SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 novembre 2024
Développement
par l'éditorialiste de seneplus, ada pouye
LA CENTRALITÉ DU CITOYEN-PEUPLE : DE LA CONSTITUANTE INDÉPENDANTE ET SOUVERAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - L'actuelle Constitution, expression de notre enfermement depuis 64 ans dans le giron du post-colonialisme et des institutions de Bretton Wood, ne peut plus être le référentiel de la bonne gouvernance de rupture
La transition d’un régime post- colonial qui porte tous les stigmates d’une déchirure ouverte de la démocratie a instauré un régime issu de la révolution démocratique du 24 mars et s’avère un exercice complexe qui exige une nouvelle ingénierie institutionnelle.
La déclinaison du projet en Jub, Jubal, Jubanti devrait être reformulée comme suit Jubanti (Redresser) jusqu’á la jub (droiture) Jubal (se fixer un cap) pour mieux traduire par étapes les options afin de faire face au carnage institutionnel, au carnage politique, au carnage économique et social que nous avons gravement subi ces 24 dernières années. Il s’agit d’une nécessité portée par une jeune génération décomplexée pour réussir la rupture systémique promue au peuple sénégalais.
Il faut reconnaître que ces institutions étaient des outils au service exclusif du « président » depuis les indépendances jusqu’à nos jours.
La centralité du président qui nomme aux emplois civils et militaires et qui désigne plus de la majorité des membres du CESE (80 membres titulaires et 40 membres associés), du HCCT, s’exerçait aussi et surtout dans la désignation des députés devant faire partie de la liste évidemment majoritaire et le choix du président de l’Assemblée nationale.
La logique de la majorité, mécanique même courte, a fait adopter des lois les plus scélérates de la 14e législature, y compris celle inique de faire reporter l’élection présidentielle.
Les dynamiques sociopolitiques qui ont conduit à la révolution démocratique du 24 mars 2024, matérialisée par le déferlement de la jeunesse notamment dans les urnes, font transparaitre l’impératif de la déconstruction de tout l’appareil institutionnel et administratif de l’État post-colonial.
« L’État post-colonial s’est installé dans une dépendance idéologique et financière, une dépendance tenace et pernicieuse vis-à-vis de l’étranger. Face à ces difficultés internes, il a favorisé la rencontre avec l’extérieur (institutions financières internationales, anciennes puissances coloniales, doctrine libérale) au détriment des solutions endogènes »[1].
Le ballet des institutions financières internationales, des partenaires techniques et financiers donne la mesure du piège de la maintenance du système tendue au nouveau régime afin de maintenir les choses en l’état.
Un état de droit où la gouvernance est fondée sur l’éthique, la participation, la concertation, le respect des institutions, des libertés individuelles et collectives et la défense des intérêts nationaux,
Le Sénégal un pays de justice sociale, d’équité avec des citoyens égaux en droit et animés par un haut degré du sens civique, engagés dans le développement durable s’appuyant sur un mouvement harmonieux du territoire et une sécurité nationale crédible.
Il ne s’agit pas de réformer les institutions faussement habillées de la cosmétique démocratique pour suivre la même logique de l’hyper-présidentialisme et de la chambre d’enregistrement dont la liste est fournie par le président. Il s’agit de déconstruire tout le système de la 5e République qui fait du président de la République un Bonaparte Tropical dont le fondement reste la reproduction d’une élite politicienne et d’une caste d’affairistes post-coloniaux corrompus.
Transformer la 15ème législature en constituante souveraine et indépendante est une exigence éthique de rupture systémique. La matérialité de ce pouvoir constituant auto-proclamé est de pouvoir rédiger une nouvelle Constitution qui organise la déconstruction de l’État post-colonial. La constitution actuelle qui est la cheville ouvrière de l’armature institutionnelle doit être cassée et réelaborée sur la base de la nouvelle vision pour une rupture systémique contenue dans la Pacte National de Bonne Gouvernance. Cette Constitution qui est l’expression de notre enfermement permanent depuis 64 ans dans le giron du post-colonialisme et des institutions de Bretton Wood, ne peut plus être le référentiel de la bonne gouvernance de rupture.
Nous devons revenir à la centralité du citoyen-peuple pour la transformation de cette élection législative en une constituante indépendante et souveraine. Le peuple dans toutes ses composantes devrait y trouver sa place et peser de tout son poids afin que sa voix soit intégralement respectée et que les consultations citoyennes soient constitutionnalisées.
Il faut bâtir le « Pencuum Senegal » (Assemblée constituante du Sénégal) sur les rampes de lancement de la rupture systémique.
