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24 avril 2025
Développement
par Serigne Filor
COVID- 19, L'ENNEMI DU MONDE
La naissance de ce virus peut revêtir un caractère purement fatidique mais sa propagation relève sans nul des volontaires faillibilités de l’Homme. Nous ne sommes pas obligés d’accepter le monde tel qu’il est, la pandémie en a apporté la preuve claire
Si on se posait la question de savoir ce qui pourrait mettre à mal le monde, ce qui serait capable d’arrêter toutes les dynamiques d’évolution des choses du monde, ce qui convoquerait inévitablement la solidarité entre opposants et tenants du pouvoir et réduirait en fait le discours des hommes dans l’unique phrase de « Restez chez vous, sauvez des vies », on serait certainement plus enclins à penser à une guerre ou d’autres calamités qui avaient l’habitude de bouleverser le monde qu’un virus invisible. Apparu en premier lieu en Chine, certains s’étaient mis à croire qu’il est la conséquence directe d’une persécution des musulmans dans ce pays, les manifestations d’une colère divine. Mais plus tard, en continuant sa visite dans les autres pays figurant sur sa carte d’exploration, le virus a été perçu autrement et qu’il est désormais plus diligent d’avancer qu’il est l’ennemi du monde entier.
La pandémie du Covid-19 a mis en exergue le caractère faillible, fragile et faible des hommes, leur incapacité à réagir contre les autres créatures largement soutenues par le Seigneur ; toutes leurs actions sont aujourd’hui limitées par cet être vivant invisible. Les temps sont durs. Les hommes, tous les hommes souffrent. Certains d’entre eux ou tout le monde, se seraient mis à agenouiller devant l’ennemi, s’il était au moins visible, ne serait-ce que lui demander un pardon ou de nous dire ce dont il aurait vraiment besoin pour quitter ce monde. Mais je doute fort qu’il veuille des négociations. Malgré les innombrables mesures prises, qui demandent de grands moyens humains et matériels, le coronavirus continue toujours d’épancher sa « soif d’âmes » en abattant au quotidien des milliers de personnes dans le monde.
Derrière l’hécatombe qui accompagne son apparition et en plus de l’humanité dans les relations sociales qu’il s’attèle farouchement à reconquérir, ce virus a apporté un clair
message au peuple du monde entier, il a fait savoir à toutes ces nations qui font la conquête d’une puissance, d’une autonomie par le biais d’une exploitation d’autres nations, que la terre ne peut connaître ce qu’il y a de mieux ainsi et attiré l’attention des plus fragiles sur la nécessité accrue de se désenvelopper, de se déchaîner, de travailler pour être au dessus de leurs potentialités et de se réaliser autrement en s’appuyant d’abord sur leurs moyens propres, quelques maigres soient-ils. Aujourd’hui, comme on le sait, toutes les frontières sont fermées, chaque pays essaie à sa manière de se débarrasser du virus. Les pillages, s’ils se font toujours, ils sont relégués au second plan, dans une période autre que celle que nous sommes tous en train d’endurer. Les temps sont durs !
Certains animaux réapparaissent avec le confinement des hommes, un temps où leurs actions sur l’environnement sont limitées. Une autre manière de vivre qui amoindrit les prémices de cette ère d’anthropocène est née, prescrivant l’Homme à mener une vie qui ne porterait pas atteinte celle des autres terriens et qui stipule de fait que la prospérité d’une vie ne peut s’acquérir avec cette folle course au développement mettant en péril la planète tout entière. Les nations les plus prospères dans ce monde n’enterrent plus leurs morts séparément, elles les brûlent ou les entassent par vingtaine, trentaine ou même par cinquantaine dans une tombe, à cause de leurs nombreux effectifs. Celles qui se jugeaient faibles, elles sont jusque-là moins touchées ! La leçon est à retenir ; la vie est une expérience, elle ne se résume pas à une
seule question de chiffres.
Qu’il provienne d’une fuite dans un laboratoire, fabriqué par des entités occultes ou qu’il soit juste une sorte de condamnation divine, cette crise inédite a occasionné une situation mondiale inédite : le monde a enfin connu la démocratie de la létalité. Il ne s’agit pas dans cette crise que les plus forts tuent les plus faibles pour vivre mais il s’agit là d’une susceptibilité commune vis-à-vis de la mort. Les riches meurent, les pauvres meurent.
Que devons-nous dire ? Que devons-nous faire ? Il faudrait bien que les coruscants dans l’art de communiquer, communiquent, sensibilisent ; ceux dans la médecine, soignent, cherchent le vaccin anti-coronavirus, et ainsi de suite,... Il convient, pour sortir de cette situation piteuse que cette crise nous a plongés, d’achever cette responsabilisation sociale, que chaque habitant du monde remplit son devoir envers le monde, suivant les paramètres de la partie terrestre où il mène sa vie. Certes, la naissance de ce virus peut revêtir un caractère purement fatidique mais sa propagation relève sans nul doute des volontaires faillibilités de l’Homme.
Les Etats du monde ont échoué ! Certains se sont mis à vouloir dissoudre l’indiscipline de leurs citoyens, d’autres à vouloir provoquer un éveil des consciences dans les plus brefs délais, ne serait-ce que pour ralentir le rythme de contamination. Hélas ! Cela ne marche pas, cela ne peut marcher. Et, en général, les hommes ont aussi connu un échec dans le maintien d’une humanité inaltérée. Certains profiteraient de la crise pour voler les deniers publics tout en sachant que cela ne fait qu’empirer la situation que nous endurons désolément. Certaines habitudes de vie acquises avec la pauvreté ou avec un mode de vie misérable n’ont pas leur place dans un monde merveilleux.
Encore faudrait-il respecter les règles ou les sollicitations édictées pour retrouver notre mode de vie ancien. Nous ne sommes pas obligés d’accepter le monde tel qu’il est, la Covid-19 en a apporté la claire preuve. Nous pouvons travailler pour rendre notre espace de vie meilleur. Il faudrait de ce fait que chacun se tient loin des faits et gestes qui, en plus de faire mal à ses semblables, pourraient empêcher l’épanouissement des autres créatures vivantes. Il faudrait bien que l’Etat de chaque nation élabore des politiques qui sont dans une droite ligne de relever leurs propres défis suivant les manières les plus humaines, qui ne mettraient pas en mal les habitants d’autres pays. Le monde serait plus merveilleux dans une union de paix que dans un impérialisme chauvin.
Le monde est meilleur suivant que nous travaillons pour le rendre ainsi.
Serigne Filor est étudiant en Sciences économiques et Gestion à l’université Gaston Berger de Saint-Louis.
par Abdourahmane Ba
QUAND LA LUTTE CONTRE LE COVID-19 VIRE AU « MYTHE DE SISYPHE »
Le slogan « apprenons à vivre avec le Covid-19 » lancé par les autorités est venu mettre progressivement un terme à une approche de lutte inefficace promue par le CNGE
Dès les premières heures du Covid-19 dans notre pays en mars 2020, le Comité national de gestion des épidémies (CNGE) et les experts qui le conseillent ont très vite poussé nos dirigeants vers l’adoption de mesures de restriction, de confinement et de distanciation les plus draconiennes pour essayer de venir à bout de Covid-19 dans des délais record. Fort de son expérience exceptionnelle acquise durant la lutte contre le virus Ebola en 2014-2015 et de ses échanges d’information sur le Covid-19 avec des médecins et experts depuis la Chine, le CNGE et ses structures affiliées étaient convaincus que le confinement, la distanciation et la fermeture des réseaux de transport domestiques et internationaux, entre autres, permettront d’arriver effectivement à vaincre la progression du Covid-19.
Très vite, avec un nombre de cas infectés très faible et leur bonne localisation, le déploiement d’une stratégie impressionnante de dépistage systématique et d’isolement des cas testés positifs, ainsi que l’adoption d’une terminologie qui distinguait les types de cas (importés, contacts, communautaires, cas suivis, cas graves, cas évacués, cas en réanimation, cas morts, etc.), plusieurs analystes avaient commencé à claironner une victoire sur le Covid-19 et à vendre l’expérience et l’expertise sénégalaises à l’échelle internationale. Dans ce mouvement triomphaliste et ses semblants de succès, le CNGE et ses satellites du ministère en charge de la santé ont même adopté le travail en cavalier seul, en écartant les avis des scientifiques, chercheurs, universitaires et autres experts des plus prodigieux du pays.
Pour valider et accompagner cette stratégie de quasi-confinement, qui semblait donner des fruits à tout point de vue dans des délais courts, le gouvernement a mis en place un plan de résilience économique et sociale à plusieurs composantes d’un coût total de 1000 milliards de F CFA. Un plan très vite élaboré est lancé, qui touchait presque tous les secteurs et définissait des stratégies et approches claires pour apporter le soutien à l’économie, au secteur de santé, aux impactés y compris les ménages les plus vulnérables. Le gouvernement a aussi défini et mis en œuvre une stratégie de communication autour du plan de résilience afin de maintenir un dialogue constant avec l’ensemble des parties durant cette période de distanciation et pour essayer de garantir une mise en œuvre effective. Une stratégie de mobilisation des ressources très clairement déclinée a aussi été mise en œuvre. Avec l’installation même tardive d’un comité national de suivi dirigé par un militaire rompu, tout était presque au top.
L’heure n’est pas encore au bilan final, et la lutte contre le Covid-19 demeure toujours la priorité vitale en dehors des divertissements intellectuels sur les actions des uns et des autres. Cependant, force est de constater qu’il y a des leçons à apprendre à mi-chemin pour les intégrer progressivement dans la nouvelle forme de lutte évolutive et adaptative définie par le chef de l’Etat à partir de son discours de réorientation de la lutte contre le Covid-19 du 11 mai 2020. Le discours a marqué un tournant décisif dans l’approche de lutte initialement mise en œuvre et a apporté à mon avis une bouée de sauvetage au CNGE piégé par sa stratégie rigide et à productivité et efficacité mitigées. Plusieurs facteurs sont venus montrer les limites de la stratégie adoptée dès le début.
L’effet de la stratégie adoptée au début sur la progression du Covid-19 dans le pays est plus que discutable. On pourrait croire que cette approche aurait un effet sur la vitesse de propagation du virus, mais c’est tout à fait approximatif. Le seul effet qui pourrait être confirmé est le blocage de la progression entre les régions et entre les départements et qui serait dû au couvre-feu et l’interdiction des voyages intérieurs. Le fait qu’au soir du 11 mai 2020, 22 départements n’étaient pas encore touchés par le Covid-19 pourrait attester d’un effet d’arrêt de propagation dû au couvre-feu. Mais force est de constater que la progression du virus à l’intérieur des régions et départements touchés était hors de contrôle de la stratégie du CNGE.
