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24 novembre 2024
Développement
par Oumou Wane
CONFERENCE DE PRESSE DE SONKO : ÉTAT D’URGENCE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment nos anciens dirigeants pourront-ils se cacher derrière ce triste héritage s’il est avéré ? il appartient à la nouvelle génération de briser le cercle vicieux de la débâcle financière
Alors que le pays fêtait en avril dernier la retentissante victoire de la « révolution » Bassirou Diomaye Faye et du « phénomène » Ousmane Sonko, dans un gigantesque espoir de changement pour la jeunesse, nous étions loin de nous douter que le navire Sénégal prenait l’eau de toutes parts et que l’ancien régime, quittait le vaisseau avec un bilan économique aussi calamiteux et à la dérive.
C’est ce qui ressort en tout cas des propos d’Ousmane Sonko, le jeudi 26 septembre, lors d’une conférence de presse à Dakar, avec une question sous-jacente : Comment redresser la barre au plus vite ?
L’État de grâce aura été de courte durée pour le nouveau régime. Après près de six mois au pouvoir, la nouvelle autorité sénégalaise, par la voix du Premier ministre Ousmane Sonko, a fait un état des lieux implacable de la gouvernance de Macky Sall.
Et le bilan est plus que désastreux ! Selon lui, "le régime du président Macky Sall a menti au peuple et aux partenaires financiers" et le premier ministre, Ousmane Sonko, dénonce une « corruption généralisée » sous l’ancien pouvoir. « Nous étions loin de nous imaginer que les choses étaient aussi catastrophiques », a lancé le premier ministre, lors de cette conférence de presse.
Le nouveau chef du gouvernement, en place depuis avril 2024, accuse d’anciens ministres et l’ex-président, Macky Sall, d’avoir manipulé les chiffres des finances publiques. Il annonce l’ouverture d’enquêtes.
En réalité, il s’agirait d’un véritable gâchis social et économique et d’une honte politique pour des dirigeants dont l’heure du bilan a sonné.
L’argent magique, des dépenses folles, les contrats de dupes… en effet, un écart abyssal semble séparer les promesses et les réalisations de Macky Sall !
Avec le punch qui le caractérise, Ousmane Sonko a donc été sans pitié avec l’ancien président.
Mais probablement que Macky Sall aura l’occasion de s’en expliquer, puisqu’il est annoncé comme tête de liste de la coalition Takku-Wallu en vue des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024. Ousmane Sonko, étant lui aussi tête de liste de son parti, le combat s’annonce rude !
Mais revenons un peu sur les dérapages budgétaires, déficits hors de contrôle, endettement des plus inquiétants… Comment nos anciens dirigeants pourront-ils se cacher derrière ce triste héritage s’il est avéré ?
En guise d’explications franches pour éclairer la lanterne des Sénégalais face aux accusations du Premier ministre, nous voici pour le moment revenus au vieux réflexe délétère qui consiste à tenter d’impliquer le nouveau ministre des Finances, Monsieur Cheikh Diba, dont un communiqué de la Cellule de communication du ministère des Finances et du Budget souligne pourtant qu’il a toujours agi avec "professionnalisme et rigueur" dans le respect des règles en vigueur. Selon le document, l’actuel ministre des Finances et du budget n’est ni de près ni de loin mêlé à ce scandale. Et c’est cela la vérité !
Face à cette machine à creuser les inégalités et à cette corruption qui priverait le pays d'une partie de ses ressources, il appartient à la nouvelle génération au pouvoir de briser le cercle vicieux de la débâcle financière avec un plan de relance économique pertinent, complet et structuré qui laisse sa chance à tous.
C’est à elle désormais de proposer pour les vingt prochaines années un nouveau cap pour la société sénégalaise, une ambition partagée, inspirée d’une véritable intelligence stratégique et économique ainsi qu’une volonté de reprise de la souveraineté du Sénégal sur les secteurs économiques et les ressources naturelles, technologiques et humaines.
Oumou Wane est présidente d’Africa7
ENNEMIS HIER, AMIS AUJOURD'HUI
D'anciennes rivalités s'effacent au profit d'alliances stratégiques, brouillant les repères idéologiques traditionnels, dans la perspective des législatives. Pour la plupart des hommes politiques, « l’essentiel, c’est de participer »
A un mois et dix-sept jours des élections législatives prévues pour le 17 novembre 2024, trois grandes coalitions vont affronter le parti présidentiel, Pastef, dans l'espoir de l'empêcher d'obtenir une majorité à l'Assemblée nationale. En examinant ces alliances de plus près, il est frappant de constater que certains de leurs membres étaient, par le passé, de féroces adversaires.
