 14, qui renvoie au laboratoire Carbone 14 créé par Cheikh Anta Diop. Au-delà de l’instauration de la paix que vise cette marche, dans les espaces universitaires en proie à des «violences», avec la récurrence des affrontements entre étudiants et Forces de l’ordre. Le dernier en date, s’étant produit à l’Université de Bambey, suite au décès d’un étudiant. Les organisateurs assurent que le but de cette marche est de célébrer ce grand penseur qu’est Cheikh Anta Diop, «en poussant les gens à s’approprier son œuvre». «Pour nous, c’est l’élément le plus essentiel, l’œuvre. On peut même ne pas connaître l’homme, mais l’œuvre est titanesque», argumente le chargé de communication de Carbone 14. Nation négre et culture et Civilisation et barbarie sont parmi les œuvres les plus populaires de Cheikh Anta Diop. «Mais, les étudiants disent être dans l’incapacité de mettre la main sur les productions du grand penseur. Nous souhaitons que ces articles scientifiques soient mis à leur disposition. Les articles scientifiques de Cheikh Anta, j’en possède une collection. Et ils ne sont disponibles que dans deux bibliothèques, mais personne n’est scandalisé. C‘est comme si c’était normal», dénonce Saliou Papa Diop, qui ré-clame l’introduction dans les curricula, des enseignements de Cheikh Anta Diop dans le domaine des sciences humaines sociales et sciences exactes. «Il faut dire qu’il y a une partie coloniale de nos curricula. Le slogan de l’université Cheikh Anta Diop, c’est la lumière est ma loi. Quelle lumière ? A partir de 1950, ils ont fusionné les quatre facultés et c’est cette lumière là qu’ils ont reconduite. Alors que nous avions nos lumières endogènes ici», fait remarquer M. Diop.
Galien ou Cheikh Anta ?
Cheikh Anta Diop a rehaussé la race noire, en disant qu’elle a une culture, une histoire et une religion. Le chargé de communication de Carbone 14 trouve paradoxal que Galien soit célébré dans l’espace universitaire, en étant considéré comme le patron des pharmaciens, alors que «Cheikh Anta Diop ne dispose pas de ce privilège». «Galien est considéré comme le patron des pharmaciens, je n’ai rien contre ça. Ce que Galien a dit à l’homme noir, c’était une insulte, mais n’empêche, on est en train de le célébrer. On ne devrait même pas associer le nom de Galien à l’Afrique, c’est une insulte. On a d’autres modèles à célébrer, comme Cheikh Anta et d’autres», soutient M. Diop, qui souhaite aussi l’introduction des langues nationales dans les programmes scolaires. Repré¬sentant le directeur de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan), Dr Cheikh Abdoulaye Niang, chercheur à l’Ifan, de saluer l’initiative de cette marche, en «disant qu’il n’y a pas plus citoyen que de participer à cette initiative». C‘est d’ailleurs à l’Ifan que s’est révélé Cheikh Anta Diop, qui est un scientifique de formation doublé d’un historien et d’un an¬thro¬pologue, entre autres.
DROITS DE L’ENFANT, UN IMAM RAPPELLE LA RESPONSABILITÉ DE L’ETAT
L’Imam Ismaila Ndiaye, membre du bureau de la Ligue des Imams et prédicateurs du Sénégal, a rappelé, samedi, la responsabilité de l’Etat en matière de protection des droits de l’enfant.
Dakar, 25 déc (APS) - L’Imam Ismaila Ndiaye, membre du bureau de la Ligue des Imams et prédicateurs du Sénégal, a rappelé, samedi, la responsabilité de l’Etat en matière de protection des droits de l’enfant.
"L’État doit assurer la protection de l’enfant contre les dérives des adultes qui peuvent porter atteinte aux couches vulnérables. L’Etat doit aussi veiller à ce que les actions des pervers destructeurs et corrupteurs n’atteignent pas les enfants", a-t-il dit.
L’Imam Ndiaye animait un panel sur le thème ’’statut légal de l’enfant dans l’Islam, vision islamique du phénomène et préconisations’’ à l’occasion de la conférence sur ’’la problématique des enfants dans l’espace public, quelles alternatives au plan politique et islamique ?’’ organisée en ligne et en présentiel par le Consortium africain de recherche et d’information sur l’Islam et le monde (CARIIM).
Selon lui, les autorités étatiques ont le rôle d’assurer une éducation de qualité, accessible à tous, selon le besoin de chaque enfant. Il a ajouté que l’autorité doit aussi "apprendre aux enfants les valeurs qui fondent chaque société".
Sur le plan médical, le religieux a fait savoir que l’Etat doit assurer une couverture médicale de qualité.