Ainsi, cette stratégie aurait un impact inter-régional minimal sur la progression, mais resterait inefficace au niveau intra-régions et intra-départements, du moins pour les localités déjà touchées. La porosité des routes et l’usage des moyens de transports sur des pistes non-contrôlées par les forces de l’ordre notamment depuis la fermeture du marché « Ocass » de Touba par arrêté du préfet de Mbacké le 21 avril 2020 et la débandade des commerçants et marchands ambulants, a aussi mis en faiblesse l’effet positif minimal inter-localités de la stratégie.
Il faut aussi souligner l’effet de surcharge des structures sanitaires et hôtelières d’isolement de « cas contact » surtout à Dakar et à Touba créé par une stratégie de garde systématique de tous les « cas positifs » dans les structures de santé et des « cas contact » dans des hôtel réquisitionnés. Cette approche de remplissage sans arrêt de structures sanitaires à faibles capacités d’accueil et de prise en charge et des hôtels au nombre de places limité, sans aucune clarification des tactiques d’exit et avec l’absence de traitements efficaces connus du Covid-19, menait certainement vers l’impasse.
Voilà ainsi une bonne erreur d’approche dans la stratégie initiale due à un optimisme exagéré et une mauvaise appréciation des capacités inouïes de progression de ce virus qui a même surpris les nations les plus développées de la planète. Cet optimisme béat d’un départ euphorique qui a fini de créer ces surcharges et à entraîner un effet « blow-up » est sûrement dû à une inexpérience certaine, car Ebola et Covid-19 sont deux paradigmes différents, et à une peur cachée d’un potentiel accroissement des « cas graves » ou « cas en réanimation » qui feraient croupir nos structures sanitaires. Mais le remplissage systématique sans connaissance de l’issue finale était-il la meilleure tactique disponible ?
Il faut aussi souligner des limites dans l’approche de dépistage systématique de tous les « cas contact » confinés dans des hôtels et l’information à outrance tous les matins sur des statistiques et données épidémiologiques incomprises par la population au sens large. Le nombre de « cas contact » gardés et dépistés négatifs est énorme (plus de 87%) et pousse à se poser des questions sur l’efficience et l’efficacité de l’approche consistant à les dépister systématiquement, surtout si on sait que le virus disparaîtrait dans l’organisme ou l’immuniserait au bout d’un certain temps sans signes manifestes du porteur.
Il est aussi clairement démontré par plusieurs experts en communication sociale et gestion de crise que l’information à outrance sur les statistiques et les données épidémiologiques a pris le dessus et a noyé lamentablement la communication portant sur les mesures de distanciation et l’éducation des populations sur les attitudes à prendre, augmentant ainsi les capacités de progression du virus. Cette erreur dans l’approche de communication et information due certainement à des luttes de positionnement et de leadership au sein du CNGE et des structures du ministère en charge de la santé, ainsi qu’à une absence de stratégie claire de communication et information en temps de crise et de pandémie, a créé un écran de fumée et a cloué au sol tous les efforts d’éducation et de formation des masses pour l’adoption de la distanciation physique et le respect des mesures prises par le gouvernement.
Face à tous ces paramètres, et d’autres non partagés ici, le gouvernement a très vite réalisé que le plan de résilience préparé pour régler des problèmes urgents sur au maximum trois mois, risquerait d’être noyé par un virus et ses vagues d’effets néfastes, qui sembleraient nous envahir pour au moins sept à douze mois. Ainsi, le slogan « Apprenons à vivre avec le Covid-19 » lancé par les autorités est venu mettre progressivement un terme à une approche de lutte inefficace promue par le CNGE qui a fini de virer au « Mythe de Sisyphe ».
Cependant, plusieurs experts et même des membres du CNGE ont décrié la nouvelle approche qui autorise quelques relâchements pour faire respirer l’économie et éviter à la fin des crises de la faim et des émeutes, et prédisent l’hécatombe. De même, certaines couches de la population hésitent encore à appliquer les mesures de relâchement autorisées par le gouvernement, effrayées qu’elles sont par le Covid-19 et ses effets et la méthode d’information adoptée par le Ministère en charge de la santé. D’aucuns ont même prêché que la pandémie Covid-19 est similaire à des situations de guerre totale voire nucléaire, et autres catastrophes naturelles mortelles qui imposent des mesures exclusives de restriction totale. Ces peurs pourraient aussi être liées aux faibles capacités d’accueil et de prise en charge dans nos structures sanitaires, lorsque surtout les cas graves commenceront à augmenter dangereusement. D’où la certitude qu’une mesure d’accompagnement nécessaire manque dans la nouvelle approche et cette lacune devrait être comblée immédiatement.
Une révision du plan de résilience est nécessaire ainsi qu’une augmentation significative de l’enveloppe. Au minimum, 1000 milliards additionnels devront être injectés dans l’enveloppe du plan de résilience pour la doubler et qui devraient servir exclusivement à : 1- Renforcer les capacités d’accueil et de prise en charge dans nos structures sanitaires (Force Covid-19 Santé), au moins pour 500 milliards, 2- Renforcer la recherche et les études y compris socio-économiques pour préparer une meilleure sortie de la pandémie, 3- Renforcer le tissu économique et la résilience des ménages les plus pauvres (appuyer le secteur privé, appuyé la campagne agricole et les chaînes de valeurs agricoles, redynamiser les secteurs du tourisme et du transport, etc.), et 4- Renforcer le secteur de l’éducation pour éviter une année blanche (renforcer la protection et la prise en charge des enseignants et professionnels de l’éducation, renforcer la protection des enfants, élèves et étudiants, renforcer l’utilisation des innovations technologiques y compris l’enseignement à distance comme préconisé récemment par l’ancien Ministre de l’enseignement supérieur), etc.
Des ressources sont disponibles au plan international pour toute stratégie de réponse au Covid-19. Une bonne stratégie de « fundraising » ou mobilisation des ressources au plan international avec nos partenaires pourrait permettre de lever facilement 1000 milliards, doubler l’enveloppe du plan de résilience et mettre en œuvre un plan de riposte plus efficace.
Babacar Bouba Diop
MULTIPLE PHOTOS
HORREUR ET FÉCONDITÉ (2)
EXCLUSIF SENEPLUS - Pour relever les défis et reprendre la route de l’histoire comme le préconisait Cheikh Anta Diop, il y a plus 30 ans, il faut une nouvelle civilisation, faite de lucidités et de solidarités (en wolof, portugais, allemand et anglais)
SenePlus publie en exclusivité, la deuxème partie du texte "Horreur et fécondité" du PAALAE initialement écrit en wolof par Babacar Buuba Diop. Il est traduit en plusieurs langues, dont : le portugais par Mallé Kassé, l'allemand par Ute G Bocande, l'anglais par Mansor Sy et le français par Mme Sy, Khady Fall Coulibaly. Les cartes illustratives sont d'Ousmane Ndongo.
II / Système Monde – Economie Monde – Science Education Monde
Ce qui fait la différence entre d’une part les épidémies (fléaux sanitaires relativement localisés dans un pays ou dans une région) et pandémies antérieures (grand fléau qui a atteint plusieurs pays, régions, continents) et d’autre part la crise 2020, c’est qu’avec le covid 19, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le lieu de naissance (Wuhan, Chine), le rythme de progression, de diffusion, le nombre de victimes sont relatés en temps réel, dans le monde.
Ainsi les termes : système monde, société monde, empire monde, reprennent vigueur dans la conjoncture actuelle, à la faveur de cette crise sanitaire planétaire. Les identités et les actions des acteurs locaux et globaux sont suivis au jour le jour, notre collègue, frère et voisin, le professeur Lat Soukabé MBow précise :
« En dehors des Etats-Nations, on entend par acteurs globaux les organisations intergouvernementales, les firmes multinationales et les ONGs. Il existe d’autres acteurs, répondant à cette définition, mais leur influence sur le système monde est moins structurante. Parmi les fausses idées circulant sur les mutations géopolitiques de la période post guerre froide, figurent celles affirmant ou prédisant la relégation des Etats-nations au rang des maillons administratifs dans une société internationale où les principaux acteurs des décisions politiques étrangères seraient les organisations supra nationales ou des firmes multinationales « (Géopolitique, une grammaire pour comprendre les crises et les conflits, Presses Universitaires de Dakar, 2019, p/115).
Des analyses pertinentes sont produites depuis le déclenchement de la pandémie, certaines articulent les enjeux scientifiques, philosophiques, économiques, le jeu des acteurs, comme l’a bien fait Valerie Bugault, docteur en droit privé à la Sorbonne, dans Stratégie du 1er Avril 2020. Elle a bien distingué les faits, les perceptions et les narrations, les stratégies du pompier pyromane et du triangle de Karpman, le jeu des rôles (bourreau, victime sauveur) ; elle a campé les camps du tout réel et du tout fiction. Elle signale l’émiettement des connaissances et l’isolement des peuples.
Elle rappelle l’apparition peu préparée d’un virus en Chine, puis une série de nouvelles alarmistes en forme d’hécatombes, la préparation psychologique par des organismes tels que la Banque Mondiale prévoyant, dès 2017, de bonds spécifiques de pandémies. Puis s’en suit une litanie de pays touchés, les innombrables populations touchées et confinées. Un peu partout les services hospitaliers étouffent. Elle insiste sur le contexte géopolitique très particulier où la puissance économique chinoise, aujourd’hui arrivée à maturité, s’est alliée à la puissance russe pour contrer l’hégémonie américaine et ses alliés. Dans ce dernier camp, le tempo et le rythme sont donnés par un cartel d’entreprises dirigé par les principales banques globales d’investissement qui ont leur quartier général (QG) à la City of London.
Donc, d’un côté il y a un virus très contagieux et qui devient dangereux lorsqu’il se fixe dans les poumons et les voies respiratoires. Les patients à ce stade n’ont quasi plus de virus dans le corps et il devient inutile de leur appliquer le traitement préconisé par le Pr Didier Raoul, médecin français, qui, depuis Marseille, n’a cessé de proposer un remède provisoire et pratique à base de chloroquine. Certains de ses collègues à travers le monde depuis la Chine, les USA, l’Afrique, dont le Sénégal, prennent au sérieux cette piste et l’empruntent.
De l’autre côté, on a des médecins stipendiés et donc peu crédibles, très liés aux lobbies pharmaceutiques qui ont accompagné financièrement des partis politiques, font flèche de tout bois à travers les médias pour disqualifier le professeur Raoul et ses partisans. Elle ne manque pas de rappeler la déconstruction méthodique du service de la santé publique, allant de la liquidation des stocks de matériels, aux restrictions de lits et de personnels hospitaliers sous les différents régimes qui gèrent la dynamique néolibérale.