Est-ce la fin des idéologies politiques au Sénégal ? Macky Sall, ancien président, semble être l'un des principaux artisans de cette dissolution. En créant la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), il a réalisé l'exploit de réunir sous une même bannière des partis de gauche, des centristes et des libéraux durant ses douze années au pouvoir. Avec son départ, cette alliance s'est effondrée, laissant les membres aujourd'hui dans l'opposition libres de former des coalitions avec qui bon leur semble, même avec d'anciens alliés du Pastef qui ne se reconnaissent plus dans le régime de Diomaye.
La conséquence est claire : les ennemis d'hier sont devenus les amis d'aujourd'hui. Preuve en est, le PDS et l'APR, après douze ans de "guerre fratricide", ont formé la coalition Takku Wallu. Ces deux partis estiment que cette nouvelle plateforme est idéale pour préserver les acquis des gouvernances d'Abdoulaye Wade et de Macky Sall au bénéfice du peuple sénégalais, sur les vingt-quatre dernières années.
Pourtant, les libéraux n'ont cessé ces dernières années de s'en prendre à Macky Sall, qu'ils tenaient pour responsable de tous leurs maux. Personne n'aurait imaginé que les partisans du "pape du Sopi", Abdoulaye Wade, pourraient un jour pardonner à Macky Sall l'emprisonnement de Karim Wade, un épisode qui avait profondément marqué "Wade-fils" et son entourage.
Outre le PDS et l'APR, Takku Wallu compte également dans ses rangs REWMI d'Idrissa Seck. Pourtant, l'animosité entre Idrissa Seck et les "Wade" semblait insurmontable, voire teintée de haine. Idrissa Seck, ancien maire deThiès, a été l'un des plus virulents détracteurs du clan Wade, particulièrement du patriarche, qu'il n'a jamais pardonné pour son emprisonnement dans l'affaire des chantiers de Thiès. Aujourd'hui, Idrissa Seck se retrouve aux côtés de Macky Sall et des "Wade" dans une même alliance pour les législatives du 17 novembre.
Selon les membres de Takku Wallu, les divergences d'hier ne devraient plus être un obstacle aux nécessaires retrouvailles pour sauver une nation en péril. Ils estiment que le moment est venu de s'unir pour défendre les libertés menacées, y compris celles de manifestation et de culte.
Pour la plupart des hommes politiques, « l’essentiel, c’est de participer »
Une autre coalition contre-nature est la coalition And Samm Sa Kaddu, composée de Taxawu Sénégal, du PUR de Serigne Moustapha Sy, d'Agir de Thierno Bocoum, des Serviteurs de Pape Djibril Fall, de l'ARC d'Anta Babacar Ngom, et de Gueum Sa Bopp de Bougane Guèye Dany, ainsi que du PRP de Déthié Fall.
La particularité de cette coalition réside dans le fait que d'anciens membres de Yewwi, qui s'étaient séparés, se retrouvent à nouveau ensemble au sein d'une nouvelle plateforme, élargie à des personnalités engagées en politique, mais qui ne sont pas des politiciens classiques (Bougane Guèye Dany, Pape Djibril Fall, et Anta Babacar Ngom).
Il est intéressant de noter que lorsque Taxawu Sénégal a rompu avec Pastef, certains membres comme Cheikh Tidiane Youm et Déthié Fall se sont illustrés par leur soutien aux Patriotes. Ils faisaient partie de ceux qui ont aidé Pastef à résister face au régime de Macky Sall. À l'époque, Khalifa Sall et Barthélémy Dias étaient considérés comme les ennemis à abattre par Pastef. À ce moment-là, Déthié Fall et Cheikh Tidiane Youm étaient proches d'Ousmane Sonko. Or, comme le dit l'adage, "l'ami de mon ennemi est mon ennemi."
Il faut noter aussi que pour battre l’actuel régime, il faudra compter sur la coalition Jamm ak Njariñ qui regroupe principalement la Nouvelle Responsabilité de Amadou Ba, le Parti Socialiste (PS), l'Alliance des forces de progrès (Afp) de Moustapha Niasse, le Parti socialiste (Ps) dirigé par Aminata Mbengue Ndiaye ainsi que la Ligue démocratique (LD), entre autres. Ici, ce sont d’anciens membres de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) qui se liguent. Mais ce qui est bizarre, c’est que la cette coalition composée en grande partie d’anciens membres du régime Macky Sall sera en intercoalition avec la coalition TakkuWallu et And Samm Sa Kaddu dans les 46 départements. Chaque coalition a sa propre liste nationale comme l'avait fait l'inter-coalition Yewwi-Wallu lors des élections législatives du 31 juillet 2022 dans les 46 départements du Sénégal. Ceci révèle ainsi le grand paradoxe du champ politique sénégalais. Souvent, pour la plupart des hommes politiques, “l’essentiel, c’est de participer”.