"Chaque enfant a le droit aux meilleurs soins de santé possible, à l’information qui peut l’aider à rester en bonne santé. Si les parents ou les personnes responsables de l’enfant ne peuvent pas lui assurer la protection et les soins nécessaires, c’est l’Etat qui le prend en charge", a dit le prédicateur.
L’Imam, également vice-président du Fonds sénégalais pour la Zakat et expert dans la lutte contre la corruption, est revenu sur les causes et les conséquences de la situation des enfants de la rue.
Pour lui, les causes sont économiques, connectées parfois à phénomènes migratoires, des situations conflictogènes et à la destruction familiale.
’’Les punitions répétitives ressenties comme injustes par les enfants, les problèmes liés à la mendicité, le travail des enfants ou encore le phénomène d’urbanisation déséquilibrée peuvent être les causes de ce phénomène", a expliqué Ndiaye.
Pour le Sociologue Mamadou Abdoul Wane, ’’les droits les plus élémentaires des enfants sont violés’’. Il a donné l’exemple des droits à la nutrition, à la protection ou encore à l’éducation.
CRISE UNIVERSITAIRE: LES TRAVAILLEURS EN GREVE POUR 48 HEURES
Le Syndicat autonome des travailleurs des universités et centres universitaires (Satuc) va en grève pour 48 heures non renouvelable, dès aujourd’hui. Il veut la révision du décret 2021-1500 signé le 16 novembre 2021
Le Syndicat autonome des travailleurs des universités et centres universitaires (Satuc) va en grève pour 48 heures non renouvelable, dès aujourd’hui. Il veut la révision du décret 2021-1500 signé le 16 novembre 2021 qui les exclut de la participation à l’élection du chef du département et du chef d’établissement.
Après les étudiants des différentes universités du Sénégal, c’est au tour des travailleurs de ces universités de déclencher une autre grève. Le Syndicat autonome des travailleurs des universités et centres universitaires (Satuc) a décrété, hier, une grève de 48 heures non renouvelable. C'est un syndicat national qui est présent dans toutes les universités, sauf à l'UGB (université Gaston Berger de Saint-Louis). Les travailleurs des universités et centres universitaires ont organisé, hier, une assemblée générale pour dénoncer les contraintes qu'ils subissent. Si cette grève est maintenue, ça sera la deuxième fois, en l’espace de 15 jours.
Selon le coordonnateur du Satuc/Ucad, Lamine Badiane, une rencontre aura lieu avec le recteur. Ce sera, souligne-t-il, une rencontre tripartite. ‘’Nous espérons avoir un consensus fort pour que chaque partie puisse tirer son épingle du jeu’’, souhaite-t-il.
A l’origine de cette assemblée générale, le décret 2021-1500 signé le 16 novembre 2021. Selon ce décret, explique M. Badiane, les écoles et les instituts ayant rang de faculté sont au nombre de 8 à l’université, plus la biologie animale, la biologie végétale et la géologie. ‘’Le personnel administratif, technique et de service participait à l’élection du chef du département et aussi du chef d’établissement. Mais avec ce décret, nous nous sommes vu retirer ce droit de vote. Nous ne sommes pas d’accord sur le principe. Le combat sera mené sur le terrain. Il y aura aussi un combat juridique et tant que l’on ne sera pas remis dans nos droits, la situation risque de perdurer’’, menace-t-il.
Autre point de revendication : c’est la fidélisation en CDI pour un grand nombre de travailleurs qui ont des contrats de vacataire de très longue durée. ‘’Ils ont fait plus de 10 ans à l’université et ils doivent être régularisés. Il y a un autre point où le ministère doit jouer sa partition : Depuis trois ans, tous les bacheliers sont orientés vers les universités publiques. Actuellement, nous allons compter plus de cent mille étudiants. A la faculté de Lettres, sur 35 ou 40 000 étudiants, il n'y a que 50 personnels permanents’’, déclare Lamine Badiane pour dénoncer le sous-effectif.
Il en a profité pour expliquer certains problèmes sectoriels qui sont strictement liés à l’université Cheikh Anta Diop et qui ont été résolus, même si certains points restent critiques. Il s’agit, entre autres, de la gratuité de la consultation en médecine du travail, comme cela se fait dans les grandes structures. ‘’Le recteur a accepté notre demande. Cela va démarrer dès janvier. Nous allons aussi avoir une permanence aux heures de pause à l’IPM. Il y avait aussi des omissions au niveau de la prime de technicité pour quelques agents. Dès le mois prochain, elle sera mise en œuvre’’, renseigne-t-il.
ENCOURAGER LES ÉLÈVES À S’INTÉRESSER AUX SÉRIES SCIENTIFIQUES
Le système éducatif est traversé par un déséquilibre inquiétant entre le flux d’élèves dans les séries scientifiques et ceux des séries littéraires.
