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24 novembre 2024
Développement
LE SÉNÉGAL FAIT TREMBLER LES INVESTISSEURS
L'annonce d'un audit des comptes de l'ancien régime a provoqué un séisme sur les marchés, faisant bondir les taux d'intérêt des obligations souveraines. Certains analystes entrevoient toutefois des perspectives positives pour l'économie nationale
(SenePlus) - Dans un article publié ce vendredi 27 septembre 2024, l'agence Bloomberg révèle que le Sénégal a créé une onde de choc sur les marchés financiers. L'annonce d'une enquête sur les comptes fiscaux du gouvernement précédent a suscité l'inquiétude des investisseurs, tout en laissant entrevoir des perspectives économiques à long terme potentiellement positives.
Selon Bloomberg, "le rendement des obligations souveraines sénégalaises à échéance 2048 a grimpé jusqu'à 34 points de base en début de séance vendredi", avant de se stabiliser à 9,68% vers midi à Londres. Cette volatilité témoigne de la nervosité des marchés face aux révélations du nouveau gouvernement.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré jeudi à Dakar que "la dette publique - en moyenne à 76,3% du produit intérieur brut - était plus élevée que les 65,9% précédemment annoncés pour le dernier mandat de cinq ans du président Macky Sall". Ces chiffres, bien supérieurs aux estimations initiales, ont pris de court les analystes.
Le ministre de l'Économie, Abdourahmane Sarr, a ajouté que "le déficit budgétaire au cours de la période qui s'est terminée en 2023 représentait en moyenne 10,1% du PIB, soit près du double du déficit enregistré de 5,5%". Ces révélations mettent en lumière l'ampleur du défi économique auquel fait face le nouveau gouvernement.
Malgré ces turbulences, certains experts restent optimistes. Mark Bohlund, analyste senior de recherche crédit chez REDD Intelligence, estime que "le potentiel de hausse des eurobonds sénégalais est étroitement lié à des signes d'adhésion à une politique économique et fiscale plus orthodoxe". Il souligne également l'importance d'un éventuel accord au niveau du personnel et de l'approbation par le conseil d'administration des deuxième et troisième examens d'un programme du Fonds monétaire international pour stimuler les obligations.
Cependant, Bohlund note que le gouvernement actuel "semble frustré par les contraintes budgétaires imposées par la charge élevée de la dette et son accès limité au financement". Cette situation est aggravée, selon lui, par "la performance étonnamment faible des recettes gouvernementales au premier semestre 2024".
L'analyse de Bloomberg met en lumière le délicat équilibre que doit maintenir le Sénégal entre transparence financière et confiance des investisseurs. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si le pays parvient à rassurer les marchés tout en mettant en œuvre les réformes économiques promises.
CHEIKH DIBA DANS LA MÊLÉE
L'intégrité du ministre des Finances est remise en question par ses détracteurs du fait de ses anciennes fonctions. Le ministère riposte, arguant d'une confusion délibérée entre programmation et exécution budgétaire
(SenePlus) - Le ministère des Finances et du Budget a publié un communiqué de presse en réaction à ce qu'il qualifie de "tentatives de détournement des conclusions du rapport d'audit" concernant la période de l'ancien régime.
Au cœur de la controverse, l'actuel ministre des Finances, Cheikh Diba, visé par certaines critiques. Des voix s'élèvent pour remettre en question son intégrité, arguant de ses fonctions passées de Directeur de la Programmation Budgétaire au sein de l'administration mise en cause par l'audit.
Face à ces allégations, le ministère apporte des clarifications sur le rôle du Directeur de la Programmation Budgétaire. Il rappelle que, conformément au décret 2019-120, ces fonctions sont purement techniques et se limitent à la coordination de la programmation de la loi de finances, sans lien avec l'exécution budgétaire qui intervient l'année suivante.
Le communiqué souligne que Cheikh Diba a toujours agi avec "professionnalisme et rigueur" dans le respect des règles en vigueur. Il précise que l'audit a été réalisé sous sa supervision en tant que ministre et que le rapport a été officiellement transmis à la Cour des Comptes pour validation.