Par Hamidou ANNE
LE SEUL PROJET DE PASTEF EST L’ABAISSEMENT DU SÉNÉGAL
Soutenir urbi et orbi que les comptes du pays sont maquillés pose plusieurs problèmes de forme et de fond. Soit la personne qui a parlé ne comprend rien à l’économie - ce qui est probable -, soit elle verse dans la manipulation grossière...
Soutenir urbi et orbi que les comptes du Sénégal sont maquillés pose plusieurs problèmes de forme et de fond. Soit la personne qui a parlé ne comprend rien à l’économie -ce qui est probable-, soit elle verse dans la manipulation grossière, ce qui est tout aussi soutenable. De plus, tenir de tels propos pour un responsable public c’est inaugurer un nouveau chapitre dans l’entreprise d’abaissement national, qui est la marque déposée du parti Pastef. Le Sénégal dispose de fonctionnaires sérieux et compétents ; parmi eux d’éminents spécialistes des finances publiques, qui ont travaillé d’arrache-pied pour redresser notre économie dont les taux de croissance n’ont cessé de tendre à la hausse depuis l’entrée en vigueur du Pse.
Si sa croissance a été erratique entre 2000 et 2011 (3,3% en moyenne), le Sénégal a été déclaré pays à la plus régulière moyenne de croissance économique pour la décennie 2011-2021. Il s’y ajoute une gestion remarquable du Covid-19, qui a permis l’atténuation des chocs et la relance plus rapide grâce aux mécanismes mis en œuvre et surtout à la résilience de l’agriculture et de l’industrie. Outre une économie placée sur les rails de l’émergence, le Sénégal dispose d’une administration sérieuse que M. Sonko et son cheptel politique ne cessent de vilipender et d’accuser de complots divers depuis une décennie. Les propos de M. Sonko, pour tout Sénégalais avec un peu de jugeote, n’ont aucune crédibilité tant l’homme est en indélicatesse naturelle avec la vérité. Mais que le chef de l’administration dise de celle-ci qu’elle est une machine de faussaires est le summum de l’irresponsabilité. En plus, les déclarations sont fausses pour la simple raison que le Sénégal n’évolue pas en vase clos. Nous sommes au sein de l’Uemoa et en étroite collaboration avec le Fmi et d’organisations multilatérales. Le budget est connu, les dépenses et les recettes retracées, les lois de finances rectificatives publiquement votées. Mieux, la Cour des comptes a déjà validé les lois de règlement des rapports de gestion 2020, 2021 et 2022. Le Sénégal ne saurait cacher ses données au Fmi, à la Banque mondiale, à la Banque centrale, etc.
Pire, le régime se dédit et publie des chiffres différents en une semaine. En effet, ils viennent de publier une Stratégie nationale de développement basée sur un déficit de 4,9%. Les mêmes viennent nous annoncer une semaine plus tard que le déficit est à hauteur de 10,4%.
Lors de deux missions récentes, le Fmi a donné ses chiffres et ses notes de perspective sur notre économie, qui n’ont du reste pas été démentis par le gouvernement. L’urgence par conséquent pour ce régime est de trouver des pistes de solution aux problèmes graves que soulève le Fonds, à l’issue de la dernière revue. Après avoir exprimé sa satisfaction sur le bilan du régime précédent, le Fonds revient trois mois plus tard peindre un tableau sombre de l’actuel régime. Le déficit en un trimestre est passé de 3,9 % à 7,5 % du Pib. La croissance, elle, a baissé, passant de 7,1 à 6,0 %. Le Fmi donne même les raisons de ce climat morose, relatives aux mesures incohérentes et tapageuses sur les Btp, les mines et l’industrie.
