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24 avril 2025
Développement
par le chroniqueur de SenePlus, Hamadoun Touré
LE BAL DES COURTISANS
EXCLUSIF SENEPLUS - Ces virtuoses de la transhumance, dépouillés de toute éthique, écument nos pays avec, en bandoulière, le trafic d’influence et, comme mantra, l’opportunisme sans limites
Hamadoun Touré de SenePlus |
Publication 25/05/2020
« Les courtisans ressemblent à ces jetons dont on se sert pour compter, ils changent de valeur au gré de celui qui les emploie ». Solon (Homme d’Etat grec)
Ils sont de toutes les fêtes officielles, hantent les salons huppés de la capitale, font le tour des chancelleries, fréquentent partis et dirigeants politiques, leaders religieux de toute confession. Ils ont leurs cartons pour tous les événements de la République. Ils sont connus pour murmurer aux oreilles du prince du moment. Ce sont les courtisans.
Fidèles à eux-mêmes, ils sont victorieux des batailles qu’ils ne livrent jamais, s’approprient toutes les réussites, toujours loin des défaites et de leurs lendemains de tristesse. Ils roulent carrosse, abonnés à la gloire d’autrui, plastronnent avec les symboles de l’Etat alors qu’ils ne représentent à peine qu’eux-mêmes. Ils parlent fort, se prévalent héritiers d’ancêtres mythiques tombés sur les champs d’honneur.
Nous les apercevons souvent, à défaut de les rencontrer. Ils escomptent du prestige en s’éloignant de la masse anonyme, font de leur proximité avec les décideurs un fonds de commerce. Ils excellent dans l’art de l’adapter aux circonstances et aux événements. Vous rêvez d’un poste de ministre ou d’ambassadeur, souhaitez obtenir une bourse d’études, une subvention gouvernementale, un passeport diplomatique, un visa ? Leur entregent se monnaye à la carte, contre espèces sonnantes et trébuchantes. “Les courtisans sont des pauvres enrichis par la mendicité”, les plaignait De Chamfort.
Fonctions et moralité́ floues
Ils savent évidemment tout, peuvent tout, le bottin des puissants leur sert de livre de chevet, mais ne vous rendent pas compte lorsqu’ils échouent à satisfaire votre demande.
Sans attributions ni qualifications connues, ils se comportent comme des chargés des affaires sensibles, véritables garçons de course en fait, entretenant le mystère autour de leurs agissements bien loin de faire bon ménage avec la morale. Leur rang est inclassable parmi tous les autres mais ils servent tous les pouvoirs avec un zèle égal. L’échine souple, ils ne réalisent pas le ridicule dont ils se couvrent en se défendant d’être des girouettes. Eux, ne sont que du bon côté du vent. Ils ne changent donc pas de camp, ni de veste, encore moins de boubou, en dépit des variations du temps et de la succession des princes. Ils justifient le mot de l’immense homme d’Etat et sage athénien Solon « les courtisans ressemblent à ces jetons dont on se sert pour compter, ils changent de valeur au gré de celui qui les emploie ».
Hâbleurs nés et fieffés menteurs, sans fierté ni orgueil, les courtisans sont esclaves des biens matériels et du gain facile. La possession est leur Dieu, le manque leur ennemi. Ils se gardent de fréquenter les sans-dents et croient la pauvreté contagieuse. Ils redoutent la précarité comme la Covid-19.
Où sont-ils ? Qui sont-ils ? Peu importe, ils sont de la race dont le signe distinctif est l’âpreté au gain, le désir compulsif de paraître et de figurer en bonne place sur la liste civile des puissants et aussi d’inspirer l’envie et la jalousie de ceux qui ne les connaissent que d’apparence.
La marche de la bonne étoile
Les courtisans ont le cuir épais, aspirent à un avenir lisse. Leurs alter ego sont au sein du pouvoir politique, du monde des affaires, de la classe des puissants et des possédants.
Ils se détournent de l’opposition qu’ils se gardent cependant de narguer pour ne pas insulter l’avenir, ne fréquentent que les hommes ou femmes d’affaires ayant pignon sur rue, visitent assidûment les chefs religieux dans les grâces du pouvoir politique dont ils anticipent les désirs avec empressement.
Les courtisans n’ont en face que des proies, adeptes de passe-droits et de raccourcis pour réaliser leurs ambitions. Leur clientèle s’étend à toutes les sphères de la société. Ils renvoient à l’image de ces charlatans sollicités par des naïfs désemparés qui les croient capables de miracles pour changer le cours de leur destin contrarié.
Marchands d’illusions, VRP de rêves, ils s'affranchissent aisément de l’obligation de résultats en brandissant l’argument imparable que le souhaitable et le possible ne se marient pas à chaque rencontre.