En même temps on annonce le futur vaccin obligatoire qu’on a annoncé pour septembre 2020 ; la course de laboratoires est donc lancée pour la cagnotte du futur vaccin. Elle donne son avis : les vaccins rapidement élaborés sont peu efficaces et dangereux et il s’y ajoute que le virus identifié mute, se présente avec plusieurs souches différentes et l’une d’elle a plusieurs variantes.
Elle termine son analyse par le confinement des populations, en signalant le rôle des Nations-Unies, et de certains Etats dans le jeu à double détente (anarchie sociale, contrôle et surveillance). L’idée d’un gouvernement mondial, cher à la Fondation Bill et Melinda Gates, au centre John Hopkins, à l’OMS, à Jacques Attali, à Jordan Brown est rappelée.
En fin de compte, elle envisage deux voies possibles : soit une reprise en mains politique des pays par leurs ressortissants, soit l’accélération du globalisme intégral avec un gouvernement mondial. Les peuples auront ce qu’ils méritent, à son avis.
Bien en entendu, il y en a qui comme en France, vont se contenter des prophéties de Nostradamus, ou comme au Burkina de celles de Dango « égyptologue inspiré, théoricien des virus cycliques. On a fait appel ou on a prêté des propos à des prix Nobel, le professeur Luc Montagnier de France, le Japonais Tasuko Hongo, ils auraient fait comprendre que le virus n’est pas « naturel », sinon il n’aurait pas fait le tour du monde de manière spectaculaire, bravant diversité climatique et géographique, intempéries, etc.
Le second s’est démarqué des fake news. Il faut saluer parmi les bonnes initiatives de l’UNESCO durant la crise, celle consistant à rester vigilant dans le traitement, la diffusion et la réception des informations. Au même moment d’autres organismes des Nations Unies versent dans le catastrophisme surtout en direction de l’Afrique.
Bref, avec la complexité du phénomène, il faut redonner la dignité aux approches multi variate explanations, théories des faisceaux, regards croisés, dialectique enrichie, approfondie, revivifiée.
Ce qui est nouveau dans le contexte actuel, c’est qu’on est parti de stigmatisation à stigmatisation (peur à l’égard des Chinois, des Asiatiques, puis des Blancs, puis des Africains) à un rythme infernal, en l’espace d’un trimestre entre Janvier et Mars 2020 ). Or il faut être, solide, solidaire, s’exercer à être serein, zen. Chaque citoyen(ne) du monde a vécu à sa manière le déferlement du coronavirus.
Les ouvriers, les paysans, les chefs d’entreprise, les travailleurs du secteur informel, les artistes, les musiciens, les enseignants chercheurs qui constatent l’arrêt des enseignements voire l’animation culturelle et scientifique, des encadrements de masters et de thèses, les leaders des partis politiques, des mouvements sociaux, religieux, les professionnels de la communication, etc. tous se sont adaptés au rythme du covid 19. Parmi eux, les personnels des services médicaux, sociaux, d’hygiène, d’environnement, de sécurité sont montés en première ligne. Des élans de solidarité ont été manifestés, des sursauts de dépassement, mais aussi des manifestations de peur, de stigmatisation, d’opportunismes politiques, sociaux, économiques, etc.
Covid 19 autour des Mamelles
A partir du Sénégal et plus précisément à partir des Cornes de l’Afrique, à Dakar, ville refuge (Dekk Raw) plus précisément, on a vécu ce que peut vivre un Sénégalais qui a une partie de sa famille ou des parents, voisins, amis, collègues dans chaque continent : l’annonce des cas, le suivi, le sauvetage ou parfois le décès des personnes qui ont été touchées par la calamité.
A partir du lieu d’observation et d’action (avec les mouvements citoyens, sociaux, politiques) il a été possible de noter quelques lenteurs ou hésitations, mais surtout des actions de bravoure, de courage, de compassion, des débats sérieux, polémiques, confus parfois, des cassures de destins liés symboliques (décès de Manu Dibango, le géant camerounais de l’afro jazz, de Pape Diouf géant du journalisme et management sportif, l’un à Paris l’autre à Dakar, deux Africains de la diaspora qui sont venus dans l’hexagone (la France), le premier musicien à Paris, dès l’époque coloniale, le second journaliste et manager, témoin et acteur dans la phase post coloniale. Banalisation de la mort ; enterrements, furtifs, deuil dans la solitude
Pour beaucoup, il ne sera pas facile de reprendre les esprits, mais on peut penser que l’humanité survivra au covid 19, comme elle a survécu aux guerres mondiales, aux pestes et aux autres fléaux ; mais le monde post coronavirus sera un autre monde (Yoro Dia in quotidien du 1er Avril 2020, n° 5134, p.3). Notre compatriote indique des leçons à tirer sur le plan de l’autosuffisance alimentaire, du relèvement du plateau médical, etc.
Albert Sy, complice des années de braise, pour reprendre Hamidou Dia, autre complice et frère qui nous a devancé sur l’autre Rive, a bien observé et analysé les pratiques, les effets liés au confinement des populations ; il a invité à inventer une communication spécifique, à l’adresse des populations contraintes de sortir pour survivre (cf Tribune du 1er Avril 2020, p.5)
Dans le même organe, sur la même page, Mohamed Ndjim expose les avertissements conseils d’Interpol (Police des polices du monde), pour faire face aux troubles civils ou à des émeutes liées aux restrictions, à des inquiétudes relatives à l’alimentation , aux mesures de lutte, contre la maladie., etc. (article cité p.5)
Jacques Attali rappelle que chaque épidémie majeure, depuis des millénaires, a conduit à des changements essentiels dans l’organisation politiques des Nations et que naitra une culture qui sous-tendait cette organisation (in que naîtra ? Géopolitique 19 mars 2020).
La liste des leçons à tirer est longue, elle s’allonge et s’allongera. Un autre collègue Ndiaga Loum, juriste et politologue, souligne l’impuissance des grandes puissances, surtout européennes, la revanche globale de l’idéalisme sur le réalisme, le paradoxe troublant de l’hyperpuissance chinoise, le déclin de l’hyperpuissance américaine face à un ennemi imprévisible, le nouveau poumon des experts dans un nouvel ordre mondial à réinventer, la consolidation du lien familial et social paradoxalement rendue possible par la distanciation sociale ( le Témoin, 1er Avril 2020, p. 10).
Chacun pourra voir midi à sa porte.
III / Points de vues d’un :
Sénégalais organique,
Panafricain pratique
Altermondialiste réveillé
Pour relever les défis et reprendre la route de l’histoire comme le préconisait C. Anta Diop, il y a plus 30 ans et depuis 20 ans par le mouvement altermondialiste, il faut une nouvelle civilisation, faite de lucidités et de solidarités. Il est symptomatique que, lors de l’édition de Mumbay, en Inde, en 2004 à laquelle j’ai assisté, participé, des panels de haut niveau ont eu lieu sur les enjeux de l’éducation et de la santé dans le monde.
Cela avait été bien perçu, à l’aube des indépendances africaines, au début des années 1960. Dans un document intitulé l’An I de l’indépendance du Sénégal, sur la voie africaine du socialisme, voici ce qu’indiquait le gouvernement du président Mamadou Dia (voir images d’illustration).
Près d’un demi-siècle après, les parties prenantes des Assises Nationales (2008-2009), avaient fait le diagnostic suivant, en ce qui concerne la gouvernance sociale, plus précisément dans les deux dimensions stratégiques que nous avons évoquées, à savoir l’éducation et la santé. Les recommandations suivantes avaient été formulées. (voir images d’illustration)
Or malgré la mise en place d’un groupe de travail et de suivi (GTS), force a été de constater que les parties prenantes qui sont arrivées au pouvoir politique n’ont pas mis en œuvre ni l’esprit ni les recommandations essentielles des Assises. Nous avons indiqué les manquements dans les Actes du Colloque, Pensez la Veille, 2013, édition Harmattan, pp. 101, 102 ; 103)
Gouvernance sociale
Education
L’instabilité du système ne permet pas d’améliorer les résultats. Pour illustrer la persistance de la crise, l’hebdomadaire, Nouvel horizon (15-21 octobre 2012, p. 28-29) part du faux départ de la rentrée scolaire avec les problèmes d’infrastructures (dans la capitale 12 écoles inondées et 15 endommagées et 9 occupées par les victimes des inondations. Certains syndicats ont déjà versé dans la rétention des notes et appellent le gouvernement à respecter les accords de 2009 et 2012. Les contractuels de l’éducation, les vacataires, les sortants des écoles de formation, les étudiants, les enseignants, le personnel administratif, techniques et de service, depuis le préscolaire jusqu’au supérieur, expriment régulièrement leurs attentes, leurs revendications.
Les militants des secteurs non formel et informel restent sur leur faim en matière d’alphabétisation, d’éducation pour tous tout au long de la vie.
L’éducation c’est le savoir, savoir-faire, savoir-être et savoir-vivre ensemble. Une bonne politique éducative doit prendre en compte le formel, le non formel, l’informel.
Santé
Pour atteindre les objectifs 4-5-6 du Millénaire pour le Développement, le Sénégal devra, d’ici 2015, réduire la mortalité maternelle de ¾ et la mortalité infanto-juvénile de 2/3. Pour le moment les besoins non satisfaits en matière de planification familiale restent très élevés, parce qu’atteignant la barre de 32% (voir la contribution de Mme Annette Seck Ndiaye, directrice de la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (PNA) à la 13e Assemblée Générale de la Coalition pour les Produits de la Santé de la Production, à Paris en octobre 2012 (in Journal (in Journal Enquête 20-21 ; octobre 2012, p.4).
Les citoyens continuent de se lamenter sur le coût de la santé et l’accueil aux urgences.
Dialogue social et citoyen
Il est toujours en panne et demeure théorique même si les autorités de l’Etat continuent de rencontrer les mouvements sociaux chaque fois qu’il y a des menaces sur un secteur déterminé.
Ce qui illustre assez bien l’échec du dialogue citoyen et social, ce sont les difficultés dans le déguerpissement des commerçants sur la voie publique ou des marchands ambulants par l’Etat ou les municipalités ou des institutions ou alors l’exécution de démolitions de bâtiments dangereux pour la sécurité comme à l’université et demain sur les grands Axes de Dakar.
MBAS mu dërkiis, ñàkk teggin tey jur tiiñalante ci biir réew mi ak ci bitim réew….
Naka la doomi Afrig yi war a taxawe ? Céy mbas mee gudd tànk, moom mi fàqe Penku, ca Wuhan, ca Siin, ca Asi, sóobu ci Afrig, ba ci Géeju Atlantig, daanu ci fii ci Ndakaaru (dëkk raw) ; ci Tànk (Wakaam, Ngor, Yoof) fekk ñu fi ! Balaa moo agsi, wëndéelu na, jaar Ërop, jaar Amerig ! Kon boog dab nañu, yëngal na jamono, yëngal àdduna wërngël képp, wërngël këpp, wërngël këtt.