[1] Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique
L’ATEL CRIE À LA TERREUR JUDICIAIRE
L'Alliance dresse un tableau sombre des événements récents : arrestations de candidats, pressions sur les journalistes et rejet unilatéral du consensus politique. Elle annonce des actions de protestation imminentes
L'Alliance pour la transparence des élections (AATEL) dénonce, dans un communiqué publie ce mercredi 2 octobre, ce qu'elle qualifie de "terreur judiciaire" orchestrée par le pouvoir de Pastef. Le texte évoque une série d'actions perçues comme des attaques ciblées contre l'opposition : arrestations, menaces de poursuites, et pressions sur les médias. Face à cette situation jugée alarmante, ATEL appelle à une mobilisation générale et annonce des actions de protestation, déterminée à faire respecter l'intégrité du processus électoral.
"Animée de la bonne volonté de favoriser un esprit de concertation et de consensus, l'alliance ATEL avait accepté de participer à la rencontre initiée par la société civile le samedi 28 septembre 2024 sous la présidence du ministre de l'Intérieur. Cette rencontre a abouti à un consensus sur un allongement du délai de dépôt des listes de candidats. Mais le pouvoir Pastef a décidé, de façon unilatérale, de rejeter le consensus des partis politiques, de la société civile et des organes de régulation.
Immédiatement après la fin du dépôt des listes, le pouvoir Pastef est monté d'un cran dans sa volonté de fausser l'équité électorale à travers des attaques systématiques contre la liberté d'expression des opposants et, notamment, de candidats investis par l'opposition. Apparemment surpris et déçu par la capacité de l'opposition à s'organiser efficacement en dépit des délais étriqués, Pastef multiplie depuis 48 heures les agressions contre la liberté des opposants, des candidats de l'opposition et des journalistes critiques.
Mme Diégui Diop, responsable de la liste Takku Wallu Senegaal, a été déclarée fugitive et recherchée par la police criminelle, ce qui aurait pu conduire à des dérapages préjudiciables. Elle a pu apporter la preuve du caractère diffamatoire de cette accusation. Depuis lors, le pouvoir peine à formuler clairement les reproches qui lui seraient faits.
M. Bougane GUÈYE DANY, un des fondateurs de ATEL et de la liste Samm Sa Kaddu, est également entendu par la police. Tout indique qu'on voudrait le sanctionner pour les critiques qu'il a faites concernant la récente conférence de presse du Premier ministre.
Le pouvoir a publié un communiqué menaçant de poursuites judiciaires la direction du parti PIT, une composante de la coalition Jamm ak Jariñ, après des critiques concernant la volonté évidente du pouvoir Pastef de remettre en cause les droits acquis des fonctionnaires, au nom de la baisse des dépenses publiques, et particulièrement de la masse salariale.
Des journalistes, parmi lesquels M. Cheikh Yérim Seck, sont arrêtés et placés en garde à vue après des propos tenus dans les médias.
Ces attaques ciblées ne relèvent pas du hasard. Elles s'insèrent dans une stratégie de la terreur judiciaire dont l'objectif n'est autre que d'empêcher la participation normale et sereine de l'opposition au débat électoral.
Tout ceci confirme le bien-fondé du combat de ATEL pour une gestion concertée et consensuelle du processus électoral et pour le respect des libertés individuelles et collectives.
ATEL appelle le peuple sénégalais à se mobiliser, dans l’unité, contre ces manœuvres éhontées visant à fausser l'expression de la volonté du peuple sénégalais dans des élections législatives libres et transparentes.
ATEL appelle tous les acteurs de la famille judiciaire à refuser de servir de bras armé à ce piétinement systématique des garanties offertes par notre Constitution et nos lois.
Dans les prochaines heures, une conférence de presse et un appel à une manifestation pacifique seront annoncés comme jalons de la résistance démocratique contre le projet de putsch électoral du pouvoir Pastef."
TAKKU WALLU SENEGAAL DÉNONCE UNE DÉRIVE AUTORITAIRE DU NOUVEAU RÉGIME
La coalition d'opposition portée par l'ancien président Macky Sall pointe du doigt une série d'atteintes aux libertés fondamentales, de l'arrestation d'opposants à la répression de la presse
(SenePlus) - Dans un communiqué cinglant publié ce mercredi 2 octobre 2024, la coalition Takku Wallu Senegaal tire la sonnette d'alarme sur ce qu'elle perçoit comme une dangereuse dérive autoritaire du gouvernement d'Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye.
Le texte accuse le tandem présidentiel de « transformer notre système démocratique en un système autoritaire » en multipliant les atteintes aux libertés fondamentales. La coalition dénonce notamment l'interdiction systématique des manifestations de l'opposition et les arrestations de journalistes et opposants politiques.
Parmi les personnalités ciblées, le communiqué cite nommément Cheikh Yerim Seck, Lat Diop, Dieguy Diop, Bougane Gueye Dany et Cheikh Bara Ndiaye. Selon Takku Wallu, ces arrestations s'apparentent à "une véritable atteinte à la liberté d'expression garantie par notre Constitution".