Le ministère s'engage à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour améliorer la gestion des finances publiques. Il appelle à ne pas détourner l'attention des véritables enjeux soulevés par l'audit, réaffirmant son engagement pour une meilleure transparence et gouvernance budgétaire dans le cadre des orientations du nouveau gouvernement.
SONKO PLAIDE POUR L’ÉLARGISSEMENT DE L’ASECNA À D’AUTRES PAYS AFRICAINS
Selon le Premier ministre, ‘l’ASECNA est non seulement un instrument d’intégration majeur, mais aussi et surtout le bras technique des Etats pour un développement harmonieux du secteur des transports aériens”.
Dakar, 27 sept (APS) – Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a plaidé, vendredi à Dakar, pour ”l’élargissement” de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) à d’autres Etats du continent, estimant qu’elle représente ”un instrument d’intégration majeur”.
‘’Nous devons tous continuer d’œuvrer à son [ASECNA] élargissement à d’autres Etats africains. 19 Etats, c’est déjà bien, bientôt certainement un vingtième, mais nous considérons que l’ensemble des Etats africains devraient et pourraient faire partie de l’ASECNA”, a-t-il déclaré.
Ousmane Sonko s’exprimait à la cérémonie d’ouverture de la 74e session du comité des ministres de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA).
Selon lui, ‘l’ASECNA est non seulement un instrument d’intégration majeur, mais aussi et surtout le bras technique des Etats pour un développement harmonieux du secteur des transports aériens”.
”La solidarité sur laquelle a été bâtie l’ASECNA au fil des années s’est renforcée”, lui permettant de devenir ‘’un centre d’excellence mondialement reconnu’’, a t-il salué.
Pour Ousmane Sonko, ‘’l’ASECNA a surtout su s’adapter à l’évolution très rapide dans le domaine de l’aviation civile”, ce qui a permis à l”’institution communautaire” d’être ”à la pointe de la technologie dans tous les domaines”.
Toutefois, relève-t-il, ‘’elle aura besoin aujourd’hui plus qu’hier de cette capacité d’adaptation au regard des profondes mutations qui se profilent dans le futur’’.
Estimant que ”les progrès réalisés ont été facilités par l’existence d’un atout majeur pour tous nos pays dans le domaine du transport aérien”, M. Sonko a souligné que ”cet atout s’appelle ASECNA, qui est un formidable outil de coopération créé il y a 65 ans, à 260 kilomètres d’ici, à Saint-Louis du Sénégal”.
Organisme régional dédié à la gestion coopérative des espaces aériens et à la fourniture des services de sécurité de la navigation aérienne, l’ASECNA compte aujourd’hui 18 pays africains (Bénin, Burkina, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo, Union des Comores), plus la France.
ALY NGOUILLE NDIAYE RENONCE AUX LÉGISLATIVES
Selon le maire de Linguère et président du PSD Njariñ, ce choix résulte d'une analyse minutieuse de plusieurs facteurs, notamment le temps disponible et l'absence de convergences avec certaines sensibilités politiques
(Seneplus) - Dans un communiqué officiel, le Parti Socialiste Démocrate Njariñ (PSD Njariñ) a annoncé sa décision de ne pas participer aux élections législatives prévues le 17 novembre 2024. Cette décision, qualifiée de "souveraine" par le parti, intervient après une période de réflexion approfondie et de consultations avec divers acteurs politiques.
Aly Ngouille Ndiaye, maire de Linguère et président du PSD Njariñ, a expliqué que ce choix résulte d'une analyse minutieuse de plusieurs facteurs, notamment le temps disponible et l'absence de convergences avec certaines sensibilités politiques. Malgré ce retrait, le parti encourage ses militants et sympathisants à prendre part au processus électoral en tant que citoyens.
Le communiqué souligne l'engagement continu du PSD Njariñ pour un "Sénégal de paix, de progrès et d'harmonie", réaffirmant ainsi son rôle dans le paysage politique national au-delà de cette échéance électorale.