Le Centre académique et d’orientation scolaire et professionnel (CAOSP) a organisé, hier mercredi, une journée carrière académique au Théâtre de Verdure de Diourbel. Le thème est : «Les mathématiques et les sciences au-delà des stéréotypes». L’objectif visé à travers cette journée est d’encourager les élèves à s’intéresser aux sciences, aux mathématiques et à déconstruire les représentations défavorables à la promotion des mathématiques et des sciences.
Le système éducatif est traversé par un déséquilibre inquiétant entre le flux d’élèves dans les séries scientifiques et ceux des séries littéraires. Il y a eu 22,7% des élèves qui étaient inscrits dans les séries scientifiques en Seconde, en 2019, contre 81,54% pour les séries littéraires. Au niveau de l’académie de Diourbel, le taux des élèves orientés en Seconde S se situe à 38,18%. En 2020, le taux se chiffrait à 34,79% et, en 2021, on a 37,9% en Seconde.
Pour corriger les stéréotypes autour des séries scientifiques et des mathématiques, une journée carrière académique a été organisée au Théâtre de Verdure de Diourbel, sous le thème : «Les mathématiques et les sciences au-delà des stéréotypes». C’est une journée qui s’inscrit dans le cadre de la réorientation des enseignements apprentissages vers les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques, une priorité du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (PAQUET). Mme Ninou Diouf Gueye, la coordonnatrice du CAOSP (Centre académique et d’orientation scolaire et professionnelle) explique : «l’objectif visé à travers cette journée carrière académique est d’encourager les élèves à s’intéresser aux sciences, aux mathématiques et à déconstruire les représentations défavorables à la promotion des mathématiques et des sciences».
Pour Alioune Ndiaye, le secrétaire général de l’académie de Diourbel, «si on enlève le lycée scientifique d’excellence qui accueille des élèves avec des profils scientifiques, dans les 16 autres lycées de l’académie, il est difficile de compter 20 élèves qui font la série S1. En série S2, la situation est correcte mais c’est toujours en deçà des séries littéraires et des séries commerciales. Nous sommes à peu près à 30% dans les séries scientifiques, contre 70% pour les séries littéraires».
Des panelistes qui ont servi de modèles de réussite dans le domaine de la science ont partagé leurs expériences avec les élèves. Ce panel est suivi d’une visite de stands des structures scientifiques : hôpital, Senelec, Sonacos, Isra. Pour rappel, le nombre de potaches de Diourbel qui fréquentent le lycée d’excellence ne dépasse pas 3 à 4 élèves. «La création de ce Lycée scientifique d’excellence dans le Baol devrait être une source de motivation pour les élèves. Donc, il y a beaucoup d’efforts d’encadrement des élèves de 4ème et de 3ème à faire», a martelé l’inspecteur Alioune Ndiaye
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
LE CULTE DE LA NON-MAÎTRISE DU FRANÇAIS
EXCLUSIF SENEPLUS - L’école coloniale nous a fait aimer sa langue en nous poussant vers ce que Boris Diop appelle la haine de soi. Decroix devrait s'ériger contre cette disposition constitutionnelle conférant au français une primordialité sur nos parlers
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 22/12/2021
Invité à l’émission Jury du dimanche du 12 décembre dernier, le politicien député Mamadou Diop Decroix n’a pas mis de gants pour s’attaquer avec une cruelle goguenardise aux enseignants. Leur péché mortel ? Ne pas maîtriser le français de nos ancêtres les Gaulois qui nous sert de langue d’enseignement depuis plus deux siècles. « …On a parlé de la qualité de l’enseignement. On ne peut pas avoir une qualité de l’enseignement si on n’a pas la qualité de l’enseignant. On enseigne dans quelle langue ? On enseigne en français. Aujourd’hui, ceux qui enseignent, je suis désolé, ne maîtrisent pas le français », disait-il au micro du journaliste Mamoudou Ibra Kane. Decroix s’immerge dans ce poncif abyssal et itératif qui est chanté comme une antienne : les enseignants ne maîtrisent pas le français et c’est ce qui explique la baisse de niveau voire la nullité des apprenants. On cloue au pilori les enseignants qui, chaque jour, se sacrifient, nonobstant les mauvaises conditions tous azimuts auxquelles ils sont confrontés dans leur tragique quotidienneté. Et dire que de 2000 à 2012, Decroix a appartenu à un régime qui n’a jamais songé un tantinet à poser la problématique du français comme langue officielle, lequel a montré ses limites en 61 ans de pratique imposée. Quand Abdoulaye Wade accédait à la magistrature suprême, il était question que l’on remît en cause le legs quarantenaire politico-linguistique de Senghor. Que nenni ! La rédaction d’une nouvelle Constitution qui, en réalité, n’était pas nouvelle dans ses grandes lignes, ré-officialisa le français comme la langue-déesse qui surpasse nos dialectes pluriels, lesquels n’ont même pas le statut de sous-langue aux yeux du colon et de ses suppôts locaux. Imposer que « celui qui ne sait ni lire ni écrire en français (article 28 de la Constitution) ne doit pas aspirer à la magistrature suprême » est un acte de discrimination et d’exclusion d’une bonne partie de la population statistiquement et « francisément » analphabète à 54,6%. Bref, le français est un instrument de ségrégation sociale, une langue de domination. Et cet oukase linguistique, la France l’a imposé à toutes ses colonies africaines qui l’ont gravé comme du marbre dans leurs Chartes fondamentales respectives. Pourtant, cette France n’a point inscrit expressément dans sa Constitution que « pour être candidat à la République, il faut savoir lire et écrire le français ».