La coalition s'inquiète particulièrement du traitement réservé aux journalistes, estimant que le nouveau pouvoir cherche à "museler" la presse. Elle appelle à la vigilance face à ce qu'elle considère comme une volonté de "mettre fin au rapport critique que le tandem Sonko-Diomaye a avec la liberté d'expression".
Face à cette situation jugée préoccupante, Takku Wallu Senegaal en appelle à la mobilisation de toutes les forces vives de la nation « pour la sauvegarde des libertés individuelles et collectives acquises de haute lutte ».
BASSIROU DIOMAYE FAYE, L'ÉTOILE MONTANTE SOUS LES PROJECTEURS DU TIME
Le magazine américain intègre le président de la République dans sa prestigieuse liste TIME100 Next réservée aux talents émergents promis à un brillant avenir, consacrant ainsi l'ascension fulgurante de ce quadragénaire à la tête du Sénégal
À seulement 44 ans, Faye est devenu le plus jeune président de l'histoire du Sénégal en avril dernier, quelques semaines à peine après sa sortie de prison. Son ascension fulgurante et sa victoire électorale ont été saluées comme un triomphe pour la démocratie dans une région secouée par une série de coups d'État militaires.
Ancien inspecteur des impôts reconverti en homme politique, Faye a su capitaliser sur un discours anti-establishment, promettant de lutter contre la corruption et d'introduire des réformes économiques. Son élection a été perçue comme l'avènement d'une nouvelle génération politique dans un pays où l'âge médian n'est que de 19 ans.
Cependant, le magazine TIME ne manque pas de souligner les défis auxquels Faye est confronté. Après six mois de mandat, la mise en œuvre des réformes promises s'avère difficile. Malgré son engagement à renforcer les institutions démocratiques, ses relations avec la presse nationale semblent tendues.
Le magazine américain évoqué l'épisode de la convocation d'élections anticipées législatives comme un moyen de débloquer l'impasse politique et de faire avancer l'agenda du nouveau chef de l'État.
L'inclusion de Bassirou Diomaye Faye dans la liste TIME100 Next souligne les attentes élevées placées en lui, tant au niveau national qu'international, pour relever les défis complexes auxquels le Sénégal est confronté.
Alors que le monde observe attentivement l'évolution de la situation politique au Sénégal, Diomaye Faye incarne l'espoir d'un renouveau démocratique en Afrique de l'Ouest, tout en portant sur ses épaules le poids des attentes d'une jeunesse avide de changement.
QUAND LA CONTESTATION DEVIENT UN DÉLIT
Cheikh Yérim Seck se retrouve dans la tourmente pour avoir osé remettre en cause les chiffres économiques avancés par le Premier ministre Ousmane Sonko sur la situation du pays. Placé en garde à vue, le journaliste maintient sa position
(SenePlus) - Le journaliste Cheikh Yérim Seck s'est retrouvé au cœur d'une polémique inattendue, comme le rapporte le quotidien L'Observateur dans son édition du mercredi. L'ancien collaborateur de Jeune Afrique a été placé en garde à vue suite à ses déclarations remettant en cause les chiffres avancés par le Premier ministre Ousmane Sonko concernant la situation économique du pays.
Lors de son interrogatoire, Seck a maintenu sa position, affirmant que son "intention était, dans le cadre de l'expression de son point de vue personnel, de remettre en cause la véracité des chiffres avancés par le Premier ministre". Il a souligné qu'"aucune des sources habilitées, notamment le FMI et la Banque mondiale, n'a donné les chiffres avancés par le Premier ministre".
Le journaliste a poussé son argumentation plus loin, déclarant que "même le site officiel du ministère des Finances du Sénégal ne donne pas ces chiffres". Il a également fait référence au rapport de la Cour des Comptes, qui selon lui, ne corrobore pas les données présentées par Sonko.
Face aux enquêteurs qui l'interrogeaient sur ses sources, Cheik Yérim Seck a maintenu que "toutes les sources habilitées attestent que ce que dit le Premier ministre est faux". Il a notamment cité une interview du représentant résident du FMI confirmant des chiffres différents de ceux annoncés par le chef du gouvernement.
Le journaliste a également mis en avant des arguments économiques pour étayer sa position. Il a souligné qu'"aucun pays de l'UEMOA avec un déficit supérieur à 10% ne peut lever de fonds, selon la réglementation communautaire", ajoutant que "rien qu'en septembre 2024, le Sénégal a levé trente-cinq (35) milliards sur le marché de l'UEMOA".
Les enquêteurs auraient suggéré que les propos de Seck pourraient être considérés comme "diffamatoires à l'encontre du Premier ministre ou même susceptibles de troubler l'ordre public". Cependant, le journaliste a fermement nié ces accusations, insistant sur le fait qu'il n'avait fait que "dire des faits étayés par tous les organismes spécialisés sur la question".