Cette décision intervient dans un contexte politique en pleine évolution, marqué par des réalignements et des stratégies électorales en constante mutation à l'approche du scrutin.
par pierre sané
DE LA NÉCESSITÉ DE L’INDÉPENDANCE DE L’ESPRIT
Je peux donc quitter Pastef pour retrouver ma liberté totale de pouvoir m’exprimer au-delà d’un parti mais à partir du seul point de vue de l’intérêt des populations et surtout des plus vulnérables comme le dictera ma conscience
Ce que je crois, c’est que dans un pays démocratique normal, les intellectuels devraient dans leur travail être guidés par le résultat de leurs quêtes de connaissances et par leurs convictions profondes. Lorsque le pays est traversé par une crise existentielle comme ce que nous avons connu sous Macky Sall, il est impératif que tous se mobilisent pour bloquer toute tentative de confiscation des libertés y compris les intellectuels.
C’est ce qui m’a amené à rejoindre Pastef il y a deux ans par solidarité et par partage des mêmes convictions. Je me réjouis aujourd’hui de constater que le parti demeure fidèle à ses engagements. Je suis en phase totale avec le travail qu’accomplisssent le président et notre Premier ministre. Nos ministres sont compétents et déterminés à transformer notre pays. C’est le mieux qu’on ait eu depuis Mamadou Dia. Je pense donc que le pays est entre de bonnes mains.
Je peux donc quitter Pastef pour retrouver ma liberté totale de pouvoir m’exprimer au-delà d’un parti mais à partir du seul point de vue de l’intérêt des populations et surtout des plus vulnérables (pauvres femmes enfants..) comme le dictera ma conscience.
Je vais pouvoir rejoindre la mobilisation internationale contre les agissements criminels d’Israël, contre les violences faites aux femmes dans le monde et pour les réparations dues aux populations par les colonisateurs et tant d’autres injustices.
Je continue donc de soutenir Pastef pour l’instant en tant qu’intellectuel indépendant mais je veux continuer à m’investir sur des préoccupations qui me tiennent à coeur personnellement.
Quelque soit par ailleurs les priorités de Pastef. Raison pour laquelle je quitte Pastef.
Vive le Sénégal et vive l’’Afrique.
À THIÈS, LA FAMILLE LIBERALE FACE À SON DESTIN
Le retour du PDS dans l'équation et les divisions au sein de l'APR ajoutent du piquant à une élection déjà cruciale. Pendant ce temps, le camp présidentiel élargit ses bases, galvanisé par ses récentes victoires
Les élections législatives du 17 novembre 2024 seront à coup sûr un baromètre pertinent pour la famille libérale de Thiès, qui sera ainsi face à son destin. En effet le Rewmi, le parti Démocratique sénégalais (PDS), l’Alliance pour la république (Apr) ont une bonne carte à jouer pour faire valoir leur ancrage à Thiès, après l’échec électoral cuisà deux reprises du «mburook soow».
Les retrouvailles électorales entre le Rewmi et l’Alliance pour la République (APR), deux entités importantes de la famille libérale à Thiès, lors des dernières élections locales et législatives, à travers le «mburook soow», n’avaient pas donné les résultats escomptés. Et pour cause, la coalition Yewwi Askan Wi avait largement gagné ces élections, avec des victoires qui sonnaient comme un plébiscite.
Mais avec les prochaines élections législatives du 17 novembre 2024, avec l’arrivée du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) dans la coalition dénommée «Takku Wallu Sénégal), la famille libérale a une belle carte à jouer pour redorer son blason électoral. Force est cependant de constater que l’enjeu est de taille et la partie ne sera pas une promenade de santé. Après la survenue de la première alternance politique en 2000, cette famille libérale, sous l’impulsion du Pape du Sopi Me Abdoulaye Wade, s’était fixé l’objectif de rester au pouvoir pendant au moins 50 ans. Mais des démêlées entre le Secrétaire Général National et son ancien numéro 2 d’alors, le président Idrissa Seck, ont vite changé les donnes en cours de premier mandat.