Ce gouvernement affirme vouloir miser sur le secteur privé, avec un volume de financement projeté à 12 000 milliards de F Cfa mais s’acharne à étouffer les entreprises par une politique fiscale confiscatoire et irréfléchie, et des tracasseries politiciennes puériles. Qu’ils nous disent quelle est la cohérence de compter sur le secteur privé tout en mettant nos capitaines d’industrie en prison et en versant dans l’acharnement fiscal. Miser sur le secteur privé tout en tenant un discours qui ferait reculer n’importe quel investisseur relève d’une curieuse manière de faire. Car dans les faits, suite aux propos hallucinants du 26 septembre, les marchés s’affolent et le crédit du Sénégal s’est à nouveau aminci selon un article de Bloomberg largement relayé. L’incompétence de Ousmane Sonko nuira à terme au prestige de l’Etat et à la sécurité nationale
Les perspectives sont sombres pour notre économie avec un volume de mobilisation des ressources en baisse contrairement aux années précédentes, des taux d’intérêt qui explosent et un déficit creusé après seulement six mois de gestion. La confiance s’est effritée et l’incertitude gagne les milieux d’affaires du fait de l’imprévisibilité du Premier ministre le plus incompétent de l’histoire de notre pays. Tout ceci nous oblige à interpeller M. Sonko, entre deux déplacements au Grand Théâtre, au sujet du coût de la vie, des drames de l’émigration irrégulière, des inondations, du chômage et de l’isolement progressif du Sénégal sur la scène internationale.
Un autre aspect du problème réside même dans la méthode cavalière ponctuée d’affabulations, de manipulations et d’absence de tenue pour des gens qui sont censés diriger un Etat. Car aux termes de l’article 1.7 de la loi 2012-22 du 27 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques, «dans les trois mois suivant chaque nouveau mandat présidentiel, la situation globale des finances publiques, et en particulier la situation du budget de l’Etat et de son endettement, fait l’objet d’un rapport préparé par le gouvernement. Ce rapport, audité par la Cour des comptes, est publié dans les trois mois suivants».
Or la Cour des comptes n’a toujours pas publié le rapport portant situation globale des finances publiques. Donc d’où viennent les chiffres distribués à des journalistes qui les relaient sans veiller à l’exigence basique de vérification qui est au cœur de leur métier ? Je n’accorde pour ma part aucun crédit aux chiffres, propos, promesses et engagements d’un individu habitué aux falsifications et aux déclarations outrancières.
Après les gendarmes, les policiers, les magistrats, les militaires traités de mercenaires à la solde de la France, les fonctionnaires du ministère des Finances prennent leur part de dénigrement. L’entreprise est constante : désacraliser les institutions, se soustraire aux vrais débats et à la confrontation d’idées comme la Dpg le prévoyait. Il préfère s’adresser à une masse informe excitée et à une presse peu rigoureuse voire complice. M. Sonko est tout sauf constant dans son parcours peu enviable. Je lisais la semaine dernière dans Le Quotidien, un texte d’un de nos compatriotes. Ses paroles terribles de justesse m’ont glacé le sang. Parlant à M. Sonko, il lui dit : «Vous avez fait haïr et détester tout ce qui est grand, bon et beau dans ce pays.»
Je repensais à cette phrase en écrivant cette chronique, et je ne peux me résoudre à accepter que mon pays aille vers l’abîme avec la complicité d’universitaires, de cadres, de militants, qui jadis rivalisaient d’ardeur dans la signature de tribunes pour soi-disant défendre l’Etat de Droit. Le Sénégal s’abaisse sous leurs yeux et ils font mine de regarder ailleurs. Cette année, nous commémorons la 22ème année du traumatisme national qu’a été le chavirement du Joola et la disparition d’environ 2000 personnes. Ce 26 septembre avait une saveur particulièrement désagréable, car le parti Pastef, dans son entreprise de destruction de tout ce qui peut fédérer la communauté nationale, a encore sévi. Le Sénégal a envoyé une délégation dirigée par un ministre pour le Débarquement de Provence, à 6000 km de nos côtes. Ce même gouvernement décide de rompre avec la tradition de la commémoration nationale du 26 septembre. Son chef a décidé de polluer le moment de la sacralité et du recueillement de toute la Nation en organisant un show politicien. Ce personnage rustique s’acharne à répéter son exercice favori : dire du mal de ses compatriotes et ridiculiser notre pays devant les yeux du monde.
Il a seulement le bon goût de ne pas convier Baba Wone pour chanter ses louanges, en guise d’oraison funèbre. Mais c’est désormais une affaire de temps.
SAMM SA KAADOU MISE SUR BARTH
La coalition d'opposition a jeté son dévolu sur l'édile pour mener la bataille des législatives. Ce choix place le maire de Dakar, connu pour son franc-parler et sa capacité à galvaniser les foules, en première ligne face au pouvoir
(SenePlus) - La coalition Samm Sa Kaadou frappe un grand coup en désignant le maire de Dakar, Barthélémy Dias, tête de liste pour les élections législatives du 17 novembre prochain.
Samm Sa Kaadou rassemble un éventail de forces politiques, allant de la gauche progressiste aux mouvements religieux, en passant par des figures de la société civile.