Li bees
Moonte ku xam jaar-jaari taarixu nit, xam ne du guléet musiba ak balaa xëppu ci gox, dëkk, réew, mbaa pàcc ci dunyaa. Li bees kay, moo di mbir mi ni mu gaawe, bette ak law ; dëgg la, li ko waral moodi dem ak dikk bu gaaw te bare ci àddina, yéenekaay yu bées te ratax. Ak covid 19 tiitànge ak njàqare bare na, ñi faatu wax i nopp, moo xam góor, moo xam jigé. Mbas mii bàyyiwul ndaw te yab na mag, waxatumaak màggat. Ma nga doore Siin, faat fa ñu bare ; dàqe ji Tubaab yi Ërob ak Amerig, Naar yi yuuxu, sarxolle, mu mujj, dabsi nit ñu ñuul ñi, fii ci Afrig, fii ci Senegaal. Moone de doomi-Senegaal yi demoonañ ba yaakaar ni dañoo tul, mbaa Yàlla ñoom rekk la bëgg.
Li yëngu, li ko yëngal…
Li jaaxaal ñépp, boroom xam-xam yi, doktoor yi, fajkat yi ak njiiti réew yi, mooy mbas mi kenn xamul li ko sabab. Mbaa du gëstukat yu waane ñoo ko rëccal walla lu ñu sos la, te tey ko, walla ndax bëre ay ponkal la ci politig, walla koom-koom ? Xey-na dina mës a leer bés.
Li yëngu daal, li ko yëngal moo ko ëpp doole. Li ko yëngal nag, ndax ci njugub la jóge, mbaa meneen mala mu ñu doon jaay ca marse ? Koronaawiris ndax daa mel ni fel, mbaa teeñ, mbaa saxayaay ? Doom bi, ci saxayaay lay dund walla ci xobu-garab ?
Xam-xamu seetantal dina ko mës a leeral. Li wóor mooy dugg na ci yaramu nit, di wàllaate, indaale yaram wu tàng ak sëqat su bon, dënn bu fatt ak bakkan buy xelli ak biir buy metti.
War nañoo xeex jàngoro ji, bëmëx ko ci biti. Réew yépp loolu la ñuy jéem.
Ñenn ni teel a fagaru, mel niki Siin, dem nañ ba bëmëx mbas mi ; ñi yéex a jóg, sàggan mel ni Itaali, Espaañ, Farãas, Amerig, waaru nañu, metti na lool ci ñoom, ña fa dëkk, juddoo fa, màgge fa, di fa tedd, ak ña fa ganesi mbaa wutsi wërsëg.
Pexeyeek jumtukaay yi
Bi mbir nee faax, yenn réew yi mel ni Siin jiital xam-xam, xel ak caytu. Naka noonu dañuy ber ñi jàngoro ji laal, def ay lël, door di seet garab yu mën a indi tan.
Ci réew yu bare, am na ñu seen xel dem ci xam-xami Maam ya ak diine, ñu dem sax ba ni njaaxum yiy gën di bare ci àddina ñoo tax Yàlla mere ñu, delluwaat di cawe, ngir ñu dellu ci dénkaane yi mu jaaraale woon ci Yonent yi.
Jar na nu jàng, jàngaat, sóobu ci, tanq ci woyu Sëriñ Musaa Ka, Xarnu bi, xarnu bi ñu génn (XXel), moom bàyyiwul koom, aada, diine, mbaax ak xarbaax, tarixa, yoonu mucc, texe. Moonte war nañu fàttali, mbaa xamle ni, sunu Maam ya, waa Këmit, Misra, Esipt, ñoo jëkk a bind ci dund ak dee ; mbégte ak naqar.
Fii ci Senegaal
Ci sunum réew, ki ko jiite, toog ci jal bi, Parsidã Maki Sàll, woote na waxtaan ak njiiti làngi polotig ak mbootaay yi ànd ak jamono yiy aar liggéeykat yi, waxtaan ak dippite yi, ndawi réew mi ngir am lu mu yokk ci li mu xalaat ci bëre ak mbas mi. Ku ne def nga li la sa xel, xol, yaram, kàttan, mën-mën, pexe, gafaka may.
Gëstukat yi, fajkat yi, def nañu seen keem-kàttan, ba mbir mi am fu mu yem, jéggeegul dayo.
Bi mu agsee ba am fi weer, ñu gis ne laal na 195 nit, 40 % yi dañoo indaale doomu mbas mi, dugal ko ci réew mi , 56 % dañu leen ko wàll, 4 % xamuñu fu mu ak naka la leen dabe. Loolu tax na, ñu war a gën a fagaru doonte xamuñu fépp fu mbas mi di jóge ; lii tamit la Porofesëer Musaa Seydi miy jiite xéex bi ci xam-xamu settantal ak paj denkaane.
Ñi koy jàppale ci caytu gi ak jumtukaay yi, doktoor Ablaay Buso, Alfa Sàll ak Mamadu Jara Béey dalal nañu xel yi, joxewaale ay ndénkaane yu ñu mën a may ñu mucc ci. Dëgg la, am na doomi réew ñu ci jot a faatu, am ci ku doon ku am tur, fulla ak faayda ci réew mi ak ci bitim-réew, mu di Paap Mabaaba Juuf, ku ñu ràññe ci xam-xamu tàggat yaram, ak ci gunge xale yi ci futbal, dem ba jiite ekibu Màrsey, ca Farãas.
Ëllëgu jàmm, tinkeeku ak tabaxaat
Li am ba des moo di sàggan baaxul, wér-gi-yaram, jàng ak xam-xam war nañu leen sédd bu baax a baax. Ñu dellusi ci li mag ñu baax ñi dénkaane woon, fexe ba liy génn ci pénc yi ak lël yu bare yi nuy amal, nu def leeni jëf. Su boobaa luñu bett, ñu dékku ko, ci lu gaaw. Dëkk ci fàtte, gàtt xel ak réccu ñoo ànd.
Gëstukat yi am nañu sas bu réy, war nañu gën di waxtaan ci seen biir, di wax ak ñiy jiite ci yeneen fànn.
Mbokk yi, at mii, nar na gudd tànk lool !Mu ngi mel na fasu benn tànk « rëkkal mba ma rëkk», nitu guddi ! Njuuma jaa ngook ! Am na ñu mu jaafurloo, mel ni Tubaab yiy wax nañu gaaw wuti garab, ñakk bu bees, jéemantu ko ci nit ñu ñuul ñi. Taat wuy tàkk moom kenn mënu ko solal tubey, kërandoom du set.
Doomi réew mi, doomi àddina, jaaxle nañu ! Ku moytuwul nag tam sa moroom dëmm, tam sa mbokk nóoxoor
Lu mën a dindi jaaxle ?
Xana daal ñu dal, gën a njàccaar, yokk caytu gi, jàppoo ci fagaru gi, paj mi. Nu jeexal ci seetlu bi : réew yi ci muccagum as tuut, ci Afrig mel ni Lësotoo, Komoor, Malawi, Sudaan, Sawo Tome bokk nañu ci yi duggagul, mbaa yi sore xëccoo ak buuxante yu metti ci biir àddina. Kon boog nanu gaaw ci teggi tànk ci benn yoon, teg tànk bu bees, bu gën, te àndandoo jublu ci tabax Bennoo Afrig ci Mbokk.
Nañu Taxaw Temm, am Pasteef, tegu ci Yoonu Askan Wi, Déggoo ngir Bokk, Bëre, Daan.
*Baabakar JÓOB Buuba, Njiitu Mbootaayu Doomi Afirig yiy yëngatu ci Liifant ak Njàngum mag ñi, PAALAE (Pan African Association for Literacy and Adult Education) te nekkoon njiitu An@fa di bànqaasu PAALAE fii ci Senegaal
VERSION PORTUGAISE
Africanos Perante a Covid
Finalmente, apanhou os Negros aqui em África, penetrou no Senegal, onde os habitantes pensavam que eram invulneráveis, imunes a todo o mal, ou que eram os escolhidos de Deus.
Esta pandemia veio de longe, escapou do Oriente, da Ásia, da China, da província de Wuhan para invadir África e aterrar em Dakar, na península de Cabo Verde, que parece um pé gigante na água, ligando o continente africano ao Oceano Atlântico. Este pé de gigante cobre Yoff, Ouakam, Ngor, a ponta das Almadies.
Antes de nos invadir, arrastou-se pelo caminho, passando pela Europa, pela América! Agora, ela nos abala, abala o mundo e abala o planeta.
Para os historiadores, esta não é a primeira vez que o infortúnio se abate sobre uma localidade, uma região, um país ou um buraco no mundo. O que é novo é a rápida propagação do vírus, favorecida pela força, a escala das trocas, a multiplicidade dos meios de transporte e de comunicação.
A psicose aumentou, e as vítimas, homens, mulheres e crianças, são múltiplas. É verdade que são os idosos e os que sofrem de doenças crónicas que estão em maior risco.
Está a aterrorizar a China, está a perseguir europeus e americanos, os árabes estão a gritar roucos. Finalmente, apanhou os negros aqui em África, penetrou no Senegal, onde os habitantes pensavam que eram invulneráveis, imunes a todo o mal, ou que eram os escolhidos de Deus.
O que surpreende o mundo, os especialistas, os médicos, os curandeiros, os chefes de Estado, é que a COVID é espantosa, confusa. Ninguém parece saber de onde vem. Foram os investigadores imprudentes que o deixaram escapar, ou é uma armadilha, ou mesmo o resultado de uma luta política ou económica? Talvez um dia descubramos.
Não devemos acordar um leão surdo, cego e adormecido. Será um morcego que o despertou do sono ou outro animal vendido no mercado?
É uma pulga, um piolho ou uma erva daninha? Será que vive na erva, na folha? A continuação da investigação irá um dia edificar-nos. O que é certo é que entra no corpo humano, é contagioso, causa febre e tosse seca, respiração difícil, corrimento nasal e diarreia.
O que é urgente é combater o flagelo.
Todos os países estão a trabalhar nesse sentido.
Alguns tomaram medidas preventivas e de protecção, como a China. Expulsaram a pandemia do seu território, outros que tardaram em reagir, como a Itália, a Espanha, a França e a América, estão perplexos com o que lhes está a acontecer. O golpe é muito duro para aqueles que aí nasceram, cresceram e conseguiram e mesmo para os estrangeiros e para aqueles que lá estão para trabalhar e ganhar dinheiro.
Soluções e Meios
Isto esta coisa não se incomodou, países como a China avançaram com perícia, inteligência e investigação. Como resultado, colocaram os doentes em quarentena, decidiram pela contenção e começaram a procurar uma cura que pudesse ser benéfica.