Ces démêlées se traduiront finalement par un divorce politique et un pan important du parti a choisi de poursuivre son aventure politique avec Idrissa Seck, qui a finalement créé son propre parti. Le PDS, cheville ouvrière de la famille libérale, connaîtra une autre crise en 2008, l’opposant au remplaçant du président Idrissa Seck à la tête du gouvernement, en l’occurrence Macky Sall, qui finira aussi par claquer la porte du parti, pour se frayer un autre chemin politique, embarquant également un pan du parti dans sa nouvelle trajectoire.
Il s’agit maintenant, avec les nouvelles retrouvailles, de remettre les pendules à l’heure, pour permettre à la famille libérale de se repositionner sur l’échiquier politique, même si certains redoutent encore le scénario des élections locales et législatives. En tout cas, si des sons de cloche discordants ne se sont pas fait entendre au sein du PDS et de Rewmi, tel est loin d’être le cas à l’APR qui s’est éclatée en plusieurs morceaux.
Le Pastef n’a pas dit son dernier mot
Si la famille libérale porte le combat de la survie politique à travers ces élections législatives, force est aussi de dire que le camp présidentiel, incarné par la liste Pastef, est encore loin d’avoir dit son dernier mot et s’inscrit dans la dynamique d’une victoire de la confirmation. C’est dans ce cadre qu’à l’aune de la construction des alliances politiques en direction de ces échéances, ses bases sont en train de s’élargir. C’est dans cette veine que le Dr Djibril Sarr, président du Mouvement de l’Alliance pour une Nouvelle Direction (ANDE), s’est engagé à « donner à notre nation, une nouvelle dynamique, en assurant à la liste Pastef une majorité à l'Assemblée nationale ».
« Portés par les valeurs de démocratie, de justice sociale et de solidarité qui nous sont communes, nous réaffirmons notre soutien indéfectible à la coalition Diomaye Président. Ensemble, nous avons œuvré pour un Sénégal où chaque citoyen compte, et où les opportunités sont équitablement réparties. Forts de nos succès passés, nous nous engageons à poursuivre notre combat pour un pays plus juste et plus prospère, où chacun peut réaliser son plein potentiel. Face aux urgences, telles que la Santé, l’éducation, le transport, la gestion des ressources naturelles et l'emploi des jeunes, nous devons poursuivre notre engagement pour répondre efficacement aux défis précités » a-t-il indiqué.
Wallu Askan Wi (Awa) roule pour Amadou Ba
Connu pour son engagement politique dans la coalition Benno Bokk Yaakaar lors des dernières échéances électorales, sous la bannière de son mouvement l’Alliance Wallu Askan Wi (AWA), Ousmane Diop a été le premier responsable à investir le président Macky Sall, comme candidat à un troisième mandat. Quand le jeu s’est éclairci sur cette question, avec le retrait de la course de ce dernier, il a transféré son engagement sur la candidature du Premier Ministre Amadou Bâ, qu’il a défendu jusqu’au bout. Avec ces législatives anticipées, il resté dans sa logique politique, en mobilisant hier ses militants et sympathisants, autour de la liste d’Amadou Bâ.
Selon lui, le Sénégal va franchir le 17 novembre prochain, un pas important dans la marche de la démocratie, mais aussi vers le mieux-être économique. Si la coalition d’Amadou Ba décroche la majorité parlementaire, le pays changera de cap et de visage dans tous les domaines. Il ne sera plus un Sénégal de Bassirou Diomaye Faye encore moins du Premier ministre Ousmane Sonko, mais un Sénégal de paix. « Le mouvement Alliance Wallu Askan Wi, après de larges concertations à la base, a décidé de rester dans la logique de la présidentielle, en apportant son soutien total à la liste de l’ancien Premier ministre Amadou Bâ, dans la coalition Jamm Ak Njariñ», a-t-il expliqué. Il a par ailleurs ajouté que la confiance à Amadou Bâ permettrait de sceller en même temps la confiance des bailleurs de fonds et la valorisation de la signature du pays.