Parmi les poids lourds de cette coalition, on retrouve Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, ainsi que le Parti de l'Unité et du Rassemblement (PUR) de Serigne Moustapha Sy. Le Parti Républicain pour le Progrès (PRP) de Déthié Fall et Gëm Sa Bopp de Bougane Gueye Dany apportent également leur expérience politique et leur base électorale.
Samm Sa Kaadou intègre également des mouvements émergents tels que "Les Serviteurs" de Pape Djibril Fall, l'Alliance pour la République et la Citoyenneté (ARC) d'Anta Babacar Ngom et le mouvement AGIR de Thierno Bocoum.
Le choix de Barthélémy Dias comme tête de liste n'est pas anodin. Maire de Dakar depuis 2022, il s'est imposé comme une voix forte et critique du pouvoir. Son style direct et sa capacité à mobiliser les foules en font un candidat redoutable pour le camp présidentiel.
Par Fadel DIA
JE CHERCHE UN HOMME
Amadou Mahtar Mbow a résisté à la griserie politique. Quel autre fils du Sénégal a vécu une vie aussi riche et exaltante ? Quel homme parmi ses concitoyens peut se vanter d’avoir vécu aussi longtemps sans jamais renié ses principes ?
«Je cherche un homme ! », c’est, nous dit-on, le cri que Diogène de Sinope lançait à la ronde en parcourant les rues d’Athènes avec une lanterne allumée à la main en plein jour. Si, comme le prétendent ses exégètes, le plus célèbre représentant de l’école cynique voulait dire par ces mots qu’il ne cherchait pas seulement un être de chair et de sang mais un homme digne de ce nom et qui peut faire la fierté de ses semblables, un homme bon et sage, alors Amadou Mahtar Mbow aurait pu être son homme.
Car ce ne sont pas seulement des jours et des années, en quantité et bien plus qu’il n’en a donnés à d’autres femmes et hommes de sa génération, que Dieu a donnés à celui qui vient de nous quitter à 103 ans, il lui a aussi tracé un destin hors du commun.
Quel autre fils du Sénégal a vécu une vie aussi longue, aussi riche et exaltante et au parcours si imprévisible que la sienne, depuis celle du petit coursier de la Délégation de Dakar dont on croyait l’avenir compromis et qui étonnait son monde par son goût de la lecture et sa soif d’apprendre, jusqu’à l’élève pilote de l’air, sans doute le premier de notre histoire, jusqu’au combattant de l’armée française puis à l’éducateur visionnaire qui avait ouvert les portes de l’école sur le monde extérieur et enfin jusqu’à la consécration qui fit de lui le premier africain, et le premier noir, jamais nommé à la tête d’une institution du système de Nations-Unies ?
Quel homme parmi ses concitoyens peut se vanter d’avoir vécu aussi longtemps sans jamais avoir renié ses principes, ceux que lui avaient inculqués ses parents, ceux qui avaient été à la base de sa formation d’éducateur, ceux qui fondent le beau métier qu’il avait choisi, ceux qui étaient contenus dans les serments qu’il avait prêtés en s’engageant en politique ou en exerçant de hautes responsabilités au service de la République ou de chef de l’exécutif d’une institution à vocation universelle ?
Quel autre dirigeant d’une organisation du système des Nations Unies a pris le risque de mettre en péril, non pas seulement sa carrière, mais son destin politique, en soulevant un lièvre que beaucoup avant lui avaient préféré laisser dormir dans les fourrés. En proclamant que la culture ne se réduisait pas seulement au divertissement et que sa promotion et son partage exigeaient un rééquilibrage de l’information et des savoirs, il avait brisé un tabou. Par la même occasion, il avait rappelé au monde que l’institution qu’il dirigeait avait une fonction essentiellement éthique, que l’une de ses missions était de maintenir la paix, ce qui ne pouvait se faire qu’en réduisant le fossé aux multiples visages qui sépare les forts et les riches des plus faibles et des moins nantis. L’Unesco avait alors tremblé, mais on n’est pas fils du Ndiambour pour rien, son directeur a révélé des qualités de gestionnaire qu’on ne lui soupçonnait pas, et malgré les sanctions financières de son principal bailleur, elle ne s’est pas désossée, elle n’a sacrifié aucun de ses fonctionnaires et ne s’est pas fourvoyée sur des chemins tortueux.