Le cortège des vainqueurs
Tels des acteurs en représentation sur la scène de la vie nationale, les courtisans se joignent au bal des changements de régime, rejoignent sans transition le cortège des vainqueurs en militants de la 25è heure sans état d’âme, et non sans s’être réjouis du crépuscule du pouvoir éteint.
Ces virtuoses de la transhumance, dépouillés de toute éthique, écument nos pays avec, en bandoulière, le trafic d’influence et, comme mantra, l’opportunisme sans limites.
Les courtisans des temps que nous vivons, dont la fonction fut naguère de noblesse lorsqu’ils servaient nos rois et empereurs, sont aussi bien les produits que les plaies de nos sociétés et de nos pays. Appartenant à presque tous les corps de métier, ils se nourrissent de nos faiblesses et vivent de nos lâchetés inavouées. Ils polluent la sève même de nos valeurs, s’incrustent frauduleusement dans les affaires de la cité, trompent notre religion en tout.
Leur toute puissance, apparente ou réelle, n’est pourtant pas une fatalité devant laquelle il faut s’incliner. De nous dépend la volonté d’y mettre fin en attaquant le mal à la racine. En commençant par le respect des règles et manuels de procédures, l’éducation du citoyen sur la gratuité de l’accès aux autorités du service public, en élevant le dogme du mérite comme unique critère de promotion, en bannissant le sentimentalisme dans l’octroi des responsabilités. Prémunir ainsi l’Etat contre l’affaissement et l’incurie qui le guettent au rythme des courbettes des courtisans. Ces résolutions constituent les véritables remèdes contre la corruption, la gabegie, la concussion, le favoritisme, ces cancers qui ont fini par métastaser tout notre corps social.
Restons lucides en ayant conscience que lutter contre les courtisans et leur funeste commerce est un défi énorme face aux habitudes et aux pesanteurs. Ce combat serait à notre portée si, notre société, dans un sursaut salutaire, décidait d’y mettre un terme. Pour le plus grand bénéfice de tous. Une véritable gageure qui s’apparente à faire le tri entre la bonne graine et l’ivraie.
La polémique continue autour du passage du Franc CFA à l'Eco. En France, le projet de loi a été présenté la semaine dernière en Conseil des ministres. Un agenda qui fait débat
La polémique continue autour du passage du Franc CFA à l'Eco. En France, le projet de loi a été présenté la semaine dernière en Conseil des ministres. Un agenda qui fait débat.
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L'ITALIE VEUT RÉGULARISER LA MAIN D’ŒUVRE AGRICOLE AFRICAINE
Le gouvernement va distribuer des permis temporaires de six mois aux migrants qui travaillent dans les champs du sud du pays. Exploités par la mafia, ces migrants, pour la plupart Africains, vivent dans des conditions déplorables
L'Italie veut régulariser des sans-papiers pour tenter de sauver son secteur agricole. Le gouvernement va distribuer des permis temporaires de six mois aux migrants qui travaillent dans les champs du sud du pays. Exploités par la mafia, ces migrants, pour la plupart Africains, vivent dans des conditions déplorables.
C'est un reportage, dans les Pouilles, de notre envoyée spéciale, Valérie Dupont.
LA RÉÉLECTION ATTENDUE DU PRÉSIDENT DE LA BAD FRAGILISÉE PAR WASHINGTON
"si les Etats-Unis désavouent Adesina, la crédibilité et la réputation de la BAD auprès des investisseurs internationaux sont remises en cause. On ne peut pas gagner un bras de fer contre les Etats-Unis", estime un économiste ivoirien
Coup de tonnerre dans "l'affaire Adesina": les Etats-Unis ont demandé une enquête indépendante au sujet d'accusations de prévarication contre le président de la Banque africaine de développement (BAD), une initiative qui remet en cause sa réélection en août pour un nouveau mandat.
Dans une lettre cinglante à l'institution panafricaine de développement, obtenue par l'AFP lundi, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin fait part de ses "sérieuses réserves" au sujet de la décision de la BAD de blanchir son président nigérian, Akinwumi Adesina, des graves accusations portées contre lui par des "lanceurs d'alerte" : "comportement contraire à l'éthique, enrichissement personnel et favoritisme", entre autres.
Alors que le comité d'éthique de la BAD avait très rapidement disculpé M. Adesina - en fonction depuis 2015 -, Steven Mnuchin demande "une enquête approfondie sur ces allégations par un enquêteur extérieur indépendant", dans son courrier daté du 22 mai, adressé à la présidente du bureau du conseil des gouverneurs de la BAD, la ministre ivoirienne du Plan et du développement Kaba Nialé.
"Considérant l'étendue, la gravité et la précision des allégations contre le seul candidat au leadership de la Banque pour les cinq prochaines années, nous pensons qu'une enquête plus approfondie est nécessaire pour que le président de la BAD bénéficie du soutien et de la confiance complets des actionnaires", insiste le secrétaire américain au Trésor.