ANTONIO GUETERRES PERSONA NON GRATA EN ISRAËL
L'État hébreu refuse l'entrée sur son sol à Antonio Guterres, l'accusant de complaisance envers l'Iran après ses frappes. "Nous avons affaire à un secrétaire général anti-israélien qui soutient les terroristes", indique-t-il
(SenePlus) - Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé mardi avoir déclaré le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gueterres, "persona non grata en Israël", lui reprochant de ne pas avoir condamné nommément l'Iran pour son attaque massive contre son pays la veille. "Quiconque ne peut condamner sans équivoque l'attaque odieuse de l'Iran contre Israël ne mérite pas de fouler le sol israélien. Nous avons affaire à un secrétaire général anti-israélien qui soutient les terroristes, les violeurs et les assassins", a affirmé M. Katz dans un communiqué, selon l'AFP.
En effet, après que l'Iran a tiré près de 200 missiles sur Israël mardi soir, M. Guterres s'est contenté de condamner "l'élargissement du conflit au Moyen-Orient", en déplorant "l'escalade après escalade", sans nommer l'Iran comme responsable de cette attaque massive, d'après l'AFP. Pour Israël, cette condamnation trop timide traduit le "soutien" de M. Guterres "aux terroristes".
Cette décision radicale du gouvernement israélien intervient alors que les relations déjà notoirement difficiles entre l'État hébreu et l'ONU ont atteint leur plus bas niveau depuis le début de la guerre avec le Hamas le 7 octobre dernier en Israël et dans la bande de Gaza. Le secrétaire général de l'ONU a multiplié les appels au cessez-le-feu face aux escalades militaires récentes entre Israël et le Hezbollah au Liban, ainsi qu'entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.
ALIOU CISSÉ ÉJECTÉ DU BANC
Dans une décision sans appel, le ministère des Sports a refusé de reconduire le sélectionneur national, citant un triple échec : objectifs manqués, recul au classement FIFA et risque de perte de soutien populaire
Le couperet est tombé sur Aliou Cissé : la ministre des Sports Khady Diéne Gaye a dit non à son maintien à la tête des Lions. Un communiqué de la Fédération Sénégalaise de Football publié ce mercredi 2 octobre, a dévoile les motifs de cette décision : objectifs non atteints, dégringolade au classement FIFA et menace d'une désaffection du public.
"Communiqué de la Fédération sénégalaise du football
La Fédération Sénégalaise de Football informe l'opinion publique qu'elle a reçu ce lundi 30 septembre 2024 une lettre confidentielle de Madame la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Madame Khady Diéne Gaye portant non approbation de l'avenant de renouvellement pour une année du contrat de l'entraineur de l'équipe nationale A, Aliou Cissé pour les motifs suivants: la non atteinte des objectifs assignés dans le cadre de l'avenant du 07 novembre 2022 arrivé à terme le 31 aout 2024 (victoire à la CAN 2023 et qualification en quart de finale à la coupe du monde 2022), la régression de notre équipe nationale au classement FIFA et le risque de désaffection entre notre sélection nationale et les sénégalais en général.
L'autorité a déduit comme conséquence de sa décision que Monsieur Cissé n'était plus couvert par un contrat dûment approuvé par l'Etat du Sénégal et ne pouvait plus diriger la sélection nationale à compter de cet instant.
Madame le ministre a in fine invité la FSF à prendre les dispositions utiles pour assurer la participation du Sénégal à la phase de qualification à la CAN 2025.
Le Comité d'Urgence de la FSF élargi aux membres du Comité Exécutif s'est réuni ce jour, mardi 1er octobre 2024 à 16H30 pour analyser la situation découlant de ladite correspondance et a pris les décisions suivantes :
1) Prend acte de la décision de Madame le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture de ne pas approuver le renouvellement du contrat de l'Entraineur de l'Equipe Nationale A du Sénégal, Monsieur Aliou Cissé ;
2) Donne mandat au président de la FSF et au Directeur Technique National pour mettre en place un staff intérimaire pour la continuité de la participation de l'équipe à la phase de qualification à la "CAN 2025", compte tenu du caractère urgent de la situation ;
3) Annule la conférence de presse de publication de la liste des joueurs pour les matches des 3e et 4e journées contre le Malawi prévue le vendredi 4 octobre 2024 ;
4) Décide de faire publier par le service de Communication de la FSF ladite liste le même jour à 10H sur son site web et sur ses plateformes digitales;
La FSF tient à remercier Monsieur Aliou Cissé pour sa bonne collaboration et ses brillants résultats à la tête des différentes sélections nationales qu'il a eu à diriger depuis son arrivée en 2011 et lui souhaite pleins succès pour l'aven
NATURAL JUSTICE ET LA FONDATION HEINRICH BÖLL PLAIDENT POUR UNE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE JUSTE
Ces deux organisations ont identifié plusieurs axes de plaidoyer pour réformer le cadre juridique et institutionnel du Sénégal, afin d'assurer une meilleure intégration des préoccupations sociales et environnementales dans la transition énergétique.