Em muitos outros países algumas pessoas pensaram nas receitas tradicionais e na religião, chegando ao ponto de dizer que a corrupção moral dos homens despertou a ira divina e pregam um retorno aos preceitos ensinados pelos profetas.
É tempo de ler e reler "Xarnu bi", o belo poema de Serigne Moussa Ka que descreve a crise económica do final dos anos 20 e início dos anos 30 do século passado (século XX). Nada omitiu, seja economia, cultura, religião, costumes, tradição, fraternidade, a voz da salvação, do cumprimento e da felicidade. Além disso, devemos recordar ou fazer saber que os nossos antepassados, os de Kemit, Misra e do antigo Egipto, foram os primeiros a falar de vida e morte, alegria e tristeza.
Aqui no Senegal
No nosso querido país, o Presidente Macky Sall trocou impressões com os líderes da oposição política, sindicatos, sociedade civil e membros do Parlamento para obter as suas opiniões na luta contra a pandemia. Todos deram o que puderam em termos de conhecimentos, meios e recursos.
- Investigadores e médicos deram o seu melhor até o vírus ter sido controlado e não ter atingido proporções preocupantes.
- Após um mês de presença do vírus no Senegal, verificou-se que 195 pessoas foram infectadas, 40% são casos importados, 56% são contactos, 4% são de transmissão comunitária, ou seja, o local e a origem da contaminação permanecem desconhecidos.
É por isso que é tempo de agir, porque se não sabemos de onde vem a contaminação, temos de intensificar a prevenção, os cuidados, o tratamento e o acompanhamento, através de uma investigação aprofundada. É isto que o Professor Seydi, que coordena a luta contra a COVID, recomenda.
Aqueles que o apoiam nas áreas da investigação e da logística, Dr. Abdoulaye Bousso, Alpha Sall e Moussa Diarra Bèye, tranquilizaram a população e deram conselhos que podem salvá-la. É verdade, há senegaleses que perderam a vida aqui e no estrangeiro, entre eles Pape Mababa Diouf, um homem de honra e valor, uma figura de destaque no mundo desportivo, de renome nacional e internacional, um grande educador e agente de jogadores, indo até à gestão do clube de futebol Olympique de Marselha (OM), em França.
De que será feito amanhã ?
A negligência é fatal, o esquecimento permanente, a estupidez e o arrependimento andam de mãos dadas; a saúde, a educação, o conhecimento e a perícia são prioridades que devem ser levadas a sério.
Precisamos de voltar aos ensinamentos dos antigos sábios, realizar consultas mais frequentes e traduzir conclusões e recomendações em acções. Então, poderemos lidar com o inesperado, sempre e o mais rapidamente possível.
Os investigadores têm um grande desafio à sua frente, devem ter mais intercâmbios entre si e discussões com os líderes e portadores de questões de outras áreas da vida.
Caros concidadãos desta aldeia global, este ano vai ser longo e muito longo. Parece um vampiro, um gnomo, o cavalo do diabo, a coxear na sua única perna e a não oferecer qualquer hipótese aos noctívagos teimosos.
Ali está o monstro! Assustou algumas pessoas, como alguns brancos que dizem que é urgente encontrar um novo remédio ou mesmo uma vacina, que tem primeiro de ser testada nos negros. Devemos responder com desprezo ou protesto? O que é certo é que não podemos cobrir nádegas em chamas, a ideologia colonial ainda está presente na Europa.
Os senegaleses, como toda a gente, todos os homens do mundo estão preocupados! Se não tivermos cuidado, arriscamo-nos a chamar antropofágico ao nosso semelhante e a considerar o nosso parente um feiticeiro.
O que podemos nós fazer?
Manter a calma, ser lúcido, mais perspicaz, reforçar a investigação, a coesão e as sinergias, melhorar a prevenção e os cuidados de saúde.
Terminemos com esta observação: os poucos países que ainda não foram seriamente abalados pela COVID em África, como o Lesoto, Comores, Malawi, Sudão, São Tomé e Príncipe, estão entre aqueles que estão relativamente longe do choque da concorrência e das rivalidades da globalização, portanto, aqueles que não estão totalmente integrados. Quer isto dizer que todos os países africanos devem levantar um pé, apressar-se a mudar de direcção para construir uma África unida na fraternidade.
Não baixemos a guarda depois do apocalipse.
Permaneçamos mobilizados ao serviço dos povos, permaneçamos determinados e abertos. Unidos, vamos vencer.
Texto escrito em Wolof por Babacar Diop Bouba, presidente do PAALAE, ex-presidente da ANAFA
Coordenador Adjunto do Projecto de História Geral do Senegal Antigo Provedor da UCAD
- Tradução em francês pela Sra. Sy Khady Falll Coulibaly com o apoio do Secretariado do Programa "Resposta Comunitária Educativa e Libertadora" e da equipa Seneplus.
-Ilustrações de Ousmane Ndongo, Director Executivo da An@fa
VERSION ALLEMANDE
Die Afrikaner und der COVID 19
Diese Pandemie ist von weit hergekommen, sie kam aus dem Osten, aus Asien, aus China, aus der Provinz Wuhan und ist nun in Afrika eingefallen, hat in Dakar angedockt, auf der Kapverdischen Halbinsel, die – gleich dem Fuß eines Riesen im Wasser – das afrikanische Festland mit dem Atlantischen Ozean verbindet. Dieser Riesen-Fuß erstreckt sich über die Viertel Yoff, Ouakam, Ngor und die Almadie-Spitze.
Sie ist schleichend über Europa und Amerika gekommen, bevor sie bei uns einfiel. Jetzt überflutet sie uns, lässt die Welt in ihren Festen wanken und den Planeten erzittern.
Für die Historiker ist es nicht das erste Mal, dass ein Unglück einen Ort, eine Region, ein Land oder einen Flecken der Welt heimsucht. Neu ist aber die Schnelligkeit, mit der sich das Virus ausbreitet, noch verstärkt durch die Masse und das Volumen der Beziehungen und durch die Vielzahl der Verkehrs- und Kommunikationsmittel.
Die Psychose wird immer stärker, die Opferzahlen, Männer, Frauen und Kinder, steigen unablässig. Tatsächlich sind es vor allem ältere Menschen und chronisch Kranke, die besonders in Gefahr sind.
Sie füllt China mit Schrecken, sie verfolgt die Europäer, die Amerikaner, die Araber, die sich die Lunge aus dem Hals schreien. Schließlich hat sie die Schwarzen eingeholt, hier in Afrika, sie ist in Senegal eingedrungen, wo die Bewohner dachten, sie seien unverwundbar, immun gegen alles Böse, oder sie seien die Erwählten Gottes.
Erstaunt sind die Welt, die Experten, die Mediziner, die Heiler, die Staatschefs darüber, dass der COVID umwirft, aus der Bahn wirft. Niemand scheint zu wissen, woher er kommt. Sind es vielleicht unvorsichtige Forscher, die ihn haben entwischen lassen, oder ist es ein abgekartetes Spiel, oder ist es vielleicht sogar das Ergebnis eines politischen oder wirtschaftlichen Kampfes? Vielleicht wird man es eines Tages wissen.
Man darf aber nicht den tauben, blinden und schlafenden Löwen wecken. War es eine Fledermaus, die ihn aufgeweckt hat, oder ein anderes auf dem Markt verkauftes Tier? War es ein Floh oder eine Wanze oder ein Unkraut? Lebt das Virus im Kraut, im Blatt? Intensive Nachforschungen werden es uns eines Tages sagen können. Was aber sicher ist: es dringt in den menschlichen Körper ein, es ist ansteckend, es kann Fieber und trockenen Husten auslösen, Atemnot und dazu Nasenlaufen und Durchfall.
Was jetzt Not tut, ist es, die Seuche zu bekämpfen. Alle Länder sind mit Energie dabei.
Die einen, wie China, haben präventive und schützende Maßnahmen ergriffen. Sie haben die Pandemie aus ihrem Territorium verjagt. Die anderen, die zögernd reagiert haben, wie Italien, Spanien, Frankreich und Amerika, sind entsetzt sind darüber, was ihnen widerfährt. Es ist ein harter Schlag für alle, die dort geboren sind, die dort aufgewachsen sind, aber auch für die Ausländer und diejenigen, die dorthin gegangen sind, um zu arbeiten, um ihren Lebensunterhalt zu verdienen.
Dieses Ding hat sich gemütlich eingerichtet. Länder wie China haben vor allem die Expertise, die Intelligenz und die Forschung vorangestellt. Sie haben konsequent die Kranken unter Quarantäne gestellt, eine Abschottung entschieden und die Forschung nach einem wirksamen Heilmittel begonnen.
In vielen anderen Ländern besinnen sich manche auf die Rezepte der Großmütter und auf die Religion und behaupten, dass die Schandtaten der Menschen den göttlichen Zorn hervorgerufen hätten und dass es dringend notwendig ist, zu den Glaubenslehren der Propheten zurück zu kehren.
Jetzt ist es an der Zeit, „Xarnu bi“ zu lesen, dieses schöne Gedicht, in dem Serigne Moussa Ka die Wirtschaftskrise am Ende der zwanziger und Beginn der dreißiger Jahre des letzten Jahrhunderts beschreibt. Nichts hat er ausgelassen: die Wirtschaft, die Kultur, die Religion, die Sitten und Gebräuche, die Tradition, die Bruderschaften, die Stimme der Rettung, der Verwirklichung und der Seligkeit. Weiterhin möchten wir daran erinnern oder zur Kenntnis bringen, dass unsere Urahnen, jene von Kemit, von Misra, aus dem alten Ägypten, die ersten waren, die über Leben und Tod, Freude und Leid nachgedacht und sie erörtert haben.
In unserem teuren Land hat der Präsident Macky Sall mit den Verantwortungsträgern der politischen Opposition, der Gewerkschaften, der Zivilgesellschaft, den Abgeordneten des Landes gesprochen, um ihre Meinung für den Kampf gegen die Pandemie zu erfragen.
Die Forscher und die Mediziner haben ihrerseits ihr Bestes getan, um die verheerenden Folgen des Virus einzugrenzen und eine unkontrollierte Ausbreitung zu verhindern.
Einen Monat nach dem Eindringen des Virus in Senegal waren 195 Personen infiziert. 40 % waren eingeführte Fälle, 56 % Kontaktfälle und 4 % unbestimmter Herkunft, bei denen die Ansteckungsquelle nicht bekannt ist.
Es ist an der Zeit, Maßnahmen zu ergreifen, denn wenn man nicht weiß, woher die Ansteckung kommt, müssen mit Hilfe eingehender Forschung die Vorbeugung, die Behandlung und die Nachsorge intensiviert werden; dies empfiehlt der Professor Seydi, der die Maßnahmen des Kampfes gegen den COVID koordiniert.