La BAD n'a pas réagi dans l'immédiat.
"Avec cette lettre, les Etats-Unis actent leur volonté de faire partir Adesina", seul candidat pour un nouveau mandat de cinq ans, analyse un économiste ivoirien.
Ancien ministre de l'Agriculture du Nigeria, Adesina, spécialiste du développement, avait pourtant reçu le soutien de l'Union africaine et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest pour sa réélection à la tête de la BAD, une des cinq principales banques multilatérales de développement au monde.
La BAD compte 80 pays actionnaires (54 pays africains et 26 non africains, d'Europe, d'Amérique et d'Asie), le premier étant le Nigeria. Elle est la seule institution africaine cotée triple A par les agences de notation financière.
Mais "si les Etats-Unis désavouent Adesina, la crédibilité et la réputation de la BAD auprès des investisseurs internationaux sont remises en cause. On ne peut pas gagner un bras de fer contre les Etats-Unis", estime cet économiste.
- "trop de pouvoir" -
L'affaire aux allures de feuilleton a commencé en janvier, mais n'a été dévoilée publiquement qu'en avril.
Un groupe de "lanceurs d'alerte" anonymes se présentant comme des "employés préoccupés de la BAD" dressent alors un véritable réquisitoire contre leur président dans un document d'une quinzaine de pages détaillant de multiples accusations contre M. Adesina, premier Nigérian à diriger l'institution.
Ils lui reprochent son favoritisme dans de nombreuses nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians, et d'avoir nommé ou promu des personnes soupçonnées ou reconnues coupables de fraudes ou de corruption, ou encore de leur avoir accordé de confortables indemnités de départ sans les sanctionner.
M. Adesina réfute en bloc ces accusations. Un mois plus tard, la BAD lui donne raison. Affirmant "avoir procédé à un examen point par point de toutes les allégations contenues dans la plainte" des lanceurs d'alerte, le Comité d'éthique de la Banque conclut qu'elle "ne reposent sur aucun fait objectif et solide".
Les lanceurs d'alerte réclament alors une enquête indépendante. Jusqu'à ce que Washington leur emboîte le pas.
Personnage charismatique, doué d'un excellent sens de la communication, Akinwumi Adesina, 60 ans, a fait connaître la BAD sur les marchés internationaux, permettant d'attirer des capitaux pour le développement de l'Afrique.
La BAD a ainsi réalisé en octobre 2019 une augmentation de capital géante de 115 milliards de dollars, considérée comme un succès personnel pour son président.
En avril, réagissant promptement à l'épidémie de coronavirus, la BAD a annoncé la création d'un fonds de 10 milliards de dollars pour aider les pays africains.
"Mais dans sa façon de gérer la Banque, Adesina s'est fait aussi beaucoup d'ennemis", relève l'économiste ivoirien.
"Le président a trop de pouvoir. Il nomme qui il veut. Trop de cadres sont partis depuis cinq ans", confie un cadre de la BAD sous couvert d'anonymat, en ajoutant: "Il faut une réforme profonde pour diminuer son pouvoir".
"PERSONNE NE VIENDRA CHANGER CE CONTINENT À NOTRE PLACE"
L'artiste ivoirien Tiken Jah Fakoly évoque sa vision de l'Afrique post-crise Covid-19
Le Point Afrique |
Malick Diawara et Viviane Forson |
Publication 25/05/2020
#JeSuisWAN. Figure artistique majeure africaine, Tiken Jah Fakoly n'a pas hésité un seul moment à être partie prenante du projet WAN (Worldwide Afro Network).
Journée mondiale de l'Afrique, le 25 mai a été choisi pour commémorer la fondation de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) en 1963 devenue en 2002 à Syrte, en Libye, l'Union africaine. À cette occasion, les artistes et la société civile du continent africain et de sa diaspora se sont mobilisés autour du projet WAN (Worldwide Afro Network)* avec comme objectif de sensibiliser les populations aux risques d'infection, d'engager une réflexion collective sur l'Afrique et de donner une visibilité aux acteurs de la construction post-crise Covid-19 du continent. À cette occasion, plusieurs artistes africains de renom ont accepté, sous l'impulsion de l'animateur, journaliste et producteur camerounais Amobé Mévégué bien connu des auditeurs de Radio France Internationale (Plein Sud) et des téléspectateurs de Canal France Internationale (Africa Musica), de MCM Africa, de TV5 Monde (Acoustic, Africanités), de France 24 (Journal de la culture musique) et de la chaîne panafricaine Ubiznews, une centaine d'artistes africains et le parrainage de Youssou Ndour, de participer à ce show panafricain. Ils ont pour nom Angélique Kidjo, Fally Ipupa et bien d'autres auxquels s'est jointe la chanteuse du groupe Kassav Jocelyne Béroard. Tête d'affiche de cette grande scène virtuelle, Tiken Jah Fakoly a accepté de répondre au Point Afrique à propos de cette manifestation et de sa vision de l'Afrique post-crise Covid-19.