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LES AVEUX EXPLOSIFS DE BOURGI SUR LA FRANÇAFRIQUE
Dans son livre "Ils savent que je sais tout – Ma vie en Françafrique", cet ancien conseiller politique balance sans retenue sur les pratiques occultes qui ont longtemps régi les rapports entre l'Hexagone et ses anciennes colonies
Dans une interview explosive accordée à France 24, Robert Bourgi, figure emblématique des relations franco-africaines, lève le voile sur les dessous troublants de la Françafrique. À l'occasion de la sortie de son livre "Ils savent que je sais tout – Ma vie en Françafrique" (éditions Max Milo), cet ancien conseiller politique balance sans retenue sur les pratiques occultes qui ont longtemps régi les rapports entre l'Hexagone et ses anciennes colonies.
Bourgi dépeint un système bien rodé de financement politique, où les valises de billets transitaient des palais africains vers les coffres des partis français. Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, mais aussi Laurent Gbagbo : aucune figure politique n'échappe à ses révélations incendiaires. L'ancien homme de l'ombre raconte comment des millions de dollars ont irrigué les campagnes présidentielles françaises, avec la complicité des chefs d'État africains.
Mais au-delà du scandale financier, c'est le cynisme diplomatique qui frappe. Bourgi rapporte les mots glaçants de Sarkozy menaçant de « vitrifier » Gbagbo lors de la crise ivoirienne, illustrant la brutalité des rapports de force.
SONINKÉ, UNE LANGUE SANS FRONTIÈRES À L'UNESCO
L'ancien ministre malien Tiébilé Dramé retrace l'histoire de cette langue millénaire, des racines à sa dispersion mondiale, à l'occasion de sa première célébration internationale. Il invite à en faire une langue de l'écrit et du savoir à l'ère numérique
Dans son allocution à l'UNESCO le 25 septembre à Paris, Tiébilé Dramé célèbre l'avènement de la première journée internationale de la langue soninké. Il évoque avec émotion les figures marquantes qui ont œuvré pour la reconnaissance de cette langue, des pionniers disparus aux militants actuels. L'ancien ministre dresse un panorama saisissant de la diaspora soninké, illustrant la vitalité de cette langue parlée sur cinq continents.
"Monsieur le président Dioncounda Traoré, présent sur les fronts depuis Ménaka ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Cher frère Abdoulaye Bathily, présent dans l'arène depuis l'adolescence comme en témoigne son oeuvre, " Passion de liberté " ;
Monsieur le président du groupe des Ambassadeurs africains à l'UNESCO, Amahoro!
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
Mesdames et Messieurs les Directeurs des départements de l'UNESCO ; et cher Firmin
Edouard Matoko, Malien de coeur, Malien tout court !
Mesdames et Messieurs, les leaders de la communauté
Chers frères ;
Chères soeurs ;
La première célébration de la journée internationale de la langue Soninké dans cette prestigieuse maison survient au lendemain de la disparition du Professeur Amadou Mahtar M'Bow, fils de Farah N'Diaye M'Bow et de N'Goné Kassé et qui fut 13 ans durant Directeur Général de la prestigieuse institution qu'est l'UNESCO.
Permettez-moi de saluer l'action dans la continuité de Madame la Directrice Générale, Audray Azoulay.
A.M. M'Bow a été un des baobabs les plus robustes de notre temps qui a traversé, la tête haute, tout un siècle au service du continent africain.
Avec cette disparition, l’Afrique a perdu l'un de ses dignes fils, un éminent intellectuel qui forçait l’admiration par son courage, ses combats en faveur de l’émancipation de l’Afrique, de la promotion de ses cultures, de toutes ses cultures, de ses batailles pour la paix et la compréhension mutuelle entre les peuples.
Le Professeur Amadou Mahtar M'Bow a marqué le monde par son parcours exceptionnel et son dévouement à la cause de l'éducation, de la culture et la de paix.
En 1974, il devient le premier Africain à diriger une agence des Nations Unies, à savoir l'UNESCO.
En ces temps, l'Afrique faisait bloc, parlait et agissait comme une seule entité pour défendre ses causes et défendre ses filles et ses fils.