Die Ärzte, die ihn im Bereich der Forschung und der Logistik unterstützen: Abdoulaye Bousso, Alpha Sall und Moussa Diarra Beye, haben das Vertrauen der Bevölkerung und erteilen wichtige Ratschläge, die zu ihrer Rettung beitragen. Es ist wahr, dass Senegalesen ihr Leben verloren haben, hier und in anderen Ländern, unter ihnen war Pape Mababa Diouf, ein Mann der Ehre und der Werte, eine Berühmtheit der Sportwelt mit nationalem und internationalem Ruf, ein großer Erzieher und Ratgeber der Fußballer, der seinerzeit den Olympic Fußballclub von Marseille in Frankreich gemanagt hat.
Nachlässigkeit ist tödlich – das ständige Vergessen, die Dummheit und das Bedauern gehören zusammen; die Gesundheit, die Bildung, das Wissen und die Expertise sind Prioritäten, die sehr ernst genommen werden müssen.
Wir müssen uns auf die Lehren unserer alten Weisen besinnen, uns häufiger absprechen und die Ergebnisse und Empfehlungen in Taten umsetzen. So können wir mutig dem Unvorhergesehenen entgegentreten, jedes Mal und so schnell es geht.
Die Forscher stehen einer großen Herausforderung gegenüber, sie müssen noch mehr untereinander und mit den Meinungsführern und Entscheidungsträgern auch aus anderen Lebensbereichen diskutieren.
In diesem globalen Dorf wird dieses Jahr lang werden, sehr lang sogar. Es ähnelt einem Vampir, einem Gnom, dem Pferd des Teufels, das auf seinem einzigen Huf hinkt und den unbelehrbaren Nachtbummlern keine Chance gibt.
Da ist das Monster! Es lässt manche Leute ausflippen, wie diese Weißen, die sagen, dass schnell ein neues Heilmittel oder sogar ein Impfstoff gefunden werden muss, dass man diesen zuerst bei den Negern ausprobieren muss. Soll hier die Antwort Verachtung sein oder Protest? Sicher ist, dass man keine brennenden Popacken ankleiden kann. Die Kolonialideologie ist in Europa immer noch präsent.
Die Senegalesen, wie auch alle Menschen auf der ganzen Welt, sind besorgt! Wenn wir nicht aufpassen, könnten wir in eine Situation kommen, in der manche einen Nachbarn als Seelenfresser oder aber einen Verwandten als Hexer bezeichnen könnten.
Was können wir tun? Die Ruhe bewahren, luzide sein, einen besseren Durchblick erlangen, die Forschung, den Zusammenhalt und die Synergien verstärken, die Vorbeugung und die Behandlungsmethoden verbessern.
Wir wollen mit einer Beobachtung schließen. Die wenigen afrikanischen Länder, die noch nicht maßgeblich vom COVID betroffen sind wie Lesotho, die Komoren, Malawi, Sudan, Sao Tomé, gehören zu den Ländern, die relativ weit vom Aufeinanderprallen der globalisierten Konkurrenz und Rivalitäten entfernt und nicht komplett integriert sind. Dies bedeutet für uns, dass die afrikanischen Länder den Fuß vom Gas nehmen und schnell die Richtung ändern müssen, um ein geeintes und brüderliches Afrika aufzubauen.
Lasst uns nach der Apokalypse nicht die Wachsamkeit verlieren.
Bleiben wir immer in Aktion im Dienst der Völker, bleiben wir bestimmt und offen. Geeint werden wir es schaffen.
Article : Les Africains et le COVID 19
Par Professeur Babacar Buuba Diop Président de l’Association Panafricaine pour l’Alphabétisation et l’Education des Adultes (PAALAE)
Traduction en allemand par Ute Gierczynski-Bocandé
VERSION ANGLAISE
HOW SHOULD AFRICANS FACE COVID ?
Behold the pandemic that comes from elsewhere. It travelled from the East, Wuhan in China, Asia; invaded Africa via the Atlantic to dock and disembark in Dakar; then it strolled down to Ouakam, Ngor, Yoff, just to find you. Well before invading us, it dragged along the way passing through Europe and America. Now, it is overwhelming us, making the world wobble and shaking up the whole planet.
The Novelty
Yet, we know and the history of humankind will concur that this is not the first time that misfortune has befallen a locality, a region, a country, a middle of nowhere. What is new, however, is the abruptness, the velocity and the spread of the virus. Let's just agree then that the reason is the back and forth in the world between countries because of the information and communication technologies.
Psychosis has worsened. The dead? Don't even ask. They can be men or women. The pandemic leaves noone untouched, neither child nor adult. I don't need to mention the elderly. It strikes everywhere. Starting in China, it chased Whites in Europe and America; reached Arabs who started screaming and bawling; and, finally, it has caught up with the Blacks in Africa, even here in Senegal, where the locals thought themselves invulnerable, immune to all evil, the Chosen Few.
The Scary Thing
What amazes the world, experts, doctors, healers, presidents with this COVID, is that noone right now can tell its origins. Noone knows where it was born. Was it fearless researchers who let it escape or is it a set-up, a political or economic weapon? Perhaps, one day we will know.
They say do not wake up a sleeping lion. Is it a bat that woke it up from its sleep or another animal in the marketplace?
Is it a flea, louse or weed? Does the virus live in weeds on a leaf? In-depth research will one day edify us. One thing is sure; it gets into the human body! It is contagious! It causes fever and a dry cough, difficulty in breathing in addition to a runny nose and diarrhoea. We have to fight the disease and rid the world of it.
Every country is trying its best but, for the moment, without success. Some have employed preventative and protective measures like China. They managed to chase the pandemic out of their territory. Others have been slow to follow their example, like Italy, Spain, France and America are thunderstruck; the shock is very hard for those born there, grown up there and made a success of their lives and even for foreigners, the ones who are there for work to earn some money.
Solutions and Means
This thing is now at ease being where it is; countries like China have put forward expertise, intelligence and research. As a result, they quarantined the sick, decided to confine them and started looking for a remedy that could be beneficial.
In many other countries, some reverted to potions invented by their grandmother and religion, saying that all these are the result of human turpitude that caused divine wrath to arise and preaching for a return to the precepts (scriptures) taught by prophets.
It is time to learn, re-learn, draw and engage the light of the teachings of Serigne Moussa Ka included in his poem 'Xarnu bi' (20th century). He has left nothing out, whether it be the economy, culture, religion, habits and customs, tradition, brotherhood, the voice of salvation or salvation and bliss. We must also remember and let it be known that our Ancestors, those of Kemet, Misra and Egypt, were the first to talk about life and death, about joy and pain.
Here in Senegal
Here, back home, the chief leader of the country, who has sovereign power, President Macky Sall, called for a dialogue. He met Opposition leaders, civil society organisations, trades unions; he also had exchanges with members of Parliament and the youth of the country to enrich and bolster his ideas to fight the pandemic. Everyone offered what they could: knowledge, empathy, strength, experience, power, solutions and money.
- Researchers, doctors did their best until the virus was, more or less, brought under control and did not reach worrying levels.
- A month after the virus was present in Senegal; it was found that 195 people were contaminated: 40% are imported cases; 56% so-called contact cases; 4% from community transmission, meaning that the location and the source of the contamination remain unknown.
This is why it is time to act, because if we don't know where the contamination comes from, we must intensify prevention, through in-depth research and medicine, following the recommendations of Professor Seydi, coordinating the fight against Covid-19.
Those who support him in the research's fields and logistical means, Doctors Abdoulaye Bousso, Alpha Sall and Moussa Diarra Beye, reassured the population by giving advice that may save their lives. There are, for sure, some Senegalese who died from Covid-19, like Papa Mababa Diouf, a man honourable and worthy (fulla ak fayda), a leading figure in the
world of sport, well known internationally, a great educator and football agent, who became the president of French football club Olympique de Marseille in France.
A Better Future, Resilience and Reconstruction.
In short, neglect is fatal. Good health, education, knowledge and expertise are the priorities that need to be taken seriously.
We have to go back to the teachings of the ancient wise people, holding consultations and meetings more often and transforming conclusions into action. Then, will we be able to face the unexpected at any time and as soon as it happens. Permanent forgetfulness, stupidity and regret go hand in hand.
Researchers have a great challenge ahead. They have to have more exchanges with each other and open their discussions to experts in other fields.
Dear Friends, this year will be full of twists and turns. It will be a long way to go. It looks like a vampire, a gnome, and a devil's horse, limping on his single paw and offering no chance to stubborn night owls.
Here is the monster! It freaked out some, like those white people who say it is urgent to find a new remedy, a vaccine and to try it out on Black people first. Fact, you can't dress burning buttocks; the colonial ideology is still present in Europe.
The Senegalese, like everyone else throughout the world, are worried! If we are not careful, we will start calling our neighbour a sorcerer and our relative an anthropophagy.
How to get rid of this dread?
By staying calm, being shrewder, developing more research, social cohesion, prevention and healthcare.
Let us finish with this observation. The rare countries which have not yet rubbed themselves up against Covid-19 in Africa, such as Lesotho, the Comoros, Malawi, Sudan and Sao Tome, are among those which are relatively far from the centre of globalisation and are not fully integrated into globalisation. That is to say that all African countries must ease off, hasten to change direction and join forces to build an Africa united in brotherhood (sisterhood)
Let us be resolute! Let us engage in self-sacrifice! Let us put ourselves in the service of the people, united to fight and win together!
Translated into English by Mansor Sy, Artist Architect
Text written in Wolof by Babacar Diop Bouba, president of PAALAE, ex-president of ANAFA
Translated into French by Mme Sy, Khady Falll Coulibaly
Illustrations Ousmane Ndongo, Executive Director of An @ fa
TRACT ET PLUS, UNE EMISSION D'OUSSEYNOU NAR GUEYE
VIDEO
L'ASPIRATION À UN NOUVEL ORDRE POLITIQUE SÉNÉGALAIS
EXCLUSIF SENEPLUS - Un horizon possible ou improbable ? Quelle gestion de la chose publique, entre calculs politiciens et clientélisme de la classe politique ? AVEC HAMIDOU ANNE ET EMMANUEL DESFOURNEAUX
Dans ce numéro du Talk "Tract et Plus", Ousseynou Nar Gueye reçoit en invité fil rouge Emmanuel Desfourneaux, DG de l'Institut Afro-Européen pour débattre du "Nouvel Ordre Politique Sénégalais" pronostiqué dans un éditorial récent qu'il a publié sur SenePlus.
De quoi retourne cet appel qui lui a valu une réponse du porte-parole de la présidence, Abdou Latif Coulibaly ? Entre calculs politiciens, aspirations panafricanistes de l'opposition notamment sonkiste, affirmation d'un leadership continental par le président Sall, la crise sanitaire peut-elle augurer d'une nouvelle donne dans la gestion publique ?