Face aux conséquences dévastatrices des énergies fossiles sur l'environnement et la santé publique, la transition énergétique au Sénégal s’impose comme une priorité urgente. Ce processus, impliquant un passage des énergies fossiles à des sources renouvelables telles que le solaire, l'éolien et la biomasse, est crucial non seulement pour l’économie nationale, mais aussi pour le bien-être social et environnemental. Lamine Diagne, chargé de programmes chez Natural Justice, a souligné cette nécessité lors d’un atelier de partage sur la transition énergétique.
Organisé par Natural Justice en partenariat avec la Fondation Heinrich Böll Dakar, cet atelier a réuni des acteurs publics, privés, communautaires et de la société civile pour promouvoir une transition énergétique juste, axée sur l’équité sociale. Mme Sokhna Dié Ka, directrice du Hub Dakar de Natural Justice, a insisté sur l’importance de placer la justice au cœur de cette transition pour éviter l’aggravation des inégalités socio-économiques. « La justice ne doit pas se limiter aux aspects économiques, elle doit également englober les dimensions juridiques, sociales et environnementales », a-t-elle déclaré.
Elle a également plaidé pour une approche pluridisciplinaire, intégrant les contributions des juristes, économistes et scientifiques, afin de garantir une transition énergétique véritablement inclusive et équitable. « Réunir ces expertises est essentiel pour croiser les perspectives et concevoir une transition énergétique qui ne laisse personne de côté », a ajouté Mme Dié Ka.
M. Fabien Heppe, directeur de la Fondation Heinrich Böll Dakar, a présenté la transition énergétique comme une opportunité unique pour le Sénégal. En plus d'améliorer l'accès à l’énergie et la sécurité énergétique, elle favorisera la création d'emplois, en particulier pour les jeunes, et encouragera la décentralisation de la production énergétique.
Il a également rappelé les objectifs du "Partenariat pour une transition énergétique juste", qui vise à porter la part des énergies renouvelables à 40 % d'ici 2030. « Cet accord permettra de financer des projets pertinents améliorant concrètement les conditions de vie des populations. Les 2,5 milliards d'euros alloués doivent être utilisés efficacement pour créer des emplois, étendre l'accès à l'électricité, et ouvrir des programmes de formation pour les jeunes », a-t-il expliqué.
L’atelier a identifié plusieurs axes de plaidoyer pour réformer le cadre juridique et institutionnel du Sénégal, afin d'assurer une meilleure intégration des préoccupations sociales et environnementales dans la transition énergétique.
lettres d'amérique, Par Rama YADE
LES BRICS, UN AVENIR POUR L’AFRIQUE ?
Le 16e Sommet des Brics à Kazan se profile comme un événement majeur dans un monde en pleine mutation. L'expansion récente du groupe, intégrant des acteurs clés du Moyen-Orient et d'Afrique, renforce son poids face aux puissances occidentales
Alors que le monde est entré dans une nouvelle phase de tension, de Kiev à Beyrouth, la Russie s’apprête à accueillir, à Kazan, le 16e Sommet des Brics, du 22 au 24 octobre 2024.
Ce groupe informel, fondé en 2009 autour du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, s’est agrandi en août 2023 avec l’entrée de cinq nouveaux membres dont deux pays africains : l’Egypte, l’Ethiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Désormais, les Brics+ représentent 46% de la population mondiale et 30% du Pib mondial, davantage que le G7, mais toujours moins que le G20.
«Des changements comme on n’en a pas vu depuis 100 ans»
«A l’heure actuelle, il y a des changements -comme on n’en a pas vu depuis 100 ans-, et c’est nous qui les initions ensemble» : ainsi s’exprimait le Président chinois Xi Jinping le 22 mars 2023, lors d’une visite historique à Moscou. Le Président russe avait alors répondu : «Je suis d’accord.»
Incontestablement, ces mouvements géopolitiques sont davantage qu’une pierre jetée dans le jardin américain.
Certes, la fin de la Guerre froide avait marqué la victoire de la démocratie libérale, donc américaine, sur le grand rival soviétique. Toutefois, ce n’était pas encore la «fin de l’histoire», selon la formule de Francis Fukuyama.
Les attentats du 11 septembre 2001 (une violente contestation de la mondialisation culturelle), la crise financière de 2008 (qui a entraîné une remise en cause de l’ordre financier) et, enfin, la pandémie du Covid19 (qui a affaibli davantage l’architecture multilatérale) ont progressivement redistribué les cartes. Des rivaux régionaux, de plus en plus désinhibés (la Turquie, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud, les pays de la Péninsule arabique, la Russie), ont surgi aux côtés des Etats-Unis et désormais de son rival économique principal, la Chine, donnant le sentiment d’une fragmentation du monde, illustrée par le retour des talibans en Afghanistan, la réactualisation des vieilles guerres au Moyen-Orient et le retour des conflits en Europe.