Les communistes sont connus pour leur aversion au colonialisme et à toute idéologie qui porterait ou perpétuerait le projet colonial. Mais le Sénégal est le pays des paradoxes doctrinaux et des salmigondis idéologiques. Devant les bonheurs et les honneurs, des marxistes-léninistes et des maoïstes ont préféré brocanter leurs ardentes décennies de lutte chevillée à un socle idéologique apparemment imperturbable contre l’ivresse des voluptés du pouvoir.
Aujourd’hui, le combat que le député Diop Decroix doit mener est de mettre en branle une réflexion profonde qui promeut nos langues nationales et leur donne leur véritable place dans nos options et objectifs de développement.
Le mépris de Cheikh Anta contre l’extase senghorienne
Dans « Ethiopiques », Léopold Sédar Senghor qui est chantre ou aède du français s’extasie sans retenue devant la beauté divine de la langue de ses maîtres en ces termes laudatifs : « Si nous sentons en nègres, nous nous exprimons en français, parce que le français est une langue à vocation universelle. Car je sais ses sources pour l'avoir goûté, mâché, enseigné, et qu'il est la langue des dieux. Chez nous, les mots sont naturellement nimbés d'un halo de sève et de sang ; les mots du français rayonnent de mille feux, comme des diamants. Des fusées qui éclairent notre nuit. » Pourtant, c’est lui qui disait « assimiler et non être assimilé », c’est-à-dire « saisir par la pensée un objet de connaissance et l'intégrer à son propre fonds intellectuel » ou « acquérir des connaissances nouvelles » et non « s’intégrer dans un groupe social au point de perdre son identité ».
Malheureusement, l’école coloniale nous a fait aimer sa langue en nous poussant vers ce que Boubacar Boubacar Boris Diop appelle « la haine de soi ». Nous nous abîmons dans une contemplation extatique quand nous entendons nos enfants parler avec aisance la langue coloniale. Combien de fois, dans nos écoles-purgatoires, n’a-t-on pas fait passer au fouettage, à la « cravacherie » tout apprenant téméraire ou imprudent qui baragouine la langue du maître blanc ? Et combien de fois sommes-nous restés insensibles, indifférents devant nos enfants et même de grandes personnes qui massacrent les règles de fonctionnement de nos langues maternelles ?
Cheikh Anta Diop tout comme Majmouth Diop, Ousmane Sembène et autres ardents défenseurs des langues nationales s’est toujours dressé contre le projet senghorien qui fait du français notre langue véhiculaire en réduisant les nôtres à de simples dialectes vernaculaires. Pour eux, le français est comme un cheval de Troie du colonisateur dont la mission princeps est d’investir nos langues et les reléguer à de simples sous-langues s’il ne les anéantit pas. Par conséquent, Diop Decroix, ancien communiste reconverti à la religion libérale, devrait plutôt s’inspirer de ces résistants à l’impérialisme du français au lieu de morigéner les enseignants qui se sont abreuvés à une source linguistique qu’on leur a imposée depuis des décennies mais qui ne parvient toujours pas à étancher leur soif de connaissances.