Le Point Afrique : quelles réflexions vous suggère la survenue de cette pandémie du Covid-19 ?
Tiken Jah Fakoly : Tout le monde pensait que cette maladie allait ravager l'Afrique. Bien sûr, tous les Africains n'ont pas pris conscience du danger de la maladie, mais on a vu que les gouvernements ont commencé à s'organiser très tôt et que les gens ont suivi le mouvement pour faire passer les messages. Ces dispositions ont été respectées en partie. Je dis en partie parce qu'il faut savoir que beaucoup d'Africains ne croient pas en l'existence de cette maladie, encore aujourd'hui. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on a tous observé la réactivité des dirigeants dès les premiers cas. Ils ont pris des dispositions au niveau de la prévention.
Maintenant la grande question, c'est de savoir pourquoi cette maladie ne s'est pas propagée en Afrique comme ailleurs ? Tout le monde cherche la réponse à cette énigme. Pour ma part, je dirai qu'il y a peut-être une résistance des Africains du fait de médicaments pris contre le paludisme ou bien d'autres maladies. Par ailleurs, on ne peut pas dire que c'est parce que nous sommes des Noirs. Nos frères africains-américains paient le prix fort aux États-Unis et même en Amérique latine. Il y a peut-être aussi la grande chaleur qui a empêché le virus de se propager. Il ne faut pas aussi oublier que nous avons une population qui est très très jeune. Dans les mois à venir, les scientifiques auront certainement des réponses à nous apporter.
Qu'est-ce qui vous a motivé à participer à cet événement autour du #IamWAN ?
J'ai accepté de participer à cette initiative parce qu'il s'agit d'un projet fait par des Africains pour les Africains. Vous savez à chaque fois que l'Afrique a un problème, ce sont les autres qui viennent proposer des solutions. Cette fois, c'est différent. J'ai adhéré tout de suite à ce projet parce que, dans les coulisses, Amobé Mévégué et Mory Touré, ainsi que leurs équipes, font un travail très encourageant. Je me suis engagé pour en faire ma partie. J'ai préparé un morceau en acoustique. C'est aux Africains de sensibiliser les Africains. En tant que panafricaniste, j'en suis convaincu. Je ne pouvais pas manquer ce rendez-vous-là.
Sinon, il y a aussi que nous les artistes avons la chance que nos voix soient écoutées, parfois bien plus que celles des politiques. Modestement, je pense être l'une des voix les plus écoutées sur le continent. C'était donc super important que je me mette au service de cette cause parce que sensibiliser les autres, c'était et c'est toujours me protéger moi-même. Parce que si les autres sont contaminés, je risque de me contaminer. En plus des gestes barrières, il me fallait mettre ma voix au service de cette cause. Dès l'annonce des premiers cas sur le continent africain, j'ai commencé à penser à faire une chanson. Le refrain est venu, puis les couplets aussi. Alors, je suis allé en studio pour enregistrer.
L'organisation mondiale a-t-elle étudié ce remède avant de le critiquer ? Michel Yao, responsable des opérations d'urgence pour le bureau Afrique de l'OMS, donne des éléments de réponse
Le président malgache a présenté le Covid-Organics pour traiter les personnes touchées par la Covid-19. Ce remède est à base d'artémisia. L’OMS a mis en doute son efficacité. Que reproche l’OMS à ce remède ? L’OMS a-t-elle étudié ce remède avant de le critiquer ?
Michel Yao, responsable des opérations d'urgence pour le bureau Afrique de l'OMS, répondait aux questions des auditeurs de l’émission « Appels sur l’actualité » présentée par Juan Gomez.
APRES LE DÉNI DU RAPPORT DE L’IGE, MAINTENANT LES DÉCRETS CLANDESTINS
Le CRD saisit la justice pour faire annuler le Décret N°2020-976 du 21 avril 2020 accordant le statut de Président honoraire à un ancien Président du CESE - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Congrès de la Renaissance Démocratique (CRD), daté du 25 mai 2020, revenant sur la polémique liée au décret qui accorde un statut de Président honoraire à un ancien patron du CESE.
« Recours en annulation pure et simple du Décret N°2020-976 du 21 avril 2020 accordant le statut de Président honoraire à un ancien Président du Conseil économique, social et environnement (CESE).
Le numéro spécial 7307 du Journal Officiel, en date du mercredi 29 avril 2020, publie, aux pages 899 et 900, le Décret n°2020-976 du 21 avril 2020 accordant le statut de Président honoraire à un ancien Président du Conseil économique, social et environnement (CESE).