Combien d’autres hommes qui, après avoir acquis « usage et raison » sur la scène internationale, côtoyé les grands du monde, résisté aux pressions des Jupiters, des lobbies et des gourous, n’ont pas cédé à la tentation de monnayer leur soutien aux dirigeants de leur pays ou ont refusé de se servir du prestige de leur ancienne fonction comme un tremplin pour aller à la conquête du pouvoir ? Amadou Mahtar Mbow a résisté à la griserie politique mais il s’est aussi gardé de succomber à la tentation de l’exil doré. Plus lui plaisait « le séjour qu’avaient bâti ses aïeux » que la verte Normandie, les quais de la Seine, les châteaux de Versailles ou les charmes de Marrakech, où il était pourtant le bienvenu, et il a préféré revenir « vivre entre ses parents le reste de son âge. »
Il n’était pas homme à ruminer le passé, mais il eût sans doute été comblé si la grande œuvre qui avait réuni autour de lui, pour la première fois dans notre histoire, des femmes et des hommes de bonne volonté, issus de toutes les forces vives de la nation, si cette charte consensuelle, au lieu d’être jetée aux oubliettes, avait servi à faire du Sénégal un pays prêt à affronter les défis du « monde en devenir », ce qui était précisément le titre d’un de ses derniers ouvrages.
On notera, enfin, qu’avec sa disparition c’est toute une page de notre histoire politique qui se tourne. Mbow était le dernier pilier vivant d’un triumvirat dont les autres colonnes s’appelaient Assane Seck et Abdoulaye Ly et, par un heureux hasard, tous étaient des chercheurs éducateurs formés au dialogue, au partage et à la rigueur et tous préféraient élever les mots plutôt que la voix. Ils sont morts à un âge canonique, entourés de respect et d’affection, sans avoir jamais insulté personne et, plus difficile encore, sans avoir jamais été insultés. Ils ont laissé un héritage incommensurable mais le patrimoine matériel le plus précieux qu’ils ont préservé et surtout transmis aux générations futures, est constitué de papiers, il est fait d’archives et de livres.
Peut-être qu’un jour un chercheur, plus curieux ou moins conformiste que d’autres, nous démêlera les fils de ce mystère : dans quel puits de lumières les trois pères fondateurs du PRA ont-ils glané ce viatique qui leur a permis de vivre aussi longtemps et de finir si bien leurs vies ?
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LES COALITIONS NE SUFFIRONT PAS
Le politologue Lamine Sarr pointe l'obsession des partis pour les jeux d'alliances, au détriment des enjeux sociaux. Il estime que la décision de Pastef de se présenter seul pourrait marquer un retour à une politique plus lisible pour les électeurs
Dans un entretien accordé à la TFM ce lundi soir, le Dr Lamine Sarr, enseignant-chercheur en sciences politiques, a livré une analyse sur les prochaines élections législatives anticipées. Alors que plus de 40 listes ont été déposées à la Direction Générale des Élections, Sarr met en garde contre une focalisation excessive sur les jeux d'alliances. "Les coalitions font parti du paysage politique sénégalais depuis des décennies, mais elles ne sont pas une fin en soi", affirme-t-il. Le chercheur pointe du doigt la nécessité pour les partis de proposer des solutions concrètes aux problèmes quotidiens des citoyens.
Dans ce contexte, la décision du parti Pastef de se présenter seul aux élections prend une dimension particulière. "C'est un choix qui pourrait rebattre les cartes", estime Sarr. Cette stratégie, qui rompt avec la tendance aux grandes coalitions, pourrait selon lui marquer un retour à une politique plus lisible pour les électeurs.
Pour Lamine Sarr, les véritables défis de ces élections se situent sur le terrain socio-économique. "La reddition des comptes est importante, mais elle ne nourrira pas les familles", souligne-t-il. L'expert insiste sur l'urgence de s'attaquer à des problèmes tels que le chômage des jeunes, l'immigration clandestine et la hausse du coût de la vie.
Responsable du Master Paix, Sécurité et Développement à l'Université Cheikh Anta Diop, Sarr n'a pas manqué de mettre en lumière les défis du secteur éducatif. "La massification des universités compromet la qualité de l'enseignement", déplore-t-il, appelant à une réforme en profondeur du système éducatif.
ADAMA DIENG PLAIDE POUR LA LIBERTÉ RELIGIEUSE EN AFRIQUE
L'ancien haut fonctionnaire de l'ONU dresse un constat alarmant de la montée de l'extrémisme et de l'intolérance. Mais il propose aussi une vision d'espoir, où le respect des croyances de chacun devient un moteur de développement et de paix
(SenePlus) - Dans une tribune publiée dans l'édition de septembre-octobre 2024 du magazine Africa Briefing, Adama Dieng, Envoyé spécial de l'Union africaine pour la prévention du crime de génocide et autres atrocités de masse, lance un appel vibrant en faveur de la liberté religieuse en Afrique. Il souligne l'importance cruciale de cette liberté pour le développement du continent, mettant en avant la paix, la tolérance et le respect comme piliers d'une société juste.