Hamidou Anne, énarque, rédacteur au Monde Afrique et doctorant en sciences politiques, est l'éditorialiste invité de ce numéro de Tract et Plus.
par Calame
HONNEUR, HONNEURS ET HONORAIRES…
Au moment où une affaire de perdiem au profit des membres du Comité de suivi de la distribution des vivres choque l’opinion, cette histoire de faux-vrai ou de vrai-faux décret tombe mal, aussi bien pour les bénéficiaires potentiels que pour le bienfaiteur
Dans la soirée du jeudi 14 mai, la toile a largué les amarres, pour répandre toutes voiles dehors, une rumeur devenue tout de suite virale, faisant état de la signature, par le Président de la République, d’un décret «instituant un honorariat pour les anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental (CESE)».
S’ensuit l’énumération des avantages liés à ce que l’usage consacre comme la jouissance d’une «qualité ou d’une dignité par une personne qui conserve son titre après avoir cessé d’exercer la fonction» : indemnité de représentation (4 millions et demi net par mois), un véhicule de fonction avec macaron (laisser-passer permanent), un chauffeur particulier, une dotation mensuelle de carburant de 500 litres et un agent de sécurité rapproché, égards protocolaires, en cas de participation à des cérémonies officielles ; voilà le contenu de cette véritable liste civile attribuée par la rumeur aux bénéficiaires putatifs d’un décret imaginé, fruit d’une infox à tout le moins intrigante.
Le pôle communication de la Présidence de la République, très réactive sur le coup, a vite fait de pondre un démenti bien articulé (voir communiqué), dans la même soirée de jeudi, pour mettre les choses au point et au clair. Et les communicants du Palais de rappeler que suivant la procédure formelle qui les y oblige, tous les décrets pris par le Président de la République sont «publiés dans le journal officiel de la République du Sénégal et sur le site du Gouvernement».
Ce faux décret que les «inspirateurs ont façonné aux apparences des authentiques documents officiels du genre avec les visas et l’ordonnancement des articles caractéristiques des décisions exécutoires du pouvoir réglementaire de l’Exécutif, pêche cependant par un souci d’authenticité qui interroge».
En effet, l’article 2 précise que le statut de président honoraire accordé par décret «peut également être retiré dans les mêmes formes». Les experts en décodage des documents législatifs et réglementaires d’y aller de leur science pour disséquer le contenu du décret dont l’authenticité a fait l’objet d’un démenti non signé, sauf à considérer les armoiries et la mention «Pôle Communication de la Présidence», comme une signature et un sceau d’authentification. Leurs arguments sont frappés au coin du bon sens scientifiquement ciselé. Jugez-en !
A-t-on idée d’une telle bourde inélégante qui postule la possibilité de l’annulation d’un avantage dans le texte censé élever les bénéficiaires à une dignité rare en République? Un décret de portée générale devant être articulé à un décret individuel pour que la personne visée puisse en bénéficier peut-il, comporter des éléments de rémunération ou d’indemnités ainsi que les détails qui figurent dans cette mouture qui a infesté la toile et les réseaux sociaux?
Le perfectionnisme des «faussaires» est allé jusqu’à l’annotation manuscrite dudit décret par l’Autorité suprême, avec une calligraphie d’une troublante ressemblance avec celle du maître des horloges. «D’habitude les décrets signés ne sont pas annotés à la main, à moins qu’il ne s’agisse de copies extra, destinées à l’archivage», note un familier des procédures et des procédés de la haute administration. «Le document est trompeur parce qu’il présente toutes les apparences d’authenticité avec les armoiries et la signature du Président de la République, comme du “vrai faux“», conclut-il.
A lors, une foultitude de questions taraude l’esprit. Qui a intérêt à diffuser de fausses informations sur le privilège et les avantages dont pourraient bénéficier d’anciens dignitaires du Conseil économique social et environnemental en particulier ? Pourquoi maintenant, au moment où la nation entière vit dans l’angoisse, la précarité voire la pénurie, l’Etat qui fait appel à la générosité et à la solidarité de tous et de toutes se risquerait-il à accorder de tels privilèges et avantages à des personnalités présumées à l’abri du besoin ? Au risque d’apparaître comme un clan de riches se faisant la courte échelle, insensible à la souffrance des populations en détresse ? Voudrait-on attirer l’attention sur une disparité de traitement et sur les personnes concernées, en l’occurrence deux anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental, encore en vie et en ....réserve de la République ?
Le Président Famara Ibrahima Sagna bénéficierait déjà de ce statut de Président honoraire du CESE et des avantages y afférents par la grâce d’un décret signé par l’ancien chef de l’Etat du Sénégal, le président Abdoulaye Wade. Si cela se confirme, son décre-a-t-il jamais été publié au journal officiel ou sur le site du gouvernement de Wade ou de celui de son successeur, ne serait-ce que par souci de continuité de l’état et d’orthodoxie administrative ? Ce qui ne serait pas encore effectif dans le cas de la présidente sortante (sortie plutôt) de l’institution, Madame Aminata Tall, première femme à diriger le CESE, remplacée par Madame Aminata Touré, deuxième femme ministre de la justice et Premier ministre, après Madame Mame Madior Boye, sous le magistère de Wade. L’honorariat est courant chez les militaires, avocats, et dans les universités (honoris causa), sans entraîner des avantages et des privilèges autres que protocolaires, et … honorifiques. Dans notre système, l’avocat et universitaire Abdoulaye Wade, Doyen honoraire de la Faculté de Droit et de Sciences économiques de l’Université de Dakar, docteur Honoris Causa de nombreuses institutions académiques, est le chef d’Etat contemporain le plus capé de la planète. C’est lui qui a introduit cette distinction «en faveur des anciens présidents d’institutions telles que la Cour suprême, le Conseil constitutionnel, le Conseil d’Etat, la Cour de Cassation, aujourd’hui disparus, etc.».
Curieusement, l’Assemblée nationale dont le président est la deuxième personnalité de l’Etat et assure l’intérim du chef de l’Etat n’est pas sur la liste de ces récompensés de la Nation reconnaissante. Au demeurant, il faut faire la part des choses. La teneur de ce vrai-faux ou faux-vrai décret est de portée générale. De ce point de vue, il s'agit d'un cadre juridique et réglementaire qui autorise la prise d'un décret individuel en faveur d'un (e) dignitaire jugé(e)... digne d'en bénéficier, selon le bon vouloir du Président de la République, qui usera, en l'espèce, de son pouvoir discrétionnaire (et discriminatoire)de nomination. Paradoxalement, si un ancien président du Cese dont l'honorabilité est solidement établie et reconnue a pu bénéficier d'un décret l'élevant à l'honorariat, pourquoi prendre a posteriori un acte réglementaire normatif, quinze ans plus tard, même si le régime a changé depuis lors ? Bizarre, bizarre...
Dans l’hypothèse d’une fuite du document controversé, s’agirait-il de torpiller le décret de Madame Aminata Tall qui aurait été pris mais «confiné» dans le pipeline administratif, en attendant des jours meilleurs ou un moment propice pour sa publication? Cela se pourrait-il qu’un décret ne fasse pas l’objet de publication ? C’est souvent arrivé. Mais l’existence de l’acte n’en est pas moins réelle, même s’il est mis sous le boisseau. Selon les tenants de cet argumentaire, le démenti présidentiel laisse accroire une telle probabilité, puisque la seule ligne de défense consiste à évoquer une hypothétique parution dans le Journal officiel de la République et dans le site du gouvernement du Sénégal dont les mises à jour ne sont ni automatiques, encore moins systématiques.
Le décret présente toutes les apparences d’authenticité, selon les familiers de la «littérature» ou plutôt de la liturgie administrative. Toutes les règles, tous les codes, visas, ponctuations, de rédaction et de présentation de textes législatifs et réglementaires exécutoires, sont rigoureusement respectés, selon ces spécialistes. Si faux il y a, les faussaires seraient des orfèvres de la matière administrative, nichés ou rôdant aux alentours des services de la présidence et du gouvernement, avance-t-on dans certains milieux informés. Le coup pourrait venir de partout et de nulle part dans ce contexte de guerre de positionnement, de liquidation, qui fait rage parmi les pontifes du régime comme dans les milieux de l'opposition, même si c'est plus feutré au sein de cette dernière.
Entre les deux, une société civile disparate souvent embarquée, et une administration frustrée, susceptible de jeux troubles face à une situation délétère et en l'absence de boussole et de cap brouillés par ceux à qui le gouvernail est en train d’échapper, en pleine tempête. Au moment où une affaire de per diem prévus pour défrayer les membres du Comité de suivi de la distribution des vivres secoue ledit comité et choque l’opinion, cette histoire de faux-vrai ou de vrai-faux décret tombe mal, aussi bien pour les bénéficiaires potentiels que pour le bienfaiteur désigné.
L’heure n’étant pas à la comptabilité des privilèges, la publication de ce décret démenti par l’Autorité, n’en suscite pas moins interrogation et perplexité au sein comme en dehors de certains cercles du pouvoir. La question des honneurs mais aussi des honoraires attachés à ce statut d’honorariat à harmoniser en toute équité et transparence est posée à travers celle qui consiste à se demander dès lors : à qui profite ce crime de lèse-majesté? Là git un lièvre !
par Ousmane Sonko
À QUOI CELA SERT-IL DE MENTIR QUAND LES PREUVES SONT IRRÉFUTABLES ?
La présidence prise pour la énième fois en flagrant délit de dépeçage du peuple par l’octroi d’un indécent honorariat aux anciens présidents du CESE, n’a pas trouvé mieux que de se réfugier derrière la non publication du décret au Journal officiel
Honte à la Présidence de la République du Sénégal qui, prise pour la énième fois en flagrant délit de dépeçage du peuple par l’octroi d’un indécent honorariat aux anciens Présidents du Conseil Économique Social et Environnemental, n’a pas trouvé mieux que de se réfugier derrière la non publication du décret au Journal officiel.
Ce décret existe bel et bien et a été circularisé hier, jeudi 14 mai 2020, aux agents de l’Administration via Outlook, en même temps que le décret 2020-1006 relatif à la gestion budgétaire de l’État, et lui est, à tous points, identique dans la forme.
À quoi cela sert-il de mentir quand les preuves sont irréfutables ?
● 4 500 000 francs CFA net de salaire mensuel !
● 1 véhicule de fonction !
● 500 litres de carburant !
● Chauffeur !
● Garde du corps !
○ C’est plus de 6 000 000 francs CFA payés à des retraités politiques à ne rien faire.
○ C’est plus de 30 emplois jeunes à raison de 200 000 francs CFA de salaire mensuel.