Son action a laissé une empreinte durable sur l'UNESCO dont les programmes et les ambitions portent aujourd'hui encore la marque de son engagement : le Nouvel ordre mondial de l'information, la monumentale Histoire générale de l'Afrique, la préservation minutieuse du patrimoine immatériel de l'humanité, la valorisation du plurilinguisme et la célébration des langues et cultures des peuples du Sud.
La proclamation du 25 septembre de chaque année comme "journée internationale de la langue soninké" en vue d'assurer le rayonnement international de cette langue et de la culture de ses locuteurs est à mettre au crédit de nos États, des diplomates de nos pays que nous saluons pour leur dévouement et leur engagement.
Nous le devons à la détermination des pionniers comme Diadié Soumaré, Yacouba Diagana, ou comme l'immense intellectuel, le Pr Dimbo Diagana, le frère de Bouh, l'époux du Docteur Mansita Tandia.
Ces trois devanciers ont été prématurément arrachés à notre affection.
Après leur rappel à Dieu, d'autres combattants de la langue et de la culture soninké se sont dressés pour continuer la lutte. C'est l'occasion de saluer le président Ousmane Diagana, Harouna Mangasi, Thierno Tandia et tant d'autres intrépides militants pour leur contribution de qualité à la promotion de cette belle et grande langue transfrontière, transnationale parlée aujourd'hui sur tous les continents grâce au dynamisme de la communauté originelle.
Au delà du berceau originel qui recouvre partiellement la Gambie , les deux Guinées, le Mali, la Mauritanie, le Sénégal, allez dans les pays où sont installés nos compatriotes en Afrique occidentale, centrale et australe, allez à Poto-Poto, à Talangaye, allez à Montreuil ou à Saint-Denis, allez à Harlem, à Bangkok, à Guanghzou, à Djakarta et j'en passe, vous réaliserez la vitalité de la langue Soninké grâce aux migrants qui sont devenus, au fil des décennies, de véritables ambassadeurs de la culture et de la civilisation des pays d'origine.
L'histoire du soninké et des Soninkés est une histoire de voyage, de dispersion et de migrations. Depuis la nuit des temps, depuis l'ancêtre Maama Dinga, parti de la région d'Assouan (Égypte) pour s'installer dans le Sahel, suivi par divers chefs de clans.
Un diplomate sénégalais à Paris a dit un jour à Adrian Adams : "ceux qui viennent chercher du travail en France appartiennent à une race qui aime voyager" (in "le long voyage des gens du fleuve", François Maspéro, 1977). (Adrian Adams-Sow est la fille de diplomates américains qui après ses études en Écosse, en France et au Sénégal, s'est installée à Kounghany ( Bakel) après avoir épousé Diabé Sow, un dirigeant paysan de la région du fleuve, Est du Sénégal. A. Adams est malheureusement morte dans un accident de la route entre Bakel et Tambacounda en août 2000).
Venus de la vallée du Nil, les Soninkés s'étaient d'abord installés au Sahel autour de Kombi, capitale de l'empire.
Selon les généalogistes du terroir, la première dispersion des soninkés est partie de la punition infligée aux habitants du Wagadu suite à la mort du Wagadu-Biida, frère jumeau de Maghan Jaabé Cissé (Diara Sylla-G. Dieterlen-Y. Tata. Cissé, Karthala, 1992).
Des facteurs climatiques et économiques objectifs ont sans doute pesé dans la dispersion des Soninkés, dans leur propension à migrer, à voyager Ces réalités n'ont pas de lien avec "les gens qui appartiennent à une race qui aime voyager" comme l'a dit le diplomate sénégalais à Adrian Adams-Sow au milieu des années 1970.
Comme la langue, la culture et la musique sont entretenues depuis la nuit des temps par des communautés qui sont de véritables artisans de notre histoire narrée par les généalogistes qui enseignent l'histoire du terroir, comme Mahamadou Fatou Sacko.
C'est ici l'occasion de rendre un hommage appuyé aux cantatrices, aux musiciennes et aux musiciens, véritables vecteurs du Soninké depuis toujours, de la culture et de la civilisation soninké.
Par leurs chansons, par les récits qu'ils content, nos généalogistes et nos cantatrices font aimer la langue, donnent à des générations entières la fierté d'aimer leur culture, leur histoire.