En dépit des arguties du soldat en service commandé dans un journal en ligne, en date du 24 mai 2020, le Décret n°2020-976 contrevient, sur plusieurs points, à la législation sénégalaise. C’est la raison pour laquelle, le Congrès de la Renaissance Démocratique a décidé de saisir la Justice pour le faire annuler. Dans ce sens, un pôle d’avocats est déjà constitué et il va saisir la Justice dans les tous prochains jours.
Le CRD trouve scandaleux, dans le contexte de lutte contre la Covid-19 marqué par des pertes d’emplois et, subséquemment, de revenus pour des milliers de sénégalais, que le président de la République, non content d’avoir abandonné le peuple face au virus, puisse consacrer son temps avec une légèreté et une insouciance déconcertantes à jouer au ludo et à organiser la bamboula pour ses partisans, allant jusqu’à « honorer » des politiciens déjà bénéficiaires d’innombrables avantages de la part de l’Etat.
Cette autre forfaiture confirme que ce président est très loin des préoccupations des braves sénégalaises et sénégalais qui éprouvent, particulièrement de nombreuses difficultés, aujourd’hui aggravées, pour accéder aux services essentiels (structures de santé insuffisantes et pas suffisamment équipées, plus de 6 500 abris provisoires tenant lieux de classes et plus d’un million d’enfants hors du système scolaire, pénuries récurrentes d’eau dans plusieurs quartiers de la capitale, etc.).
Le CRD condamne, jusqu’à la dernière énergie, les propos infâmants et diffamatoires tenus par le fou du Roi à l’endroit du Premier ministre Abdoul Mbaye. Cet énergumène peut beau travestir la vérité, il ne peut effacer les motivations profondes à la base de ce décret que leurs auteurs ont cherché à cacher, dont la publication immédiate a été réclamée en même temps que le communiqué mensonger de la Présidence pour gêner la rédaction d’une autre rédaction « corrigée », et qui n’est toujours pas publié.
Sa version «corrigée» diffusée ce jour de Korité prouve, si besoin en était, la marque de fabrique des dirigeants actuels complètement déconnectés des réalités du pays : la manipulation permanente. Il est grave et préoccupant qu’un Décret soit pris pour accommoder des personnes en leur évitant de passer par une recommandation des instances du CESE pour obtenir le statut de Président d’honneur de l’institution qui déjà ne servait à rien tout. La rémunération de l’honorariat au CESE va également profiter, fort opportunément à M. Famara Ibrahima Sagna, un autre Président honoraire du CES auquel le « Dialogue national » est confié. Aminata Tall et Famara Ibrahima Sagna donc, les deux pour si généreuse et gracieuse sinécure à vie, pour quelle raison et pour quelle légitimité ?
Faut-il rappeler au président de la République que l’honorariat est une reconnaissance professionnelle par les pairs, mieux placés pour apprécier les qualités et l’apport d’un ancien collègue (ou d’un ex-dirigeant) qui vient de quitter une structure ou une profession.
En s’arrogeant le droit d’en distribuer comme il veut et à qui il veut, cela signifie simplement qu’il ne comprend aucunement les bases d’un management public sain, vertueux et efficace. En agissant ainsi, il ne fait que consolider la République des passe-droits qu’il a déjà consacrée. Ce qui est une honte pour le Sénégal qui ne mérite pas tous ces manquements, devenus quotidiens, aux lois, à l’éthique et à la morale. »
MOUSSA FAKI MAHAMAT MILITE POUR UNE ’’VÉRITABLE RENAISSANCE AFRICAINE’’
Le président de la Commission de l’Union africaine estime qu‘’une entreprise intellectuelle, morale et politique’’ est indispensable pour ’’une véritable renaissance’’ du continent 57 ans après la création de l’OUA devenue Union africaine en 2002.
Dakar, 25 mai (APS) – Le président de la Commission de l’Union africaine estime qu‘’une entreprise intellectuelle, morale et politique’’ est indispensable pour ’’une véritable renaissance’’ du continent 57 ans après la création de l’OUA devenue Union africaine en 2002.
Le 25 mai est consacrée Journée internationale de l’Afrique, pour commémorer le congrès fondateur de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), devenue l’Union africaine (UA).
Le congrès au cours duquel a été fondée l’OUA a eu lieu en 1963 à Addis-Abeba, en Ethiopie, sous le parrainage de Haïlé Sélassié, alors empereur de ce pays. L’OUA regroupait à l’époque 32 Etats africains indépendants.
‘’Il n’y a pas plus honorable célébration de la journée de l’Afrique que d’engager cette entreprise intellectuelle, morale et politique, indispensable pour une véritable renaissance de notre cher Continent’’, a dit le président de la Commission de l’Union africaine.