L’afro-souverainisme
Ces basculements ont favorisé un désordre international nouveau impulsé par des pays que certains commentateurs appellent le «Sud global», bien que certains de ses représentants -et pas des moindres- se situent dans le Nord, comme la Chine et l’Inde, et qu’avec la Russie en son sein, le Sud global n’est pas une simple réplique du mouvement des non-alignés des années 50.
C’est donc un mouvement alternatif, davantage que sudiste, qui émerge. Sur le flanc africain, la contestation de l’ordre occidental, qui s’apparente à ce qu’on pourrait appeler un afro-souverainisme, porte à la fois sur :
les valeurs dites démocratiques, comme en témoigne un certain soutien populaire aux coups d’Etat du Sahel intervenus entre 2021 et 2024 ;
les avancées sociétales telles que les droits des homosexuels considérés comme attentatoires aux traditions africaines, y compris dans les démocraties les plus avancées comme le Sénégal. On se rappelle comment le Président Macky Sall a renvoyé dans ses buts le Président Barack Obama, alors en visite à Dakar en juin 2013 sur cette question sensible ;
ou encore la domination financière occidentale représentée par le Fonds monétaire international (Fmi), du Soudan où le Général Al Burhan avait pris prétexte des réformes économiques du Premier ministre Abdallah Hamdock pour renverser ce dernier en octobre 2021, au Ghana dont le Président Nana Akufo-Addo avait popularisé la formule «Le Ghana par-delà l’aide» en février 2022.
Une ambition contrariée
C’est dans ce contexte que les Brics prospèrent, offrant une précieuse roue de secours à la Russie sous sanction dans la foulée de sa guerre déclenchée contre l’Ukraine en février 2022. Ainsi, en 2023, quand ses exportations de pétrole vers l’Union européenne baissaient de 79%, elles partaient à la hausse de 21% vers la Chine, de 75% vers la Turquie et de 111% vers l’Inde.
Par rapport aux nations africaines, les Brics ont cherché à prendre le contrepied des institutions de Bretton Woods en offrant des prêts aux pays pauvres sans conditionnalité à travers leur Nouvelle Banque de développement (Nbd) créée en 2014.
Toutefois, cette ambition se heurte à la réalité du dollar dominant. La Nbd peine à se financer et sa prétention à créer un fonds monétaire ne convainc encore personne. De toutes les façons, malgré un néo-souverainisme décomplexé et offensif, l’assise politique des Brics demeure trop fragile pour donner une véritable impulsion à ces projets. Les rivalités internes entre la Chine et l’Inde achèvent de multiplier les divisions internes, et les désaccords s’étalent au grand jour comme sur la question des adhésions. Au-delà de la Russie et de la Chine, les autres membres des Brics sont au demeurant membres d’institutions occidentales rivales, à l’instar de l’Inde qui appartient au «Quad», aux côtés des Etats-Unis, du Japon et de l’Australie.
Pour les Etats-Unis, il est crucial de se repositionner en favorisant une plus grande inclusion des pays du Sud dans les institutions multilatérales qu’ils contrôlent. Sans doute cet impératif explique que les Etats-Unis aient soutenu l’entrée comme membre permanent de l’Union africaine au sein du G20 aux côtés de la seule autre organisation régionale de l’enceinte, l’Union européenne, et mis les Chinois et les Russes au défi en soutenant deux sièges permanents pour l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies. Encore timide, la réforme des institutions de Bretton Woods est sans doute la plus attendue, au moment où les besoins de financement des économies africaines sont immenses.
Un monde désoccidentalisé, mais pas tout à fait post-américain
Les Etats-Unis ont des atouts, et d’abord cette capacité d’innovation et cette attractivité pour tous qui rêvent d’opportunités, ce qu’on ne trouve ni en Russie ni en Chine. Même pour les Chinois, l’Amérique est une aspiration : ils constituent la population la plus nombreuse parmi les étudiants étrangers installés aux Etats-Unis. L’Amérique a aussi une capacité de rebond qui manque aux Européens. Pour regagner une compétitivité ébranlée, le pays a ainsi fait le choix stratégique d’injecter pas moins de 2000 milliards de dollars dans son économie en 2021. Sous Joe Bien, avec le Chips and Sciences Act, dit loi Chips et Inflation Reduction Act, dit loi Ira, les Etats-Unis ont pu redynamiser leur production manufacturière tout en contenant les offensives commerciales chinoises, notamment dans le secteur des batteries électriques.
Pendant ce temps, la Chine, premier partenaire commercial des nations africaines depuis 20 ans, pourrait être contrainte de réduire la voilure en raison de ses problèmes domestiques, donnant aux Etats-Unis l’opportunité historique de rattraper leur retard.
Rama Yade est Directrice Afrique Atlantic Council.