Il me plaît, ici, d'évoquer la mémoire de "La Grand", Boo Khonté, la fille de Séga et de Nohin Tounkara de Gassambaro dans le Bakhounou.
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les ministres et les ambassadeurs,
Chers frères et soeurs,
Chers amis de la langue et de la culture Soninké,
le soninké est aujourd'hui une langue internationale parlée sur les cinq continents grâce au dynamisme des communautés soninké émigrées.
Il reste d'en faire, à l'ère du numérique, une langue de l'écrit, une langue de transmission de la science, de la technique et de nouvelles technologies.
Tel est l'immense défi auquel les générations actuelles font face !"
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LE GRAND DÉVOILEMENT DES COMPTES PUBLICS
Six mois après son arrivée, le nouveau pouvoir livre un rapport accablant sur la gestion financière du pays. Déficits record, endettement massif, détournements : le bilan est sans appel. Le Sénégal s'engage dans un périlleux exercice d'équilibriste
Six mois après l'arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, le gouvernement a organisé une conférence de presse ce jeudi 26 septembre pour présenter un état des lieux des finances publiques. Les révélations faites par le ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération sont alarmantes.
"Le rapport sur la situation des finances publiques a révélé que la dette publique du Sénégal et les déficits budgétaires ont été plus élevés que publiés par les autorités sortantes et communiqués à nos partenaires durant la période 2019-2023", a-t-il déclaré.
Des chiffres bien loin de la réalité
Le déficit budgétaire, annoncé à une moyenne de 5,5% du PIB sur la période 2019-2023, s'est en réalité élevé à 10,4% en moyenne. Quant à la dette publique, elle a atteint 76,3% du PIB en moyenne, contre les 65,9% annoncés.
"À la fin 2023 par exemple, la dette de l'État central hors certain secteur para-public est à 15 664 milliards soit 83,7% du PIB alors qu'elle était annoncée à 13 772 milliards ou 73,6% du PIB", a précisé le ministre.
L'audit a également révélé que le surfinancement du Trésor public d'environ 605 milliards de francs CFA à fin 2023, initialement prévu pour l'année 2024, "a été utilisé pour payer des dépenses non budgétisées et des dettes connues de l'État contrairement à ce qui avait été communiqué aux partenaires".
Vers une restructuration des finances publiques
Face à cette situation, le gouvernement s'engage à redresser la barre. "Le gouvernement prend l'engagement de ramener la dette de l'État central de 83,7% du PIB en 2023 à moins de 70% dans des délais raisonnables", a annoncé le ministre. Pour y parvenir, plusieurs mesures sont envisagées :
Une revue systématique des projets et programmes sur financement extérieur
La rationalisation des dépenses de fonctionnement
La réduction des subventions à l'énergie
L'amélioration du ciblage des bourses familiales
La réduction des exonérations fiscales
L'élargissement de l'assiette fiscale
Un appel à la responsabilité et à la transparence
Le ministre de la Justice a souligné la gravité des faits révélés par l'audit. Il a assuré que "toutes les conséquences juridiques et judiciaires seront rigoureusement tirées" et que "les responsabilités situées et les personnes susceptibles d'avoir eu à commettre des faits contraires ou en effraction avec la loi pénale en subiront toutes les conséquences de façon rigoureuse."
Malgré ces révélations inquiétantes, le gouvernement se veut optimiste pour l'avenir. "Il n'y a donc pas lieu de s'alarmer outre mesure. Il faut regarder l'avenir", a déclaré le ministre de l'Économie. Le gouvernement promet de présenter un nouveau référentiel de politiques publiques le 7 octobre prochain, visant à "jeter les bases de finances publiques saines, gage d'une souveraineté budgétaire retrouvée pour mieux accompagner le secteur privé."
Cette conférence de presse marque un tournant dans la gestion des finances publiques au Sénégal. Entre promesses de transparence et engagements de redressement, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye fait face à un défi de taille : restaurer la confiance des citoyens et des partenaires internationaux tout en relançant l'économie du pays.