"Nous vivons une époque de turbulences, de tensions et de transitions", déclare Dieng dès l'ouverture de son texte. Il dresse un tableau sombre de la situation actuelle, où "les sociétés sont plus diverses, mais l'intolérance est en hausse", pointant du doigt la propagation de l'extrémisme violent et l'élargissement des conflits caractérisés par "un mépris fondamental du droit international et de la vie humaine".
L'auteur met en garde contre la manipulation de la religion à des fins d'intérêts particuliers, qui peut aller jusqu'à "encourager, organiser et commettre des crimes atroces". Il salue le travail de l'All-Africa Religious Liberty Association pour promouvoir la liberté de religion pour tous, en fonction de leurs croyances ou traditions.
Adama Dieng insiste sur le fait que la liberté religieuse est un droit fondamental, crucial pour la dignité humaine et la liberté individuelle. "Permettre aux individus de choisir leurs pratiques religieuses favorise une société diversifiée et pluraliste", affirme-t-il, ajoutant que "cette diversité peut conduire à une plus grande compréhension et tolérance entre différents groupes".
L'ancien haut fonctionnaire de l'ONU souligne le rôle crucial de la liberté religieuse dans le développement de l'Afrique. Selon lui, elle « réduit les conflits interconfessionnels et favorise la coexistence pacifique entre différentes communautés », créant ainsi « un environnement stable propice au développement économique et social ».
Cependant, Dieng reconnaît les défis auxquels l'Afrique est confrontée en matière de liberté religieuse, notamment l'extrémisme islamique dans le Sahel et en Afrique de l'Est. Il appelle à des « réponses coordonnées et inclusives, impliquant à la fois les gouvernements, les organisations religieuses et la société civile pour promouvoir la tolérance et le respect des droits de chacun ».
L'auteur insiste sur l'importance de la prévention des conflits plutôt que de leur résolution. Il affirme que « les pays en paix sont plus susceptibles de connaître un développement économique et social durable » et que la prévention des conflits contribue à « créer un environnement stable, propice à l'investissement et à la croissance ».
Adama Dieng met également l'accent sur le rôle crucial de l'éducation pour lutter contre l'intolérance et la persécution religieuse. Il évoque l'importance de l'Agenda 2030 pour le développement durable, en particulier l'Objectif de développement durable 4, qui inclut « la promotion des valeurs et des compétences liées à l'éducation et à la citoyenneté mondiale ».
L'ÉTERNEL RETOUR D'IDRISSA SECK
Le caméléon politique du Sénégal tente un nouveau coup de poker après le cuisant revers de la dernière présidentielle, avec l’APR de Macky Sall et le PDS de Karim Wade. Objectif : "contrer la montée du populisme incarné par le Pastef"
(SenePlus) - Dans un grand angle publié récemment, Jeune Afrique dresse le portrait d'Idrissa Seck, figure emblématique de la politique nationale, à l'approche des législatives du 17 novembre. Malgré une cuisante défaite à la présidentielle de mars 2024, où il n'a recueilli que 0,9% des voix, "Idy" semble prêt à rebondir une fois de plus.
Le parcours sinueux de Seck est marqué par de multiples allers-retours entre majorité et opposition. Comme le souligne Matar Sèye, secrétaire général de Rewmi depuis 2020, « Les gens ont toujours analysé le positionnement d'Idrissa Seck par rapport à ses ruptures et rassemblements successifs, jugeant son itinéraire sinueux. Mais lui estime que son parcours est rectiligne, uniquement guidé par les intérêts du Sénégal."
La dernière défaite électorale a néanmoins eu un impact dévastateur sur le parti Rewmi. Plusieurs cadres importants ont quitté le navire, comme Pape Abdou Mané, ex-secrétaire national chargé des relations avec la presse, qui a annoncé son départ le 20 septembre. D'autres, comme Ass Babacar Guèye, ancien vice-président de Rewmi chargé des élections, ont suivi le mouvement.
Malgré ces départs, certains restent confiants. Marietou Dieng, l'unique députée de Rewmi à l'Assemblée nationale dissoute, affirme : « Le président Idrissa Seck reste l'homme de la situation, et les Sénégalais le savent. Si on lui confie le pays le lundi, le mardi il saura comment dérouler."
La stratégie du silence adoptée par Seck lors de la dernière campagne présidentielle a été controversée. Un collaborateur ayant quitté le parti explique : "Lorsqu'il a accepté le poste de président du Cese, fin 2020, ce ralliement à Macky Sall a provoqué de la déception, voire un tollé, chez nos militants ; et même, au-delà, chez les Sénégalais."