Pour Moussa Faki Mahamat, ‘’cette date, considérée comme la journée mondiale de l’Afrique, est, comme toutes les fêtes d’envergure, un moment de joie, de fierté mais aussi de recueillement et de méditation’’.
57 ans après l’acte fondateur, l’Afrique s’est affranchie de la présence coloniale et de l’apartheid, amorçant son unité politique et de grands progrès économiques, sociaux et culturels. ’’De tels progrès ne sauraient occulter les insuffisances et les retards parfois patents’’, note le Tchadien dans sa déclaration.
’’De nombreuses questions nous assaillent toujours, non sans angoisse. L’Afrique est-elle devenue ce continent de liberté, de paix, de prospérité et de réussite dont les pères fondateurs avaient rêvé ? Les Africains sont-ils plus unis, plus solidaires et plus épanouis ? L’Afrique a-t-elle conquis la place à la mesure de son immense potentiel et de ses ambitions légitimes, sur la scène internationale ?’’, s’interroge t-il.
Selon lui, ‘’le bilan d’un demi-siècle d’indépendance et de liberté du Continent laisse dubitatif’’.
Il relève qu’en dépit d’un potentiel économique considérable, d’un capital humain riche, jeune et dynamique, ‘’la majorité des Etats africains peinent à assurer le bien-être de leurs populations’’.
‘’Des secteurs vitaux tels que l’éducation, la santé et la sécurité dépendent en grande partie de l’aide extérieure’’, note t-il, ajoutant que ‘’le communautarisme et le tribalisme se sont davantage cristallisés à la faveur d’un multipartisme et des principes démocratiques parfois dévoyés’’.
Le président de la Commission peint un tableau marqué par ‘’des crises ouvertes, générées par le terrorisme et des conflits interethniques ou interconfessionnels aux crises post- électorales, l’Afrique offre toujours, ici ou là, des scènes de violences, de fragilités et d’incertitudes du lendemain’’.
Il s’est dit ‘’profondément meurtri par le spectacle qu’offre en ce moment l’un des membres fondateurs de l’OUA et principal initiateur et artisan de l’Union africaine, la Libye’’.
En dépit de ‘’ce décor mitigé’’, des lueurs d’espoir transparaissent tout de mêmes, selon Moussa Faki Mahamat, estimant que ‘’la volonté de vaincre la fatalité est grande et les moyens de briser le cercle de la dépendance et de la pauvreté sont significatifs’’.
Selon lui, ‘’des évolutions positives, des dynamiques nouvelles, des volontés farouches, des réussites spectaculaires ne cessent de s’affirmer et de baliser les chemins du futur’’. Il a notamment salué la construction des organisations régionales se construisent, l’avènement de la Zone de libre-échange continentale(ZLECA).
Parlant de la pandémie du Coronavirus, le président de la Commission note que l’Afrique, ‘’à la grande surprise de ceux qui l’on toujours peu considérée, s’est mobilisée aux premières heures du déclenchement de la pandémie’’.
Il invite cependant à ‘’redoubler d’efforts, de détermination et de persévérance dans l’application stricte des piliers de cette stratégie’’. Il estime qu’il ‘’nous faut aller au-delà de la conjoncture, en nous préparant aux conditions du monde post pandémie’’.
Moussa Faki Mahamat souligne que ‘’dans un monde où le multilatéralisme est soumis à rude épreuve, l’Afrique doit cesser d’attendre son salut des autres’’.
’’L’Afrique ne peut plus se complaire dans ce rôle d’éternel réservoir pour les uns, de dépotoir pour les autres’’, dit-il.
L’Afrique ‘’est instamment interpelée pour tracer sa propre voie’’, selon le président de la Commission, ajoutant que ‘’sa dépendance et son insécurité alimentaires sont inadmissibles et intolérables ; de même qu’il en est de l’état de ses infrastructures routières, portuaires, sanitaires et éducatives’’.
Il a souligné l’importance de décider en toute lucidité et courageusement, d’une approche innovante, plus introvertie qu’extravertie. ’’Vivons de ce que nous avons, par ce que nous avons ; vivons aux dimensions de ce que nous avons !’’, a-t-il indiqué.
Le diplomate tchadien estime qu’en s’engageant dans cette voie, les dirigeants du continent ‘’seront plus proches’’ de leurs citoyens, les Etats nationaux ‘’plus forts’’.
‘’Ce mouvement d’introversion et d’appui sur nos propres forces, je le vois comme un catalyseur d’une nouvelle renaissance de nos Etats nationaux. C’est dans l’épreuve que les Nations et les Etats se construisent vraiment’’, soutient le Tchadien.