PAR Mansour Gueye
LE PASTEF, À QUITTE OU DOUBLE ?
La stratégie solo du Pastef promet de bousculer l’ordre établi, mais soulève des inquiétudes quant à l’émergence d’un nouveau parti hégémonique. Le vrai combat se jouera sur le terrain des réformes et du développement économique
C'est vrai "Chat échaudé, craint l'eau froide." En prenant la décision d'aller seul, sous la bannière Pastef, aux élections législatives prévues le 17 novembre prochain, le premier ministre Ousmane Sonko et le Pastef ont posé un acte fort qui fera date dans l'histoire politique du Sénégal.
L'attitude de beaucoup que le Pastef a contribué grandement à faire élire aux dernières élections locales et législatives, peut justifier la décision d'Ousmane Sonko qui, en affirmant qu'il n'y aura pas de transhumance vers le Pastef, et que son parti ira seul aux prochaines élections législatives, a clairement indiqué à ses alliés de la coalition Diomaye 2024, la fin de leur compagnonage...
J'ai toujours dénoncé le nombre pléthorique de partis politiques dont les 90% sont des partis cabines téléphoniques, dont les leaders ne représentent qu'eux mêmes...
Ainsi on peut penser que la décision du Pastef est salutaire pour la démocratie et pour la clarification des principes qui fondent la création et la vie des partis politiques au Sénégal. On peut aussi espérer que c'est le début de la fin des jeux de dupes des politiciens au Sénégal...
Enfin, je peux comprendre qu'il soit compliqué et difficile, en une semaine, de constituer des listes départementales et une liste nationale pour une coalition Diomaye-Sonko qui compte 122 partis politiques plus celui de Diop Decroix, nouvellement rallié.
Néanmoins, je considère que le Pastef en créant la coalition Diomaye 2024 en mars dernier, aurait dû être plus clair et n'aurait surtout pas dû, dans un document, faire la promesse à ses alliés de gagner ensemble la présidentielle et d'aller ensemble aux législatives et aux locales. Même si aucune promesse de poste ni de partage du gâteau n'a été exprimée dans ce document.
Donc, il eût été plus juste de dire tout simplement qu'on s'allie pour dégager Macky Sall et son régime néfaste mais pour les législatives, nous discuterons des modalités après la victoire.
En agissant comme ils ont fait, Sonko et les Pastefiens confirment qu'en politique, la parole donnée n'a aucune valeur.
J'espère aussi qu'ils ne sont pas en train de surestimer leur poid électoral...
En politique, il est parfois risqué de jouer à quitte ou double.
Cela dit, les Sénégalais seront toujours des Sénégalais, avec leurs tares.
Même si le Pastef devenait le parti avec une majorité absolue à l'Assemblée nationale, on tomberait toujours dans les mêmes travers qui sont dénoncés aujourd'hui.
Et, pour ma part, je ne souhaite pas le retour, au Sénégal, d'un parti politique hyper dominant comme du temps du PS, qui écrase tout le monde.
C'est comme ça qu'on installe une autocratie et après ce sera le despotisme...
Bref, nous n'avons pas besoin d'homme providentiel pour résoudre le problème du Sénégal. Nous avons besoin d'intelligence collectice.
Seule une équipe soudée et compétente peut transformer ce pays, à travers des réformes institutionnelles courageuses et une politique de développement économique ambitieuse...
En mettant l'accent sur l'éducation et la formation, des investissements massifs dans l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’amélioration du cadre de vie, la communication pour les changements positifs de comportement, la culture pour redonner confiance à notre jeunesse fascinée par l'Occident et prête à mourir dans les océans pour un eldorado incertain.
Or, dans certaines nominations du premier gouvernement Diomaye-Sonko et dans les postes de PCA ou de DG, le critère de compétence n'a pas été toujours privilégié.
Bref, qu'Allah SWT nous donne longue vie afin qu'on puisse juger les avancées et voir si le Système a été changé ou pas.
En tout cas je souhaite plein succès à ce gouvernement Sonko car son échec serait une catastrophe pour le Sénégal...