Par Mamadou BODIAN
DÉCAPER LES VESTIGES DU SYSTÈME DE GOUVERNANCE
Les critiques envers les figures de l'ancien régime sont légitimes, mais elles restent secondaires face à l’enjeu plus large : l’établissement d’un cadre institutionnel robuste, garant d’une gouvernance transparente et efficace
L'initiative du Premier ministre Ousmane Sonko, le 26 septembre dernier (six mois après l’arrivée au pouvoir du nouveau régime), de lever le voile sur la gestion de l’ancien régime à la suite d’un audit dépasse de loin le cadre d'un simple exercice de style. Elle met en lumière, avec une intensité implacable, les failles profondes d’un système, où la rupture tant promise risque de se diluer si les graves révélations ne sont pas suivies d’une véritable obligation de rendre des comptes, en conformité avec l'exigence de transparence des citoyens.
L’analyse économique tirée des audits met en lumière des irrégularités financières graves qu’il conviendra de clarifier : le déficit budgétaire, annoncé à 5,5 %, culmine en réalité au-delà des 10 % entre 2019 et 2023. Cette vérité, présentée par le ministre de l’Économie Abdourahmane Sarr et renchéri en wolof par Mohamed Al Aminou Lô pour atteindre l’opinion publique, révèle aussi une dette publique recalculée. En 2023, celle-ci (hors secteur parapublic), était de 15 664 milliards (83,7 % du PIB) contre 13 772 milliards annoncés, soit une différence de 1 892 milliards, loin des estimations initiales. À cela s’ajoute un mystère financier : 605 milliards de francs CFA destinés pour l’année 2024 sont utilisés en fin 2023 (donc introuvables dans les comptes de l’État), tandis que 300 milliards ont été dépensés sans justification claire. Mais l’inquiétude atteint son comble avec la découverte de 2 500 milliards de francs CFA estampillés «secret-défense», échappant ainsi à tout contrôle parlementaire ou public.
Cet exercice, indispensable à l’établissement des responsabilités, met également en lumière une autre évidence : la promesse d’une rupture systémique avec le passé ne doit vaciller sous aucun prétexte, sous peine de mettre en péril le changement promis. Comment concilier alors cet impératif de rupture avec la présence, parmi les auteurs du réquisitoire contre la mauvaise gouvernance de l’ancien régime, d’individus perçus comme des héritiers du système dénoncé ? Il s’agit notamment d’Abdourahmane Sarr, de Cheikh Diba et de Mohamed Al Aminou Lô, qui occupaient tous des postes stratégiques au sein des systèmes financiers (national et international) à l’époque des manipulations et abus budgétaires allégués. Sont-ils vraiment responsables ?
Je ne suis pas qualifié pour répondre à cette question. Mais mon avis est que les enjeux dépassent la mise en cause des acteurs et s’enracine dans une problématique plus large d’un shift paradigmatique en matière de gouvernance, dans un contexte où l’exigence de transparence a nécessité un dévoilement inédit des finances publiques, avec toutes ses implications pour l’avenir du Sénégal et la chance unique de réformer en profondeur la gestion de l’État. Ce n’est pas dans les attaques ad hominem que se trouve la clé, mais bien dans la capacité à saisir cette occasion pour construire une gouvernance nouvelle, fondée sur la justice, la responsabilité et la reddition des comptes.
I- L’antisystème n’est pas un écran de «blanchiment» des anciens du système
Sans les partager, je suis attentif aux critiques qui martèlent que la rupture annoncée compose pourtant avec des hommes profondément ancrés dans l’ancien système, eux-mêmes artisans des politiques qu’ils dénoncent aujourd’hui. On ne peut nier, sous peine de déni, que l’actuel Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, est un ancien cadre du FMI pendant plus de vingt ans et a été un acteur majeur des ajustements économiques dans plusieurs pays et un promoteur des normes de transparence statistique via la Norme Spéciale de Diffusion des Données (NSDD). On peut même concéder qu’il a contribué à faire des institutions économiques des États africains des vitrines de conformité aux standards internationaux, parfois au détriment des réalités locales.
Dans la même lignée, on ne peut éluder le fait que Cheikh Diba, actuel Ministre des Finances, a, lui aussi, été au cœur de la gestion budgétaire sénégalaise pendant plus de seize ans. Il a participé à l’élaboration des politiques du Plan Sénégal Émergent (PSE) et aux directives de l’UEMOA. Certains pourraient arguer que sa responsabilité dans la gestion financière critiquée sous l’ancien régime est incontestable. On peut même pointer du doigt le Ministre, Secrétaire général du Gouvernement à Mohamed Al Aminou Lô, cet ancien Directeur national de la BCEAO et défenseur du franc CFA, que certains présentent comme l’incarnation de la continuité d’un système monétaire critiqué pour sa contribution à la dépendance économique de la région. Sa nomination par le nouveau régime survient dans un contexte de débat sur la souveraineté monétaire, et son attachement au CFA contraste avec les aspirations à l’indépendance économique brandies par le nouveau régime.