Selon lui, ‘’la grande question que nous rappelle cette pandémie de Covid 19, avec une voix assommante, est cette impérieuse nécessité de rompre cette dépendance de l’extérieur par le double impératif de vivre de nos propres ressources et de nous orienter hardiment vers la voix de notre propre industrialisation’’.
Il rappelle que ‘’des ensembles moins nantis’’ que l’Afrique ‘’l’ont réussi dans des temps record’’.
Dans sa déclaration, le président de la Commission ‘’invite avec empressement les femmes, la jeunesse, les intellectuels, les académiciens, les universitaires les hommes politiques, les hommes d’affaires et les vaillants militants de la société civile à engager une réflexion féconde et active sur cette question centrale pour notre survie matérielle, notre indépendance, notre liberté et notre dignité’’.
‘’La seule façon de contenir Covid 19 et ses conséquences désastreuses, d’assurer notre suffisance alimentaire, de créer des millions d’emplois, de sauver les centaines de millions de nos citoyens aujourd’hui gravement exposés aux pandémies et aux aléas de toutes sortes, est celle d’un vrai sursaut solidaire pour une réelle résilience africaine forte et durable’’, écrit-il.
PAR Bakary Sambe
MACKY SALL VEUT S'ÉVITER UNE ISLAMISATION DES CONTESTATIONS À VENIR
Au Sénégal, la gestion du religieux est faite de fuites en avant en différant les questions « sensibles ». Le manque de courage politique et des calculs électoralistes sont à l’œuvre, alors qu’il s’agit d’un enjeu vital pour le pays
Le Monde Afrique |
Bakary Sambe |
Publication 25/05/2020
Faut-il y voir une simple contradiction ou l’illustration d’une tendance de fond ? Alors que l’Etat sénégalais, sous pression, a « autorisé » la réouverture des mosquées au public en pleine pandémie de coronavirus, pour l’Aïd el-Fitr, le président Macky Sall est resté prier dans sa résidence de Mermoz, en contradiction avec la « tradition républicaine ».
En réalité, le Sénégal vit pleinement le paradoxe des Etats laïcs devant gouverner le religieux sans autorité de régulation du culte acceptée de toutes les communautés. Le schéma d’une « exception sénégalaise » dans ce domaine a bien changé. L’analyse des discours depuis plus d’une décennie montre qu’il faudra désormais déplacer le curseur de l’islam politique au Sénégal.
Le salafisme wahhabite n’a pas le monopole de l’extrémisme et se montre, même parfois, plus empreint de « modernité » et d’ouverture sur beaucoup de questions comme l’illustre leur position plus conciliante sur la fermeture des mosquées, admise en tant que mesure d’hygiène. Même les autorités s’inscrivent dans la logique de collaboration avec ces mouvances « réformistes » pour leur contrôle ou comme contrepoids aux forces confrériques.
« Consensus mous »
L’autre particularité du Sénégal est que la gestion du religieux est faite de fuites en avant en différant les questions « sensibles ». Chaque régime laisse au suivant la patate chaude religieuse : délimitation du statut et des prérogatives des religieux, réforme de l’enseignement. Le manque de courage politique et des calculs électoralistes sont à l’œuvre, alors qu’il s’agit d’un enjeu vital pour l’avenir du Sénégal.
Ainsi, les mêmes problèmes structurels – liés au statut des écoles coraniques et à la mendicité des enfants ou au conflit entre parents d’élèves musulmans et écoles catholiques sur le port du voile – vont ressurgir à tout moment après des solutions conjoncturelles et politiciennes.
Dès le début de la pandémie, le politique a esquivé le débat en l’abandonnant à des théologiens peu au fait de l’évolution du débat global sur le religieux. Dans ses discours successifs, Macky Sall a joué sur les nuances d’une langue, le français, que la majorité de la population ne comprend pas, à la recherche de « consensus mous ». Une manière d’éviter une prise de position exposant l’autorité centrale.
Pour fermer les mosquées, le président de la République s’est réfugié derrière des décisions administratives. Pour les rouvrir, il s’est mis au-devant de la scène, engrangeant le bénéfice politique. Pour comprendre les dessous d’une telle politique il faut s’arrêter sur trois faits intéressants à analyser.
Cacophonie autour des mosquées
Primo : avec l’assouplissement des mesures préventives, Macky Sall veut s’éviter une islamisation des inévitables contestations à venir, surtout sur le plan socio-économique et politique. Il a dû sentir monter une tension dans laquelle il y avait une convergence de vue de divers acteurs et organisations de la société civile, activistes religieux et porteurs de revendications corporatistes.
Connu pour ne jamais faire face à deux fronts en même temps, Macky Sall, l’ingénieur, disséqua les problèmes : calmer, d’abord, le front religieux dénonçant la fermeture des mosquées et assouplir, ensuite, le couvre-feu pour soulager le monde économique.