El Hadji Abdou Aziz Faty, dans sa publication « Politiques linguistiques au Sénégal au lendemain de l'Indépendance. Entre idéologie et réalisme politique », démontre l’importance de la maitrise de nos langues nationales dans tout projet de développement et de civilisation : « En 1817 s’ouvre la première école française à Saint-Louis sous la direction d’un instituteur laïc du nom de Jean Dard. Celui-ci est confronté d’emblée à une tâche de grande ampleur car, quelque statut que la langue française puisse avoir sous ces contrées, elle demeurera toujours une langue étrangère pour les enfants sénégalais. C’est alors que Dard commence à s’interroger sur la méthode à suivre. Deux voies s’offrent à lui : privilégier des leçons de langue (grammaire) pour une bonne connaissance des bases du français ou passer par la langue maternelle des enfants, le wolof, en vue d’une traduction. Il opte pour cette dernière, qui consiste à faire acquérir aux enfants une conscience linguistique claire de leur langue maternelle avant de les faire entrer dans une langue étrangère, le français. La voie choisie par Jean Dard, le détour par la langue maternelle des enfants, nécessite une bonne maîtrise du wolof. Il l’apprend et le maîtrise au point d’en écrire une grammaire et un vocabulaire. Ses élèves peuvent ainsi lire en wolof pour ensuite traduire en français. En procédant de cette manière, Dard s’éloigne du fameux « projet méthodologique » tracé par les autorités coloniales qui, d’ailleurs, ne tardent pas à réagir. En 1822, Jean Dard est démis de ses fonctions d’enseignant sous le prétexte de son inefficacité pédagogique. Restant persuadé du bien-fondé de son choix après sa destitution, Dard affirmait : « La civilisation des Ouolofs est plus que négligée, elle est mise à l’oubli puisqu’on a cessé d’instruire les noirs au Sénégal dans leur langue. Car, quoi qu’on en dise, il faut que les noirs soient instruits dans leur langue maternelle ; sans cela, point d’établissements durables, point de civilisation. » »
Et c’est ce que Philippe Rey a compris quand il affirme que « lorsque des enfants acquièrent des connaissances dans leur langue maternelle, ils progressent plus rapidement que s’ils font le détour par une langue secondaire ».
Cette conception de Dard sur l’utilité des langues maternelles rejoint aussi celle de Cheikh Anta Diop qui, « Dans Nations Nègres et Culture », est catégorique sur l’importance de promouvoir les langues locales : « Il est plus efficace de développer une langue nationale que de cultiver artificiellement une langue étrangère : un enseignement qui serait donné dans une langue maternelle permettrait d’éviter des années de retard dans l’acquisition de la connaissance. Très souvent, l’expression étrangère est comme un revêtement étanche qui empêche notre esprit d’accéder au contenu des mots qui est la réalité. »
Toute langue véhicule une culture. Qui perd sa langue perd sa culture. « Une société qui n’est pas enracinée dans sa culture, consciente des valeurs qui sont les siennes, ne peut aspirer au développement juste en copiant les autres. La langue, en tant que système abstrait sous-jacent à tout acte de parole, est avant tout un système de pensée qui est vecteur du savoir technologique propre à la société qui en a l’usage. Une langue, quelle qu’elle soit, si elle n’est utilisée quotidiennement ni au sein de l’administration ni dans le système éducatif et se trouve de plus en plus délaissée dans le cercle familial, est vouée à une disparition certaine », dixit Johanes Agbahey.
Voilà ce qui explique essentiellement les retards de développement de tous les pays qui ont voulu exclusivement faire de la langue du colon un instrument de science et de développement en confinant les langues locales à de simples idiomes vernaculaires. Cela fait 204 années que nous étudions avec le français glottophage et 61 ans que nous en avons fait notre langue officielle et, pourtant, plus de 50 % de la population se heurtent à sa complexité lexicale voire sa difficulté grammaticale et syntaxique. Le mal est plus profond que ne le laisse penser Diop Decroix. Il est structurel et structural. En tant que député du peuple depuis une décennie, Diop Decroix doit aller dans le sens d’une initiative de lois réformistes qui remettraient en cause cette disposition constitutionnelle conférant au français cette primordialité linguistique sur nos parlers endogènes. C’est sur cela que les enseignants l’attendent.
Mais en attendant Decroix, les enseignants continuent de porter leur croix en passant sous les fourches caudines d’un système d’enseignement importé et imposé.
PS : Je me permets d’apporter quelques corrections au texte de Diop Decroix, maître ès-français, publié dans plusieurs sites le 15 décembre 2021. Certainement que le mien regorge plus de fautes mais je ne me fais point de complexe d’estropier cette langue importée qu’on m’a imposée.
Texte original
« J’ai lu l’article de François Soudan où est publiée une liste de personnalités dans laquelle on trouve pêle-mêle Nicolas Sarkozy, François Hollande, Jean Pierre Mbemba, bref d’anciens présidents de la République ou d’institutions nationales, d’anciens Premiers ministres, des milliardaires et des personnalités très en vue dans le monde comme Julius Malema d’Afrique du Sud, etc. Toutes ces personnalités selon monsieur Soudan auraient bénéficié des largesses du président Alpha Condé. Et, comme un cheveu dans la soupe, mon nom apparaît dans ce gotha. Monsieur Soudan s´est lourdement trompé sur mon compte. Je signale que je ne connais pas monsieur François Soudan et que lui non plus, ne me connaît pas.