Pourtant, Idrissa Seck semble prêt à entamer une nouvelle phase de sa carrière politique. Il s'apprête à officialiser une coalition avec l'APR de Macky Sall et le PDS de Karim Wade pour les législatives à venir. Marietou Dieng justifie ce choix : « À chaque moment important de l'histoire politique sénégalaise, il s'est sacrifié pour faire advenir une réunification de la famille libérale, même si les gens ne l'ont pas nécessairement compris et que ce fut parfois au détriment de son parti et de sa personne".
Cette alliance viserait à contrer ce que certains perçoivent comme un « vent de populisme » incarné par le Pastef de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Dieng explique : "Il fallait s'unir comme un seul homme pour ramener la stabilité et la paix, relancer l'économie et défendre l'intérêt supérieur de la nation."
Cependant, des incertitudes persistent quant à la solidité de cette coalition. Les relations entre Idrissa Seck et Karim Wade, en particulier, restent ambiguës, marquées par l'ombre des événements de 2005 lorsque Idy fut "sacrifié" par Abdoulaye Wade.
Malgré les défis et les revers, Idrissa Seck semble une fois de plus prêt à renaître de ses cendres politiques. Les prochaines législatives diront si cette énième renaissance sera couronnée de succès face aux "Patriotes" renforcés par leur récente victoire.
DIKEMBE MUTOMBO S'ÉTEINT À 58 ANS
La légende congolaise de la NBA est morte des suites d'un cancer. Surnommé "Mount Mutombo" en référence à sa stature imposante de 2,18 mètres, il laisse derrière lui un héritage sportif exceptionnel
(SenePlus) - Le monde du basket est en deuil. Dikembe Mutombo, légende congolaise de la NBA, s'est éteinte à l'âge de 58 ans des suites d'un cancer, comme l'a annoncé la Ligue nord-américaine de basket ce lundi. Surnommé "Mount Mutombo" en référence à sa stature imposante de 2,18 mètres, il laisse derrière lui un héritage sportif exceptionnel.
Mutombo a marqué son époque par une défense redoutable qui lui a valu huit sélections au All-Star Game entre les années 1990 et 2000. Son palmarès impressionnant compte quatre titres de défenseur de l'année, trois de meilleur contreur et deux de meilleur rebondeur, témoignant de sa domination dans la raquette.
Né à Kinshasa, le pivot congolais a arboré les couleurs de huit franchises NBA au cours de sa carrière. Son périple américain a débuté en 1991 avec les Denver Nuggets et s'est achevé en 2009 chez les Houston Rockets, à l'âge vénérable de 43 ans. Bien qu'il ait participé à deux finales NBA, en 2001 avec les Philadelphia 76ers et en 2003 avec les San Antonio Spurs, le titre suprême lui a toujours échappé.
La carrière de Mutombo, s'étalant sur près de deux décennies, illustre sa longévité exceptionnelle et son impact durable sur le jeu. Son départ laisse un vide immense dans le basket international, où il était devenu une figure emblématique, particulièrement pour le continent africain.
MOUSSA DIOP ACCUSE SON MANDATAIRE DE TRAHISON
Le leader d'And Gor Jotna, a saisi la justice pour "confiscation arbitraire des listes et dossiers" de candidature dans le cadre de la participation du parti aux élections législatives
(SenePlus) - Une plainte pénale déposée le 29 septembre 2024 auprès du Commissaire central de Dakar par Me Moussa Diop, président du parti et Gor Jotna, accuse Boubacar Camara, mandataire du parti, de sabotage électoral à quelques semaines des législatives du 17 novembre.
La plainte détaille une série d'événements troublants. Selon Me Diop, Camara était chargé de déposer les listes électorales du parti le 29 septembre à 10h45. Son absence inexpliquée ce jour-là a déclenché l'alarme au sein d'And Gor Jotna.
Le cœur de l'accusation réside dans la "confiscation arbitraire des listes et dossiers" par Camara. Me Diop affirme dans sa plainte que ces documents, cruciaux pour la participation du parti aux élections, devaient être déposés avant minuit, dernier délai légal.
L'élément déclencheur de cette action en justice est survenu à 12h25, lorsqu'une vidéo YouTube a révélé selon Moussa Diop, que Boubacar Camara tenait sa propre conférence de presse pour annoncer sa candidature. La plainte qualifie cet acte de « véritable abus de confiance » envers And Gor Jotna.
La plainte de Me Diop exige que Camara soit « poursuivi de ce chef » pour ses actions.