Deusio : par un dialogue aux apparences inclusives, Macky Sall a réussi à scinder le champ islamique en se servant de sa multiplicité et de ses divisions. Il s’est occupé des khalifes des confréries, tandis que son ministre de l’intérieur a pris langue avec les autres acteurs, représentants des confréries, réformistes et mouvances salafistes. La cacophonie autour de la réouverture des mosquées a fait le reste du travail politique, offrant en spectacle une scène islamique sénégalaise jamais autant divisée.
En même temps, l’Etat implique des acteurs islamiques devenus collaborateurs agréés pour la sensibilisation sur les mesures hygiéniques. Un acteur très averti des dynamiques politico-religieuses confie : « Quand les forces religieuses sont divisées, c’est en général, la République qui gagne. »
Un éventuel « front islamique »
En plus de désamorcer un éventuel « front islamique » ou pouvant islamiser les contestations, cela a permis de le réduire à plusieurs groupuscules devenus rivaux. Les surenchères interconfrériques montent sur l’ouverture ou non des mosquées ou la tenue des prières dans une atmosphère inespérée de discorde politiquement « utile ». Dans son management des forces religieuses, l’Etat s’est toujours servi des acteurs islamiques « à la carte ».
Tertio : l’Etat a réussi à garder intacts les rapports traditionnels avec les confréries et leur leadership en vue de leur intercession future en cas de tensions, de troubles ou de conflits sociaux. Et nous revoilà en plein cœur de ce « contrat social sénégalais » qui a jusqu’ici fonctionné à merveille. Sauf qu’il faudra être prudent sur l’avenir. Les accointances répétitives avec le pouvoir politique ont dû peser sur la crédibilité du discours confrérique auprès de différentes franges de la population.
L’expérience des quinze dernières années a montré le caractère non déterminant du soutien politique des confréries lors des différentes échéances électorales. Abdoulaye Wade fut élu en 2000, alors qu’Abdou Diouf bénéficiait du soutien de la majorité des marabouts. Macky Sall est arrivé au pouvoir dans un contexte où Abdoulaye Wade a été soutenu comme jamais un homme politique par les confréries.
Le président Sall, en 2019, a été fortement réélu en perdant dans des villes symboliques sur le plan confrérique et religieux. De plus, il y a une diversification poussée de l’offre sur le marché religieux sénégalais où l’islam local est rudement mis à l’épreuve par la mondialisation du croire et une démocratisation émancipatrice de l’accès au savoir religieux. Les disciples citoyens ont, depuis, intégré, une « nouvelle conscience » confrérique, dissociant l’allégeance spirituelle de l’engagement politique.
Au-delà de la gestion conjoncturelle des crises, il va falloir, un jour, affronter la gouvernance du religieux au Sénégal comme ailleurs dans la région. D’importantes questions restent entières. Pour l’heure, l’approche et la vision utilitariste similaires à celles du Bureau des affaires musulmanes au temps de la colonisation dominent la pratique des régimes successifs. Différer éternellement les problèmes ne les résout pas et les fait encore moins disparaître.
Gouverner, en dehors de prévoir, c’est aussi prendre des risques politiques et assumer des responsabilités. Les « consensus mous » ne sont jamais durables, rien que par l’évolution des acteurs et de leurs intérêts. Ceux « supérieurs » doivent guider la conduite des affaires d’un pays, au-delà des logiques de conservation ou de consolidation du pouvoir. Le vrai réalisme est celui qui fait prendre conscience qu’acheter la paix mène souvent à la guerre.
Bakary Sambe est directeur du Timbuktu Institute et enseignant-chercheur à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis du Sénégal.
BOUBACAR BORIS DIOP RAVIVE SES SOUVENIRS DES ATTENTATS DE CHARLIE HEBDO
L'écrivain raconte depuis quelques semaines, à travers "Comme un dîner d'adieu", fiction inédite sur SenePlus, ses vécus du 7 janvier 2015 quand l'horreur s'est abattue sur les journalistes de l'hebdomadaire satirique à Paris
Présent à Paris le 7 janvier 2015 au moment de l'attaque de Charlie hebdo, Boubabar Boris Diop a vécu ces événements à chaud. L'écrivain y revient depuis quelques semaines, en diffsant sur SenePlus et dans les colonnes du journal Le Témoin, une fiction jamais publiée auparavant. A travers son personnage principal, Dembo Diatta, le texte met en exergue les péripéties d'un immigré au coeur de Paris.
Pourquoi avoir décidé de publier cette nouvelle maintenant ? Quid du choix de deux médias locaux (SenePlus et Le Témoin) ? Quels enseignements a-t-il tiré de ces attentats meurtriers ? Son regard sur la crise du coronavirus...
Boubacar Boris Diop répond au micro de Radio Campus de Belgique.