Je crois cependant avoir compris son objectif : Secouer des personnalités de par le monde pour lesquelles Alpha Condé aurait accordé des faveurs pour qu’elles retournent l’ascenseur et qu’elles bougent en soutien à leur bienfaiteur. L’objectif est louable mais la méthode me semble quelque peu approximative pour les raisons suivantes : Pour les faux amis d’Alpha Condé, s’il en existe, un article de presse, fût-il de François Soudan, ne changera pas d’un iota leur posture. Ils ne feront rien de toutes façons pour le président Condé. Peut-être même qu’ils s’essayent déjà à devenir les amis des nouvelles autorités. Les choses marchent malheureusement ainsi ici et là dans le monde.
Quant aux vrais amis d’Alpha dont je me réclame, même s’ils n’ont pas été toujours d’accord avec lui, ils ne l’abandonneront pas, quand bien même leurs moyens d’actions peuvent être relativement limités. Mais ceux-là, ce n’est pas l’argent qui les liait à Alpha Condé.
Dans mon cas, c’est au moins 20 ans avant son accession à la présidence de la République de Guinée que j’ai connu Alpha Condé. Entre 1994 et 2010, on a beaucoup échangé entre nous deux et aussi, par moments, entre les deux partis. J’ai pris part à ses congrès et lui aussi a pris part à nos événements ici à Dakar ou à Paris. Mais en dépit de tout cela, jamais l´argent ne s´est mêlé à ses relations. Je pense qu’il avait une certaine conception de nos rapports et je la respectais. Ma famille, mes proches et certains qui ne sont même pas dans mon cercle restreint savent bien de quoi je parle. Les raisons qui fondent nos relations sont que nous partagions des principes communs sur l’anti-impérialisme et sur l’unité de l´Afrique. Et je le prenais pour un camarade, un grand frère. Ça n’a pas changé.
Monsieur Soudan soutient que les amis d’Alpha Condé n’ont pas été entendus depuis son éviction. Me concernant ce n’est pas exact.
La situation en Guinée a toujours retenu mon attention. Il y a deux ans déjà, j’ai écrit pour alerter. (Il donne une référence de dakaracatu.com). Par la suite, dès le lendemain du coup d’État, je me suis exprimé sur ma page Facebook le 6 septembre 2021. Concluons : Lorsque le président Alpha Condé sortira de sa situation actuelle, je le lui souhaite ardemment, je pourrais, si nécessaire, expliciter certains aspects qui montreront que ce que monsieur François Soudan a écrit est fort éloigné de la réalité, du moins en ce qui me concerne. »
Texte corrigé : les corrections sont en gras
« J’ai lu l’article de François Soudan où est publiée une liste de personnalités dans laquelle on trouve, (virgule) pêle-mêle, (virgule) Nicolas Sarkozy, François Hollande, Jean Pierre Mbemba, bref d’anciens présidents de la République ou d’institutions nationales, d’anciens Premiers ministres, des milliardaires et des personnalités très en vue dans le monde comme Julius Malema d’Afrique du Sud, etc. Toutes ces personnalités, (virgule) selon monsieur Soudan, (virgule) auraient bénéficié des largesses du président Alpha Condé. Et, comme un cheveu dans la soupe, mon nom apparaît dans ce gotha. Monsieur Soudan s´est lourdement trompé sur mon compte.
Je signale que je ne connais pas monsieur François Soudan et que lui, (virgule) non plus, ne me connaît pas.
Je crois, (virgule) cependant, (virgule) avoir compris son objectif : lettre minuscule secouer des personnalités de par le cette expression est maladroite ; « du » est plus convenable monde pour lesquelles « auxquelles et non « pour lesquelles » Alpha Condé aurait accordé des faveurs pour qu’elles retournent l’ascenseur et qu’elles il devait éviter la répétition de « qu’elles » ; c’est un peu maladroit bougent en soutien à leur bienfaiteur. L’objectif est louable mais la méthode me semble quelque peu approximative pour les raisons suivantes : Pas de majuscule après « deux points » Pour les faux amis d’Alpha Condé, s’il en existe, un article de presse, fût-il de François Soudan, (virgule) ne changera pas d’un iota leur posture. Ils ne feront rien de toutes façons pour le président Condé. Peut-être même qu’ils s’essayent déjà à devenir les amis des nouvelles autorités. Les choses marchent malheureusement ainsi ici et là dans le monde.
Quant aux vrais amis d’Alpha dont je me réclame, même s’ils n’ont pas été toujours d’accord avec lui, ils ne l’abandonneront pas, quand bien même « quand bien même est suivi du conditionnel » leurs moyens d’actions peuvent pourraient être relativement limités. Mais ceux-là, ce n’est pas l’argent qui les liait à Alpha Condé.