Cependant, il me semble trop réducteur d’étiqueter ces personnalités comme de simples pantins de la continuité. Je ne suis pas un apôtre du purisme politique et je ne suis pas convaincu que toute expérience passée dans les rouages du système disqualifie d'emblée pour participer à la rupture. Loin d'être un obstacle, l’expérience de gens qui connaissent bien le système peut devenir le moteur d'une véritable transformation, si elle est mise au service d'une gouvernance transparente et responsable, tournée vers l'avenir. Évidemment, aussi qualifiés soient-ils, ces individus ne sont que des instruments au service d’un projet de transformation plus vaste. Le véritable enjeu réside dans la capacité des institutions étatiques à s'arracher aux pratiques opaques du passé et à établir un cadre de gouvernance clair, contraignant et fondé sur la transparence. Ainsi, si le référentiel politique des nouvelles autorités, attendu le 7 octobre, se révèle solide et bien articulé, ces «sachants» des rouages du système financier pourraient devenir un atout crucial pour corriger les erreurs du passé, instaurer une nouvelle dynamique de transparence budgétaire, restaurer la crédibilité des finances publiques et amorcer une transition vers la souveraineté monétaire, tout en assurant la stabilité économique. En attendant, il faut relever le défi de la communication publique pour restaurer la crédibilité publique du Sénégal.
II- Il faut plus de communication publique et moins de communication politique
La conférence de presse du 26 septembre a soulevé une question essentielle : la manière dont les autorités communiquent sur les affaires publiques et les répercussions potentielles de cette communication, tant sur l'opinion nationale que sur nos partenaires internationaux. Cet exercice revêt une importance capitale, car la responsabilité en matière de communication réside dans la capacité à éclairer sans manipuler, à informer sans déformer. La communication publique, dans cette optique, doit se distinguer de la communication politique, souvent teintée d’intérêts stratégiques et susceptibles d’occulter certaines nuances essentielles.
Alors que le Sénégal cherche à maintenir des relations privilégiées avec les investisseurs et bailleurs de fonds, qui perçoivent dans ce pays stable et démocratique une opportunité économique, il est difficile d'ignorer les écueils de la gestion passée sans risquer d'être rattrapé par ce passif. Cependant, toute déclaration imprudente — en particulier concernant la falsification possible des statistiques économiques — pourrait sérieusement compromettre la crédibilité du Sénégal sur les marchés financiers internationaux. Le défi pour le nouveau gouvernement réside dans sa capacité à incarner la transparence et la responsabilité dans un contexte délicat. La confiance des investisseurs repose sur des données fiables, et une gestion approximative pourrait entraîner une hausse des coûts d'emprunt, une diminution des investissements étrangers et une dégradation des notations souveraines. Il est donc essentiel que l'État maintienne une approche rigoureuse, fondée sur des informations solides et des audits indépendants, afin de restaurer la confiance des acteurs économiques et de garantir la stabilité du pays.
Ce qui se joue aujourd’hui va bien au-delà du simple dévoilement des erreurs passées. C’est une occasion unique de mettre en œuvre des réformes structurelles profondes. La transparence, certes indispensable, doit être accompagnée d’une refonte des mécanismes de gestion publique pour assurer une utilisation plus efficiente et équitable des ressources nationales. Cela inclut la réduction des dépenses superflues, le renforcement du contrôle budgétaire et la relocation stratégique des fonds vers les secteurs clés du développement. Le rôle du parlement est central dans ce processus : non seulement il doit adopter ces réformes, mais il doit également exercer un contrôle rigoureux sur l’action gouvernementale. Un parlement renforcé, doté de véritables pouvoirs de surveillance, est le garant de la transparence et de la redevabilité des décisions de l’exécutif. Sa vigilance en matière de gestion des finances publiques et d’évaluation des politiques budgétaires est cruciale pour prévenir les dérives et garantir une gestion saine des ressources. C’est cette collaboration étroite entre l’exécutif et le législatif qui préservera la confiance des partenaires économiques. Le Sénégal se trouve à un carrefour décisif : soit il saisit cette occasion pour réformer en profondeur et assainir ses pratiques, soit il risque de sombrer dans une crise de confiance aux répercussions économiques et sociales considérables.
En définitive, le «grand dévoilement» des comptes publics représente une étape déterminante dans la refondation de l’État sénégalais. Loin de se réduire à un simple exercice de dénonciation des erreurs du passé, il ouvre la voie à une restructuration profonde des pratiques de gestion publique. Les critiques à l’égard des personnalités ayant joué un rôle dans l’ancien système sont légitimes, mais elles restent secondaires face à l’enjeu plus large : l’établissement d’un cadre institutionnel robuste, garant d’une gouvernance transparente et efficace. Le Sénégal se trouve aujourd'hui devant une opportunité historique de transformer son modèle de gestion économique et politique. Cependant, cette transformation exige de naviguer avec rigueur et prudence, tout en évitant les pièges d’une communication imprudente, pour saisir pleinement l’occasion de réformer en profondeur.