REPRISE DE LA PRIÈRE COLLECTIVE EN ORDRE DISPERSÉ
A Dakar, les fidèles ont afflué par milliers à la mosquée Massalikoul Jinane. De nombreuses mosquées sont cependant restées fermées, à l'image de la Grande mosquée et de la mosquée omarienne, deux importants lieux de culte de la capitale
Les musulmans sénégalais ont repris les prières du vendredi, mais plusieurs mosquées sont restées fermées par crainte du coronavirus, malgré l'autorisation officielle de rouvrir, ont constaté les journalistes de l'AFP. "Je suis venu prier pour la fin de l'épidémie", dit à l'AFP Omar Thiombane, masque sur le visage dans une mosquée à Mbao, près de Dakar, lors de la première grande prière hebdomadaire depuis le début du Ramadan il y a trois semaines dans ce pays à plus de 90% musulman.
Le président Macky Sall a annoncé le 11 mai un allègement des restrictions liées au coronavirus, dont la réouverture des mosquées, après de fortes pressions religieuses. Les autorités ont cependant exigé le respect des règles d'hygiène et de distanciation. Le Sénégal a déclaré 2.310 cas, dont 25 décès.
A Dakar, les fidèles ont afflué par milliers à la grande mosquée des mourides, immense bâtisse située entre les quartiers populaires de Bopp et Colobane, selon des journalistes de l'AFP et un responsable du lieu de culte. Serigne Mountakha Mbacké, khalife général de cette confrérie très influente, a appelé ses membres à rouvrir les mosquées en respectant les gestes préventifs."On a respecté les mesures barrières comme le lavage des mains, le port du masque et la distanciation d'un mètre. On a été intransigeant", a déclaré à l'AFP un membre de la cellule de communication.
A Mbao, une fontaine d'eau et du savon ont été disposés à l'entrée de la mosquée. La majorité des fidèles portaient ont mis un masque et ont observé une distance entre eux. Les portes ont été refermées quand la capacité maximale a été jugée atteinte."Que chacun vienne avec sa propre natte et avec un masque", avait auparavant relayé un haut-parleur. Dans son sermon, l'imam Pape Moussa Seck a assimilé le coronavirus à "une épreuve divine" infligée à cause des violations des interdits religieux, s'attaquant "au port indécent des jeunes filles, aux agressions et meurtres".
De nombreuses mosquées sont cependant restées fermées, à l'image de la Grande mosquée et de la Mosquée omarienne, deux importants lieux de culte de Dakar.
Les évêques ont eux aussi décidé de ne pas reprendre les messes jusqu'à nouvel ordre. Les catholiques représentent environ 5% de la population.
Depuis mars, les autorités ont fermé les frontières, les écoles et les lieux de culte, imposé un couvre-feu nocturne et le port du masque dans les services publics, interdit les rassemblements et les déplacements interurbains, et limité l'ouverture des marchés.
DES MAÎTRES CORANIQUES S’OPPOSENT À LA FERMETURE DES "DAARAS’’
La Fédération nationale des associations des maîtres coraniques a fait part vendredi de son désaccord avec la fermeture des écoles coraniques dans le but déclaré de protéger les enfants contre la maladie à coronavirus
La Fédération nationale des associations des maîtres coraniques a fait part vendredi de son désaccord avec la fermeture des écoles coraniques dans le but déclaré de protéger les enfants contre la maladie à coronavirus.
La cellule de crise de son comité directeur, ‘’après des échanges approfondis et argumentés’’, dénonce la décision de fermer ces écoles, a déclaré Mohamed Lamine Fall, vice-président de cette fédération, au cours d’une rencontre avec la presse.
M. Fall, coordonnateur de la cellule de crise, estime que ‘’cette décision de fermer les ‘daara’ (écoles coraniques) est contraire au droit constitutionnel des enfants à l’éducation’’.
‘’Chaque parent a le droit de choisir la forme qui lui convient pour instruire et éduquer sa progéniture’’, a-t-il argué, rappelant que ‘’les écoles coraniques jouent un rôle irremplaçable et prépondérant dans la carte scolaire du pays’’.
Mohamed Lamine Fall estime que ‘’l’école héritée de l’administration coloniale est certes la norme officielle, mais l’école coranique demeure une norme légitime parce qu’elle est portée et acceptée par la communauté’’.
Il soutient que ‘’l’école coranique reste l’institution scolaire qui a le plus participé au développement socioéconomique du pays, dans un contexte de marginalisation extraordinaire’’.
M. Fall regrette la fermeture de plusieurs ‘‘daara’’ à Kaffrine, Fatick, Dakar, etc.
par Abdoul Mbaye
NE PAS FAIRE DU PERSONNEL DE SANTÉ L’AGNEAU DU SACRIFICE
Finalement, ce régime n’a jamais pu s’extraire de la politique politicienne destinée à leur seul enrichissement - La vérité finira par éclater
Personnels soignants, sapeurs pompiers sont dernières lignes de défense après la débandade du gouvernement. Qu’il ne cache surtout pas la vérité sur la propagation de la maladie parmi eux. La vérité finira par éclater. Les citoyens ne pardonneront pas leur abandon.
Finalement, ce régime n’a jamais pu s’extraire de la politique politicienne destinée à leur seul enrichissement.
Depuis le début de la crise sanitaire, tout s’est ramené à une recherche de neutralisation des voix critiques (Parlement, opposition, presse), à la mobilisation de sommes colossales par appels à dons et abandon de dette pour conclure des marchés dans des conditions nébuleuses, et d'achats de produits alimentaires que ne reçoivent pas encore les populations qui en ont besoin.
Tout est décidé à la va-vite sans concertation suffisante, sans prise en compte des avis des professionnels de la santé et des universitaires.
Lorsque l’ancien Premier ministre rétrogradé en ministre d’Etat pour cause de fast track insuffisant, et toujours là, évoque la prise en compte d’avis d’experts sans autres précisions, on comprend qu’ils cherchent déjà des boucs émissaires fantômes sortis d’un gros mensonge.
Qu’ils ne se trompent pas : ils seront demain les seuls responsables des décisions qu’ils ont prises, abandonnant l’essence de leurs fonctions : protéger le Sénégalais.
Mais quel espoir garder quand ils exposent et sacrifient ceux qui sont désormais seuls pour essayer de nous sauver de la maladie avec déjà si peu de moyens que compensaient leur abnégation et leur serment ?
Les personnels de santé, ne doivent pas être l’agneau du sacrifice d’un gouvernement irresponsable.
Pourquoi vouloir mentir sur les résultats des tests effectués les concernant ? Cela parviendra-t-il à cacher vos insuffisances et échecs ?
La cacophonie au sommet est perceptible jusque dans la presse.
Arrêtez donc ce cirque, arrêtez vos intimidations et mensonges. Protégez les Sénégalais et particulièrement ceux restés en première ligne du combat contre ce terrible fléau.
par Nioxor Tine
COVID-19 : REPRENDRE L’AFFAIRE PAR LE BON BOUT !
Malgré les performances des acteurs de la Santé, Macky a dilapidé le capital confiance dont il jouissait au départ. L’opposition et la société civile doivent comprendre que leur responsabilité va au-delà des dénonciations ou des diatribes
L’allocution du chef de l’État du 11 mai dernier, consacrant le constat d’échec de deux mois de management erratique et directif, montre que, de toute évidence, les autorités politiques et les professionnels de santé ne pourront pas, à eux seuls, venir à bout de cette pandémie au COVID-19, même si leur contribution est indispensable.
Pourtant, tout semblait bien parti dans notre pays, où les autorités politiques avaient réussi le plus difficile, dès le début de la pandémie, à savoir regrouper toutes les forces vives de la Nation autour de la nécessité de lutter contre cette pandémie monstrueuse. Malheureusement, et malgré les performances des acteurs de la Santé et de l’Action sociale, le président de la République a fini par dilapider le capital confiance dont il jouissait, au départ, pour au moins trois raisons.
Il y a d’abord un déficit notoire de transparence dans la gestion de la pandémie, sous couvert de loi d’habilitation, qui traduit cette incapacité congénitale à se conformer aux principes d’une gouvernance vertueuse. Ensuite, les autorités ont usé et abusé de méthodes coercitives, même là où elles ne se justifiaient pas, donnant lieu parfois, à des cas manifestes d’abus de pouvoir face à des citoyens, dont le gagne-pain quotidien était menacé.
Mais plus grave, les mauvaises habitudes de gestion solitaire, ayant conduit le président à concentrer tous les pouvoirs entre ses mains, ont empêché des négociations fructueuses avec les différents groupes socio-professionnels voire l’adoption d’un plan d’action concerté contre le COVID-19.
Au-delà des railleries journalistiques et de la déception populaire, il faut éviter de baisser les bras et de laisser le champ libre au virus meurtrier.
Ce que nous enseigne, en premier, la reculade retentissante du pouvoir, est la nécessité d’un large front anti-COVID-19 et l’exigence de responsabilisation des citoyens et des communautés.
C’est ce que semblent avoir compris certains dignitaires religieux, qui ont décliné l’option d’ouverture des mosquées qui leur était offerte, estimant que la pandémie était loin d’être maîtrisée.
Quant à l’opposition politique et à la société civile, elles doivent comprendre que leur responsabilité va au-delà des dénonciations ou des diatribes. Il ne peut y avoir de tâche politique plus urgente, que celle de bouter le coronavirus hors de notre pays, ce qui ne peut constituer que le point de départ de la nouvelle ère post-COVID-19.
Les forces vives de la Nation, après avoir évalué, de manière objective, la gestion de la pandémie, qui comporte, malgré tout, certains aspects positifs, doivent élaborer un mémorandum, où devront être consignées des propositions pertinentes pour une lutte plus efficace contre le COVID-19.
Un autre aspect fondamental est la promotion de l’engagement communautaire, aussi bien dans les villes qu’en zone rurale pour ralentir voire stopper la propagation du virus.
Les maires et présidents de collectivités locales peuvent y apporter une contribution décisive, à condition de rompre d’avec leur approche politicienne voire électoraliste -si ce n’est définitivement-, tout au moins, pendant la durée du combat contre cette pandémie mortelle.
Mais le socle de l’implication des communautés devra être constitué par des groupes de riposte communautaire composés de personnes-ressources volontaires et engagées.
Leur cahier de charges sera de sensibiliser sur les gestes-barrières, de protéger les couches vulnérables, particulièrement les personnes âgées, d’aider au confinement domiciliaire/communautaire des porteurs sains et cas-contacts, d’appuyer les familles endeuillées et même d’assurer la prise en charge des cas simples...
Apprendre à vivre avec le COVID-19 ou mieux l’apprivoiser suppose d’intégrer la lutte contre la pandémie dans l’agenda des communautés de notre pays, sous une double supervision administrative et technique.