Dans mon cas, c’est au moins 20 ans avant son accession à la présidence de la République de Guinée que j’ai connu Alpha Condé. Entre 1994 et 2010, (virgule) on a beaucoup échangé entre nous deux ce n’est pas la peine d’écrire « entre nous deux » et aussi, par moments, entre les deux partis. J’ai pris part à ses congrès et lui aussi a pris part à nos événements ici à Dakar ou à Paris. Mais en dépit de tout cela, jamais l´argent ne s´est mêlé à ses nos ? relations. Je pense qu’il avait une certaine conception de nos rapports et je la respectais. Ma famille, mes proches et certains qui ne sont même pas dans mon cercle restreint savent bien de quoi je parle. Les raisons qui « ont fondé » pour la concordance des temps avec « partagions » fondent nos relations sont que nous partagions des principes communs sur l’anti-impérialisme et sur l’unité de l´Afrique. Et je le prenais pour un camarade, un grand frère. Ça n’a pas changé.
Monsieur Soudan soutient que les amis d’Alpha Condé n’ont pas été entendus depuis son éviction. Me concernant, (virgule) ce n’est pas exact.
La situation en Guinée a toujours retenu mon attention. Il y a deux ans déjà, j’ai écrit pour alerter. (Il donne une référence de dakaracatu.com). Par la suite, dès le lendemain du coup d’État, je me suis exprimé sur ma page Facebook le 6 septembre 2021. Concluons : pas de majuscule après une virgule Lorsque le président Alpha Condé sortira de sa situation actuelle, je le lui souhaite ardemment, je pourrais, si nécessaire, expliciter certains aspects qui montreront que ce que monsieur François Soudan a écrit est fort éloigné de la réalité, du moins en ce qui me concerne.
DEBAUCHAGE DE SES ENSEIGNANTS PAR L’ÉTAT, L’OFFICE DIOCESAIN DENONCE UNE PRATIQUE PEU CATHOLIQUE
Les derniers recrutements des enseignants issus du privé catholique par le ministère de l’Education nationale, irritent l’Office national de l’enseignement catholique du Sénégal, qui dénonce une volonté de saigner son personnel
Les derniers recrutements des enseignants issus du privé catholique par le ministère de l’Education nationale, irritent l’Office national de l’enseignement catholique du Sénégal, qui dénonce une volonté de saigner son personnel.
Ce ne sont pas des choses ca¬tholiques : 173 permanents en contrat à durée indéterminée dans l’enseignement catholique, détenteurs d’un diplôme professionnel, pour la presque totalité, ont été débauchés par l’Etat. L’Office national de l’enseignement catholique du Sénégal «s’ins¬crit en faux contre les agissements dépouillés de toutes formes de délicatesse de son ministère de tutelle». Selon l’Onecs, depuis le mois de septembre 2021, à la veille des ouvertures scolaires, le ministère de l’Edu¬cation nationale saigne la ressource humaine de l’enseignement catholique, par des recrutements de l’ordre du déloyal.
Dans un communiqué : «L’Onecs déclare que le nombre n’est peut-être pas essentiel, mais la qualité si, comment remplacer ces compétences en pleine année scolaire ?»
L’Office national de l’enseignement catholique du Sénégal affirme avoir adressé plusieurs correspondances avenantes et discrètes, qui sont restées sans réponse. Et ajoute la note, ayant respecté toutes les procédures administratives à sa portée, l’Onecs est dans l’obligation de prendre à témoin, l’opinion publique. L’Onecs demande, «solennellement, que cesse cette pratique discriminatoire», au nom des liens institutionnels historiques qui unissent l’Etat et l’enseignement catholique, de la contribution qualitative de l’enseignement catholique dans la construction d’un Sénégal émergent, de sa disponibilité toujours renouvelée à la collaboration avec l’Etat et ses institutions.
MACKY EST AU CŒUR DE CE QU'IL DÉNONCE
On assiste aujourd’hui au Sénégal à des recasements publics et internes d’agents non assermentés dans la fonction publique. Ce qui décrédibilise de plus en plus l’administration. Le chef de l’Etat, qui en a fait le constat, serait complice de la situation
Au Sénégal, on assiste aujourd’hui à des «recasements publics et internes» d’agents non assermentés dans la Fonction publique. Ce qui décrédibilise de plus en plus l’administration. Le chef de l’Etat, qui en a fait l’aveu, serait un complice de cette situation, selon des syndicalistes d’enseignants qui proposent la restructuration des recrutements sur la base de dossiers.
L’administration aurait toujours été un appendice de protection contre les prédateurs et autres magouilleurs qui mettent à genou ou carrément à terre des structures et autres entreprises en très peu de temps. C’était une administration de qualité suivant les règles de l’art. Mais aujourd’hui, elle est truffée d’agents non assermentés recasés par des personnalités haut placées. Beaucoup n’ont pas les qualifications pour exécuter les tâches pour lesquelles ils sont recrutés. «On recrute quelqu’un qui a un bac plus 2, qui perçoit un salaire qui fait 5 fois celui de l’enseignant. Ce sont des personnes qui n’ont pas les profils requis pour être recrutées, mais que l’on recrute sur des bases politiciennes, de clientélisme et de népotisme. Dans la fonction publique, pour occuper certains postes, il faut être un fonctionnaire de la hiérarchie A. Mais les autorités contournent les règles par des contrats spéciaux.
La masse salariale est bouffée par ces agents et des institutions comme le CESE. On utilise des moyens de contournements, et c’est ce qui est à l’origine de ces dérives», estime Ndongo Sarr du Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement moyen et secondaire du Sénégal (Cusems). «Le plus souvent, ce sont les neveux, les nièces, les amis des directeurs qui constituent cette pléthore de personnels qui ne savent pas faire ce qui les attend comme tâches dans l’administration, et qui sont là à consommer le budget de l’Etat. Ce ne sont pas que des taupes, mais ce sont aussi des gens placés par des hauts gradés. C’est pourquoi, aussi, il n’y a pas de secret professionnel dans certaines structures étatiques», enfonce son collègue Dr Modou Ngom qui s’indigne surtout des «recasements internes». «Parfois, quand il y a un poste vacant, au lieu de faire un appel à candidatures pour des agents assermentés, les responsables demandent aux collaborateurs d’aller faire une formation payante de master par exemple et de revenir pour ledit poste. C’est comme ça qu’on engouffre les gens dans les postes de directions et c’est scandaleux !» estime-t-il.
Des critères de recrutement qui laissent à désirer
En effet, les critères de recrutement dans la Fonction publique laissent à désirer, et permettent le recrutement de personnes non qualifiées qui touchent des salaires sans aucun rapport avec leurs qualifications. C’est le chef de l’Etat, lui-même, qui dénonce les recrutements anarchiques et clientélistes. Il estime qu’ils devraient être bannis de l’administration afin de maintenir la qualité dans les structures publiques et préserver le budget de l’Etat. Un aveu d’échec, selon des syndicalistes d’enseignants comme le secrétaire général du Cusems Authentique, Dame Mbodj, qui considère que le président de la République est «au cœur de ce qu’il dénonce» car c’est lui qui nomme aux emplois civils et militaires. Dame Mbodj assène ses vérités. «Il doit être au courant de tout et bien informé. Cet effet de surprise dénote qu’il n’est pas à la hauteur», a-t-il martelé.
«C’est lui qui a nommé le ministre de la Fonction publique. Cela veut dire que les critères ne sont plus respectés. Il l’avoue, c’est parce qu’il y a catastrophe, des failles et des agents du ministère des Affaires étrangères ont été épinglés et des députés à l’Assemblée nationale incriminés dans le trafic de passeports diplomatiques», rappelle pour sa part Tamsir Bakhoum alias Ngoloum du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss) qui dénonce cette «mauvaise politique de l’Etat» et demande au président Sall de «revoir son entourage». Selon lui, le chef de l’Etat doit surtout ordonner que les recrutements dans la Fonction publique se fassent conformément aux principes administratifs. Ce pour donner la chance à tout le monde et recruter sur la base de dossiers et non de clientélisme.
Docteur Modou Ngom, chargé de la formation au Cusems, plaide lui aussi pour le recrutement sur dossiers en mettant en place un comité dans lequel les membres pourraient mesurer le travail à abattre par des personnes qualifiées à proposer à l’autorité pour nommer le meilleur profil. « Autrement dit, il faut des candidatures publiques avec des comités indépendants qui trient les dossiers, classent les candidats les plus méritants qu’ils proposent à l’autorité qui va se charger du recrutement. Il faudrait aussi qu’on remette un cahier des charges aux nouvelles recrues pour leur signifier clairement que, si elles ne travaillent pas, elles seront remerciées. C’est comme ça qu’on doit restructurer les recrutements. Si on fait recours à cette méthode, le Sénégal va décoller.
Aussi, si les Sénégalais savaient que le directeur ne peut recruter personne dans sa famille, que tout se fait sur la base de qualifications, alors ils allaient arrêter de mettre la pression sur certains directeurs membres de leurs familles», propose notre interlocuteur. Pour lui, il faut instaurer impérativement des concours et d’autres types de recrutement basés sur des dossiers et des appels à candidatures...